La lecture du livre de Joël Cornette, dans la collection "Les journées qui ont fait la France", suffira au lecteur curieux pour s'initier au long règne de Louis XIV, décisif pour l'édification de l'Etat, qui est inséparable pour nous de l'idée de Nation. L'auteur prend appui sur le récit des derniers temps du Grand Roi et des quelques jours qui suivirent, pour dresser le tableau d'une France épuisée, et finalement soulagée à la mort de celui qui l'incarna pendant plus de cinquante ans, de gré ou de force. Il n'hésite pas, dans son essai, à revenir aux premières années du règne, à la Fronde, à la prise de pouvoir personnel, pour expliquer les évolutions politiques et sociales qui conduisent à cet état des choses de 1715. C'est donc un panorama synthétique du règne entier que fait l'auteur, sans oublier les jours de septembre 1715 qui suivirent, où le Parlement, en échange d'un rétablissement de son pouvoir, casse le testament du Grand Roi, instaure le pouvoir absolu du régent et tourne définitivement la page du règne à peine terminé. Le lecteur gardera une image finalement attachante de la personne de cet homme, Louis, identifié à tout prix, courageusement, héroïquement, à sa fonction royale, jusqu'à la mort. La grande ombre du duc de Saint-Simon et de ses magnifiques chroniques est toujours là, à l'arrière-plan, et la tâche de l'historien est de se servir des Mémoires, mais sans perdre la distance critique du savant.
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Cette biographie d’Anne de Bretagne a modifié beaucoup de ma perception sur l’histoire du duché et sur la personnalité de la duchesse, deux fois reine de France. Je croyais savoir certaines choses, mais je dois avouer que mes connaissances étaient, au mieux, partielles, et au pire erronées.
Prenons la personnalité d’Anne : la duchesse possède un vrai sens politique et, si elle a joué un rôle de mécène, elle n’oubliait jamais de le mettre au service de sa chère province en commandant des ouvrages sur l’histoire du duché, sur la généalogie des rois de Bretagne, en dotant richement en objets cultuels églises et abbayes d’Armorique, en affichant partout son emblème, l’hermine, y compris sur les demeures royales. Dès la mort de Charles VIII, elle reprend en main les affaires de son duché et procède aux nominations de ses fidèles soutiens. Puis, elle négocie les conditions de son remariage avec Louis XII, en organisant l’union de deux États bien plus la reddition d’une province à l’État central.
Joël Cornette, en se tenant aux rares documents que l’on possède sur son règne, sans rien ajouter et sans rien broder, livre cependant un portrait le plus juste possible. Cultivée, mais pas savante. Très pieuse, mais pas au point de se soumettre à son clergé quand il soutient le roi de France. Épouse dévouée, mais aussi amante de Louis. Stratège, mais rancunière en certaines circonstances. Jusqu’au bout, elle a tenté de protéger l’indépendance de son État, mais sa volonté a été bafouée au profit des intérêts de la France et sa fille Claude n’a pas eu la clairvoyance et le sens politique de sa mère pour empêcher le rattachement à la France.
La veille de ses trente-sept ans, après quatorze grossesses en vingt ans, de multiples fausses couches, la duchesse-reine s’éteint, épuisée : la légende peut commencer à faire son œuvre. Le magnifique travail de Joël Cornette nous rappelle qu’elle est presque superflue tant sa trajectoire solitaire a été riche, tissée d’opiniâtreté et de courage.
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Bon je ne peux pas dire que j'ai lu le livre d'une traite tant j'ai eu de plaisir à picorer des tas et des tas de passages avant de retomber sur les mêmes et de me dire que je pensais avoir fait le tour.
J'ai adoré ce beau livre d'histoire urbaine qui retrace l'histoire de la rue en tant que lieu esthétique, d'affrontement ou de sociabilité par exemple en prenant en compte quelques grandes périodes (Antiquité, un long Moyen-âge à la Le Goff, période contemporaine etc...). Le livre est un vrai plaisir de lecture, c'est savant mais très accessible , et c'est à noter pas du tout ennuyeux. Et ce d'autant plus que le livre est très joli en tant qu'objet et contient de très nombreuses (et pertinentes) illustrations.
