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Critiques de Judith Vanistendael (106)
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Salto

Miguel est vendeur de bonbons, à la cool… et écrivain fauché, en mal d’inspiration. Un petit job se présente à lui : garde du corps, pourquoi pas ? Plutôt un boulot de ‘chien’, chargé de protéger les personnalités menacés par l’ETA. L’arme à la main ou le sachet de bonbons ? Les crayons de couleurs de Judith Vanistendael font merveille pour illustrer ce salto passionnant.
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Salto

Un pendentif de Saint Jude autour du coup, une arme de poing sur la table de chevet, Miguel se réveille doucement. Comme chaque matin, après sa douche, il prend son premier café de la journée, sa première cigarette et part rejoindre Rose, sa co-équipière. Puis, ils iront chercher Javier, un maire d’une commune de Navarre menacé par l’E.T.A. et assureront sa protection jusqu’au soir. Il rentre très tard, se glisse comme un ombre dans son lit… et la même journée que la veille recommence. Sa femme l’a quitté, il voit ses enfants au petit bonheur la chance, quand les missions de protection rapprochée lui laissent le temps de passer quelques heures avec eux.



Pourtant, rien ne prédisposant Miguel à devenir garde du corps. Foncièrement pacifique, cet ancien marchand de bonbons ambulants n’avait jamais tenu d’arme en main. Originaire d’Andalousie, Miguel était heureux : une femme, des enfants, des amis sur qui compter, une vie agréable et insouciante. Certes, les fins de mois étaient compliquées, les traites non payées s’accumulaient. Et puis ce projet d’écrire un livre qui n’avançait pas. C’est en entendant un journaliste commenter un attentat de l’E.T.A. au journal télévisé que l’idée de devenir garde du corps privé commence à germer. Miguel se dit qu’il trouverait-là un vivier d’histoires à raconter. Et puis c’est plutôt bien payé.



En août 2007, sa décision est prise. Avec sa famille, ils quittent le sud de l’Espagne et s’installent à Pampelune. Il devient Mikel, un garde du corps chargé de protéger des personnalités menacées par l’E.T.A., un « chien » comme disent les gens du coin. Mikel était à mille lieues d’imaginer à quel point sa vie allait changer.



« Salto – L’histoire d’un marchand de bonbons qui disparut sous la pluie » est le premier roman graphique de Mark Bellido qui soit traduit en français. Touche-à-tout, sa biographie en fin d’album fait penser à un homme multi-facette : « Pour certains, c’est un photojournaliste de guerre, pour les autorités espagnoles, un militant politique, mais en réalité, c’est juste un conteur de mensonges qui utilise des images et des mots. À la recherche d’histoires, et armé d’un appareil-photo, il a vécu des guerres et quelques nuits en prison. Pendant quatre ans, il a protégé des politiciens basques menacés par l’ETA. Il vit tout ce qu’il écrit. Son nom est Mark Bellido, mais cela est aussi un mensonge… » (extrait de la biographie de l’auteur).



Autobiographie ? Autofiction ? Fiction ? Je ne suis pas en mesure de le dire en revanche, ce qui est plus simple à décrire, c’est l’effet que procure cette lecture. Le scénario propose quelques repères temporels, principalement en lien avec des attentats perpétrés par l’E.T.A. Pour autant, Mark Bellido ne s’attarde pas sur le contexte socio-politique de l’Espagne. Il ne décrit ni ne juge l’organisation indépendantiste dont il tente de contrer les actions. Le personnage principal est le narrateur. Il décrit souvent avec humour, parfois avec dépit, son quotidien de garde du corps. On comprend vite qu’il a dû tirer un trait sur sa vie de famille… que son nouveau boulot ne laisse aucune place à la vie privée.

Ses journées se suivent et se ressemblent : du lever au coucher, de l’heure à laquelle il passe chercher le politique à protéger avec sa coéquipière, l’heure à laquelle ils le déposent à son bureau, l’heure à laquelle il fait sa pause, mange, se balade… Les scènes se passent majoritairement en plein air ou dans l’habitacle d’un véhicule. Peu de personnages sont amenés à intervenir. Et même si l’emploi du temps est assez ritualisé, le lecteur ne ressent pas de lassitude, il n’y a pas de redondances, peu de redites. Les pages filent, le récit se déplie dans une parfaite alternance entre des passages narrés et des passages silencieux et pourtant lourds de sens. On voit le personnage principal changer, il s’adapte à son environnement professionnel. Au début très naïf et totalement inexpérimenté, il va peu à peu prendre de l’assurance, faire preuve de capacités d’anticipation et d’analyse de situation, il devient plus réactif, moins tétanisé par le danger.

