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Citations de Jules Vallès (302)


Le spleen ronge, avec la gloutonnerie d’un cancer, la place où jadis ils croyaient avoir une âme, et fait monter la nausée du dégoût jusqu’à leurs narines, qui palpitèrent aux odeurs d’encens. Faute de ce parfum, il leur fallait le parfum de la poudre… or, l’air n’est chargé que de torpeur et de couardise ! Ils se débattent quelque temps encore ; un beau soir, ils avalent du poison pour crever comme les êtres –qui n’ont pas d’âme !
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Tous les employés qui n’ont pas filé sur Versailles, depuis le chef de bureau en redingote râpée jusqu’au garçon en livrée cossue, ont peur de cet homme qui fusille ainsi l’orthographe, qui colle Noël et Chapsal au mur. Il a peut-être –qui sait !- le même mépris de la vie humaine !
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Il faut être soi, jeter au loin les livres et les drapeaux lourds, affirmer, faible ou forte, sa personnalité et ne sacrifier le caractère et les droits de l'individu ni au besoin de la gloire, ni aux raisons d'Etat.
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Je suis en noir souvent, "rien n'habille comme le noir", et en habit, en frac, avec un chapeau haut de forme ; j'ai l'air d'un poêle.
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Que faire ?
Je n’ai qu’une ressource, aller trouver Matoussaint, l’ancien camarade qui restait rue de l’Arbre-Sec. S’il est là, je suis sauvé.
Il n’y est pas !
Matoussaint a quitté la maison depuis un mois, et l’on ne sait pas où il est allé.
On l’a vu partir avec des poètes, me dit le concierge… des gens qui avaient des cheveux jusque-là.
« C’est bien des poètes, n’est-ce pas ? et puis pas très bien mis ; des poètes, allez, monsieur », fait-il en branlant la tête.
Oh ! oui, ce sont des poètes, probablement !
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On pourrait croire que le sentiment du crime enfièvre, que le remords pâlit ; il est des criminels, malheureusement, sur qui rien ne mord et que leur infâmie n'empêche pas de jouer à la toupie et de mettre inconsciemment des queues de papier au derrière des hannetons.
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J’ai remarqué, depuis, que beaucoup de paysans ont de ces figures-là, rusées, vieillottes, pointues ; ils ont du sang de théâtre ou de cour qui s’est égaré un soir de fête ou de comédie dans la grange ou l’auberge, ils sentent le cabotin, le ci-devant, le vieux noble, à travers les odeurs de l’étable à cochons et du fumier : ratatinées par leur origine, ils restent gringalets sous les grands soleils.
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Ce goût de vin ! – la bonne odeur des caves ! – j’en ai encore le nez qui bat et la poitrine qui se gonfle. Les buveurs faisaient tapage ; ils avaient l’air sans souci, bons vivants, avec des rubans à leur fouet et des agréments plein leur blouse – ils criaient, topaient en jurant, pour des ventes de cochon ou de vaches. Encore un bouchon qui saute, un rire qui éclate, et les bouteilles trinquent du ventre dans les doigts du cabaretier ! Le soleil jette de l’or dans les verres, il allume un bouton sur cette veste, il cuit un tas de mouches dans ce coin. Le cabaret crie, embaume, empeste, fume et bourdonne.

A deux minutes de là, le collège moisit, sue l’ennui et pue l’encre ; les gens qui entrent , ceux qui sortent, éteignent leur regard, leur voix, leur pas, pour ne pas blesser la discipline, troubler le silence, déranger l’étude. Quelle odeur de vieux !
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Etre libre ? Je ne sais pas ce que c'est, mais je sais ce que c'est d'être victime, je le sais, tout jeune que je suis. (p.279)
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C'était mon livre, le fils de ma souffrance, qui avait donné signe de vie devant le cercueil du bohème enseveli en grande pompe et glorifié au cimetière, après une vie sans bonheur et une agonie sans sérénité.
A l'œuvre donc ! et vous allez voir ce que j'ai dans le ventre, quand la famine n'y rôde pas, comme une main d'avorteuse qui, de ses ongles noirs, cherche à crever les ovaires !
Moi qui suis sauvé, je vais faire l'histoire de ceux qui ne le sont pas, des gueux qui n'ont pas trouvé leur écuelle.
C'est bien le diable si, avec ce bouquin-là, je ne sème pas la révolte sans qu'il y paraisse, sans que l'on se doute que sous les guenilles que je pendrai, comme à la Morgue, il y a une arme à empoigner, pour ceux qui ont gardé de la rage ou que n'a pas dégradés la misère.
Ils ont imaginé une bohème de lâches, — je vais leur en montrer une de désespérés et de menaçants !

391 - [Le Livre de Poche n° 1244, p. 22-23]
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Je grelottais tout le jour. Mais je n'étais plus seul ; j'avais pour amis Crusoé et Vendredi. A partir de ce moment, il y eut dans mon imagination un coin bleu, dans la prose de ma vie d'enfant battu la poésie des rêves, et mon coeur mit à la voile pour les pays où l'on souffre, où l'on travaille, mais où l'on est libre.
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Je casse deux vases qui figurent le pot de fleurs ; -c'est quatre gifles, deux par vase.
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« Ça fait du bien de marcher par ce froid-là », dit Matoussaint, - qui veut me faire croire qu’il s’amuse, mais qui grelotte comme un lustre qu’on époussette.
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Ces questions, on les a reconnues peut-être. Ce sont celles que posait Serge Leclaire dans un très beau livre. Un livre au titre bouleversant, au titre scandaleux : On tue un enfant. Un livre qui nous rappelle à la plus terrible de nos obligations d'adulte, à cette obligation qui nous est faite, à nous autres grandes personnes, d'avoir à renoncer à ce reste d'enfance qui demeure en chacun de nous, comme la nuit sur l'océan un reste de lumière.
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Mauvaise date que le dimanche pour les insurrections !
On ne veut pas salir ses beaux habits, on a mis quelques sous de côté pour une fête au cabaret, on n’a que cet après-midi là pour rester avec les siens, pour aller voir le vieux père et les amis.
Il ne faut pas appeler aux armes les jours où les pauvres font de la toilette, alors qu’ils ont, durant la semaine et du fond des logis sombres, rêvé une partie dans une guinguette cravatée de verdure.
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- Je me fais petit, je suis décidé à être lâche !
- Peut-être, mais on voit que vous ne l’êtes pas, et les pleutres devinent votre mépris.
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Encore une observation dont je tiendrais compte. Quand il y a des insectes dans quelque chose, c'est bon. Et moi qui ne voulais pas manger de fromage parce qu'il y avait des vers, et qui aimais mieux qu'il n'y eût pas de mouches dans l'huile !
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Le collège moisit, sue l'ennui et pue l'encre ; les gens qui entrent, ceux qui sortent, éteignent leur regard, leur voix, leur pas, pour ne pas blesser la discipline, troubler le silence, déranger l'étude.
Quelle odeur de vieux !...
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Il me semble qu'il me restera toujours, de ma vie d'enfant, des trous de mélancolie et des plaies sensibles dans le coeur!
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_ J'ai remarqué, depuis, qu beaucoup de paysans ont ces figures là, rusées, vieillottes, pointues ; ils ont du sang de théâtre ou de cour qui s'est égaré un soir de fête ou de comédie dans la grange ou dans l'auberge, ils sentent le cabotin, le ci-devant, le vieux noble, à travers les odeurs de l'étable à cochons et du fumier : ratatinés par leur origine, ils restent gringalets sous les grands soleils.
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