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EAN : 9782803630240
267 pages
Le Lombard (13/01/2012)
4.04/5   123 notes
Résumé :
Au moment où nait sa petite-fille Louise, David apprend qu'il a un cancer. Mais la parole n'a jamais été son fort, et il préfère taire la maladie, la douleur, et la fin qui se profile. Au grand dam des femmes de sa vie – sa femme Paula, ses filles Miriam et Tamar. Impuissantes, elles assistent à ce délitement silencieux, mais inexorable.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Face à son ami médecin, David est sans voix. le mot est lâché, il est atteint d'un cancer du larynx. le protocole est lancé : chimio pour réduire la tumeur puis radiothérapie. Un cancer dont on peut guérir selon les dires de son ami. Aussitôt, il pense à Tamar, sa fille de 9 ans qu'il a eu avec Paula, sa deuxième femme, beaucoup plus jeune que lui. Il pense aussi à Julia, son autre fille qui vient tout juste d'accoucher. Incapable d'en parler, il cache sa maladie aux trois femmes de sa vie. Il aura fallu 2 mois à Julia pour se rendre compte de l'état de fatigue de son papa. Il lui annonce alors son cancer, la chimio et les rayons. Cachée derrière la porte, la petite Tamar a tout entendu de cette conversation et est terrorisée à l'idée de perdre son papa. le plus terrible pour elles, c'est que David n'en parle pas. Elles tentent d'accepter cette maladie, d'apprivoiser ce mal qui le ronge et d'affronter le quotidien...

Judith Vanistendael frappe fort avec cette tragique et profonde histoire de David et ses femmes. Malgré la maladie et la fin inexorable, l'espoir est encore là, chacun s'accommodant à vivre ou survivre. L'on suit le parcours des trois femmes attachantes et aux personnalités différentes. Tout comme David, elles sont frappées de plein fouet par le cancer. S'échapper, espérer, affronter, se révolter ou se taire ? Chacune aura sa méthode pour vivre tant bien que mal. Les non-dits, les silences et les échappées oniriques sont exprimés avec force grâce au dessin à l'aquarelle si expressif et si juste. Avec un trait grossier, des couleurs luxuriantes, une mise en page originale et des hachures sombres, cet album réellement touchant, vibrant et intense est empli de douceur, de pudeur et d'amour. Une belle leçon de courage et de vie...

David les femmes et la mort... et moi...
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T3N26M0
David vient de décrocher la timbale. Georg, son cancérologue et ami est formel, il s'agit bien d'un cancer du larynx supraglottique. le choc, le sol qui se dérobe, la probabilité d'une disparition imminente qui se greffe d'emblée dans son cortex cérébral. Et puis surtout ce sentiment inique de ne plus pouvoir gueuler du Céline Dion à tue-tête ! Dégueulasse...

Plutôt que de focaliser sur le malade et son parcours du combattant, Judith Vanistendael va élargir le spectre en s'attachant aux trois femmes de sa vie.
A Miriam, son aînée issue d'un premier mariage, qui vient tout juste d'accoucher d'une ravissante Louise et de faire une croix sur le père démissionnaire par la même occasion.
Et David qui se bat...
A Tamar, sa jolie petite princesse de neuf ans, qui est encore bien loin d'assimiler ce concept de disparition potentielle.
Et David qui se bat...
A Paula, sa femme, qui redoute d'avoir à poursuivre la route sans ce mari taiseux.
Et David qui se bat...

Le sujet est délicat, son approche d'une finesse et d'une intelligence bouleversante.
Si le trait ne suscite pas un enthousiasme de folie au tout début, il ne fait finalement qu'un avec un récit qui vous emporte au rythme de ces portraits féminins aussi divers que touchants.
Tour à tour poétique et onirique histoire de contrebalancer avec un quotidien sordide, cette chronique d'une mort annoncée d'une dramatique authenticité pourrait bien vous laisser une légère amertume en bouche la dernière planche dévorée...

David a lutté.
Goliath a gagné.
Brel avait raison, beau beau beau et con à la fois .
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Le poète avait empoigné les laideurs de l'existence pour les transmuter en or dans des vers qui les magnifiaient. Cette alchimie baudelairienne, si novatrice alors, violemment décriée, ne cesse de se renouveler, siècle après siècle, art après art.
L'avenir donna raison au poète. L'avenir continue de rendre hommage à son génie visionnaire. du laid peut naître le beau. du prosaïque peut naître le merveilleux. le terrible peut être oeuvre d'art.