Les pastels gras et le pinceau de Judith Vanistendael (« La jeune fille et le nègre », « David, les femmes et la mort ») font mouche. Elle développe deux ambiances très distinctes qui parlent d’elles-mêmes. Elle pose en abondance des couleurs chaleureuses à la vie passée de Miguel, celle où il était encore un marchand de bonbons sympathique, un père de famille attentif, un mari attentionné, un ami que l’on a plaisir à retrouver. Le dessin est très libre sur ces passages. On y voit un personnage décontracté, maladroit parfois, drôle… qui n’hésite pas à faire le clown. Et puis, il y a l’autre facette de cet homme. Pour illustrer Mikel, la dessinatrice se saisit de pastels gris, bleus délavés, noirs et quelques rouges… Et comme le soleil de l’Andalousie s’est effacé derrière la pluie de la Navarre, l’ambiance est brumeuse, humide… le personnage est statique, son visage est impassible, seul ses propos contiennent une certaine ironie qui montre l’importance de relativiser ce qui se passe.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Salto

Un récit banal, sauvé par le coup de crayon exceptionnel d’une artiste douée.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Salto

D'abord la couverture attire, puis les premières pages intriguent... jusqu'au dénouement. Je me suis surprise à lire "Salto" du début à la fin, tout d'un bloc. C'est un choc tant par l'histoire en elle-même que par le traitement de l'auteur. Le dessin est presque enfantin mais colle parfaitement à l'univers du personnage de Miguel. On bascule bientôt dans le noir, dans les flingues et le terrorisme, et le trait accompagne la désillusion de celui qui deviendra Mikel, "le chien".

Je ne connaissais rien de ce pan de l'histoire basque espagnole. J'ai découvert une histoire peu glorieuse... mais une chouette bd!
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Salto

Voilà une BD qui m'a tout de suite intriguée par sa couverture. Je ne connaissais aucun des deux auteurs, je partais donc sans aucun a priori. Belle découverte !



Printemps 2006, en Espagne, Miquel est un vendeur de bonbons très joyeux et très panier percé. Son enthousiasme est communicatif, il aime ses clients mais ne les fait jamais payer, il aime sa femme et ses enfants et fait le maximum pour être présent à leurs côtés...mais, il est tellement panier percé que son patron menace de le virer et que sa femme lui fait sans cesse des reproches car l'équilibre financier de la famille est plus que précaire. Il est écrivain...enfin, il a écrit une nouvelle qui a été publiée mais depuis plusieurs années il a le projet d'écrire mais ne concrétise jamais rien. Il est persuadé que pour écrire il faut avoir vécu des choses incroyables. A cette époque, l'ETA est vraiment menaçante au pays basque et l'Espagne fait appel à des civils pour protéger un certain nombre de personnalités menacées. Alors Miquel compte faire d'une pierre 2 coups en allant postuler comme garde du corps : rassurer sa femme financièrement parlant et vivre des aventures dignes d'être écrites. Seulement voilà, lui, le joyeux drille pacifique va devoir vivre constamment avec une arme dans la main, va devoir se mettre à penser comme un terroriste pour déjouer leurs plans, va devoir suivre la personne qu'il protège (Javier, un maire menacé par l'ETA qui a un petit penchant pour l'alcool) et son binôme (Rose, sa partenaire qui va tout lui apprendre) partout, tout le temps, au détriment de sa vie de famille. Petit à petit, la vie de Miquel devenu Mikel bascule. Mikel devient un fantôme de lui-même, il divorce et se laisse complètement avaler par ce boulot stressant.



L'intrigue est superbe, d'autant plus quand on découvre que c'est tiré d'une histoire vraie vécue en partie par le scénariste Mark Bellido. On plonge vraiment dans cet album de 360 pages et on l'avale d'une traite. Judith Vanistendael illustre les anecdotes avec justesse. La mise en image au crayon de couleurs appuie le récit en nous faisant passer de l'atmosphère chaleureuse et colorée du vendeur à celle grise-noire du garde du corps, cet ange gardien qui peine à voler. Mention spéciale pour les planches pleine page en double page qui émaillent l'album. Une belle découverte !