On apprend beaucoup incidemment sur les guerres de Religion, les révolutions du XIXème siècle par exemple, mais il y a surtout cette mise en perceptive de la rue sur la très longue durée.
Un livre passionnant et remarquable en tant qu'objet livre avec sa belle couverture cartonnée. Celle qui a dirigé l'ouvrage est la grande historienne Danielle Tartakovski, spécialiste des manifestations politiques. En, ces temps de gilets jaunes puis ne manifestations contre les retraites, le livre permet de prendre un peu de recul.
Bref un super livre que je recommande à fond !
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Cet ouvrage, écrit par l'éminent historien Joël Cornette, fait parti d'une ancienne collection des années 60 intitulée « les trente journées qui ont fait la France » créée par les éditions Gallimard, et qui se proposait de livrer une analyse nouvelle et inédite d'une date majeure ou particulière qui eut un retentissement ou des conséquences notables pour l'histoire de France.
Collection malheureusement quelque peu tombé dans l'oubli, mais qui récemment grâce à une reprise en 2005 sous le nom « les journées qui ont fait la France » et à plusieurs rééditions, notamment chez Folio, retrouve un certain écho.
Dans l'ouvrage présent, et comme son titre l'indique, Joël Cornette se propose de décrypter la mort de Louis XIV, survenue le 1er septembre 1715. Une date et une mort dont on pourrait se demander pourquoi elles sont si marquantes ? Certes, Louis XIV fut le plus illustre des rois de France, mais pourquoi la date de sa mort serait-elle plus digne d'intérêt que son règne ? C'est ce que j'avais naïvement pensé avant d'aborder ce livre. Mais Joël Cornette explique sa vision et son but dans le nouvel avant-propos inédit — à l'origine de cette nouvelle parution en poche — et on comprend très vite qu'effectivement la mort du Roi Soleil fut un moment on ne peut plus significatif de la grande histoire.
La mort de Louis XIV fut marquante tout simplement parce que son règne fut marquant. Sa mort représente une véritable bascule, une rupture, un avant et un après. Et c'est à la lumière de cette constatation que Joël Cornette va expliquer exactement pourquoi les changements, les conséquences et les bouleversements ont été causés par la mort du roi. Et pour ce faire, l'historien fait un retour en arrière et analyse les particularités du règne et de la personnalité du ce grand roi. Il passe en revue et explique les domaines particuliers et précis dans lesquelles Louis XIV a construit sa grandeur et donc pourquoi sa mort fut un moment charnière.
Et il s'attèlera à montrer les nombreux aspects dans lesquelles il y eut contraste saisissant entre le début du règne et la fin du règne.
Dans un premier temps l'auteur va revenir sur l'agonie et l'expiration du Grand Roi, puis son inhumation ; une façon d'entrer en matière mais aussi de sentir au plus près l'atmosphère pesante et attristante qu'a provoqué la mort du roi dans l'enceinte de Versailles et auprès des siens. Puis on fera un panorama de l'accueil que reçut l'annonce de la mort dans le royaume parmi ces sujets, un accueil pour le moins surprenant car c'est une véritable libération de la parole et une manifestation du mécontentent latent depuis plusieurs décennie qui va s'opérer. C'est comme ça que l'on apprend que sa mort fut un grand soulagement pour le peuple, ce dont on ne doute pas forcément lorsqu'on pense au Roi Soleil, aimé et adulé.
Ensuite l'historien abordera les deux éléments formateurs de la vie du jeune roi à savoir la Fronde (1648-52) et la mort de Mazarin en 1661, évènements qui a eux deux expliqueront sa conception du pouvoir sa vie durant. Puis on entrera dans le détail de son mode de gouvernement, on l'on découvrira l'organisation des différents conseils et ministères, mais surtout le sujet sera de comprendre comment Louis XIV a mis en place une machine administrative tentaculaire, complexe et efficace dans laquelle le monarque va prendre une place centrale, devenant littéralement l'incarnation de l'appareil d'Etat.