Ainsi en est-il de David les femmes et la mort.
Parce que le thème, c'est pfiou… difficile est un euphémisme. Judith Vanistendael ne nous épargne rien. le cancer n'est plus un horrible mot, une idée détestable. Il s'installe dans le corps de David, prolifère, métastase.
David est un charmant libraire, père de Tamar âgée de 9 ans, père de Miriam issue d'une première union laquelle va donner naissance à Louise.
David, Paula (son épouse), Tamar, Miriam et Louise. Quatre femmes unies autour d'un homme que Bobonne la mort vient bercer.

Un roman graphique que l'on irait bien jeter dans le premier cours d'eau venu à moins d'éprouver le besoin morbide d'affronter la lente fonte du corps napalmisé à coup de chimiothérapie et de rayons. Si n'était l'art justement.

Judith Vanistendael livre une belle histoire en ne ménageant pas son talent. Ce qui fait que je n'ai pas noyé le bouquin et que de vignettes en planches, de petites images en double pages, de la tendresse du dessin aquarellé au noir et blanc violent du cauchemar qui cliquette dans une danse macabre, j'ai achevé ma lecture d'une traite. Subjuguée.
Et, en ce moment, mes mots hésitent, se sentent impuissants à rendre toutes les dimensions de ce roman graphique qui n'élude rien de la sordide réalité.

4 chapitres: Miriam, Tamar, Paula, David.
Louise, elle, née le jour de l'annonce fatidique, rappelle juste que la vie continue. Quelques onomatopées sur un lit d'hôpital, le sourire de l'enfance qui découvre la vie et l'incompréhension de l'abîme sur lequel son entourage se penche suffisent.

4 chapitres: Miriam, Tamar, Paula, David.
C'est dans les silences que l'amour se dit le mieux ou avec le plus d'intensité. C'est dans l'appel à l'imaginaire de Tamar qui rencontre une sirène, dans l'escapade de Paula trop enfermée dans sa peur d'épouse et de mère, dans l'attention de Miriam pour sa fille que se raconte le dur et doux accompagnement de celui que l'on aime. Il y ces mains qui voudraient retenir et cet esprit épuisé qui souhaite partir.

