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Citations de K. J. Charles (57)


Crédieu. Il n’aurait pas dû cesser de penser comme un enquêteur. Il n’aurait pas dû se plonger dans la conversation autrement que pour en obtenir des faits, il n’aurait pas dû imaginer Pen en collants, et n’aurait vraiment pas dû lui faire de compliments. Il avait manqué de professionnalisme, il avait eu tort et s’était montré stupide. Que pouvait-il dire à présent ? Merci de m’avoir invité dans les coulisses, j’aurais adoré admirer ton fessier dans l’une de ces tenues, mais malheureusement tu es un comte, alors même si nous savons tous deux pourquoi nous voulions nous retrouver, oublions ça.
Non pas qu’être comte changeait quoi que ce soit ; l’identité du père n’avait que peu d’incidence sur l’endroit où l’on avait envie de tremper le biscuit.
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— Je, euh…
Pen s’humecta les lèvres, visiblement par nervosité et non par provocation, bien que cela eut le même effet sur Mark.
— La plupart des gens…
— J’emmerde la plupart des gens. Je sais ce que j’ai vu.
— Et qu’as-tu vu ? souffla Pen.
Mark balaya l’air de sa main, regrettant de ne pas être plus loquace.
— Je t’ai vu comme si… eh bien, comme si tu te sentais à ta place.
Le costume, les mouvements, la puissance et la grâce. Masculin, féminin, humain, animal, physique, et élémentaire, tout cela à la fois. Il aurait dû être poète pour décrire ce qu’il avait ressenti en observant Pen dans les airs, et Mark n’était qu’un enquêteur du sud de Londres.
— C’était une évidence.
— Oh, murmura Pen. Oh.
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— Pen ? murmura Greta.
Il hocha la tête et fixa le monde extérieur par la fenêtre, refusant d’apercevoir son propre reflet.
Ils lui demanderaient de se couper les cheveux. Desmond l’avait exigé, Phineas avait insisté, Tim l’avait timidement suggéré et l’avocat, Hapgood, l’avait conseillé. Il avait tout intérêt à se montrer présentable. Avec les cheveux longs, il serait trop visible, voire même ridicule. Il n’aurait évidemment plus le choix de les couper lorsque son droit serait confirmé, avant toute annonce ou apparition publique ; alors autant faire preuve de sa sincérité en commençant dès maintenant.
Pen avait refusé de les couper ne fût-ce qu’à la longueur décadente d’un artiste au niveau des épaules, pourtant, il savait avec une certitude qui lui retournait l’estomac qu’il devrait tôt ou tard céder. D’autres que lui, d’autres comtes, auraient pu défier les conventions et laisser leurs cheveux pousser jusqu’à leurs reins. Ceux qui avaient grandi dans un manoir majestueux, qui avaient étudié à Eton et connaissaient des gens importants pouvaient se permettre d’avoir les cheveux longs, de se maquiller, voire même porter des jupons, car les autres y verraient une boutade ou une excentricité, et seraient prêts à vous protéger. Mais Pen n’avait pas reçu une éducation qui lui permettait de croire qu’il pouvait faire comme bon lui semblait, et les conséquences le terrifiaient.
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Pen se tortillait en frissonnant.
— Bon sang, allez, baise-moi maintenant, je t’aime, oh mon Dieu.
Il ruait sous Mark, aussi fort qu’un jeune étalon. Mark s’enfonçait entre ses jambes, s’abandonnant à la friction frénétique, les lèvres pincées pour ne laisser s’échapper aucun son, et il sentit Pen se répandre quelques secondes avant que sa propre jouissance inonde son système nerveux en une vague grondant de plaisir, d’adoration et de joie.
Il s’écroula sur Pen, haletant et collant.
— Bon sang. J’ai pas pu attendre.
— Moi non plus.
— Est-ce que c’était…
— Parfait, affirma Pen.
Il saisit les deux épaules de Mark, appuyant fermement sur chacune d’elle, et sourit en croisant son regard.
— Tu es parfait, répéta-t-il.
