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Critiques de Kabira Beniz (19)
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Pour qui brûlent nos âmes

Sans aucune hésitation , voici un livre qui constituera pour moi , une trés belle et inattendue découverte .Oui , remporté grâce à une des nombreuses Masses Critiques de Babelio , pas sûr que je serais allé spontanément vers ce livre .Donc , si vous le permettez , avant toute chose , j'adresse mes sincères remerciements à l'autrice , Kabira Beniz , aux Editions "Le chant des Voyelles " et bien entendu , aux trés sympathiques administrateurs de Babelio .

La quatrième de couverture fournit clairement les éléments essentiels à une bonne compréhension de ce récit.

Le lieu , entre Alger et la Kabylie, dans les années 1990, années sanglantes s'il en est , années de guerre civile .Cette guerre va donc servir de fil rouge à ce récit dramatiquement beau .

Les personnages sont "marqués" , attachants , pleins d'empathie ou de haine et , naturellement , on imagine la dualité qui va s'installer entre les deux frères , Hassan , l'aîné , policier au service du pays et , Sélim , le cadet qui , pour différentes raisons trés bien mises en exergue , se laisse entraîner dans une spirale terroriste infernale et sans pitié .

Leur mère , Nassira , est une personne respectée et admirée au village où , bien que veuve , elle a su élever ses enfants dans l'amour , le respect , la droiture .Pas facile dans une société placée sous la tutelle masculine .

On va découvrir une foule de renseignements sur la vie quotidienne en Algérie à cette époque et je vous assure que , bien que dramatique , ce récit va tout de même nous arracher des sourires , voire des rires et , aprés nous avoir bien promenés , nous donnera " un baisser de rideau " plutôt ...Dramatique ? Heureux ? Inattendu ? .....Vous verrez bien , vous ne vous attendiez tout de même pas à ce que je vous en dise plus ?

200 petites pages passées trop vite au marché , au Hammam , dans les camps terroristes , sur les toits d'Alger , 200 pages dans une société patriarcale traditionnelle avec une approche purement et sincèrement religieuse de l'Islam ou bien plus politique et bien plus violente .

Un bel éclairage sur une civilisation qui montre combien est grand son désir de vie, de bonheur , de paix .

Ajoutez-y cette hilarante description des femmes si bavardes au Hammam , soucieuses de leurs " formes arrondies " qui plaisent aux hommes , guettant d'un oeil inquisiteur , les " arrondis " de telle ou telle avant d'en faire leur belle fille .C'est vraiment un moment de franche rigolade auquel il nous est donné d'assister .Comment ? interdit aux hommes ? Moi , je n'ai fait que lire , hein , l'autrice , c'est une femme , donc...Moi , je dégage toute responsabilité...

Et j'ajouterai que c'est une femme qui écrit trés bien et sait vraiment partager les belles ( et moins belles ) images , traduire les scènes avec douceur , tendresse , humour ou gravité , sans jamais tomber ni dans le pathos , ni dans la violence malgré le sérieux du propos.

Un trés beau voyage mais un voyage sans concession .J'ai adoré ce roman et je n'hésite pas à vous le recommander , comme je l'ai recommandé à mon épouse.....

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Pour qui brûlent nos âmes

Algérie années 1990, « la décennie noire », en fait une véritable guerre civile. le livre commence par un court prologue : un vieil homme remet une mystérieuse enveloppe à Sélim chez le barbier. Ensuite la narratrice suit chronologiquement les journées de Nassira, la mère de Hassan et de Sélim. Celle-ci n'est pas allée à l'école et n'a que les traditions et son bon coeur comme boussoles. Son mari est mort il y a très longtemps. Elle a dû élever ses deux fils seule. Ils ont maintenant quitté le village, se sont installés à Alger. L'aîné, Hassan, va devenir lieutenant de police, il s'investit dans sa mission contre ces groupes du GIA semant la terreur dans tout le pays. le cadet Sélim, tout à la frustration d'un amour déçu – il aime Najat que sa mère, priorité à l'aîné, veut marier à son frère –, va progressivement se laisser entraîner dans la spirale religieuse et terroriste. Ce n'est pas le moindre intérêt du livre de montrer de terribles enchaînements.