Dans un deuxième temps, l'auteur s'attarde sur la fabrique de la gloire qu'a entreprit Louis XIV et qui fut sans commune mesure avec tous les précédents rois de France, où tout concourrait à ce que, in fine, l'Etat soit incarnée, représentée partout et tout le temps pour qu'il touche tous les sujets. Aux côtés du roi de gloire Joël Cornette évoque aussi le roi de guerre et il explique très bien comment la guerre fait partie intégrante d'une conception monarchique d'exaltation de sa personne mais combien dans le même temps, et à partir des années 1690, elles deviendront source de grande misère et marqueront un avant et après dans le règne du roi.
Après cela, on entre deux autres aspects plus intimes, mais non moins important dans la marche de ce règne monumental ; la religion et la famille. On découvre le combat acharné que Louis XIV mena toute sa vie contre le protestantisme et le jansénisme, et qu'encore une fois cet ferveur religieuse fait partie de la conception de souverain absolu garant de la chrétienté. Et concernant sa famille, on touche à l'homme intime, mais puisque l'homme et l'Etat ne font qu'un, on touche donc aussi à l'Etat. On découvrira entre autres comment il a difficilement géré l'attribution des faveurs entre ses nombreux enfants légitimes et illégitimes.
Enfin, on refermera ce récit avec la journée du 2 septembre 1715, presque aussi importante que la précédente tant l'enjeu était grand. Car avec l'annulation par le parlement du testament de Louis XIV, cette date signe la prise de pouvoir du régent Philippe d'Orléans qui pour ses intérêts propres rendra le pouvoir aux magistrats et aux nobles, ceux qui justement en furent privés sous l'absolutisme de Louis XIV. Un absolutisme que la régence va donc commencer à déliter et qui ouvrira plus tard, la brèche à la révolution...
J'ai adoré découvrir Louis XIV de cette façon. C'est une forme qui s'avère presque plus passionnante qu'une biographie classique ! C'est à la fois une immersion et une explication. Pour chaque thématique choisie, Joël Cornette en fait une analyse en profondeur, il en montre les tenants et les aboutissants, il en explique la portée et la dimension, et c'est justement ça qui est passionnant. On prend la mesure de la mort de Louis XIV à la lumière d'aspects bien précis de son règne où il met en relation différents faits pour en livrer toutes les facettes. Bref, c'est absolument génial. Même si c'est un livre plutôt érudit, la plume fluide et extrêmement agréable de Joël Cornette, — que j'ai été ravie ici de découvrir en tant qu'auteur car je le connaissais sous la direction des Histoire de France chez Belin, — rend la lecture d'une extraordinaire clarté.
Bref, ce fut un ouvrage absolument passionnant, à vrai dire ce fut tout simplement un coup de coeur !
Un très grand merci à Babelio et Gallimard pour cet envoi !
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Un gros livre, oui, mais qui se dévore et se savoure. On peut picorer par petites touches, s'arrêtant pour se régaler des très nombreuses illustrations, tester les recettes proposées selon les différentes périodes historiques - même si les reconstitutions sont hasardeuses, en l'absence de véritables conversions des mesures, d'indications sur les températures, d'ingrédients qui ne sont plus les mêmes, de livres de recettes qui n'apparaissent que tardivement... Si on est gourmand, on peut lire d'un coup tout un chapitre - ils sont tous assez courts, accessibles, ne demandant pas de connaissances historiques particulières. Pour la soif, le lecteur peut se désaltérer avec le récit des "mythologies de table", de petits paragraphes sur l'invention des pâtes, Marie-Antoinette et la brioche...