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— Oh, tu sais. Tu regardes quelqu’un et tu n’y vois qu’un employé de bureau barbant, rien qu’un homme comme les autres en complet. Ou tu vois un manchot et tu ne remarques rien d’autre que son bras manquant. Ou encore, dit-il en se désignant, tu vois un homme. Et cela semble réel car c’est ce que nous voyons, mais il y a tant de merveilles cachées à notre regard. Comme de voir une banale caisse en bois qui regorgerait de soieries, de tapis persans et d’autres beautés qui en déborderaient et rendraient le monde plus joli, si seulement on prenait la peine de l’ouvrir. Comprends-tu ce que je veux dire ?
— Un peu. Ouais. Je comprends. Seigneur, Pen, je t’aime.
Mark semblait presque incrédule.
— Tu es magique.
— Du tout, répondit Pen. Je suis moi-même et tu as pris la peine de regarder.
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— Gret ?
Elle hocha légèrement la tête et pointa la page du doigt.
Pen se retrouva derrière elle et se pencha par-dessus son épaule avant même que la chaise de laquelle il venait de bondir soit à nouveau sur ses quatre pieds. Il ignorait au premier regard quoi chercher, avant de l’apercevoir.
C’était une annonce : RÉCOMPENSE : Une récompense de £20 est offerte contre des informations permettant de retrouver REPENTANCE et REGRET GODFREY, âgés de 23 ans, originaires du Norfolk. Enfants d’Emmeline Godfrey. Contactez E.P. à la Boîte 2018.
— Non, dit Pen. Non, non, non.
— E.P. C’est lui. C’est les Potter. Ils viennent nous chercher.
Pen… Pen la prit par les épaules.
— Ils ne peuvent pas. Ils ne peuvent pas nous ramener. Nous sommes adultes. Ils n’en ont aucun droit.
— Cela les a-t-il jamais freinés ? s’emporta Greta.
— Nous étions enfants, rétorqua Pen aussi bien pour lui-même que pour elle. Nous n’avons pas à leur obéir. Ils ne peuvent pas nous forcer à les suivre où que ce soit, et s’ils essaient…
— Et si c’était Mère ?
L’estomac de Pen fut pris d’un soubresaut.
— Mère ?
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C’était probablement là un choix indiscret, l’aristocrate le savait, mais il refusait de s’en soucier. Ils s’étaient envoyés en l’air et avaient eu une vraie discussion pour la première fois depuis deux semaines, à cause de l’agenda toujours plein du magicien, et il n’allait pas gâcher ces quelques heures de plaisir volées en exigeant que Stephen se faufilât par l’escalier des domestiques comme s’il n’était qu’une liaison sordide. Les pourboires qu’il offrait aux portiers de son immeuble étaient suffisamment généreux pour qu’il ne fût pas dans leur intérêt de causer le moindre souci concernant ses allées et venues. Et il n’avait pas l’intention de s’inquiéter de l’idée d’être jeté au trou simplement parce qu’il descendait un escalier en compagnie d’un autre homme. Il avait passé sa vie d’adulte en Chine, où tout un chacun se foutait pas mal de qui partageait sa couche, et il n’aimait pas la façon dont les lois et les mœurs de l’Angleterre commençaient à s’insinuer dans sa conscience, le poussant à s’inquiéter de ce qui jusque-là avait toujours été sa normalité. Aussi avait-il fait tourner Stephen vers la porte de devant quand ce dernier avait été sur le point de partir par l’arrière, et c’est de concert qu’ils sortirent dans la rue glaciale.
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Crane le pénétra tout en parlant, sans ménagement, et Stephen rua, arquant le dos en réaction à cette invasion. Il poussa un cri, une fausse protestation, tout en sachant qu’elle serait ignorée, et sentit que le comte le soulevait encore plus du sol. L’aristocrate tirait pleinement avantage de sa taille et de sa force désormais, l’empalant jusqu’à la garde. Stephen était submergé par l’éclat de ses sens : la brûlure de la pénétration, l’impact électrisant de chaque coup de reins qui faisait sursauter violemment la chevalière qu’il portait autour du cou et la nuée de pies qui se rassemblaient autour d’eux dans l’éther alors que le pouvoir qui dormait dans le sang de Crane prenait vie grâce à la magie de Stephen.
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Stephen n’avait jamais vraiment eu de rêves, et même s’il en avait eu, il n’aurait certainement pas osé rêver d’une personne telle que Crane. Tout ce qu’il voulait, c’était survivre, s’en sortir, garder le contrôle de sa vie et de son travail sans que les choses tournassent mal, et il l’avait fait d’une manière plutôt satisfaisante.

