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Critiques de Juan Gabriel Vásquez (141)
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Chansons pour l'incendie

J. est une photographe colombienne, une légende dans son domaine, « une de ces personnes sur qui on sait des choses » qui discute sans précipitation avec les personnes avant de déclencher son appareil. Lorsqu'elle arrive au ranch Las Palmas, elle fait mine d'y arriver pour la première fois lorsqu'elle croise Toleda, une autre femme qu'elle a en fait très bien connue il y a des années dans ce même ranch, mais fort heureusement celle-ci ne la reconnaît pas – c'est du moins ce qu'elle raconte au narrateur qui va à son tour s'emparer de cette histoire pour nous la conter.

On découvrira que des années plus tôt, J. résidait dans ce ranch, dont le propriétaire, immensément riche, accueillait à sa table tout un tas de gens. A cette époque il accueillait aussi un certain Don Gilberto dont Yolanda était son assistante. Mais quelques jours après son arrivée, J. la photographe, Yolanda et quelques autres faisaient une excursion à cheval, lorsque le cheval de cette dernière s'emballa. Malgré le réflexe de leur guide accompagnateur, qui réussit à stopper le cheval affolé, Yolanda s'effondra sur le sol inconsciente. Transportée à l'hôpital le plus proche, elle fut plongée dans un coma artificiel.

Comment allait-elle en ressortir ? Quelles séquelles ce type de chute pouvait elle entraîner ? Se souvient-on de tout ce que le cerveau à emmagasiner, ou bien au contraire fait-on le tri de ses souvenirs ? Ce sont ces questions que J. et Don Gilberto, dont la photographe percevait bien que Yolanda ne lui était pas qu'une assistante, évoquaient ensemble par une nuit avinée, au bord d'un lac brumeux.

Et si Yolanda détenait des informations importantes ? S'hasardait J. – une intuition peut-être due en partie à l'alcool ou au contexte très particulier de la soirée. « Et bien oui, mademoiselle. Je crois que vous avez raison. »

La fin de cette nouvelle mettra en présence J. la photographe et Yolanda, bien des années plus tard (ce qui signifie pour le lecteur qu'elle avait survécu) mais J. racontant l'histoire d'une femme travaillant pour un politicien qui avait forcé la porte de son assistante, « à six heures du matin » dans un hôtel où elle était – racontant cette histoire comme si elle était arrivée à une autre femme. La nouvelle se bouclera donc sur un portrait que réalise J. de Yolanda, tandis que celle-ci sent les larmes lui monter aux yeux.



Rien de plus, et tout le style de Juan Gabriel Vasquez est là : dans ces petits riens qui disent tout, dans ce passé qui ne passe pas, ou plutôt dans ces menus incidents du présent qui ramène inexorablement à des évènements du passé.



Dans une autre nouvelle, « Aéroport », le narrateur, qui habite Paris, se retrouve presque malgré lui à une séance de tournage où il fait un figurant « de profil méditerranéen » - en fait inscrit par sa compagne à qui il avait distraitement donné son accord. Mais quand ce narrateur réalise qu'en fait de figuration il va figurer dans un film tourné par Roman Polanski, son intérêt va s'éveiller ostensiblement. La scène du tournage est particulièrement léchée, d'autant plus que le narrateur doit aller et venir dans un aéroport reconstitué, juste derrière le personnage principal incarné par Johny Depp, et que surtout derrière la caméra se retrouve le réalisateur mythique que le narrateur admire. Lui revient alors en mémoire ce tragique évènement de 1969 à Los Angeles, au cours duquel la femme de Polanski, Sharon Tate, alors enceinte de son mari, allait être sauvagement assassinée par une bande de Hippies, que le narrateur nous raconte à nouveau, comme l'a fait récemment Quentin Tarentino avec son film « Once Upon a Time... in Hollywood ».

Ebranlé par le souvenir de ce drame, le narrateur, une fois rentré chez lui après la séance de tournage, appellera sa compagne, alors basée dans les Ardennes, pour s'assurer que tout va bien pour elle.



Enfin dans la dernière nouvelle, « Chanson pour l'incendie », on va découvrir l'histoire de Aurélia de Léon, au destin plus que particulier : née en France d'un père de nationalité colombienne, mais resté en France pour participer à la Première Guerre mondiale, où il mourra au champ d'honneur, et d'une mère française qui mourra elle aussi lors du trajet qu'elle faisait pour rencontrer sa belle-famille en Colombie, laquelle famille élèvera cette petite-fille à l'arrivée improbable, orpheline et pleine d'entrain, qui, après des études à Bogota, deviendra l'une des premières femmes à tenir la plume comme journaliste. Enceinte de son amant, elle rejoindra la propriété de ses grands-parents (ils possèdent des caféiers loin de Bogota) pour accoucher tranquillement d'un fils, et tout aurait pu poursuivre son cours normalement, si la Colombie n'allait pas connaître dans les années post seconde guerre mondiale, des troubles qui allaient conduire des hommes armés à mettre le feu aux propriétés, et à assassiner sauvagement la courageuse Aurélia. Son fils Gustavo Adolfo, réussira par miracle à échapper à ses poursuivants.