Le récit s'articule autour de nombreux dialogues, avec des mots de tous les jours, liés aux courses, à la cuisine, aux commérages entre voisines ou amies La conversation est parsemée de formules de politesse consacrées, ces « à la grâce de dieu », « Dieu est avec vous », « Dieu bénisse son âme », « Dieu merci »... Toutes expressions qui me semblent hors du temps. J'avais l'impression de ne pas être dans un village, une famille, mais dans une communauté religieuse ou une secte ? L'autrice nous immerge ainsi jusqu'à la nausée dans le vécu de Nassira qui doit répondre à cette pression permanente de son entourage et surtout du Fkih, ce Maître d'école coranique omniprésent dans la communauté.



Le chapitre du voyage en car entre Alger et la Kabylie est remarquable : Hassan va voir sa mère au village, il fait la route avec Leila, son amie d'enfance. Autres passages marquants : la scène du hammam avec toutes ces femmes trouvant là un lieu où s'exprimer, la confection du couscous pour la venue des deux fils. L'autrice est habile également dans les scènes d'action, notamment dans celles de l'assaut où Hassan va se distinguer auprès de ses chefs en capturant deux terroristes.



Kabira Beniz explore les mécanismes de domination au ras du sol. le maître d'école coranique est un profiteur, abusant de la crédulité d'une population souvent inculte, s'appuyant sur le patriarcat et les traditions, mettant des vies en danger en pratiquant l'exorcisme...



« Donnez-leur du shampoing et du savon, ainsi que des vêtements propres, pour leur montrer qu'ils sont respectables, et fournissez-leur le livre sacré. Ils reviendront alors à nous, qui les avons aidés. »



Les pièces de la tragédie se mettent en place au fil des pages. Il n'y a pas vraiment de surprise dans le récit dont la tension monte graduellement avec une fin que j'ai rapidement deviné.



Voici un roman qui se lit facilement. Et pourtant que de thèmes abordés : le droit d'aînesse participant à la tragédie familiale à l'oeuvre, le sentiment d'échec à l'origine des dérives, la fraternité qui peut être chaleureuse ou pas..., le paradis de l'enfance brisé par les rancoeurs, les chemins différents, parfois inconciliables, pris par les uns et les autres.



Heureusement, il y a Leila, jeune institutrice émancipée, source vive d'espoir. On peut aussi découvrir ce chant si pur de Cheb Hasni, Nhar Lefrak Bkit (Le jour de la séparation, j'ai pleuré) qui n'était jamais autant passé à la radio depuis son assassinat le 29 septembre 1994 « ...comme s'il était appelé à témoigner par-delà sa mort de la litanie des horreurs du pays qui lui avait donné le jour. »



Voici un beau livre pour aller à la rencontre d'une mère parmi tant d'autres dont personne ne parlera mieux que les écrivains, avec cette petite porte ouverte sur l'espoir d'un autre avenir à construire, autour de la jeunesse et de l'éducation, avec Leila.



Kabira Beniz a publié le voile de la mariée où elle décrivait la condition des femmes dans un pays du Maghreb et leur accueil en France. Elle est née à Casablanca, où elle a exercé le métier de professeur d'Éducation physique. Elle vit maintenant en France. Journaliste, elle est aussi écrivaine de romans engagés.



En marge de ce livre, il peut être intéressant de lire Frère du précédent de Jean-Bertrand Pontalis. Cet éminent psychanalyste a beaucoup travaillé sur ces questions. Il est l'auteur de cet essai remarquable évoquant les fratries célèbres, leur côté solaire et leur côté sombre, à travers les frères Van Gogh, Proust, Goncourt, Camus, Dreyfus, Rimbaud sans oublier les Caïn et Abel ou Romulus et Remus...

« Faut-il pour devenir l'unique effacer l'autre ? Exclure définitivement celui qui risque d'être mon semblable, s'assurer que nul ne saurait être votre imitateur. »



Le livre est d'un format agréable avec une belle couverture et une qualité d'impression parfaite. Je remercie les Éditions le Chant des Voyelles ainsi que l'autrice pour la lecture de ce livre dont le titre m'avait fortement impressionné et qui tient toutes ses promesses.