Désormais, il avait un amant et une vie qui lui paraissaient tirés d’un roman fantastique, et cela le conduisait à la distraction. Chaque minute qu’il passait avec Lucien était volée à son devoir, chaque minute passée au travail était volée à son amant, et chaque chose qu’il accomplissait faisait qu’une chose encore plus importante était laissée en suspens.

J’aimerais avoir du temps pour lui, pensa misérablement Stephen. J’aimerais…
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Foutus chamans. Foutus menteurs. Foutu Stephen. N’y avait-il donc entre eux pas assez d’amour, de loyauté et de souvenirs de vies sauvées de justesse pour que Stephen lui dît la vérité, ne fut-ce que quelques fois ? Pour qu’il acceptât au moins de l’écouter ? Pour qu’il cessât d’endosser les maux du monde entier et laissât Crane l’aider à porter son fardeau ?

Il se mit à frapper de la main gauche, évacuant sa frustration. Stephen vivait constamment sur les nerfs, il partait en vrille. Ils pouvaient difficilement avoir une conversation sans que cela dégénérât en dispute. C’était exaspérant.

Et inquiétant. Stephen était à bout, surmené et à vif, mais il ne s’apitoyait pas sur son sort et se refusait à tout égoïsme. Il était l’un des hommes les plus fervents que Crane eût jamais rencontrés. Mais il avait des points faibles : Crane, d’une part, son équipe de régents, son sens écrasant des responsabilités d’autre part, et tous ces points faibles semblaient être mis à mal en même temps. Au moment même où ils avaient le plus besoin de se serrer les coudes, le stress de Stephen semblait les séparer.
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— Je ne sais pas qui vous êtes, dit-il à Fairley, avec une digne tentative d’autorité. Mais je suis un officier de la loi…

— Il le sait. Il est membre du Conseil. Taisez-vous, Rickaby.

Stephen entendit sa propre peur et essaya de paraître plus rassurant :

— Faites ce qu’ils disent et tout ira bien.
— Non, je ne pense pas que tout ira bien, contra Fairley. Tue-le, Newhouse.

Le peintre émit un petit sifflement de plaisir, et son scalpel fendit le portrait. Le coup sembla n’avoir laissé aucune trace pendant un instant figé, puis les deux pans de la toile s’ouvrirent, et au même moment, une entaille rouge foncé sembla se peindre d’elle-même sur le visage de Rickaby, entre ses yeux, incisant sa bouche ouverte, descendant le long de sa gorge. Ses traits s’affaissèrent de chaque côté, puis vint l’éclat de sang.

Stephen ferma les yeux, mais il sentit aussi bien qu’il entendit le bruit sourd du corps qui heurtait le sol.

— Voilà.

Fairley avait l’air satisfait.
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Tandis que la bataille aérienne canalisait l’attention de tout le monde, Crane s’était débrouillé pour mettre ses bras menottés devant lui et ils étaient désormais serrés autour du cou de Fairley. Crane tirait de toutes ses forces, utilisant la chaîne de fer qui reliait les deux menottes comme garrot, les maillons mordant la gorge du traître grassouillet. Le Conseiller s’agitait dans tous les sens, le visage rougi de sang accumulé, incapable de se défendre physiquement ou par magie. Crane s’était fendu d’une grimace de concentration farouche, lèvres écartées. Stephen ne voyait plus que très rarement les marques de la famille Vaudrey dans ses traits, il n’y voyait plus que Lucien, lui seul, et non son père brutal ou son meurtrier de frère, mais alors qu’il observait son amant étrangler un homme, cette ressemblance qu’il détestait était bien là, austère et vicieuse, et Stephen en était profondément heureux.
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Mr Green l’observait.