Pour donner un point de vue plus historique, il faut saluer le travail sur les sources : archéologie, iconographie, livres de recettes et livres de comptes... Ce n'est pas une histoire mondiale, plutôt occidentale, même si les échanges culinaires entre civilisations et continents font partie de l'histoire de l'alimentation : nouveaux produits, nouvelles pratiques... La mondialisation a commencé par la mondialisation alimentaire.
Et surtout, le propos principal, au delà d'une simple histoire des goûts ou des techniques agricoles et culinaires, est de montrer que l'alimentation s'inscrit toujours dans une culture précise. Les interdits religieux, les règles de politesse, les ustensiles... sont propres à chaque culture, mais aussi à chaque milieu social. Plus encore, l'alimentation apparaît donc comme un fait social total qui est éminemment politique. Oui, au-delà des anecdotes amusantes, c'est cette dimension qui est particulièrement intéressante - savoureuse donc.
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Je me réfère souvent à ce bel ouvrage richement illustré, lorsque j'ai besoin, d'un résumé en quelques pages de la vie d'un roi. Et je glisse sur la vie des ses prédécesseurs et successeurs.
C'est une bonne base.
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Ce solide volume ne se limite pas à l’agonie de Louis XIV comme le film sépulcral d’Albert Serra avec Jean-Pierre Léaud. Il présente habilement, et savamment, un cycle qui commence par « Le coucher du soleil » le 1er septembre 1715 et s’achève par « La journée du 2 septembre », où le régent Philippe d’Orléans s’impose et foule au pied le testament du Grand Roi. Dans l’intervalle, Cornette décrit la passion de Louis le Grand pour les guerres, surtout les guerres de siège où il peut se mettre en scène, la mise en place d’un puissant conseil à sa main fait d’hommes exceptionnels (Colbert, Louvois, Vauban, etc.) qui contrôlent les finances et la folle pression fiscale, la religion de sa gloire, la religion tout court avec la révocation de l’édit de Nantes, la crise gallicane avec la bulle Unigenitus, le jansénisme, et encore la domination des Arts : la « Petite Académie » rassemblée par Colbert reçoit du roi une harangue bien sentie : « Vous pouvez, Messieurs, juger de l’estime que je fais de vous, puisque je vous confie la chose au monde qui m’est la plus précieuse, qui est ma gloire. Je suis sûr que vous ferez des merveilles. Je tâcherai de ma part de vous fournir la matière qui mérite d’être mise en œuvre par des gens aussi habiles que vous êtes » (page 166).
Toutes choses bien connues des amateurs d’Histoire (avec une grande Hache comme disait Pérec), mais je n’en suis pas : J’ai lu ce livre après avoir entendu l’auteur, par hasard, sur France Culture. Pour le novice, cette synthèse de faits et d’idées animée par les témoignages contemporains est une merveille.
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Excellent tome de la collection des mondes anciens de Belin, consacré à la naissance de Rome. La période couverte va de la fondation de la ville jusqu'à -70. Il permet, avec un récit très clair d'assister à la min mise de Rome sur la péninsule italienne, en soulignant tout ce qu'il doit aux autres peuples italiques ou étrusques.
Cet ouvrage fait un focus sur quelques figures essentielles de l'histoire de Rome : les Gracques, les Scipions, Sylla... sans pour autant se noyer dans les détails autour d'une multitudes de figures historiques.
Ce tome permet aussi de déconstruire le discours des historiens et des sénateurs de l'époque autour de la notion de guerre juste. Rome a été agressive à l'égard de ses voisins, ce que montre bien l'ouvrage.
L'atelier de l'historien permet de passer en revue les sources littéraires et leurs manques mais aussi de revenir sur l'évolution des institutions, ce qui est plutôt bienvenue dans un contexte où ces dernières ont évolué tout au cours des siècles couverts en allant de plus en plus vers un pouvoir incarné par une personne.
