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3.89/5 (sur 22 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Salgueiros , le 24/05/1898
Mort(e) à : Porto , 1974
Biographie :

Écrivain portugais (Ossela 1898 – Porto 1974).
Orphelin, il s'embarque à 12 ans pour le Brésil et travaille en Amazonie. Rentré au Portugal en 1919, il fonde la revue l'Heure (1922) et publie des récits pittoresques (le Pèlerin du Nouveau Monde, 1926) qui vont en s'approfondissant (Forêt vierge, 1930). Dans Mourir peut-être (1968), récit d'une expédition ethnologique au cœur de la forêt brésilienne, il se livre à une méditation sur la condition humaine.
Ses premiers romans:Emigrants et Forêt Vierge sont tous deux inspirés par son expérience brésilienne.
C'est Blaise Cendrars ,traduisant plusieurs de ses oeuvres,qui a révélé Castro aux lecteurs français.

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Isabelle de l'Imagigraphe recommande La Mission de Ferreira de Castro - Source : Libraires TV


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
La jungle était maîtresse de tout. L'homme ne comptait pour rien au milieu des feuilles. Il devait se résigner à ne rien comprendre à l'énigme de la végétation qui l'entourait et être prêt à y perdre la vie.
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Malgré cette déclaration optimiste, les « seringueiros » se regroupèrent en donnant des signes de profond découragement. Ah, oui, c’en était fait du beau rêve qui les avait entraînés ici. La gomme se dévalorisait. On gagnait tout juste de quoi manger, de se payer, le dimanche, quand ils venaient s’approvisionner au magasin du « Paradis« , un kilo de manioc et autant de viande séchée. Ceux qui à force de travail et de surmenage, réussissaient à se faire octroyer une avance, n’arrivaient pas à la rembourser. La nourriture la plus stricte coûtait beaucoup plus cher que ne rapportait la récolte de la semaine. Il fallait se priver de tout pour se procurer les quelques mètres de toile nécessaires à la confection d’une blouse neuve ou pour arriver à avoir le litre de tafia où noyer son chagrin. Quelle désillusion ! Le retour au village natal, là-bas, dans les plaines du Céara, devenait d’année en année plus problématique. Certains « chemins » ne donnaient pas plus de deux gallons par jour, quand encore ils les donnaient, et il fallait faire au moins deux tournées pour récolter ça ! et à la fin de la semaine on totalisait trois boules de caoutchouc et quelques kilos de « sernamby« , lequel ne valait d’ailleurs presque rien. Et dire que tous ces maudits crétins de bleus, qui débarquaient, s’imaginaient pouvoir faire rapidement fortune et s’en retourner très prochainement chez eux, riches à millions, comme l’avaient fait les premiers colons, les pionniers qui avaient planté leur « boîte à lait » dans les caoutchoutiers sauvages de la forêt vierge. Oh, les imbéciles ! Et les vieux résiniers désabusés méprisaient d’autant plus les nouveaux venus qu’ils devinaient que ces illusions et ces bobards étaient ancrés dans leurs cerveaux, et leur mépris allait jusqu’à la haine.
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Indolent, enclin à la vie sédentaire et contemplative, le caboclo, le paysan brésilien, ignore les ambitions qui agite les autres hommes. En Amazonie, la forêt vierge lui appartient -ses immensités, ses solitudes- non par le droit écrit mais par le droit tacite et ancestral du premier occupant.
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José Maria Ferreira de Castro
Les petites îles me fascinent surtout parce qu’elles me permettent de mieux observer l’homme face à lui-même, replié sur lui-même et, en même temps, dispersé dans l’infini, entre la mer et le ciel, toujours entre la mer et le ciel, inconscient même de l’effort psychique qu’il accomplit face à l’éternité. La nostalgie doit être née sur une île et ce n’est que sur une île que l’on comprend pleinement ce que signifie la distance. C’est pourtant parmi les peuples enfermés au milieu des massifs montagneux que l’on retrouve l’homme au plus près de son tout originel, celui pour qui l’énigme de la vie se réduit à une simple croyance et à l’âpre lutte pour le pain quotidien.
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Durant son séjour à Bélem, Alberto avait eu le loisir de se familiariser avec tous ces noms évocateurs que les colonisateurs portugais avaient plantés jadis comme des jalons dans ces contrées inhospitalières où ils pénétraient flanqués de quelques pièces d’artillerie et escortés de beaucoup, beaucoup d’ambition.
Ces noms, chers à son esprit et que les âges avaient patinés de fastes et d’héroïsme, lui mettaient aujourd’hui du baume à l’âme. Il y puisait une consolation secrète et comme une revanche de civilisé à l’encontre des Céaréens abrutis et de l’indifférence qu’affectaient à sa condition d’homme éduqué des canailles comme son oncle ou Balbino.
Quand il suivait les cours de l’université, le passé de sa patrie se présentait à lui comme un modèle à suivre, comme une leçon à apprendre et à retenir pour la grandeur de son pays. Les exploits mentionnés dans l’histoire du Portugal, les actions d’éclats de sa race, l’épopée des « descobridores », leur gloire rejaillissaient sur toute la collectivité lusitanienne, étaient un trésor sacré appartenant à tous, et, personnellement, il y puisait beaucoup de réconfort dans l’infortune. Mais depuis son exil, le contact forcé avec les Brésiliens avait encore exacerbé son patriotisme.
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Tout l’immense bassin de l’Amazone aboutissait à ce port, qui s’ouvrait sur le restant du monde et où, fréquemment, pénétraient les majestueux transatlantiques de gros tonnage. Venus d’Europe, ils remontaient jusqu’à Manaos, et certains, plus hardis et se fiant à la profondeur du fleuve mystérieux, poussaient même jusqu’à Iquitos. Leur coque de fer, leur sombre couleur et leurs lignes dures contrastaient avec l’élégance native des « gaïolas », dont les deux ponts découverts n’avaient pas un recoin démuni de clous pour y fixer un hamac, propice à la rêverie, à la sieste et au farniente. Tandis que le jet de l’ancre des longs courriers s’accompagnait d’un bruit brutal et impératif, les agiles « gaïolas », entraînées aux haltes fréquentes et imprévues qu’exige le service de cabotage de débarcadère en débarcadère et qui durant tout leur long voyage sur les rivières de l’intérieur sont esclaves des caprices de la sonde, mettaient beaucoup moins de sérieux dans cette manœuvre, et leurs chaînes d’ancre fusaient comme un éclat de rire.
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La terre exerce ici une influence sans mesure sur l’âme humaine
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D’autres résiniers, à destination des exploitations de caoutchouc du Madeira, étaient déjà là. Quelques-uns amenaient femme et enfants avec eux. Haillons, misère physiologique, expression maladive des petites gens habitués à souffrir et à ne pas se nourrir à leur faim, ces pauvres cultivateurs noirs qui émigraient en forêt présentaient tous les caractéristiques et les tares de la promiscuité et d’un genre de vie ambulatoire.
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