Juan Gabriel Vasquez, dont j'avais admiré « le bruit des choses qui tombent » (que j'avais chroniqué en 2017), mais aussi « les réputations », et « le corps des ruines », signe ici un recueil de neuf nouvelles très concentrées – on aurait aimé par exemple que la première soit aplatie, comme on peut le faire d'une pâte compacte, et déboucher sur l'un de ses romans dont l'auteur a le secret.



Grand coup de coeur encore une fois pour moi, avec « Chansons pour l'incendie », l'auteur excelle à fouiller l'histoire sans répit, et à en extirper ces évènements intimes qui ont fait l'Histoire avec un grand H. Attentats, meurtres politiques, drames en tous genres, le destin n'est jamais loin dans les récits de ces femmes et de ces hommes avec qui on peut très facilement s'identifier, alors même que les histoires se situent sur le continent sud-américain.

Dans les pas de Mario Vargas Losa ou de Carlos Fuentes, Juan Gabriel Vasquez touche à l'universel : la marque des très grands écrivains.


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Chansons pour l'incendie

De Juan Gabriel Vasquez, lu trois romans excellents mais jamais de nouvelles, un genre littéraire que j'affectionne particulièrement et que j'aborde chez lui pour la première fois, celui-ci étant son deuxième recueil publié. Vasquez ayant grandi à Bogota dans les années 70-80, ville sévit par la violence du baron de la drogue Pablo Escobar et de son cartel de Medellin, l'histoire individuelle rejoint toujours l'Histoire du pays dans ses romans, où la violence est une constante.



Dans ces neufs nouvelles, les personnages de Vasquez sont souvent rattrapés par leur passé qu'ils pensaient avoir à jamais enterré . Un passé non statique où les évènements suspendus par le temps et le silence finissent par un concours de circonstances qui semble dû au pur hasard (?) être élucidés et les secrets déterrés. L'auteur capte ces moments uniques , une dimension de l'histoire, émotionnelle, morale, non accessible aux journalistes et aux historiens, et que seul " la littérature et la fiction peuvent atteindre, cette zone de notre expérience humaine qui ne laisse pas de trace sur les documents". Construits comme des enquêtes, partiellement autobiographiques, des récits profonds et passionnants, traitant de sujets très divers. Et comme pour le fameux film " Blow up " d'Antonioni, où à chaque fois qu'on revoit le film s'y révèlent de nouveaux détails , ici la relecture est de même souvent nécessaire pour éclairer les recoins du labyrinthe de ce passé, qui n'est autre qu'une autre dimension du présent.

Dans la première nouvelle, "La femme sur la berge" , une photographe de guerre rencontre une femme déjà croisée dans le même contexte dans le lointain passé dans des conditions tragiques; vingt ans plus tard alors que cette femme n'a aucun souvenir d'elle, elle, nous entraîne à sa suite, à la recherche de la pièce manquante qui lui avait échappé d'antan . Dans "Les grenouilles ", la rencontre plus qu'improbable d'une femme et d'un homme à cinquante ans d'intervalle va déterrer de lourds secrets cruciaux pour les deux , bien que non partagés, chacun portant sa propre croix qu'il ou elle avait pensé avoir bien enterré.....

Bref voilà un avant-goût pour cet excellent recueil sur la mémoire, le poids du passé et surtout la violence, thèmes obsessionnels chez ce grand écrivain colombien !





"....l'inertie de la violence ressemble aux courants souterrains et profonds dans lesquels personne ne parvient à plonger la main."