— Ce n’est pas votre tasse de thé ? Eh bien, nombre d’empailleurs préfèrent ne pas faire les animaux de compagnie. Je n’en fais que quelques-uns.

— Pourquoi donc ?

— C’est un mauvais investissement, commença Mr Green. Tout d’abord, ils souhaitent avoir l’animal comme il était de son vivant, mais il a probablement grossi et son pelage s’est terni sur la fin de sa vie, et je ne peux arranger cela. Ensuite, ils souhaitent qu’il conserve son caractère, et c’est une tâche difficile que de capturer l’essence d’un animal que l’on a connu, et plus encore d’un que l’on n’a jamais fréquenté. Enfin, lorsque l’on a terminé la préparation des peaux, que l’on a fait sécher et fourrées, les clients ont acheté un nouveau chiot, et payer deux livres pour un mémorial au bon vieux Fido ne semble plus être leur priorité. Ils ne reviennent donc jamais et on se retrouve avec un animal empaillé sur les bras dont personne ne veut. Je ne m’occupe pas des animaux de compagnie sans un dépôt, et je ne le fais jamais pour les clients qui arrivent tout larmoyants en me racontant d’une voix tremblante le destin de leur petit toutou. Cela se termine toujours mal.
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Bon sang. Rowley était certain … disons aux trois quarts, que les penchants de Clem étaient les mêmes que les siens. Il avait lentement, soigneusement étudié son logeur au cours des derniers mois, mais on ne lisait pas en Clem comme dans un livre ouvert. Au mieux, il aurait été un livre à la police inconnue, et sans numéros de page.

Son regard pouvait aussi bien exprimer le plaisir de rencontrer un esprit semblable, ou l’anticipation de la rencontre de leurs corps, et Rowley était incertain. Il doutait davantage que Clem apprécie les hommes petits et maigrichons, dotés de lunettes et parfaitement quelconques.

Rowley ne se faisait aucune illusion sur lui-même, il n’était pas un homme charmant, capable de compenser ses défauts physiques par un charisme inné. Il n’offrait rien de lui, et personne ne s’offrait à lui, et cela lui avait convenu pendant la plupart de ses trente-cinq années. Tout ce qu’il avait toujours voulu c’était qu’on le laisse tranquille.

Et à présent il voulait Clem, il voulait son sourire, sa proximité, son intimité, il voulait tant quelque chose de Clem qu’il était prêt à offrir tout ce qu’il avait en retour, et malgré son bon sens et les probabilités, il n’abandonnait pas cet espoir fou que son logeur puisse ressentir la même chose.
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— Cet homme est horrible, dit Clem. Vraiment horrible, mais horrible. Je ne le supporte pas.

— C’est un sale type. Votre frère est le propriétaire ?

— Quoi ?

— De la maison. Votre frère est la personne qui vous impose de garder Lugtrout ici ?

Clem ne pouvait pas en parler. Il secoua la tête, et Rowley n’insista pas, levant à la place Chat de la chaise pour s’y installer. Il se pencha en avant au lieu de s’adosser, déposant doucement une main sur le genou de Clem.

— Que puis-je faire pour aider ?

Clem ne voulait pas qu’on l’aide. Il voulait pouvoir s’en charger lui-même, et il était enrageant et humiliant d’en être incapable. La frustration rendit sa voix rauque :

— Rien.
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Il marqua une pause pour respirer et apposa à nouveau sa bouche derrière le plat de son oreille avant de redescendre vers les lèvres de Rowley. Il ignorait combien de temps ils s’étaient embrassés. Suffisamment longtemps pour qu’il trouve cela familier, suffisamment longtemps pour qu’il ne pense à rien d’autre et que les mains de Rowley se déplacent avec une douceur incroyable sur ses fesses, suffisamment longtemps pour qu’il soit haletant.

