Citations de Jostein Gaarder (480)
Si tu te brûles à un poêle trop chaud, tu ressens une "impression" immédiate. Par la suite, tu vas y repenser et c'est ce que Hume appelle une "idée". Avec cette différence que l'impression est beaucoup plus forte que le souvenir après coup. Autrement dit, l'impression des sens est originale alors que le souvenir n'est qu'une pâle copie, car l'impression est la cause directe de l'idée qui va se nicher dans la conscience.
Les philosophes apprennent aux hommes à regarder le monde autrement.
Le but est de laisser la raison diriger le jeu. Car même si j'ai mal au ventre, la somme des angles d'un triangle restera toujours égale à 180 degrés. Il est toujours loisible à la raison de s'élever au-dessus de ces contingences matérielles et d'agir "raisonnablement". Vu sous cet angle, la raison est souveraine.
Il est clair qu'il y a une relation étrange entre le corps et la conscience.
Auparavant, la Terre avait été le centre du monde. Mais depuis que les astronomes avaient démontré qu'il n'existait pas de centre absolu dans l'univers, il y eut autant de centres qu'il y eut d'êtres humains.
Nous ne vivons pas seulement à notre époque. Nous portons toute notre histoire avec nous.
[...]
Mais la vie est à la fois déprimante et dramatique. On nous laisse pénétrer dans un monde merveilleux, nous rencontrer et nous saluer, même faire un bout de chemin ensemble. Puis nous nous perdons de vue et disparaissons aussi brusquement que nous sommes venus la première fois.
Sophie pensa à ce que le père de Hilde avait écrit à propos du Liban ravagé par la guerre. Elle se rendit compte combien elle était privilégiée de pouvoir vivre dans un pays en paix.
Les cyniques mettaient l'accent sur le fait que le bonheur n'est pas dans les choses extérieures comme le luxe matériel, le pouvoir politique et la bonne santé. Le vrai bonheur est de savoir se rendre indépendant de ces conditions extérieures, accidentelles et instables. C'est justement parce que le véritable bonheur ne dépend pas de ce genre de choses qu'il est à la portée de tous. Et une fois atteint, c'est pour toujours.
Que faut-il pour qu'un homme vive une vie épanouie ?
Je vais répondre en une seule phrase: l'homme ne sera heureux que s'il développe toutes les facultés qu'il possède en puissance.
Aristote distinguait trois formes de bonheur: la première forme de bonheur est une vie dans le plaisir et les divertissements. La deuxième forme de bonheur est de vivre en citoyen libre et responsable. La troisième forme de bonheur est de vivre en savant et philosophe.
PLATON PENSAIT QUE TOUS LES PHÉNOMÈNES NATURELS NE SONT QUE LES OMBRES DE FORMES OU D’IDÉES ÉTERNELLES. Force est pourtant de constater que la grande majorité des gens sont satisfaits de vivre parmi les ombres. Ils croient que ces ombres sont la seule chose qui existe et n'ont pas conscience que ces ombres ne sont que des projections.
Platon soutenait qu'il existait une autre réalité derrière le monde des sens. Cette réalité, il l'a appelée le monde des idées. C'est ici que se trouvent les "modèles" éternels et immuables qui sont à l'origine des différents phénomènes présents dans la nature. Cette conception très originale constitue la théorie des idées.
"-Nous ne pouvons pas échapper au temps en nous cachant quelque part. On peut échapper aux rois, aux empereurs, peut-être même à Dieu. Mais on n'échappe pas au temps. Le temps nous voit partout, car tout ce qui nous entoure est inscrit dans cet élément qui ne connaît pas l'immobilité.
[...]
- Le temps ne passe pas, Hans-Thomas, et le temps ne fait pas tic-tac. C'est nous qui passons et ce sont les horloges qui font tic-tac. Aussi sûrement et implacablement que le soleil se lève à l'est pour se coucher à l'ouest, le temps se dévore lui-même à travers l'histoire Il renverse les grandes civilisations, ronge les vieux monuments et engloutis les générations les unes après les autres C'est pourquoi nous parlons de la "marque du temps", car le temps dévore et dévore et c'est nous qu'ils marque d'un cou de dent."
Ce que l'imagination a créé un jour reste toujours inchangé et jouit d'une jeunesse éternelle.
Comment les gens pouvaient-ils courir à droite et à gauche sans jamais se demander qui ils étaient et d'ou ils venaient, là était pour moi le grand mystère. Comment pouvait-on vivre sur cette terre en fermant les yeux ou en trouvant que la vie allait de soi ?
l faut une bonne dose d'indépendance et de liberté pour se détacher de ses envies et de ses désirs.
Il m'arrive en outre de penser au nom de toute la planète sur laquelle je vis. Elle est moi, elle aussi. Je me préoccupe du destin de cette planète parce que j'ai peur de perdre le noyau profond de ma propre identité. p.190
Les espèces qui ont perdu leur habitat naturel et ne perdurent que dans les zoos ne sont qu'à un pas de l'extinction définitive. p. 154
Aime ton prochain comme toi-même. Ce précepte doit bien entendu inclure la génération suivante. Cela doit inclure absolument tous ceux qui vivront sur la Terre après nous. Car les hommes sur Terre ne vivent pas tous en même temps. L'ensemble de l'humanité ne vit pas en une fois. [...] Nous devons les traiter comme nous aurions voulu qu'ils nous traitent s'ils avaient vécu sur cette planète avant nous. La loi est aussi simple que cela. Nous n'avons pas le droit de laisser un globe terrestre qui ait moins de valeur que celui sur lequel nous avons nous-mêmes vécu. p.58-59
Un fondement essentiel de toute éthique a été la règle d'or ou principe de réciprocité :traite les autres comme tu voudrais être traité. Mais la règle d'or ne peut plus avoir simplement une dimension horizontale, à savoir un "nous ".Nous commençons à nous rendre compte que le principe de réciprocité a aussi une dimension verticale :traite la génération suivante comme tu aurais voulu que la génération précédente te traite. . . . .
La loi est aussi simple que cela. Nous n'avons pas le droit de laisser un globe terrestre qui ait moins de valeur que celui sur lequel nous avons nous -mêmes vécu. . . Page59