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Chansons pour l'incendie





Les neuf nouvelles de Vásquez tournent généralement autour d' un mensonge ou d'un méfait passé qui ne peut être oublié facilement. Dans Le Double, un homme se souvient de tout sauf de la condamnation d'un camarade de classe au service militaire qui finit par le tuer et des longues séquelles de la mort dans la famille du jeune homme. Le narrateur de Grenouilles déserte l'armée juste avant un déploiement prévu dans la guerre de Corée, un souvenir ravivé par une rencontre fortuite avec une femme qu'il a aidée à traverser sa propre crise à l'époque. Dans Le dernier Corrido, le chanteur principal d'une troupe musicale est sur ses fins mais repousse un jeune remplaçant rival, illustrant la tension entre le passé et l'avenir. Bien que ces personnages soient imparfaits, souvent contraires à l'éthique, Vásquez retient un jugement moral sévère; Nous, par exemple, se moque de l'envie de trouver des réponses simples et satisfaisantes à la disparition d'un homme. Comme toujours, Vásquez est préoccupé par l'histoire de son pays d'origine, mais la forme plus courte donne à sa prose une étanchéité bienvenue; chaque histoire est nette et conversationnelle. Pourtant, il peut insuffler une ampleur historique à la forme abrégée: Chansons pour l'incendie, la dernière nouvelle, dit le sort malheureux d'Aurelia, une femme libre d'esprit et ancienne chroniqueuse de journal dont la famille a été détruite par la guerre civile de 1948 dans le pays. Tout au long, Vásquez brosse le tableau d'un pays qui est constamment secoué par de violentes rivalités politiques, des narcos et la guerre et où même les passants sont attirés. « Ils nous envoient loin pour nous faire tuer afin que nous ne soyons pas si nombreux à tuer ici », lance un soldat dans Grenouilles et cette note de fatalisme traverse tout le livre.



Des passés sombres rattrapent les protagonistes du romancier colombien.
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Chansons pour l'incendie

L’exil lui a permis de commencer à écrire sur ce que la guerre civile et le gangstérisme font aux Colombiens. Un recueil de nouvelles, « Chansons pour l’incendie », creuse ce thème au plus intime
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Chansons pour l'incendie

C‘est un recueil de 9 récits, dont le plus long donne le titre au livre; un livre considéré comme le meilleur livre colombien en 2019; Il fut l’objet d’un prix littéraire attribué pour la première fois dans son pays à Juan Gabriel Vasquez.



Tous les récits sont magnifiquement écrits; ils émanent presque tous de faits réels, parfois impliquant directement le propre auteur. Je dois dire qu’autant j’adhère complètement à la forme, autant je n’ai pas adhéré au fond pour 7 d’entr’eux.

Deux nouvelles m’ont bien intéressé; les autres, aussitôt lues, étaient oubliées.



J’ai aimé « Les mauvaises nouvelles », de 24 pages où l’auteur raconte l’histoire d’un militaire nord-américain à Rota, Espagne, protagoniste d’une attitude tellement cynique, déplacée et pourtant non moins humaine.



L’autre histoire, la plus longue et porteuse du titre du livre, est, comme le dit l ‘écrivain, terriblement triste. Ce sont des histoires successives au sein de la riche famille colombienne De Leon.

Exilés à Paris à la fin du XIX siècle, ils auront un fils.

Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, le couple De Leon décide de rentrer en Colombie, mais le fils, devenu majeur, voudra rester en Europe pour se battre au sein de la Légion Etrangère.

Il tombera très vite sur le champ de bataille laissant une compagne française et une petite fille, Aurélie.

La jeune veuve partira par mer vers la Colombie pour présenter l’enfant aux grands parents, mais la jeune femme mourra pendant la traversée.

Un médecin nicaraguayen aura pitié d’Aurélie et la ramènera jusqu’en Colombie où l’enfant restera.

Ce n’est pas la fin des misères de la famille De Leon et il faut lire ce récit épique jusqu’à la dernière ligne. C’est très bien raconté.
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Chansons pour l'incendie

Le deuxième recueil de nouvelles de Juan Gabriel Vasquez sera une révélation pour nombre de ses lecteurs habituels puisque son premier, Les amants de la Toussaint, a été peu remarqué, à une époque où il n'avait pas encore sa notoriété actuelle. Les nouvelles qui composent Chansons pour l'incendie ne décevront pas ses aficionados, tous ceux qui apprécient le style délié de l'auteur, sa finesse narrative et sa lucidité quant à la violence qui a de tous temps irrigué l'histoire colombienne. L'ultime nouvelle, en particulier, qui donne son titre au recueil, est un bijou parfaitement poli, une histoire splendide et étonnante qui avait le potentiel pour être développée sur la longueur d'un roman mais qui, cependant, ne laisse aucun goût de frustration tellement Vasquez sait dire l'essentiel tout en octroyant au lecteur toute latitude pour lui-même rêver autour de son récit. Les 9 nouvelles de Chansons pour l'incendie ne se ressemblent pas, a priori, certaines contées à la première personne, car il n'y a par exemple rien de commun entre le tournage de La neuvième porte de Polanski à Paris et la participation de volontaires colombiens à la guerre de Corée, et pourtant ... Oui, pourtant, elles ont une matière identique, une étoffe qui est celle de la vie avec ses vicissitudes, ses hasards et ses petitesses. La plume de Vasquez, elle, est toujours naturellement brillante et inspirée, mais jamais ostentatoire, toute entière dédiée à décrire l'humain derrière des destinées plus ou moins dramatiques.
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Histoire secrète du Costaguana