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Quand j'ai annoncé à mes collègues "Oh j'ai lu une biographie d'Anne de Bretagne.", elles m'ont regardée avec circonspection. En effet, pourquoi quand on est pas Breton.ne lire ça? Et bien parce que petit un, Anne de Bretagne est l'enfant de son époque, à la charnière entre Moyen Age et Renaissance. Son destin est l'exemple même de la fin de la féodalité. Et petit deux, Joël Cornette écrit bien et nous fait dévorer ce livre comme un roman, sans toutefois le romancer!
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Comme l'indique le sous-titre, cet ouvrage historique n'est pas de l'histoire militaire, ni de l'histoire bataille, mais une histoire politique. En analysant les représentations, Joël Cornette s'intéresse à la place culturelle de la guerre dans l'image royale du souverain français à l'Epoque moderne, particulièrement au XVIIème siècle alors que s'installe la monarchie absolue.
La guerre devient donc centrale dans les représentations du roi, qui se présente et se fait représenter en guerrier, est éduqué à la maîtrise des armes, mais s'éloigne de plus en plus des champs de bataille. Car si la Galerie des Glaces célèbre un Louis XIV combattant, il n'est jamais les armes à la main sur le champ de bataille.
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L’historien Joël Cornette a consacré une part importante de ses recherches à l’Ancien Régime et à la monarchie absolue. Dans cet opus appartenant à la collection initiée par Gallimard, Les Journées qui ont fait la France, il s’attache au 1er septembre 1715, le jour où s’éteint le Grand Roi, Louis XIV, à l’issue d’un règne d’une longueur exceptionnelle : il aura duré 72 ans.
Après une présentation minutieuse de l’avancement de la maladie qui allait emporter le roi, de son agonie, puis de sa mort et de ses funérailles, l’historien revient sur les circonstances ayant façonné sa personnalité et déterminé sa conception du pouvoir. Il dépeint la manière dont l’absolutisme monarchique allait peu à peu imprégner les institutions politiques, façonner la représentation du souverain dans une mise en scène de sa gloire, renforcer la conception d’une Église « gallicane, apostolique et royale » et ancrer l’idée d’une continuité dynastique.
La mort de Louis XIV ouvre la période de la Régence qui non seulement inaugure un changement d’hommes aux premières fonctions de l’État, mais s’annonce comme « la liquidation politique du règne de Louis XIV ».
Passionnant de bout en bout, servi par un style élégant et une plume rigoureuse, ce livre est une formidable clé pour comprendre, au-delà du système monarchique, l’héritage du Grand Siècle dans l’histoire des institutions françaises.
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Commencer l’écriture sur l’histoire de Bretagne est un tâche qui en demande. Entre les multiples sources qui se nouent et se contredisent, l’auteur doit avoir une volonté de fer pour concrétiser ce projet.
Je n’ai fini que le tome un sur les deux, mais je peux déjà dresser un bilan en cours de route. Je compléterai le tome deux par la suite quand j’aurai fini la lecture de la suite. Une chose est sur est que je la continuerai. Car ce livre est époustouflant par bien des manières. Un argument de poids est qu’il s’étale depuis les origines. Néolithique, antiquité, moyen-âge, renaissance jusqu’au temps moderne. On se régale de toutes les anecdotes et les explications à travers les âges. Surgit alors la genèse de l’image des bretons encore à notre époque, l’explication de lieux marquants que les bretons connaissent (la baie de Quiberon à l’antiquité, la bataille des Trente, Redon et son cartulaire), la biographie de personnages illustres mais que l’on ne connaît plus (Nominöé) et j’en passe…
L’histoire nous est conté par les faits et les domaines qui nous sont expliqués sont larges. La sociologie (hiérarchie sociale à l’antiquité) , l’armée (navale), la religion (catholicisme, protestantisme, pèlerinage) et bien sur l’économie (éteins, sel, agriculture, fiscal). C’est un programme chargé et cela nous donne un vrai film où le Bretagne prend forme sous nos yeux.