Pas vraiment d'ambiance musicale pour cet album si ce n'est une petite découverte glissée par les auteurs : Mikel Laboa, chanteur basque censuré sous Franco ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=0NW7CZxOxhI&list=PLG7C1GCp_W5zLIvAOibKGmPbWZZFp1r7q ♪♫
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Salto

Une aventure très prenante détaillée sur 350 pages, un pavé puissant, que l’on dévore d’une traite.
Lien : http://www.bodoi.info/salto/
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Salto

On se laisse très vite porter par la sensibilité du trait de Judith Vanistendael (...) C'est du très beau travail qui transcende magnifiquement bien le récit lui même !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Salto

Ce portrait d'un vendeur de bonbons devenu garde du corps nous plonge dans l'Espagne des années 1990.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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David les femmes et la mort

En choisissant rapidement l'autre jour à la médiathèque le livre de Judith Vanistendael, "David, les femmes et la mort", je m'attendais à une histoire du genre Woody Allen...

C'est pourquoi mon étonnement fût grand de me retrouver à suivre le récit d'un homme atteint du cancer...

Ce livre, au dessin coloré et tendre, nous conte ce moment terrible dans une vie où tout bascule. Le spécialiste vient d'énoncer son verdict, sans appel : cancer du larynx pour David, la cinquantaine, bien dans sa vie, entouré de ses femmes : Miriam, la vingtaine, fille de Julia, son premier grand amour, décédée maintenant, puis Tamar, 8 ans, fille de sa femme et deuxième grand amour, Paula, avec qui il vit à Berlin.

"David, les femmes et la mort" nous conte donc les derniers mois de la vie de David et les répercussions que son état engendre sur les femmes qui l'entourent.

Divisé en plusieurs chapitres, chacun s'attardant sur un personnage en particulier, ce livre tendre, doux-amer, m'a touché réellement. Montée de larmes sur la fin...

C'est tout en finesse. C'est beau et terrible, comme la vie et la mort, et ce n'est pas du Woody Allen, ça non... C'est bien plus touchant et ça résonne plus fort et plus juste.



Info - Judith Vanistendael illustre aussi des livres pour enfants.
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David les femmes et la mort

David, père de deux filles, Miriam et Tamar et époux de Paula, apprend qu'il est atteint d'un cancer du larynx. D'abord muet sur le sujet, il finit par en parler aux femmes de sa vie. Chacune d'elles fait face comme elle peut, mais comment continuer à mener sa vie au quotidien avec un tel fardeau à porter ?



Très très belle bande dessinée. Evidemment extrêmement émouvante avec un tel sujet, d'autant plus que cette bataille contre le cancer est présentée comme un lent et inexorable processus de mort. La mise en scène est onirique et subtile. L'auteure nous prouve que l'on peut traiter un sujet repoussant avec une grande poésie.
Lien : http://leslecturesdecat.cana..
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David les femmes et la mort

Dire à quel point ce roman graphique est sublime, les dessins d'une justesse, la colorisation à l'aquarelle lumineuse et tellement collée au propos (le cancer) n'est rien en comparaison des émotions qu'il nous procure.

Il faut le lire pour mesurer toute cette poésie, cette beauté qui s'en dégage. Pas simple de dire cela sur un tel sujet, quand on sait que

Rien ne sonne faux ! Tout est juste, tout en délicatesse, à la force du trait et des mots.
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David les femmes et la mort

C'est un gros roman graphique dont je n'ai pas aimé les illustrations au départ : trop brouillon, trop coloré, trop simple ; et pourtant ... je me suis retrouvée prise dans la narration touchante de cette famille (l'histoire s'ouvre sur un arbre généalogique) dont le père David est malade du cancer. Les femme, ce sont ses compagnes passée & présente, ses filles adulte & enfant, sa petite fille. Elles vivent la maladie et la relation avec David chacune à leur façon et l'expriment aussi différemment. C'est ça qui est très émouvant puisque l'on accompagne la progression de la maladie et la mort de David. Pas de voyeurisme, pas de misérabilisme. Rien que la délicatesse des sentiments.

Et pourtant... je n'ai pas aimé les dessins et je n'aime pas le cancer.
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David les femmes et la mort

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David les femmes et la mort

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David vient de décrocher la timbale. Georg, son cancérologue et ami est formel, il s'agit bien d'un cancer du larynx supraglottique. Le choc, le sol qui se dérobe, la probabilité d'une disparition imminente qui se greffe d'emblée dans son cortex cérébral. Et puis surtout ce sentiment inique de ne plus pouvoir gueuler du Céline Dion à tue-tête ! Dégueulasse...



Plutôt que de focaliser sur le malade et son parcours du combattant, Judith Vanistendael va élargir le spectre en s'attachant aux trois femmes de sa vie.

A Miriam, son aînée issue d'un premier mariage, qui vient tout juste d'accoucher d'une ravissante Louise et de faire une croix sur le père démissionnaire par la même occasion.