José Altamirano, colombien de naissance, débarque à Panama ou il fait la rencontre de Joseph Conrad. Celui-ci lui demande de lui raconter l'histoire de son pays, que Conrad publiera sous le nom de "Nostromo". Vingt ans plus tard, le narrateur qui se dit avoir été trahis par le grand écrivain, nous conte l'histoire du Costaguana, sa version. Corruption des politiques, pays gangréné par la violence, militaires barbares, le portrait est saisissant. Roman à la fois historique, fictionnel, aventureux, le roman met aussi en avant l'incroyable tragédie du peuple colombien. D'autant plus que Vasquez mélange avec un savant dosage vérités et fictions. Le style est nerveux et efficace. Le deuxième roman de cet auteur se lit avec grand plaisir, une belle découverte.
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Histoire secrète du Costaguana

L’auteur crée le personnage de José Altamirano, Colombien de naissance qui va s’établir à Colón pendant la construction du canal de Panama.

En 1880, les travaux du canal interocéanique débutent sous la direction de Ferdinand de Lesseps et seront suspendus en mai 1889 suite à la vente des actions (Bourse de Paris) qui se solda par un véritable échec. Les ingénieurs Français et leurs familles quittent Colón et regagnent leur pays. Ce qui deviendra le canal de Panama ne sera ouvert à la navigation qu’en 1914.

Ce livre, très intéressant, m’a beaucoup appris sur le canal, sur les Colombiens et les Panaméens dont Théodore Roosevelt reconnaîtra l’Indépendance le 6 novembre 1903.

Juan Gabriel Vásquez raconte fidèlement des périodes de la vie de Joseph Conrad [j’en ai vérifié tous les éléments cités] ; à la fin du roman, Joseph Conrad et José Altamirano se rencontre à Londres et, de cette rencontre naîtra « Nostromo », chef-d’œuvre de Joseph Conrad.

Avis personnel : Une lecture très intéressante, certains passages historiques un peu longs mais dans l’ensemble j’ai apprécié le roman et le style qu’a pris le narrateur de s’adresser d’une manière courtoise dans ces termes : chers lecteurs et jurés.
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Histoire secrète du Costaguana

Vous prenez Sarah Bernhardt, Paris, La science et la religion, Victor Hugo, le bourgeois gentilhomme, Panama, Les Winchester, la Colombie, les trois mousquetaires et j'en passe, vous mélangez bien (au shaker pas à la cuillère) et ça donne un truc qui, pour reprendre une image entendue dans une librairie en Espagne au sujet des oeuvres d'Orhan Pamuk: "Es infumable"!

Tout au plus cela peut séduire des adolescents fascinés par tout ce qu'ils ne connaissent pas en matière de voyages, d'histoire ou de littérature. Mais, pour un lecteur cultivé ou non, c'est ultra ennuyeux et sans intérêt. (simple opinion)
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Histoire secrète du Costaguana

Charmée par le talent de Juan Gabriel Vásquez, j'enchaîne sur un second roman qui, cette fois, nous entraîne dans la Colombie du XIXe siècle. Miguel Altamirano, un personnage idéaliste et fantasque pris dans les remous des guerres civiles qui s'enchaînent en Colombie depuis l'Indépendance espagnole, décide de s'installer au Panamá, alors province colombienne, dans la ville de Colón où il fera la connaissance de son fils José, le narrateur parti à sa recherche. Le choix d'Altamirano n'est pas fortuit. C'est qu'à cette même époque, le début des années 1880, les travaux du canal de Panama sont en plein essor sous l'égide du célèbre Ferdinand de Lesseps. Fasciné par ce Français et son projet grandiose, Miguel se fait par voie de presse le porte-parole du Progrès et des avancées du chantier, toujours positives, destinées à rassurer les actionnaires. Il n'hésite pas à falsifier la réalité jusqu'au scandale qui vit s'arrêter les travaux en 1889 et Miguel courir à sa perte. La communauté française est très présente et c'est en son sein que José rencontrera son épouse, Charlotte. La débandade française qui succéda au scandale, les catastrophes naturelles, les maladies, laissent la ville de Colón exsangue et peu à peu désertée. Seul, José persiste à y vivre alors que se déclenche en 1899 1a guerre des Mille Jours qui voit s'affronter une fois de plus les libéraux et les conservateurs. Elle prendra fin en 1902. L'année suivante, l'Indépendance du Panamá sera acquise à coup de dollars par les Etats-Unis qui lorgnent sur le canal qu'ils achèveront en 1914.