Il se rendit également compte que ses hanches faisaient de petits mouvements saccadés… Il rua une fois de plus, envoyant une vague de sensation dans tout son corps, et il entendit Rowley geindre.

— Clem ? marmonna-t-il contre lui. J’attendrai aussi longtemps qu’il le faudra, je le promets, mais là, maintenant, j’aimerais sentir ta peau.

— Puis-je te toucher ?

— Oh mon Dieu, oui, je t’en prie.
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Silas le fusillait du regard pour l’instant, comme si c’était un crime qu’un homme cherche une cruche d’alcool et une présence humaine à enlacer. Harry n’avait même pas profité de cette dernière étant donné que la serveuse avait préféré les pièces aux compliments.
Cela lui avait traversé l’esprit la nuit passée, son compagnon de boisson, Cyprian, aurait pu être serviable. Harry n’était pas contre la présence d’un homme dans son lit quand il ne pouvait avoir de femme et Cyprian était plutôt attirant, d’un point de vue charnel, mis à part ses épouvantables cheveux. Dieu merci, même les idées embrouillées, Harry avait décidé de ne pas tenter d’approche. Les crimes de sédition étaient déjà suffisamment graves, la sodomie pouvait, elle, mener à la potence.
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On ne distinguait qu’une vague nuance de rouge sur les pommettes de lord Richard. Harry n’était pas surpris. Il était certain qu’à présent il était lui-même rouge de la tête aux pieds. Ce n’était pas seulement la froide ironie qui enrobait chaque parole prononcée par Mr Norreys. C’était ses yeux, ce regard d’un bleu glacial qui n’avait quasiment pas quitté le corps d’Harry, le mesurant avec tout le sérieux qu’aurait pris un tailleur prêt à lui faire un nouveau costume. La dernière fois qu’un homme l’avait observé si attentivement… Bon Dieu, deux heures plus tard Harry avait été plaqué contre un mur, le visage collé aux pierres grossières, ses hauts-de-chausses tombés jusqu’aux genoux tandis qu’une poigne solide lui agrippait les hanches.
Ce n’étaient pas des pensées à avoir, maintenant qu’il était le centre de tant d’attention.
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Ce n’était pas une chose à laquelle Harry était censé penser. Il vivait un rêve rempli de fortune et de privilèges et il ne pouvait s’imaginer une fin plus tragique que d’être exilé, en disgrâce, pour avoir tenté une approche mal avisée. Le plaisir avec les hommes devait être une habitude révolue, tout comme la pauvreté et la politique. Harry ne ferait rien selon ses désirs dévoyés, mis à part dans la solitude de sa chambre où il s’était, à plus d’une reprise, discrètement abandonné dans un mouchoir avec frénésie en pensant à un Julius imaginaire.
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C’était une affaire dangereuse que de prendre plaisir avec des hommes, mais Julius la menait à bien avec précaution. Quand il sentait le besoin de se soulager physiquement il le faisait avec l’un des Ricardiens, ou chez Millay, une discrète maison de rencontre dirigée par l’un des compères de Cyprian. C’était effroyablement peu excitant mais une approche malavisée d’un inconnu pouvait mener au pilori ou à la potence et Julius n’avait jamais vu cette satisfaction temporaire comme valant la peine de risquer son cou. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas approché un homme sans être certain de ses penchants, il en avait presque oublié la danse. Il n’avait pas désiré cela à ce point. Il ne l’avait pas désiré du tout.
Il voulait Harry maintenant. Quel idiot. Il était stupide. Mais il avait les yeux si vifs, il était si impatient, chaleureux et joyeux, il appréciait tant la vie, et si seulement Julius pouvait s’abandonner dans ce plaisir simple et oublier le reste un instant…
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