Et David qui se bat...

A Tamar, sa jolie petite princesse de neuf ans, qui est encore bien loin d'assimiler ce concept de disparition potentielle.

Et David qui se bat...

A Paula, sa femme, qui redoute d'avoir à poursuivre la route sans ce mari taiseux.

Et David qui se bat...



Le sujet est délicat, son approche d'une finesse et d'une intelligence bouleversante.

Si le trait ne suscite pas un enthousiasme de folie au tout début, il ne fait finalement qu'un avec un récit qui vous emporte au rythme de ces portraits féminins aussi divers que touchants.

Tour à tour poétique et onirique histoire de contrebalancer avec un quotidien sordide, cette chronique d'une mort annoncée d'une dramatique authenticité pourrait bien vous laisser une légère amertume en bouche la dernière planche dévorée...



David a lutté.

Goliath a gagné.

Brel avait raison, beau beau beau et con à la fois .
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David les femmes et la mort

Face à son ami médecin, David est sans voix. le mot est lâché, il est atteint d'un cancer du larynx. Le protocole est lancé : chimio pour réduire la tumeur puis radiothérapie. Un cancer dont on peut guérir selon les dires de son ami. Aussitôt, il pense à Tamar, sa fille de 9 ans qu'il a eu avec Paula, sa deuxième femme, beaucoup plus jeune que lui. Il pense aussi à Julia, son autre fille qui vient tout juste d'accoucher. Incapable d'en parler, il cache sa maladie aux trois femmes de sa vie. Il aura fallu 2 mois à Julia pour se rendre compte de l'état de fatigue de son papa. Il lui annonce alors son cancer, la chimio et les rayons. Cachée derrière la porte, la petite Tamar a tout entendu de cette conversation et est terrorisée à l'idée de perdre son papa. le plus terrible pour elles, c'est que David n'en parle pas. Elles tentent d'accepter cette maladie, d'apprivoiser ce mal qui le ronge et d'affronter le quotidien...



Judith Vanistendael frappe fort avec cette tragique et profonde histoire de David et ses femmes. Malgré la maladie et la fin inexorable, l'espoir est encore là, chacun s'accommodant à vivre ou survivre. L'on suit le parcours des trois femmes attachantes et aux personnalités différentes. Tout comme David, elles sont frappées de plein fouet par le cancer. S'échapper, espérer, affronter, se révolter ou se taire ? Chacune aura sa méthode pour vivre tant bien que mal. Les non-dits, les silences et les échappées oniriques sont exprimés avec force grâce au dessin à l'aquarelle si expressif et si juste. Avec un trait grossier, des couleurs luxuriantes, une mise en page originale et des hachures sombres, cet album réellement touchant, vibrant et intense est empli de douceur, de pudeur et d'amour. Une belle leçon de courage et de vie...



David les femmes et la mort... et moi...
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La jeune fille et le nègre, tome 2 : Babette ..

Sophie tombe amoureuse d'Abou, un demandeur d'asile venu du Togo en France. Ils vivent leur histoire d'amour, une histoire rendue difficile par les contraintes administratives d'un pays d'Europe pour les réfugiés, par les différences culturelles, par les préjugés des parents et de l'entourage de Sophie. Où s'arrête la sincérité, où commence le jeu ? Quelle est la solution ultime pour permettre à Abou de rester sur le territoire belge et à leur histoire de se poursuivre ?



Un récit autobiographique en noir et blanc, esquissé avec passion.

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J'ai apprécié également, sans qu'elle n'insiste dessus, l'évocation du Togo, pays d'Abou, avec ses troubles politiques des années 1990, peu connus. Cela me parle d'autant que c'est mon second pays d'origine, et que les expéditions punitives dans les rues de Lomé par les militaires, et les corps retrouvés sur les plages, ont fait partie des récits quotidiens de ma famille de là-bas.

Un récit réaliste, touchant, pudique non sans humour.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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La jeune fille et le nègre, tome 1 : Papa et ..

Sophie tombe amoureuse d'Abou, un demandeur d'asile venu du Togo en France. Ils vivent leur histoire d'amour, une histoire rendue difficile par les contraintes administratives d'un pays d'Europe pour les réfugiés, par les différences culturelles, par les préjugés des parents et de l'entourage de Sophie. Où s'arrête la sincérité, où commence le jeu ? Quelle est la solution ultime pour permettre à Abou de rester sur le territoire belge et à leur histoire de se poursuivre ?