Voici donc l'histoire que nous livre José Altamirano. S'il tient à le faire, c'est surtout pour rétablir une vérité et révéler la trahison dont il s'estime victime de la part du célèbre romancier Joseph Conrad, trahison qui porte le nom de Nostromo, roman paru en 1904. Conrad y raconte l'histoire du Costaguana, un état imaginaire caribéen, qui lui a été inspirée par le récit d'un exilé colombien...



out au long de Histoire secrète du Costaguana plane l'ombre de Conrad, dont l'auteur nous distille des éléments biographiques répondant comme en miroir à ceux de José Altamirano. D'hypothétiques correspondances qui liaient inexorablement les destins des deux hommes jusqu'au dénouement final. Une jolie trouvaille littéraire de la part de l'auteur qui non seulement rend hommage au célèbre écrivain voyageur, mais se réapproprie son histoire et venge ainsi son héros, José Altamirano !



Mêmes éloges de ma part que pour le précédent titre présenté. Un auteur qui tourne résolument le dos au réalisme magique sud-américain pour plonger sous les oripeaux d'une réalité historique où se dissimulent à la fois la force et la fragilité des personnages, de la Colombie et de son peuple. J'en redemande !
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Histoire secrète du Costaguana

Ô toi qui a lu le « Nostromo » de Joseph Conrad, tu rentreras de plein pied dans la boue de ce roman. Et même si tes sabots ne sont pas encore crottés par cette première aventure, le regard neuf porté vers cet imaginaire, tu t’engouffreras dans cette « Histoire secrète du Costaguana » comme certains enfouissent leur tête dans un tonneau de vieux rhum colombien. Vierge ou presque de Conrad (au cœur des ténèbres), je suis. Vierge ou presque de Vasquez (le bruit des choses qui tombent), je suis également. Mais parce qu’il faut vivre, je m’enfonce dans la forêt vierge, moite, humide, boueuse, des moustiques aussi gros que des éléphants. Dans cette jungle verdoyante et hurlante, des cris de détresse, animal ou humain, je pars à la grande Aventure, celle qui transporte une âme, transforme un pays. Aux prémices, il y a deux hommes, don Miguel Felipe Rodrigo Lázaro del Niño Jesús Altamirano et Teodor Józef Konrad Korzeniowski, plus communément appelé Miguel Altaminaro et Joseph Conrad, le journaliste détenteur de la vérité face à l’écrivain-marin usurpateur, car n’allez pas croire un traitre mot de ce Nostromo…



Je te parle d’un temps bien lointain, dans une lointaine Colombie, à l’époque même de la Grande Colombie où des diplomates français, Ferdinand de Lesseps à sa tête, tentèrent de percer l’isthme de verdure, le fameux canal de Panama et relier ainsi les deux océans. Fiasco total, Panama n’est pas Suez. Mais alors que les engins sont laissés à l’abandon comme des dinosaures dans un parc à thème, la vie continue, la Colombie se bouscule, le rhum coule et le Panama fait sécession, prenant son indépendance de la Grande Colombie qui du coup ou de fait deviendra plus petite. Tu me diras que j’écourte l’histoire mais écoute, cette histoire elle ne s’écrit plus, elle se lit, elle est là devant tes yeux sur ces quelques pages, la grande vérité celle d’Altaminaro, celle de Conrad. Il y a de l’amour, il y a de la fièvre – souvent jaune, des orgasmes et le grand savoir de l’ingénierie française. Bien sûr, elle est exigeante, ne va pas croire que creuser la roche dans ce pays-là sera de tout repos, elle nécessite du temps, de la compréhension et des digressions. L’auteur digresse énormément, avec amusement, avec curiosité, sa manière à lui de t’interpeler et de te raconter son conte comme un mythe. Du coup, pour garder le plaisir intact, je me tape un 12 ans d’âge, raffiné et généreux. Sorti de son contexte, je sens tes yeux révulsés d’horreur face à cet acte assumé de pédophilie. Alors je le replace dans son contexte, un Dictador de 12 ans, rhum colombien à la teinte topaze aux éclats ambrés. Des saveurs vanillées, florales, épicées et boisées… Belle vivacité, j’en attendais pas moins pour un 12 ans d’âge. Et voilà donc que moi aussi je digresse…