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Le voile de la mariée

"Je devais sourire en toutes circonstances, mais éviter de rire toutefois, au risque d'endommager mon maquillage et de paraître frivole"

Maman lui a appris à préparer les repas et surtout lui a rappelé, ainsi que papa, qu'il fallait satisfaire les caprices des hommes et leur faire plaisir en préparant de bons repas. Elle a été ainsi  préparée aux seules choses qu'une fille à marier doit savoir. On lui a rappelé à montrer son bonheur en souriant. Meyryem va découvrir la sexualité sans que Maman ne lui en ait jamais parlé. mais qu'en savait t'elle ?

Fin des cours, fin de l'apprentissage sexuel  d'une jeune fille qui va devenir femme, fin de l'apprentissage de la vie!

Meryem se marie c'est "Le plus beau jour de sa vie" ...elle n'a que 17 ans et a eu ses premières règles il y a quelques mois. Elle a eu la chance d'être remarquée et aimée par Omar, propriétaire d'un garage voisin et ami de son frère. Il l'a demandée en mariage et lui avait dit qu'elle était belle !

Au moins elle ne restera pas vieille fille, ce qui aurait été une honte pour  elle et sa famille.

Alors son père, heureux comme un fou, va organiser le plus beau mariage possible, tout le monde aura à manger à volonté, la mariée changera plusieurs fois de robes...il ne faut pas avoir honte et paraître miséreux. Il faut en mettre plein les yeux aux voisins ! Il faut qu'ils s'en souviennent ! Un veau va être sacrifié, Meyryem sera tatouée au henné pour être belle. Personne ne lui a parlé de la dot qui a été négociée entre Papa et Beau-papa! Il y a des choses que les filles ne doivent pas savoir!

Ah ! Quelle belle fête !  On rit, on chante, on change de tenue! le plus beau jour d'une jeune vie est réussi!

Le jeune couple abandonne la fête. Il est temps qu'il se retrouve pour cette merveilleuse nuit de noce, celle que toute jeune fille attend.

Patatras  ! Chute d'un corps qui aurait du monter de joie jusqu'au ciel !  Manque d'épices dans les plats sans doute !

C'est la faute de Meryem...l'amour et le bonheur auront été rapides..

Au point de rendre la vie de Meryem invivable et violente.

Seule solution, fuir, fuir le plus loin possible

Roman d'une fuite vers la France, roman d'une sans-papier qui va atteindre Paris où elle retrouvera Aïcha, sa  soeur aînée, disposant de papiers et qui va l'héberger. Elles se ressemblent tant...les flics n'y verront que du feu en cas de contrôle!

Début d'une autre vie bien différente. Ici les femmes sont libres, libérées même, vivent - très, très bien - du sexe en dominant de hommes riches...et des hommes affichent sans aucune crainte leur homosexualité ! sans aucune répression !

Mais, ici, d'autres voiles musulmans sont sources de violence, et de mort

Roman d'une fuite, d'un choc de cultures, de l'apprentissage d'une autre vie, d'autres immigrés comme elle, dans l'illégalité. Roman de ces grilles de toutes sortes qui enferment les femmes musulmanes jusqu'au jour où elles s'en émancipent !

Le roman prend alors un petit côté "fleur bleue" vers la fin qui m'a moins passionné .
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Le voile de la mariée

Le voile de la mariée est un livre emprunt de dignité. Meryem une jeune marocaine se retrouve rapidement répudiée par son mari suite à une nuit de noce qui ne s'est pas passée comme prévu. Pour sauver sa réputation, sa vie, elle part rejoindre clandestinement sa soeur Aïcha à Paris. Une toute nouvelle vie pour elle, des nouveaux apprentissages, mais sans papier comment réussir à vivre, survivre dans une ville, un pays inconnus. Après diverses rencontres et des événements marquants, Meryem va connaître une autre forme de violence, mais également des bonheurs qu'elle n'aurait jamais imaginé vivre.

On est happé par l'histoire, un livre facile à lire, entraînant. L'écriture est fluide et touchante.

Néanmoins j'aurais voulu plus de détails, plus d'histoire, de développement sur certains passages du livre, notamment le moment ou l'après nuit de noce et la fin. Certains passages m'ont également paru irréels mais je ne peux les dévoiler.