Un récit autobiographique en noir et blanc, esquissé avec passion. Les deux tomes se superposent : le second tome revient sur la même histoire, reprenant la chronologie en y apportant plus de détails, d'explications, par le récit de Sophie à sa fille Babette. Le premier tome est plutôt le récit du père, que Judith Vanistendael a réellement reporté en BD, son père ayant publié un roman au préalable. Une construction rare, à défaut d'être très utile.



Les questionnements de Sophie sont bien rendus, la détresse d'Abou également. Manque cependant les explications plus claires de leur séparation mais là n'est pas l'essentiel du propos. Le point de vue du père, et l'évolution de celui de la mère de Sophie ont une leur importance. (............)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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David les femmes et la mort

David, la cinquantaine, apprend qu'il est atteint d'un cancer du larynx, bien évolué déjà. Dur à encaisser. Autour de lui sa femme Paula et leur jeune fille Tamar, et puis sa première grande fille qui vient d'accoucher d'une petite Louise. Toute la famille devra vivre une nouvelle vie avec la maladie, les allers retours à l'hôpital, les parties de pêche qui sont sûrement les dernières, la vue d'un corps qui se décharne, l'impossible séparation qu'on anticipe.

Si je m'attendais à ça ! Cet album est tout simplement magnifique ! Visuellement, on se régale. Des aquarelles chaudes ou des lavis en noir et blanc, des découpages variés, du mouvement, des espaces larges... On respire, on est ému, on brûle ou on grelotte. On ressent.



Ne pas fuir malgré le thème de cette BD, car sa lecture vaut vraiment le détour, surtout si vous n'avez rien contre verser quelques petites inévitables larmes. C'est très touchant, la jeune Tamar est là pour donner sa vie à elle à ce douloureux intermède. Jamais on ne se morfond, chacun se maintient à sa manière. L'album est découpé en différentes parties qui suivent chacune les points de vue des "femmes" de David, femme et filles. Sa femme qui voit l'homme qu'elle aime dépérir et son avenir avec lui s'évanouir, le regard de la 1e fille née d'une précédente union, qui ressent toujours le manque d'un père moins présent auparavant, et qui vit une maternité solitaire, et puis le regard de la toute jeune Tamar, pour qui ce père devait être immortel.



Avec pudeur, justesse et précision, l'histoire parle évidemment de la maladie mais aussi de maternité, du lien familial qui soutient, d'euthanasie, d'amour, et même de momification à l'égyptienne.

Et, grande politesse de l'auteure : un arbre généalogique en début d'album.

Une lecture à ne pas craindre, à ne vraiment manquer !




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David les femmes et la mort

La mort en face

L'histoire commence par un arbre généalogique bien actuel : famille monoparentale, séparation, David est père, doublement père, de Miriam et d'une fillette prénommée Tamar, qu'il a eu avec la jeune Paula.

Miriam vient d'accoucher d'une petite Louise, qu'elle élève seule lorsqu'elle apprend que David est atteint d'un cancer. S'en suit une interprétation toute en finesse de la maladie et de la mort par tous les protagonistes de l'histoire, chacun ayant sa propre vision, suivant les liens avec David, suivant leur âge... Et la narration et partagée en chapitres où chacune des femmes qui l'entoure relate son ressenti par rapport à la maladie de David.

J'ai adoré les liens graphiques et les associations d'idées, la frénésie qui s'empare du récit lorsque l'urgence de la fin imminente arrive, et puis la simplicité des illustrations. Si j'emploie le mot "simple" ce n'est absolument pas péjoratif, car c'est la finesse des traits et des couleurs qui me fait utiliser ce qualificatif. Les aquarelles avec des couleurs vives donnent une fraicheur bienvenue pour un thème aussi grave et même si la fin est courue d'avance, il y a du suspens !

À lire absolument pour avoir une vision positive sur la fatalité de la maladie et la mort.
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David les femmes et la mort

Que d'émotions à la lecture de ce roman graphique qui traite avec pudeur et sensibilité des thèmes de la maladie et de la mort.



La vie de David, un homme d'une soixante d'années, bascule quand il apprend qu’il est atteint d’un cancer du larynx. A travers les yeux de ses filles Myriam et Tamar et de sa seconde femme Paula, on vit les petites joies et les grandes douleurs que traverse David.



Se sentant impuissantes, ses femmes tentent d'affronter cette situation et accompagner David, chacune à leur manière jusqu'à la fin...



Le dessin est simple et efficace, les traits de crayons, la mise en couleur jouent un rôle important dans la transmission des différents sentiments éprouvés par les personnages, c'est remarquablement bien fait, emprunt d'une vérité frappante.



Un album qui restera longtemps en mémoire, un très bel ouvrage.
Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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