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Critiques de John Rawls (8)
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La justice comme équité : Une reformulation de ..

Rawls ne nous fait pas languir. Dans sa préface, il nous dit d’emblée que les modifications qu’il apporte ici à sa théorie de la justice « sont de trois ordres : il y a d’abord des changements de formulation et de contenu des deux principes de justice dont la justice comme équité fait usage; il y a ensuite des modifications de la manière d’organiser l’argumentation en faveur de ces principes à partir de la position originelle; on trouve enfin des changements qui portent sur la façon dont la justice comme équité doit être comprise, à savoir comme une conception politique de la justice plutôt que comme une partie d’une doctrine morale englobante. » (13)

Ceci dit, contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, “La justice comme équité” ne se limite pas au contenu de sa “Théorie de la Justice”, mais reprend aussi plusieurs points abordés dans son “Libéralisme politique”, dont sa notion de “pluralisme raisonnable” face au multiculturalisme et son principe de “stabilité pour les bonnes raisons” face à la volonté de changement indéfini de certains penseurs de gauche. Il s’agit donc non seulement d’apporter des modifications permettent de répondre à plusieurs questions et critiques qu’a suscitées son chef d’oeuvre de la pensée politique, mais d’une tentative pour proposer une théorie de la justice permettant d’englober synthétiquement l’ensemble des principes exposés dans ses deux principaux ouvrages.

Étant plutôt familier avec Rawls, j’ai grandement apprécié ce livre et la tentative qu’il fait pour réunir ses idées. Par contre, je ne recommanderais pas ce livre à quelqu’un qui chercherait à s’initier à la pensée de Rawls car plusieurs points exposés dans les ouvrages précédents sont ici abordés d’une manière trop succincte pour ne pas paraître difficile aux néophytes rawlsiens.

Pour s'initier à Rawls et à l'ensemble de la philosophie politique du XXe siècle, rien ne vaudra jamais mieux que "La théorie de la Justice".
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Théorie de la justice

L'expérience de pensée de Rawls (« le voile d'ignorance ») entend soustraire l'élaboration du « droit positif » à la sphère des intérêts. Elle fait comme si les individus étaient des tables rases dotées d'une volonté bonne et de rationalité pure. Or ceci ne pourrait être le cas qu'au terme d'un processus approfondi de remise en question individuelle et collective des couches culturelles et des intérêts personnels et sociaux qui affectent le jugement et la sensibilité. Une véritable révolution des subjectivités permettant de réunir la raison et la sensibilité dans leur réalité originelle. C'est ce processus émancipé de toute idéologie économique, juridique et politique qui permettrait de renouer avec le « droit naturel » comme émanation d'une sensibilité ajustée à la justice. Ce processus resterait ouvert et évolutif, de sorte que le « droit positif » qui en découlerait serait non pas un code autonome contraignant mais resterait lui-même ouvert et évolutif. Finalement, une société avec suffisamment d'individus rationnels sensiblement ajustés à l'effort de justice (essayer d'être juste est juste, prétendre l'être ne l'est pas) verrait se dissoudre le « droit positif » dans le même mouvement d'émancipation/réappropriation des décisions individuelles et collectives où se dissout l'Etat.
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Théorie de la justice