Une jolie lecture et une belle découverte

Merci à Babelio pour cette masse critique et aux éditions Le chant des voyelles.
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Pour qui brûlent nos âmes

Merveilleuse découverte que ce beau roman, et je remercie chaleureusement les éditions "Le chant des voyelles" pour cet envoi. Non seulement la facture du livre est magnifique, mais surtout son histoire est une pépite.



Il dépeint avec subtilité l'Algérie des années 1990, en pleine guerre civile, dont la population se cherche une identité, tiraillée entre l'envie d'avancer et l'attachement aux traditions, entre la modernité et l'extrémisme religieux.



Les femmes sont mises en avant, de Nassira la veuve mère courage à la jeune Leila qui se bat pour les droits des femmes. Le hammam est leur lieu d'expression, en une magnifique symphonie plurielle et diverse.

Deux hommes émergent de cette histoire, Hassan et Sélim, les fils de Nassira. Élevés dans la plus grande dévotion à leur égard, leur mère ayant tout sacrifié pour eux, ils ont pourtant pris des chemins totalement différents. L'un devient en effet policier lorsque l'autre se trouve happé par le terrorisme.

C'est incroyable de constater comme des soucis qui semblent anodins, des chamailleries d'enfants, grandissent jusqu'à devenir dramatiques. L'histoire de cette famille devient comme une allégorie de la société algérienne, avec une fin bouleversante en douloureux point d'orgue.



J'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture fluide de cette histoire, et la sensibilité avec laquelle les personnages et leurs sentiments sont présentés.



Je terminerai sur une citation, extraite du discours du formateur de l'école de police d'assainissement, criante de vérité :



"Votre fonction vous oblige à bien connaître les préceptes de l'Islam de façon à réagir de façon inflexible face aux criminels qui prétendent agir au nom d'Allah. Votre rôle ne se limitera pas à des fonctions de police comme vous l'imaginiez peut-être, vous devrez défendre votre pays contre ses propres démons. Il n'est certes pas facile de lutter contre un incendie qui se déclare dans la forêt. Chacun sait qu'il faut l'arroser pour l'éteindre, sans relâche, puis noyer les braises pour l'empêcher de renaître. C'est ainsi que notre pays a retrouvé son indépendance. Nous avons chassé le colonisateur comme on lutte contre un feu dévastateur. Mais le brasier allumé par le diable est autrement plus difficile à éteindre. Tel sera votre combat. Vous devrez montrer à notre peuple comment distinguer le bien du mal, en lui servant de modèles par votre comportement exemplaire au quotidien. [...] Ne laissez jamais personne vous faire douter de votre propre foi, quoiqu'il arrive. Nous ne sommes pas des impies. Nous sommes musulmans. Nous portons la foi de notre pays. Nos ennemis sont les ennemis de Dieu !"
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Le voile de la mariée

Le Voile de la Mariée, "premier roman", déjà plébiscité par les lecteurs de Babelio avec une très belle cote moyenne, s'est vu attribuer le 8ème Prix Littéraire RICHELIEU de la Francophonie, attribué tous les deux ans à un auteur ou une auteure qui écrit en français et dont le français n'est pas la langue maternelle. Le jury était composé de plus de 100 lecteurs de 30 clubs Richelieu d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, auquel s'est joint 1 club canadien. Au total, 8 pays: Belgique, Canada, Côte d'Ivoire, France (y compris DOM), Luxembourg, Roumanie, Sénégal et Suisse. Le Voile de la Mariée a triomphé d'une cinquantaine de livres qui étaient sur la ligne de départ. L'auteure a maintenant publié un second roman, Pour qui brûlent nos âmes, où on retrouve les mêmes qualités.
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Le voile de la mariée

Je poursuis mon exploration de la littérature du continent africain après l'Afrique du Sud avec "Comme si j'étais née de toi" de Susan Newham-Blake, le Cameroun avec "Cœur du Sahel" de Djaïli Amadou Amal et la Tunisie avec le magnifique "Bel abîme" de Yamen Manaï.