Et en contrepoint de ces amours autour de David, veille l'amitié du médecin qui annonça à son copain le cancer et qui glissera silencieusement dans l'illégalité pour répondre à la supplique écrite "Georg laisse-moi partir". La douceur sombre de l'aquarelle noire est en elle-même acte de compassion.
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David vit entouré de femmes, Paula, sa seconde épouse, Tamar, leur fille, Miriam, la fille de son premier mariage et Louise, le bébé de Miriam. David apprend qu'il a un cancer, c'est le récit d'accompagnement de la maladie vers la mort, chaque protagoniste va le vivre à sa façon dans un récit intimiste et sensible.
Le graphisme en aquarelle, brut et vivant, répond à l'histoire, simple et sans fioritures.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages. le récit se disperse en se focalisant tour à tour sur chacun d'entre eux, cela ne m'a pas laissé le temps de me sentir touché. J'ai eu le sentiment de rester en dehors, comme le voyeur d'un récit trop intimiste. Difficile de parler des non-dits, des silences, ça demande du temps, et malgré son épaisseur, ce livre ne me l'a pas laissé.
C'est une très belle histoire, mais il manque un petit quelque chose pour que le contact proposé par l'auteure fonctionne totalement. On sent qu'elle n'a pas cherché à utiliser des recettes pour provoquer l'émotion, c'est tout à son honneur, on sent la sincérité dans son récit, à tel point que je m'en veux presque de ne pas avoir été au rendez-vous, de ne pas avoir été secoué et que mon empathie soit restée à la superficie.
L'auteur s'est positionné un peu trop dans la retenue, pudique, ne dévoilant pas complètement ni ses personnages ni sa propre implication dans ce récit, un frein qui se répercute malheureusement dans mon enthousiasme.
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Le jour où sa petite-fille nait, un cancer est diagnostiqué à David. Il lui reste au maximum 1 an à vivre.
Ou comment le cancer chamboule toute une famille, faisant ressortir avec force les émotions et les angoisses de chacun. le désarroi de sa compagne devant son silence sur la maladie. Sa fille de 9 ans qui cherche comment conserver son papa près d'elle, après. Sa première fille, elle aussi taiseuse, qui tente d'apporter un peu de joie, avec sa fille à elle. Et le malade qui tait ses angoisses et sa peur, mais veut partir dignement, même si la méthode est illégale. Par amour pour les siens.
Une BD émouvante, qui pose des questions sur la fin de vie assistée, le droit de partir dans la dignité. Pour ne pas vivre sa déchéance, ne pas l'imposer aux autres. Les laisser avec la meilleure image possible.
Une BD sensible et juste.
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critiques presse (9)
Bedeo
22 janvier 2013
Nous pouvons classer ce titre comme un des meilleurs titres de l’année 2012 mais aussi comme une référence dans le domaine des romans graphiques ce qui n’est pas rien quand on connait les chefs d’œuvre déjà sortis. Cette lecture procure ainsi réconfort et plaisir malgré le thème abordé.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
04 juin 2012
Portrait à la fois vibrant et intimiste d’une famille face à la maladie, David, les femmes et la mort, est une leçon de maitrise narrative, un de ces livres trop rares qui laissent entendre leur petite musique dans l’esprit du lecteur longtemps après avoir été refermés.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDSphere
29 mai 2012
->Retrouvez ce coup de coeur dans le n°3 de BDSphère publié le 9 février 2012
Bobonne la mort se couche auprès du malade pour chanter cette berceuse requiem : “Dors mon petit, la mort est noire et chaude”. Un être arrive, un autre meurt. Après la naissance de la petite Louise, David, son grand-père apprend à sa fille qu’il est atteint d’un cancer de la gorge. Condamné à mourir dans les six mois, il laissera trois orphelines : ses deux filles, Miriam, née d’une première union et Tamar, une fillette de 9 ans que lui a donnée Paula, sa jeune épouse. Chacune réagit à sa manière face à la mort, exprimant sa souffrance, dans l’angoisse, la résignation ou la révolte, toutes confrontées à un homme qui accepte sa fin et se retranche dans le mutisme et la solitude. Judith Vanistendael évite l’écueil du mélodrame, choisissant un dessin intense souvent muet sublimé par la douceur de l’aquarelle. Elle traduit les silences de l’indicible par des dialogues graphiques puissants et des ruptures formelles rythmées par des métaphores oniriques. Un roman graphique qui a la force d’une tragédie.
Lucie Servin
David, les Femmes et la Mort, Judith Vanistendael, Le Lombard, 267 pages, 25,50 euros
ISBN-13: 978-2803630240
Lire la critique sur le site : BDSphere
Telerama
28 mars 2012
Si l'on peut tout dire en BD, comme le pense Judith Vanistendael, la réussite est une affaire de style. La preuve...
Lire la critique sur le site : Telerama
BDSelection
17 février 2012
Affirmons le tout de go : cette bande dessinée est un chef-d'œuvre.
Lire la critique sur le site : BDSelection
BulledEncre
14 février 2012
Un roman graphique infiniment poétique à l’humour doux amer et à l’aquarelle tantôt teintée d’ardeur et tantôt ténue de froid.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Sceneario
23 janvier 2012
Dur et doux à la fois. Apeurant et apaisant. Une BD qui suggère à tout un chacun de dire tant qu'il est temps à ceux qu'on aime... qu'on les aime !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Lexpress
18 janvier 2012
Dans son roman graphique David, les femmes et la mort, Judith Vaninstael mêle vie et maladie sans clichés ni pathos. Une vraie réussite.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BoDoi
17 janvier 2012
Avec un découpage d’une grande intelligence et des dessins aquarellés d’une belle sensibilité, qui jouent subtilement avec les ambiances et les couleurs, Judith Vanistendael franchit une belle étape en tant qu’auteure et propose un livre qui sera, sans aucun doute, l’un des événements de l’année qui commence.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
(David, mourant, s'imaginant dans les bras de sa maman disparue qui veille sur lui)

Mon garçon
Dors, mon petit, la mort est noire et chaude...
Ta peine s'en va, ton corps est lent...
Dors mon petit, je t'attends, je t'attends, je t'attends...
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Comment peux-tu être si terre-à-terre et si sage en même temps ? Cela me rend dingue ! Toi, il n’y a rien qui t’énerve ?? Tu n’en as jamais ras-le-bol ?? Mais regarde-toi !! Regarde TA VIE !! Tu n’as jamais envie de tout envoyer valser ??? Une seule fois, ne penser rien qu’à TOI ???
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"Je ne dirai plus jamais : "Tout se termine",
mais, "Souris et commençons, mon âme".
En de nouvelles mains je mets de nouvelles rames,
Et de nouvelles tours surgissent de la ruine."
De Antonio Gala, poemas de amor
(traduction de Olivier Brouet)
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Tamar, je sais maintenant ce qu’on doit faire pour conserver ton papa : on doit le momifier ! Tu vides les intestins avec un crochet et tu retires le cerveau par le nez et puis tu verses la soude caustique dedans avec la résine. Et puis alors tu le mets dans la baignoire avec la soude et puis alors il sèche. Tu prends des draps de lit et tu l’emballes. Et alors c’est une momie. Que tu peux ranger en dessous de ton lit.
MAX
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Tant de sortes de chagrin,
Je ne les nommerai point.
Si ce n’est l’une d’elles, renoncer et se séparer.
Et ce n’est pas la coupure qui fait si mal,
Mais d’être tranché.

-extrait de « Sotto Voce », Van Oorschot, 1954
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