L’exigence, le maître mot de ce récit, à suivre sur toute sa longueur. Sais-tu que je me suis aussi pris d’amour pour un certain Don Papa de Masskara. Là encore tout est dans le contexte, tu es maintenant prêt de m’accuser d’homosexualité, même si ce n’est pas dérangeant au regard de la pédophilie, mais là encore je m’égare dans le calamansi et le siling labuyo. Encore une de ces digressions, les Philippines sont si loin de la Colombie, pourtant j’imagine déjà le polonais Konrad voguer parmi quelques pirates de ces mers, peut-être pour quoi pas jusqu’à la route des Caraïbes… Et pendant que je suis affalé dans mon fauteuil en cuir taupe avec mes bouteilles de rhum, l’indépendance du Panama se joue pendant la guerre des mille jours qui dura mille cent trente jours, il faut toujours être précis en histoire, comme en statistiques, ou en contexte, même avec les digressions nécessaires à captiver l’auditorat ou en l’occurrence ici le lectorat. Des Aventures comme celles-ci, tu en vivras peu, alors n’oublie pas le rhum, nécessaire à toute histoire de Colombie.
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Histoire secrète du Costaguana

Deux José/Jozef, celui de Colombie, narrateur, fils de Miguel Altamirano « Comprenez, je vous prie, que mon père était le récit de ma mère, un personnage, rien de plus que sa version des faits » et Jozef Teodor Konrad Korzeniowski (le futur Conrad).



Des rencontres, des souvenirs « le souvenir de Charlotte était devenu hermétique et antipathique », des écritures dont le Nostromo de Conrad, vrai faux récit de cette Costaguana.



Le cœur de l’Amérique centrale, la Colombie et son déchirement panaméen.



Des histoires, des contes, et toujours la violence, la guerre et le scandale du financement du canal de Lesseps.



Raconter, inventer, mêler des vies réelles et imaginaires, aimer en déraison et partir comme exil de soi « Mon pays brisé m’avait brisé de l’intérieur mais, à dix-sept ans, ma fille avait droit à une vie dégagée du poids de cette rupture, libre de l’ostracisme volontaire et des fantômes de l’exil (elle était de la chair de la chair de Colon, pas moi) » Confronter la création des histoires à l’invention de l’histoire nationale.



Troubles des rencontres improbables entre l’ange de l’Histoire, le journalisme aiguillonné par le progrès, les passions de Miguel et d’Antonia, de José et de Charlotte, de Conrad et des voyages. Un itinéraire dans le temps, d’autant plus réel qu’il s’ouvre aux inventions, aux interrogations et aux couleurs d’un grand écrivain.



Et pourquoi, comme l’auteur dans une note finale, ne pas reproduire une citation d’Une histoire du monde en 10 chapitre ½ de Julian Barnes « … nous inventons des fables. Nous racontons des histoires pour maquiller les faits que nous ne connaissons, ou que nous n’acceptons pas ; nous préservons un noyau de faits réels et nous brodons une nouvelle histoire. Notre panique, notre souffrance ne sont allégées que par des récits euphorisants. »
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Histoire secrète du Costaguana

Après Les dénonciateurs, un premier roman prometteur, la lecture de Histoire secrète du Costaguana, nouvelle livraison de Juan Gabriel Vasquez, écrivain colombien de 36 ans, s'annonçait sous les meilleures auspices. Placée sous l'ombre tutélaire de Joseph Conrad, cette évocation de l'histoire colombienne au tournant du 20ème siècle ne pouvait être qu'échevelée et riche en rebondissements dans la plus pure tradition picaresque. Aux dires de la quatrième de couverture, c'est bien le cas, mais en réalité, si le roman galope à brides abattues, il n'en est pas moins fort confus et empêtré entre le destin d'un anti-héros (celui à qui Conrad a prétendument volé la mémoire pour écrire Nostromo) et la Grande Histoire, celle d'un pays schizophrène, la Colombie, qui finit par perdre sa province lointaine du Panama. Pour corser l'affaire, Vasquez conte avec force détails les déboires de Lesseps dans sa tentative de creuser le canal (de Panama) que les américains finiront par achever. Certes, le livre ne manque pas d'humour et de vivacité, mais il ressemble à une jungle où la chronologie est malmenée et où les personnages disparaissent aussi vite qu'ils sont entrés en scène, sans qu'on puisse s'y attacher. Devant la prose luxuriante de J.G Vasquez, que faire d'autre que déposer les armes ? Par lassitude, s'entend, pas pour saluer l'artiste. Pour plagier Salieri face à Mozart, on pourrait dire que ce roman a un gros défaut : il contient trop de mots.
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Histoire secrète du Costaguana

Dans ce roman, plusieurs histoires sont racontées simultanément, celles de la Colombie, celles du Panama et de son canal. On côtoie des aventuriers, des investisseurs accompagnant Ferdinand de Lesseps et des hommes politiques corrompus. On assiste aux retrouvailles d’un père fantasque avec son fils, José Altamirano, qui est le narrateur de ce récit. celui-ci a fréquenté l’écrivain Joseph Conrad qui l’a incité à raconter ses souvenirs, puis les a utilisés pour écrire son roman Nostromo. José Altamirano se sent "dépossédé de sa vie" et nourrit un sentiment de revanche.

