Citations de Jostein Gaarder (480)
Tant que nous sommes enfants, nous avons la faculté de découvrir avec étonnement le monde. Puis nous finissons par nous y habituer. Grandir, c'était au fond comme s'enivrer de sensations au point de tout confondre et ne plus rien sentir du tout.
Je découvrais quelque chose pour la première fois et pourtant j'avais eu cette chose sous les yeux depuis que j'étais petit.
Si notre cerveau était assez simple pour que nous puissions le comprendre, dit-il, nous serions assez bêtes pour ne pas le comprendre malgré tout.
Même si tu ne risques pas de tomber sur un Marsien dans ton jardin, un jour il peut arriver que tu tombes sur toi-même.
- Mais qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école, Hans-Thomas ? demanda son père.
- A rester bien sagement assis. C'est même tellement difficile qu'il nous faut des années avant d'y arriver.
à combien de membre d'une même famille doit-on faire expier une faute ?
Je ne crois pas en un Dieu qui détruit la vie d’une femme pour sauver l’âme d’un homme.
Ainsi devons nous accepter de vivre tels que nous sommes. Sinon, ce serait une offense à Dieu. Nous sommes des êtres humains, Aurèle. Vivre d’abord, philosopher ensuite.
Les esclaves accomplissaient toutes les tâches matérielles et les citoyens libres avaient tout loisir de s’intéresser à la vie politique et culturelle.
Sophie Amundsen rentrait de l'école.
La planète vivante, c'est nous, Sophie ! Nous sommes le grand bateau qui navigue autour d'un soleil brûlant au sein de l'univers. Mais chacun de nous est aussi un bateau qui traverse la vie avec son chargement de gènes. Si nous parvenons à livrer la marchandise à bon port, nous n'aurons pas vécu en vain...
De manière générale, on dit que Hegel marque la fin des grands systèmes philosophiques. Après lui, la philosophie s'oriente dans une toute nouvelle direction. Au lieu de grands systèmes spéculatiis, nous trouvons ce que l'on appelle une « philosophie de l'existence» ou une « philosophie de l'action». Tel est le fond de la pensée de Marx lorsqu'il constate : « Les philosophes se bornent à interpréter le monde alors qu'il s'agit de le transformer.» C'est précisément cette phrase qui marque un tournant décisif dans l'histoire de la philosophie.
De même que l'individu naît au monde dans une certaine langue, il naît aussi dans un certain contexte historique. Et personne ne peut avoir une relation « libre » vis-à-vis de ce contexte. Celui qui ne trouve pas sa place dans l'État est une personne anhistorique. Cette pensée était, tu t'en souviens, importante pour les grands philosophes d'Athènes. Pas plus qu'on ne peut concevoir un État sans citoyens, on ne peut concevoir de citoyens sans État.
- Si je réfléchis au concept « être », je suis contraint d'introduire le concept contraire, à savoir « ne pas être ». Il est impossible de réfléchir à ce qu'on est sans penser dans le même temps qu'on n'est pas éternel. La tension entre « être » et « ne pas être » sera résolue dans le concept de « devenir». Car pour que quelque chose devienne, il faut que cette chose à la fois soit et ne soit pas.
Elle-même n'était qu'un être né là par hasard. Mais en prenant conscience de ses origines historiques, elle devenait un peu moins le pur fruit du hasard.
Elle ne vivrait que quelques années sur cette planète, mais si l'histoire de l'humanité était sa propre histoire, elle était alors dans une certaine mesure âgée de milliers d'années.
Aristote ne nie aucunement que l'homme soit né doué de raison. Bien au contraire, la raison est selon Aristote le signe distinctif de l'homme. Mais notre raison est toute vide avant que nos sens ne perçoivent quelque chose. Un être humain n'a donc pas selon lui d'idées innées.
PLATON PENSAIT QUE TOUS LES PHÉNOMÈNES NATURELS NE SONT OUE LES OMBRES DE FORMES
OU D'IDÉES ÉTERNELLES. Force est pourtant de constater que la grande majorité des gens sont satisfaits de vivre parmi des ombres. Ils croient que ces ombres sont la seule chose qui existe et n'ont pas conscience que ces ombres ne sont que des projections. Ce faisant, ils oublient le caractère immortel de leur âme.
D'après Platon, l'homme est aussi composé de deux parties : nous avons un corps soumis au changement qui est indissociablement lié au monde des sens et connaît le même destin que toutes choses ici-bas (une bulle de savon, par exemple). Tous nos sens sont liés au corps et sont donc peu fiables. Mais nous avons aussi une âme immortelle qui est le siège de la raison. C'est précisément parce que l'âme n'est pas matérielle qu'elle peut voir le monde des idées.
Pour résumer : nos perceptions nous permettent
d'avoir seulement de vagues interprétations. Mais ce que nous voyons de l'intérieur grâce à la raison nous conduit à la vraie connaissance. La somme des angles d'un triangle sera éternellement égale à 180 degrés. De même, «l'idée du cheval » se tiendra aussi sur quatre jambes, même si tous les chevaux appartenant au monde des sens devaient être boiteux.
Tu vois, la grande différence entre un professeur d’école et un vrai philosophe, c’est que le professeur croit connaître un tas de choses qu’il n’arrête pas de vouloir faire apprendre de force à ses élèves, alors qu’un philosophe essaie de trouver des réponses aux questions qu’il se pose avec ses élèves.