Citations de Jon Kabat-Zinn (289)
[…] avant que nous ne renoncions à notre humanité face à ce qui se profile très probablement à l’horizon, à savoir l’intelligence artificielle, les robots, la perspective d’êtres humains numériquement, voire biologiquement « améliorés » et bien plus encore, comme le décrit en détail Harari, nous ferions bien d’explorer en profondeur ce que signifie être pleinement humain, et par conséquent, plus incarné et plus éveillé. À l’image de L’Éveil des sens, c’est tout à la fois le plaidoyer et le défi de ce livre. Mais il nous invite à un engagement très personnel, au sens où chacun de nous a la responsabilité, pas seulement envers soi-même mais envers le monde entier, d’effectuer son propre travail intérieur et extérieur en cultivant régulièrement la pleine conscience – comme pratique méditative et comme façon d’être – et, par conséquent, d’en venir à reconnaître et à habiter du mieux possible toutes les dimensions de son être et son éventail de potentiels, ici même et à cet instant même.
En France, la pleine conscience s’épanouit sous de multiples formes, à la fois classiques, au sein des nombreuses communautés bouddhistes qui ont éclos au cours des deux dernières décennies ou plus, et laïques, grâce à des programmes cliniques et des recherches menés dans différents établissements universitaires et hospitaliers, ainsi qu’à l’Assemblée nationale. La pratique de la pleine conscience et ses applications potentielles fleurissent également en Belgique, en Suisse et dans les communautés francophones d’autres pays, y compris en Afrique. L’Association pour le développement de la mindfulness (ADM), basée à Paris, est une ressource majeure dans le monde francophone.
7 ATTITUDES constituent les piliers majeurs de la pleine conscience, comme nous l'enseignons en MBSR :
Le non jugement, la patience, l'esprit du débutant, la confiance, le non effort, l'acceptation, le lâcher prise.
Ces attitudes doivent être cultivées consciemment pendant notre pratique. (P.93 à 103)
Apprendre, voir et changer surviennent uniquement quand l'esprit est ouvert et réceptif.
La dignité du patient doit être honorée et préservée d'un bout à l'autre de toute la séquence des rencontres médicales, qu'elles conduisent ou pas à une issue pleinement "heureuse"...
Quand nous tombons malades, nous avons besoin de soins médicaux et endossons le rôle du "patient". Nous sommes en général dans un état psychologique particulièrement vulnérable, car nous sommes naturellement concernés par les implications plus larges de notre maladie. Nous sommes aussi en grande partie dans une position d'ignorance considérable et de faible expertise comparativement à notre médecin, même si c'est cependant notre corps qui est le sujet de toute l'attention. Dans cette situation, nous pouvons être inhabituellement sensibles aux messages, tant verbaux que non verbaux, que nous recevons des médecins. Ces messages peuvent nourrir le processus de guérison en nous, ou le subvertir tout à fait si notre médecin est inconscient de ses comportements et des effets qu'ils peuvent avoir sur ses patients.
Peut-être avons-nous peur d'être moins que ce que nous pensons, alors qu'en réalité nous sommes bien plus.
Se perdre n'est d'ailleurs pas forcement un problème. En fait, il peut s'agir d'une partie importante du voyage, et ce sont des choses qui arrivent même quand on est en possession des meilleurs cartes.
Se perdre et s'embrouiller, voire commettre des erreurs, fait partie intégrante de l'apprentissage.
La patience est une alternative bénéfique à l'agitation de notre esprit, à l'impatience. Si l'on creuse un tant soit peu sous la surface de l'impatience, on y trouve la colère. C'est une énergie puissante qui désire violemment que les choses ou les gens soient autrement et qui en rend responsables ou coupables les autres (et soi-même).
76 - SOYEZ LÀ OÙ VOUS ÊTES
Quand vous prenez une douche, vérifiez que vous êtes bien dans la douche. Il se peut que vous soyez déjà à une réunion de travail. Peut-être même que la réunion entière est dans la douche avec vous.
« Le vrai voyage, ce n'est pas de chercher de nouveaux paysages mais un nouveau regard. »
Marcel Proust
L'essence de la pleine conscience dans la vie courante est de vous approprier chaque moment. Même si vous vous dépêchez, ce qui est parfois nécessaire, faites-le consciemment.
C'est une connexion qui ne connait pas de limites, qui embrasse tous les êtres, toute la vie.
La pratique de la mindfulness ne vous invite pas à aller ailleurs, elle vous invite à être là où vous êtes déjà, dans votre propre plénitude.
Vous asseoir , au sens propre comme au figuré, plus encore si vous le faite avec conscience et délibérément, est l'essence même de la sagesse et de la compassion.
Nous nous accrochons à beaucoup de choses, y compris à nos illusions sur qui nous sommes en réalité.
L'instant présent
est une dimension
cachée de votre vie.
Votre conscience ne quitte jamais
le moment présent.
Elle le fait seulement en pensée.
Dans ma pratique quotidienne, prendre simplement le temps chaque jour de m'asseoir et méditer, ou entrer dans une pratique de yoga, un scan corporel ou une méditation marchée, est un acte radical.
Cultiver la pleine conscience, s'en approcher et douce envers soi-même, avec en même temps fermeté, détermination et discipline intérieure, est en effet une façon puissante pour nous, êtres humains, d'arriver à nous comprendre et à réaliser complètement qui nous sommes.
Peut-être vous serez-t-il bon de vous arrêter un moment et de réfléchir.
Le plus important est d'entrer dans la pièce de votre cœur, de votre esprit, de votre corps, de votre présence.