L’auteur ne se borne pas non plus a décrire les faits. Il décrie plus précisément dans certains passages le mode de vie durant certaines époques ( industrie du sel à l’antiqué, agriculture et rendement agricole au 15ème siècle notamment). Ces passages détaillent le quotidien des gens dans la grande histoire. Ca redonne un côté humain dans toute cette grande fresque de rois, de reines et de royaumes.
Tout cela dans un tome 1 de plus de 600 pages ; « Houlà !, ca va être chiant . » Pas du tout. Le style est celui d’un historien qui a envie de partager l’Histoire. C’est limpide même si je comprend que certaine personne ne porte aucun intérêt à ce territoire. Un regret dans l’écriture est celui d’un manque de repère temporel dans le texte : au fil des lignes, on oublie à quelle date se déroule l’action en cours. On revient alors quelques pages en arrière.
Aussi, l’auteur met en garde contre de possibles erreurs. Le matériel est tellement large et opulent que le risque d’erreur d’interprétation est présent et l’avoue de bonne foi. C’est louable de la part de Joël Cornette de nous le dire.
En tant que breton, ce livre m’a passionné de pars ses qualités narratives, la large échelle de temps exploité, mais notamment parce que l’on apprend d’où l’on vient. On a carrément zappé notre Histoire, tout oublié, rien ou peut transmit. Je me rend compte que l’on vit une époque où l’Histoire et la connaissance de nos racines (et celles des autres) est malmené et les réapprendre par des historiens passionnés est importants. Le fameux « nos ancêtres, les gaulois » est encore une réalité pour beaucoup de gens. Même si ce livre-ci en rebute certain par sa longueur, choisissez-en un autre qui vous convient mais écrit par un historien ou un amateur passionné par le cœur et en lisez un autre pour croiser les infos. Je me suis un peu enflammé mais je l’avais sur le cœur.
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Véritablement un "must" en la matière!
Ma critique sera courte: Ces deux tomes sur l'histoire de la Bretagne et des Bretons, je les ai lu en une semaine ces 1200 pages!
Formidables ouvrages, une lecture facile, claire, explicite et objective.
Bien construite, avec les documents et l'aération nécessaire. Une bible sur la Bretagne et les Bretons !!!
Bravo à Joël Cornette, une histoire que tout Breton devrait lire pour connaître son histoire ... Elle est à compléter avec quelques ouvrages clés comme un de Morvan Lebesque "Comment peut-on être Breton?"
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Un ouvrage très abordable à destination du grand public intéressé par l'Histoire et qui reflète les ambitions de la revue du même nom.
La monarchie absolue y est étudiée, détaillée sur une longue durée depuis l'assassinat d'Henri IV jusqu'à la mort de Louis XIV et le découpage chronologique de l’œuvre en trois temps (De la mort d'Henri IV aux années Mazarin 1610-1661/ Le Roi-Soleil : les années de gloire 1661-1685 / Le temps des crises et des mutations 1685-1715) est compréhensible. Les articles aux thématiques différentes trouvent un fil d'Ariane dans cette composition.
Le contenu révèle également les avancées des recherches ainsi que l'historiographie de la période et ne se limite pas à l'évocation de grands noms, de grandes dates.
La bibliographie commentée de Joël Cornette apporte un éclairage savant sur le sujet du Grand Siècle absolutiste et la lecture des différents articles est accompagnée de cartes, tableaux, témoignages et de bibliographies édifiants pour approfondir les sujets traités. La volonté de vulgarisation de la recherche s'appuie également sur des Repères chronologiques et un Lexique utiles pour clarifier les connaissances exposées.
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Une référence tout simplement. Qui peut encore douter de la perspicacité des écrits de Joël Cornette ?
C'est un manuel sur la période très bien construit mais n'oubliez pas il se concentre sur la politique. Beaucoup d'annexes agrémentées de chronologie, d'analyse de documents et de définitions. Vraiment rien à redire, foncez si c'est un manuel que vous cherchez. Il peut en effet être trop scolaire pour quelqu'un qui ne cherche pas ce type d'ouvrages.
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