Citations de Jules Renard (989)
« Il s'appelle Poil de Carotte au point que la famille hésite avant de retrouver son vrai nom de baptême. " Pourquoi l'appelez-vous Poil de Carotte ? A cause de ses cheveux jaunes ? - Son âme est encore plus jaune ", dit Mme Lepic. »
Combien que ça fait un million?
- Ça fait beaucoup.
Poil de Carotte, mon ami, renonce au bonheur. Je te préviens, tu ne seras jamais plus heureux que maintenant, jamais, jamais.
-Personne ne m'aimera jamais, moi ! Au même instant, madame Lepic, qui n'est pas sourde, se dresse derrière le mur, un sourire aux lèvres, terrible. Et Poil de Carotte ajoute, éperdu : -Excepté maman.
7 octobre 1892 : La clarté est la politesse de l'homme de lettres.
887 - [10/18 n° 1635, p. 136]
Toute femme contient une belle-mère.
Entre mon cerveau et moi il reste toujours une couche que je ne peux pas pénétrer.
Je ne connais qu'une vérité: le travail seul fait le bonheur. Je ne suis sûr que de celle-là, et je l'oublie tout le temps.
La baleine
Elle a bien dans la bouche de quoi se faire un corset, mais avec ce tour de taille !...
La dinde
Elle se pavane au milieu de la cour,comme si elle vivait sous l'ancien régime.
Pattes jointes,elle saute du poulailler,dès qu'on lui ouvre la porte.
C'est une poule commune,modestement parée et qui ne pond jamais d'oeufs d'or.
Ces rares instants où l’on est heureux de partout
On n'est pas heureux: notre bonheur, c'est le silence du malheur
Pour arriver, il faut mettre de l'eau dans son vin, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vin
Tous les animaux parlent, excepté le perroquet qui parle
Dire qu'il nous faudra mourir, qu'il nous est impossible de n'être point nés
Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt.
Je n'ai qu'une imagination rétrograde. Je n'imagine que le passé. (p.331)
Je sentais venir une minute de génie, je veux dire : de pleine conscience. Je sentais avec allègement qu'il ne ferait pas d'orage. Je n'avais plus guère de brume autour de la tête. Je me reprochai d'abord mes paresses du jour et mes petites lâchetés. En montant ce vieux chemin entre les églantiers, ces roses de village, je me dégageais de ma matière, je me purifiais. L'air frais entrait dans mon âme. je regardais les alouettes. Me voici dans l'allée du bois Narteau, le coeur dilaté. J'étais dans les meilleures dispositions pour pleurer. Un rien aurait suffi, la moindre apparition. (p.325)
Ecrire avec la pointe de son coeur.