Me voici cette fois au Maroc, où nous faisons connaissance de Meryem au moment fatidique où elle quitte la liberté et l'insouciance de l'enfance où elle pouvait jouer dehors, avec des garçons, où les hommes de la famille la chouchoutaient pour devenir une femme; ce qui pourrait être un passage heureux est pour Meryem synonyme de séparation d'avec les hommes, de recherche d'un mari, d'arrêt des études. A 17 ans, elle se marie avec Omar, 27 ans, en croyant l'aimer parce que c'est un beau parleur et il a de l'argent; sa vie devient un enfer et son mari la répudie un an et demi après les noces.

Pour échapper à la honte, elle émigre clandestinement en France pour rejoindre sa sœur aînée, Aïcha, veuve, qui vit chichement à Paris, en faisant des ménages. Malgré la peur d'être arrêtée et expulsée, car sans papiers, même si elle se fait passer pour sa sœur, malgré la dureté des conditions de vie, elle se fera une amie, découvrira l'art grâce à un de ses employeurs et fera la connaissance d'un philosophe, également sans papier, dont elle se sent très proche. Un terrible drame change sa vie et lui permet d'être libre d'étudier, d'aimer, de travailler.

Ce roman nous fait découvrir la société marocaine dans les années 90, de l'intérieur, du point de vue d'une femme et le tableau n'est pas réjouissant. L'exil en France ne l'est guère plus mais il est, cependant, porteur d'espoir. Kabira Beniz met dans la bouche de ses personnages des mots de reconnaissance à l'égard de la France même si les procédures très lourdes, très longues, désespérantes font l'objet d'un réquisitoire, même si Meryem ressent parfois du mépris à son égard.

Le voile, qui donne son titre au roman, est présenté de façon très ambivalente : à la fois artifice de respectabilité, moyen de passer inaperçue dans la rue, protection contre le regard insistant des hommes qui devient, après les attentats islamistes, symbole d'appartenance à une religion du crime, de peur dans le regard des autres

J'ai ressenti de l'empathie pour Meryem et pour Aïcha, de la colère face à la façon dont elles ont été traitées (espérons pour toutes les femmes marocaines, qu'en 2022, leur sort se soit amélioré); j'ai cependant un peu regretté que tout devienne rose à la fin du roman, comme un coup de baguette magique, ce qui me paraît peu crédible et fait perdre un peu de sa force au roman.

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Pour qui brûlent nos âmes

Une très jolie première de couverture et un titre enflammé qui annonce la suite. Un sujet sur la Kabylie ou il est question de pauvreté, de religion et vie au village tout simplement. La Kabylie, très beau pays oublié des dieux mais pas d’Allah a une population dense pour une terre pauvre pour une société archaïque qui n’évolue que très lentement

Dans le village la mère Nassira, veuve, analphabète continue de travailler pour ses fils qui vivent à Alger et ne pense qu’à eux. Elle les a élevé seules avec beaucoup d’amour et de clairvoyance faisant d’eux des hommes capables de trouver leurs voies et a acquis, grâce à sa pugnacité l’estime de ses voisins. Hassan l’aîné a suivi celle du devoir institutionnel: il est devenu policier. Selim garagiste, fervent croyant a choisi la voie de dieu. Comme lorsqu’ils étaient enfants tout les oppose. L’aîné est le chef de famille en l’absence du père Le cadet le vit très mal et Nassira si elle s’en est aperçu l’a mal interprété mettant cela sur une rivalité normale entre enfants. Mais connaît-on vraiment ses enfants?

Une banale situation de famille si ce n’est que dans cette campagne pauvre ou l’avenir est très incertain les habitants sont solidaires les uns des autres et les imams très présents. Certains prêchent un islam archaïque pur et dur avec pour conséquence la montée en puissance de la violence religieuse. L’Algérie coupée en deux est en proie à la guerre civile et ce juste après l’indépendance qui promettait des jours meilleurs

J’avais avec ce livre la crainte d’une écriture trop féminine trop portée sur l’affect plutôt que sur le contexte et en fin de compte j’ai trouvé le livre très bien équilibré.

L’écriture pourrait être aussi bien celle d’un homme et cet aspect là est intéressant non pas que le style soit non genré mais qu’au contraire soit si universel. Coté affectif les états d’âme de Nassira sont sincères, ses interrogations, ses espoirs, ses soucis quotidiens sont simples comme une ceux d’une personne non éduquée peuvent l’être, simples mais authentiques.

