Ijichi Eiji, affaibli par une maladie incurable, raconte à son médecin son long parcours fait de connaissances de hasard qui mèneront ce fils de bonne famille sur le chemin gangstérisme. Son père, propriétaire prospère d’un grand magasin est contraint de se séparer de son rejeton de quinze ans – pour cause de mauvaise conduite, et l’envoie travailler chez un oncle à Tokyo. Simple employé de bureau doté d’un caractère sympathique et affable, il va au fil de ses rencontres entrer dans un monde encore inconnu de lui : le monde du jeu, principale et seule occupation digne de tout yakuza. Du moins jusqu’à la fin des années 70.
Ijichi Eiji accepte toutes les opportunités qui se présentent et grimpe dans l’estime de ses maitres jusqu’à posséder et diriger une maison de jeux. Les relations basées sur une confiance réciproque et une loyauté à toute épreuve aussi bien envers sa « famille » qu’envers les autres propriétaires de maisons de jeux, feront de lui un personnage important. Il raconte son ascension, ses amours et ses emmerdes; la prison, la caserne, son entrainement militaire, ses meurtres, le marché noir, les famines lors de la grande guerre, ses erreurs payées par le prélèvement de deux doigts. Son témoignage est fort éloigné de l’imaginaire que le cinéma nous a imposé depuis des décénies, imaginaire composé de bruits, de fureur, de règlements de comptes sanglants…… Le bon yakuza est discret, civile, serviable, diplomate, ne tombe jamais dans l’ignominie et ne se préoccupe que de la bonne marche de son cercle de jeux. Depuis les années 70, il se pourrait que ce monde ait changé et se soit acclimaté aux nouveaux impératifs que la présente économie offre.
Une lecture enrichissante, instructive et agréable.
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