Quand on a une chose importante à dire, on doit y faire une attention particulière : il faut se la dire à soi-même, et après cette précaution, se la redire, de crainte qu'on ait sujet de se repentir, lorsqu'on n'est plus le maître de retenir ce qu'on a déclaré.
Il n’y a pas plus de mérite à expliquer ce que l’on sait qu’à bien se taire sur ce qu’on ignore.
On ne doit cesser de se taire que quand on a quelque chose à dire qui vaut mieux que le silence
Le silence parle le langage du visage. L'art de se taire est un art du visage. Il participe à l'action rhétorique, cet art de l'éloquence muette qui est un art du corps parlant.
Il n'y a pas moins de faiblesse, ou d'imprudence à se taire, quand on est obligé de parler, qu'il y a de légèreté et d'Indiscrétion à parler, quand on doit se taire.
Le temps de se taire doit être le premier dans l'ordre ; et on ne sait jamais bien parler, qu'on n'ait appris auparavant à se taire.
Les bons écrivains ressemblent à l'abeille, dont le travail est précieux, délicat, utile aux hommes et à elle-même ; mais les écrivains dont je parle semblent n'être faits ni pour eux ni pour les autres. Ils sont auteurs, direz-vous : ils ont fait un livre. Dites plutôt qu'ils ont gâté du papier, après avoir perdu leur temps en croyant faire un livre.
Mieux vaut donc « passer pour ne point être un génie de premier ordre, en demeurant souvent dans le silence, que pour un fou, en s'abandonnant à la démangeaison de trop parler »
La paresse, la méfiance de ses propres forces, la modestie et la retenue sont les causes de ce mal qui prive souvent le public d'un grand nombre d'ouvrages utiles et curieux.
Le caractère propre d'un homme courageux est de parler peu, et de faire de grandes actions.