Ce qui a été le plus marquant est la méthode que Rawls se propose d'appliquer pour mettre au point sa justice comme équité. Il s'agit de prétendre que réunir des personnes sans corps, sans peau, sans psychologie, sans âge, sans émotions ni sentiments, en un mot sans connaissance d'eux-mêmes, ni des autres, mais ayant les connaissances nécessaire en justice et économie, sachent s'accorder (car chacune aboutit au même résultat que les autres) par un raisonnement en quelque sorte "pur" (à la façon d'un ordinateur sans doute), sur la valeur première des prémisses proposées (et qui ne sont donc pas autrement justifiées). Il s'agit donc pour les lecteurs de s'accorder à penser que si un tel panel était réuni (dont il est dit qu'il est douteux que cela se puisse), celui-ci sélectionnerait les prémisses de Rawls parmi une liste proposée par lui. Cela ressemble à un choix imposé et à la méthode Coué : les lecteurs admettant la plausibilité de la fiction de Rawls justifiant la validité de ses thèses. Ce faisant, ni le lecteur ni Rawls n'ont à justifier leurs positions puisque ce sont des personnages imaginaires dont ils supposent ensemble qu'ils les justifient. Je n'ai pas saisi pourquoi Rawls ne proposait pas de faire lui-même l'expérience et pourquoi il ne revendiquait pas lui-même de la faire, sinon que cela l'exonère de justifier ses conclusions, bien arbitrairement énoncées. Dans l'ensemble, pour la première partie, il n'y a rien de bien fantastique, sinon que l'on reprend des phrases quotidiennes ou des pensées de tous les jours selon lesquels il faut que les riches et les puissants partagent et aident les pauvres et démunis (où il n'est pas indiqué ce qu'est un "don" de naissance ou en quoi les "défavorisés" se reconnaissent, ces données étant sans doute présentes dans l'imaginaire commun mais engageant une conception de la société bien tranchée - où il est également présupposé que l'on puisse mesure la quantité globale de satisfaction de la société puisqu'elle s'organise dans ce sens - sans que l'on ait de notions d'interactions avec l'extérieur ou les autres sociétés qui doivent bien en faire autant....). La "moralité" est elle aussi présupposée, sur des poncifs jamais remis en cause ni fondés mais énoncés comme des évidences indépassables - c'est pourtant là que se tient la difficulté justificatrice de principes de loi qui prétendent être justes tout en mêlant des considérations de l'ordre du "c'est bien", "c'est pas bien". Je n'ai donc pas du tout estimé le texte convaincant en quoi que ce soit qui reprend l'argumentaire de tant d'ouvrages matérialistes (il s'agit de distribuer les richesses et les biens primaires entre individus, les lignes sont bien rares sur le bien commun et ce qu'il pourrait être puisque tout ce à quoi la justice s'applique doit être par évidence partageable) qui reposent sur le "il me semble", "apparemment", "selon moi", "je ne vais pas détailler ce point", "il se pourrait que, mais je ne le prouverai pas", etc. ou encore les raisonnements par métaphores et images, les pseudo-expériences de pensée qui sont toujours des affabulations visant à rendre plausible par la création d'un scénario fictif ce que l'on ne se résout pas à démontrer. Très peu à extraire de ce texte sinon qu'il est sans doute écrit dans un contexte singulier dont il essaie de s'affranchir, puisqu'il est répété continûment qu'il faut s'opposer à l'utilitarisme. L'ouvrage en ce sens, se présente comme très progressif, ce qui laisse imaginer le type d'ouvrages auxquels il répond, mais justifie pour cela certainement, dans un contexte culturel donné, qu'on s'y intéresse.
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Théorie de la justice



Voila un livre qui m'a pris plus d'un mois de lecture et qui a mis mes nerfs à dur épreuve plus d'une fois. Il a le mérite de figurer avec Ulysse de Joyce aux deux seuls livres avec lesquels l'abandon de la lecture m'a traversé l'esprit. Pour l'anecdote, c'est au cours de cette lecture portant sur la justice, le droit naturel et le contrat social que je me suis souvenu d'un des droits du lecteur donné par Daniel Pennac dans Comme un roman à savoir de ne jamais être obligé de finir un livre en entier. Mais j'en suis venu à bout, et ce n'était pas une chose si facile que cela, l'ouvrage fait tout de même 665 pages dans mon édition !



L'ouvrage en lui même est destiné avant tout à des personnes s’intéressant au droit et à la philosophie. Pour comprendre l'ouvrage, il est nécessaire de connaitre au moins les grandes lignes des théories du droits social et plus spécialement du contrat social notamment Rousseau (Du contrat social) , Hobbes (Léviathan), Locke (Traité du gouvernement civil) ainsi qu'une grande partie des travaux de Kant. Autant dire que ce n'est pas à la portée de tout le monde. Dans cet ouvrage Rawls tente d'expliquer comment et pourquoi les hommes (les citoyens) sont amenés à obéir aux lois faites par l'État. Il justifie les raisons qui l'amène a rejeter les thèses utilitaristes de Bentham. Un livre donc très compliqué qui est vraiment destiné à un public de connaisseurs ou de passionnés de philosophie et de justice sociale, qui appréciera sans doute la profondeur de réflexion de cet ouvrage.



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Théorie de la justice

Un livre d'une très grande rigueur et austérité qui permet de bien comprendre les fondements même de la justice, fondée sur les postulats les plus profonds qui nous habitent, et leurs conséquences sociétales.
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Justice et critique

L’entretien accordé par Rawls en 1991, aujourd’hui traduit en français, offre une excellente porte d’entrée dans l’œuvre du philosophe américain. On y apprend que celui-ci ne séparait pas son travail philosophique de son engagement politique ; et l’importance qu’il accordait aux procédures de justification, essentielles dans une société pluraliste.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Justice et critique

Un passionnant entretien, précédé d’une remarquable préface, qui montre l’attention que Rawls portait aux arguments de ses lecteurs et qui éclaire l’évolution de sa pensée entre A Theory of Justice et Political Liberalism .
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Théorie de la justice

Thierry Pech s’attache en effet à expliquer l’étendue du phénomène, à en comprendre les mécanismes et surtout à en montrer l’absurdité tant du point de vue économique que du point de vue politique puisqu’il met à mal les promesses de notre pacte républicain. Il le fait avec méthode et pédagogie en posant quelques questions-clés qui structurent son ouvrage.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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