Junot Diaz

Et voilà, c'était la vie. Tout le bonheur qu'on se met de côté, balayé comme si de rien n'était. Au cas où vous voudriez le savoir, je ne crois pas aux malédictions. Je crois que seule la vie existe. C'est bien assez.

Et puis, un soir de juin, tu griffonnes le nom de ton ex et : La demi-vie de l'amour est éternelle.
Tu couches par écrit d'autres petites choses. Puis tu vas te coucher.
Le lendemain, tu relis les nouvelles pages. Pour une fois tu n'as pas envie de les brûler ou d'abandonner définitivement l'écriture.
C'est un début, tu dis, seul dans une pièce.

Tu trimes comme jamais dans tous les domaines - tes cours, ta rééducation, ta thérapie, tes lectures, ta marche à pied. Tu attends que le poids disparaisse. Tu attends de ne plus du tout penser à ton ex. Ca ne vient pas.
Tu demandes à tous ceux que tu connais - Il faut combien de temps, en général, pour s'en remettre ?
Il y a plusieurs formules. Un an pour chaque année de relation. Deux ans pour chaque année de relation. Ce n'est qu'une question de volonté : le jour où on décide de s'en remettre, on s'en remet. Tu ne t'en remets jamais.

Plus tard, tu l'aperçois sur le Yard avec ledit camarade. [...] Ils marchent dans la main et elle a l'air tellement heureuse que tu essaies de trouver de la place au fond de ton coeur pour ne pas lui en vouloir. Deux secondes après, un vigile s'approche de toi et te demande une pièce d'identité. Le lendemain un petit Blanc à vélo te jette un boite de Coca light dessus.

Quand elle sourit, tous les négros la demandent en mariage; quand je souris, les gens vérifient qu'ils ont toujours leur portefeuille.

You ask everybody you know: How long does it usually take to get over it?

There are many formulas. One year for every year you dated. Two years for every year you dated. It's just a matter of will power: The day you decide it's over, it's over. You never get over it.

Revenge is living well, without you.