Un portrait de femme très bien senti, très réaliste et un personnage de Nassira très attachant: on aimerait avoir une mère comme ça. Les autres personnages, Leila jeune femme institutrice qui représente l’avenir, la voisine sont aussi bien traités même celui des hommes et c’est étrangement surprenant.



En outre Kabira Beniz nous comble en nous faisant découvrir la vie quotidienne des femmes algériennes et leurs activités. Le marché, lieu incontournable pour une femme ou sa présence est considérée comme indispensable, la préparation des plats à la maison avec la voisine et surtout le hammam lieu de rencontre et de papotages pour les villageoises une excellente scène longuement décrite des soins corporels des femmes. Kabira Beniz se permet même d’être franchement graveleuse sur les problèmes de sexe avec des anecdotes très croustillantes pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une sororité vraiment réconfortante dans ce hammam plein de vie qui est une oasis de douceur.

Elle décrit avec méticulosité le comportement de certain hommes véritables tyranneaux domestiques qui prennent plusieurs femmes et le quotidien infernal vécu par ces épouses. Elle est en outre très amère sur la pusillanimité des épouses consentantes bien qu’elle en montre les limites. L’absence d’éducation nuit particulièrement aux femmes et rend le patriarcat est tout puissant



En ce qui concerne la religion Kabira Beniz dresse un bilan très sombre du fanatisme qui prévaux en Algérie et qui gangrène la société et les âmes faibles. Les discours obscurantistes de prédicateurs d’un autre âge qui perdurent et dont on voir mal comment les combattre.



La narration peut être considérée comme une chronique de la vie féminine algérienne et rien ne permet de la considérer comme un drame si ce n’est que la chute abrupte et terrible concentrée sur deux pages. Un effet très efficace et certains auteur de thrillers devraient en prendre de la graine

Kabira Beniz a trouvé, mis à part le titre un peu déclamatoire, le ton juste. Les formules religieuses qui entrecoupent le texte qui sont pénibles pour un lecteur athée n’alourdissent pas la narration passent ici très bien car elles correspondent parfaitement à la vie des musulmans. On est pris d’emblée par le climat mis en place et le style narratif est excellent. Une très belle réussite et ce pour son deuxième livre ce qui donne envie de se précipiter sur le premier « Le voile de la mariée »

Voilà de la très bonne littérature et un grand moment de plaisir.

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Pour qui brûlent nos âmes

J’ai adoré cette lecture.

On suit la vie de Nassira et ses deux fils Hassan et Selim, ses deux grandes fiertés à l’époque des guerres civiles en Algérie.

Cette femme Kabyle a tout sacrifié suite à la mort de son mari pour offrir à ses fils une chance de réussir.

Et d’un chapitre à un autre on change de narrateur, un coup Nassira, un coup Hassan, un coup Selim.

Nassira va recevoir ses deux héros à la maison, elle n’a pour seul souhait que leur entente. Mais les deux garçons ont suivi des chemins différents. Comment les retrouvailles vont-elles se passer ?



L’autrice nous narre magnifiquement le village, les traditions, la culture et le déchirement entre les citoyens d’un même pays.

On aborde des sujets incroyablement lourds, mais avec une délicatesse agréable. J’adore les descriptions et je me suis sentie voyager dans chaque lieux, j’ai senti les odeurs, la chaleur, la fierté et toutes les autres émotions.



Je recommande chaudement !
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Pour qui brûlent nos âmes

La famille est le centre de ce livre. prendre soin de chacun de ses membres c'est la mission de la mère mais aussi des fils. quand un fils s'égare, ça peut être dévastateur. la tension monte au fil des pages... jusqu'au dernière page le lecteur ne se doute pas du dénouement mais la tension lui sert la gorge.

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Le voile de la mariée

C'est l'histoire de Meryem, une jeune Marocaine vivant une enfance heureuse auprès de ses proches et avec ses ami(e)s.

Tout change en même temps que son corps. Sa puberté change les regards et la positionne dans la société en tant que femme alors qu'elle n'est encore qu'une enfant.