Aurons-nous envie de lire Conrad ?

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Histoire secrète du Costaguana

Pour écrire Nostromo, histoire qui décrit les remous politiques du Costaguana, petit état fictif d'Amérique centrale, Conrad s’est basé sur la connaissance superficielle qu'il y a acquise lors d'un bref passage en 1876, ainsi que sur de nombreuses lectures.

Juan Gabriel Vasquez, qui y lit la transposition de l'histoire colombienne, imagine qu'il s'est inspiré du récit que lui en fit le héros de son roman, José Altamirano, de la construction du Canal de Panama à la sécession du Panama. Seulement la « vérité » de Conrad n'est pas la vérité de José Altamirano - qui n’est pas non plus la vérité historique objective, mais l'image de celle-ci, vécue par un antihéros amoureux vaguement transparent .



«  (Oui, chers historiens scandalisés : la vie des autres, même des personnages les plus éminents de la politique colombienne, dépend elle aussi de la version que j'en donne. Dans ce récit, c'est ma version qui compte. Pour vous, chers lecteurs, ce sera la seule. J'exagère, je déforme, je mens et je calomnie à outrance ? Vous n'avez pas moyen de le savoir.) »





Trois axes donc, essentiellement,

Une relation historique avec en toile de fond les coups de force militaires, les dictatures alternantes, les guerres civiles qui opposent au fil des années conservateurs et libéraux, factions opposées mais inséparables de cette nation « schizophrénique » ; et en plat de résistance l’imposture magistrale de la construction du Canal de Panama, ouvrant la porte à la sécession de l'Etat, et à l’immixtion des Etats-Unis d'Amérique.

Un roman malin mêlant intimement réalité et fiction, où l'auteur, s’adressant directement à son lecteur, commentant son procédé d'écriture, se référant à d'autres écrivains, interroge sur les droits et devoirs de l'écrivain, le sens de l’adaptation romanesque.

Un hommage à Joseph Conrad, le Grand Romancier, dont on suit les épisodes de vie qui répondent à ceux d'Altamirano



Cela donne un ouvrage foisonnant, plein d'enseignements quoique ludique, souvent brillant, mais parfois aussi confus et qu'on lit donc avec un intérêt qui s’estompe par moment. Comme si d'en vouloir trop faire, Vasquez s'était interdit l'approfondissement.
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Histoire secrète du Costaguana

Si vérité et fiction forment un couple fidèle aux rapports complexes dans son œuvre, c’est peut-être le reflet de la réalité de la Colombie elle-même. Dans Histoire secrète du Costaguana, un protagoniste affirme que « les Colombiens sont tous menteurs » — ce qui donnerait peut-être une longueur d’avance aux romanciers de ce pays.
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Le bruit des choses qui tombent

Toile de fonds la Colombie des années 70. L'écriture est limpide et belle a la fois car les pensées et ressentis sont très bien traduits. Sinon rythme assez lents 2 personnages principaux en quête d'une vérité qu'on n'a pas a la fin mais dont on a pas besoin pour comprendre. J'aurai pu me passer de cette lecture non essentielle mais je n'ai pas perdu mon temps non plus.
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Le bruit des choses qui tombent

[Ce] roman, avec son écriture fluide et agréable, nous plonge dans l’intimité d’un homme bouleversé et dans les coulisses humaines d’une guerre sans merci
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Le bruit des choses qui tombent

L’oeuvre de cet intéressant auteur colombien est une réaction au réalisme magique.



Le bruit des choses qui tombent est un bon roman qui peut se lire comme une histoire policière narrant l’amitié gâchée entre un jeune professeur de droit, Antonio Yammara, et Ricardo Valverde, un homme secret qui sort de prison aux USA après 20 ans, pour trafic de drogue.

Yammara et Valverde se retrouvent seulement pour jouer au billard et après l’assassinat de Valverde en 1996, Yammara fera des recherches pour essayer de comprendre cette mort.

Valverde était le petit fils d’un héros de l’aviation colombienne et par la suite il deviendra un aviateur courtisé par les narcos jusqu’à sa capture par les américains et son incarcération pour 20 ans.



Le titre du livre fait mention au crash aérien subi par l’épouse de Valverde, un bruit que l’on ne peut pas identifier, un bruit laissé par ces vies qui disparaissent, par le bruit qui font les choses qui tombent de haut, un bruit qui ne cesse jamais, suspendu dans la mémoire.

Dans cette histoire des années 90, Bogota a un rôle, une ville triste, au ciel toujours bas, a 2500 mètres d’altitude, couverte comme s’il s’agissait d’un drap sale recouvrant la ville depuis sa fondation.

En tant que natif de Bogota, Vasquez se demande pourquoi un pays choisit comme capitale la ville la plus lointaine et la plus cachée. Les habitants de Bogota sont assez renfermés et froids comme leur ville, une ville où règne dans ces années 90 l’insécurité et la violence, héritées du cartel de la drogue.

De façon métaphorique les objets qui tombent correspondent à la chute d’un pays et de ses gens. C’est un roman très intertextuel où l’écrivain utilise des textes pour les 6 chapitres du livre en provenance d’autres auteurs comme les poètes colombiens Aurelio Arturo et Jose Asuncion Silva, tous les deux cités plusieurs fois.



C’est un roman énigmatique basé sur un travail de la mémoire et un texte qui comporte plusieurs clés sous jacentes, comme par exemple le rôle de l’aviation colombienne dans la guerre gagnée contre le Pérou en 1932-33 ou le billard, une véritable institution dans ce pays; ou « les mimes », une invention d’un ancien maire de Bogota comme un moyen ludique et pédagogique pour éduquer le citoyen dans la rue.

Dans ce roman tous les faits sont véridiques. C’est l’histoire moderne de la Colombie où Yammara représente le colombien moyen typique, un personnage qui a probablement plusieurs traits autobiographiques.



La violence inouïe déclenchée par le trafic de drogue a fait quelques 300 000 morts, soit environ 50 morts par jour. Et la conséquence de cette période sur la population a été une solitude, un enfermement de toutes les classes sociales par la terreur.

Le final est ouvert, à chaque lecteur d’imaginer quelque chose. Après tout, l’acte de lire est une de rares libertés qui nous restent pour exercer notre libre arbitre.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Le bruit des choses qui tombent

La rencontre avec ce livre se fit d’abord par sa couverture. Elle m’évoquait un autre roman, policier celui là, de Tonino Benacquista “Trois carrés rouges sur fond noir”. Hormis les boules, une rouge, une blanche et une queue de billard, la comparaison entre ces deux romans s’arrête à la couverture mais c'est quand même pour elle que j'ai choisi ce livre. Pour Benacquista, le billard était la raison de vivre de son personnage principal, pour Juan Gabriel Vasquez (normalement, sur Vasquez le a est avec avec accent aigu mais je ne sais pas le faire sur mon clavier - je sais, j'aurais pu chercher sur Internet mais je préfère m'en remettre à vous), c’est dans une salle de billard que se rencontre les protagonistes : le narrateur, Antonio, la quarantaine (mais seulement 26 ans lors de la rencontre), professeur d’université et Antonio, d’une bonne vingtaine d’années son aîné, homme secret et dont on pressent un lourd passé.



C’est en lisant dans la presse la mort d’un hippopotame ayant fait partie du zoo mégalo de Pablo Escobar qu’Antonio se remémore, quelques années auparavant, le germe d’une amitié qui le noua à Ricardo Valverde. Avant que celui ci ne soit assassiné en pleine rue de Bogota en compagnie d’Antonio qui lui, sera blessé. Les éléments pourraient être en place pour un roman policier mais cela n’intéresse pas l’auteur.



Il se penche sur le ressenti d’Antonio qui s’il se remet peu à peu de ses blessures sombre dans une dépression liée bien sûr à l’attentat qu’il vient de subir mais également à cette jeunesse dans laquelle la violence était partout, ses anniversaires marqués par les meurtres commis par Escobar et par la guerre des cartels. A travers son personnage, Vasquez s’interroge sur les répercussions subies par quelqu’un qui naît en même temps que le trafic de drogue. Antonio est persuadé qu’il doit comprendre la mort de Ricardo pour comprendre pourquoi il est si difficile pour lui de se remettre de cet acte terroriste. Avec Maya, la fille de Ricardo, qui cherche à réunir le maximum de témoignage sur son père, il va enquêter sur le passé, sur l’histoire de son pays pour essayer de décoder sa propre vie.

Les choses qui tombent ce sont avant tout les avions puisque Ricardo, pilote, est doublement touché par des accidents d’avions mais c’est surtout, pour l’auteur, les répercussions que le terrorisme lié au marché de la drogue, ont sur la vie privé des gens, sur l’éducation de leurs enfants pendant les années 80 en Colombie. Comment peut-on grandir, devenir adulte, dans un pays où la terreur est omniprésente ?
Lien : http://avelbre.fr/2012/10/le..
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