Un homme s'intéresse à elle et son père organise un mariage traditionnel très coûteux. Tout se déroule bien jusqu'à la nuit de noces où son mari atteint dans son orgueil viril, préfère l'accuser et la maltraiter.

Meryem décide de rejoindre sa sœur aînée Aïcha qui vit en France. A l'aide de passeurs, elle prend la mer sans papiers.

Arrivée à Paris, sous l'identité de sa sœur, elle est femme de ménage pour différentes personnes dont une avec qui elle se liera d'amitié.

Sans papiers et risquant l'exclusion, elle fait la connaissance d'un Palestinien en attente d'un droit de séjour. C'est alors que des attentats terroristes éclatent à Paris et qu'Aïcha sera parmi les victimes. Bouleversée par la perte de sa sœur ainsi que par sa situation précaire, Meryem ne sait plus que faire pour s'en sortir.



C'est un roman prenant dans lequel les personnages sont bien dépeints et où l'on suit le parcours d'une enfant devenue femme. Cette transformation, selon les pays et ou cultures, emmènent également un changement d'attitude selon la considération de la femme.

Nous découvrons également les difficultés pouvant amener à tout quitter et voir que ce n'est pas plus simple une vie sans papiers ou dans l'attente de documents et avec une famille à aider malgré la menace d'être expulsé.

Cette histoire nous livre également deux visions face aux terribles attentats : la vision de ceux qui ont peur en voyant un voile et la vision de ceux ayant la même religion mais ne cautionnant pas ces actes odieux et qui sont regardés différemment.

L'auteure, engagée dans la cause des femmes arabes, nous happe par un texte fluide et une histoire bien rythmée abordant des sujets difficiles.

Un livre fort en émotions.
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Le voile de la mariée

Après un malheureux mariage, Meryem est répudiée. Elle se retrouve chez sa soeur Aïcha, une jeune veuve. Commence pour elle une nouvelle vie. Une vie faite de rencontres de personnages hauts en couleur. Aura t-elle une influence sur la vie de ces derniers? Que lui apportent-ils dans la vie de femme sans papiers travaillant sous une fausse identité?



La réalité la rattrapera d’une manière violente. Paris devient une ville ensanglantée par des attentats. Que deviendra Meryem? Que se passera t-il pour Aïcha, sa seule famille dans cette ville? Le contexte change pour Meryem et ses amis maghrébins. Comment meryem pourra t-elle faire afin de retrouver sa véritable identité? Pourquoi ne pas reprendre sa vie en main? La vie à Paris lui donne la force de réfléchir et de prendre des décisions concernant son passé et son futur. La force de faire face aux coups du sort. Meryem va t-elle se perdre dans ces épreuves?



Le voile de la mariée est un roman qui se lit avec délicatesse. Sur la pointe des pieds, nous entrons dans le monde d’une violence qui ne dit pas son nom. Nous découvrons la répudiation à la marocaine, le monde des sans papiers et des apatrides. Nous retrouvons la violence des attentas et de leurs conséquences, leur lot de dommages colatéraux. Meryem devra continuer à vivre et à lutter. Avec force. Avec tendresse. Avec dignité. Avec une violente douceur.
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Pour qui brûlent nos âmes

Dans les années 90, en Algérie et plus précisément en Kabylie, une famille vit dans un climat qui devient de plus en plus étouffant avec l'émergence d'un islam extrémiste. Nassira essaie d'élever ses deux enfants, Hassan le plus grand et Selim le cadet, dans un foyer où le père a disparu depuis leurs naissances. Nassira est une femme forte qui tente d'apporter l'essentiel tout en respectant les dogmes de la religion musulmane. Après une période d apprentissage à Alger les deux jeunes hommes parviennent à une situation enviable par tous les habitants du village de Nassira. Le plus âgé devient inspecteur et le second parvient à avoir une très bonne place dans un garage. Mais l avenir des deux jeunes est il aussi rose qu il n y paraît.

Cette lecture est plutôt agréable aux doux parfums des pays nord africain, on y voit l'émergence de l islamisme qui crée une rellement fracture dans la population et les familles. La fin m'a semblé un peu trop très prévisible et certains personnages me sont apparu comme n'étant pas indispensables au bon déroulement du récit
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Pour qui brûlent nos âmes

Merci à Babelio et aux éditions Le chant des voyelles pour l'envoi de ce roman obtenu dans le cadre d'une masse critique.



Nous sommes en Kabylie, dans les années 1990, en pleine guerre civile. Nassira est une femme très apréciée dans son village. Veuve très jeune, elle a élevé seule ses deux garçons dans le respect des traditions et de la religion. Devenus adultes, Hassan, l’ainé, fera des études, se verra proposer les plus jolies femmes, sera le héros qui capturera des terroristes. Selim, le cadet, souffrira de cette position. Sa frustration et son amour déçu le menera vers le chemin de l'extrémisme religieux. Si l’intrigue est assez prévisible, la tension monte progressivement, par petites touches. L’auteure aborde avec sensibilité la dualité entre frères dans une société patriarcale ainsi que la vision de la religion. C’est aussi et avant tout une histoire d’amour maternel.



Malgré le sujet lourd et grave, l'auteure parvient à nous immerger dans cette région et les traditions du pays avec beaucoup de finesse et parfois d’humour : le marché avec ses descriptions des couleurs et des odeurs, le trajet en car ( savoureux moment plein d’humour ), le hammam, véritable institution où les femmes peuvent se libérer de tout et lors desquels de nombreuses unions sont fomentées. Tous ces passages agrémentés des formules de politesse d’usage. Un régal !



Et puis, au milieu de ces personnages, il y a aussi le prédicateur, homme de foi respecté, honoré, malgré ses pratiques insensées voire criminelles dans lesquelles on perçoit le mécanisme de l’obéissance aveugle sous couvert des traditions et du patriarcat.

Il y a enfin Leila, seul souffle de modernité et d’espoir pour les femmes de cette génération.



Le début m’a paru un peu long à se mettre en place mais c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce roman à l’écriture aussi légère que puissante. La couverture est magnifique et le format du livre très agréable.



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Pour qui brûlent nos âmes

Pour Qui Brûlent Nos Âmes rend hommage aux Algériens qui ont eu le courage d'espérer un changement lors d'une des périodes les plus tragiques de leur pays, la tristement fameuse décennie noire, euphémisme pour une guerre civile qui a plus encore endeuillé l'Algérie que la guerre contre le colonisateur français. L'histoire en est une de ces innombrables tragédies minuscules, où l'on voit un mal diffus terrorisant la capitale, symbolisée par la Casbah d'Alger, venir gagner un petit village de Kabylie, la terre déshéritée des paysans berbères.

Le récit transcende cette tragédie nationale. C'est un véritable cri d'amour pour les Algériens, hommes aux rôles sexuels convenus dont ils ont bien du mal à se départir, et femmes de toutes générations, pour leur abnégation et leur courage, qui par leurs gestes les plus simples colorent la vie et lui donnent son sel, malgré les vicissitudes de destins contraints par les traditions, les rôles qu'on leur attribue ou dont elles se parent elles-mêmes à leur insu. Elles ne s'en détachent que dans l'enceinte confinée du hammam, par la dérision et l'humour. Ce lieu de confidence sur leur vie conjugale où s'envisagent les futurs mariages, seul horizon possible de la femme arabe, est aussi le sanctuaire où elles peuvent rire, d'elles-mêmes ou des hommes, rire de tout, comme un pied de nez au destin. Il donne lieu à une de scènes les plus fortes du roman, qui permet de saisir leur intimité affective et spirituelle. Les enfants ne sont pas de reste, l'autrice développant de nouveau le thème de l'innocence infantile déjà abordé dans son précédent roman le Voile de la Mariée : on y découvre une compétition périlleuse entre des enfants de la ville, les uns parcourant les ruelles de la Casbah d'Alger et les autres le même chemin en surplomb sur les toits et les terrasses de la citadelle, pendant que leurs homologues de la campagne testent leur courage en affrontant des béliers en combat singulier, avant d'aider leur père à les dépecer sur la place publique lors de l'abattage rituel, le regard rempli de fierté. Pour Qui Brûlent Nos Âmes est encore l'histoire pathétique d'un amour impossible, qui servira de combustible à la main d'un destin implacable, dans la plus pure tradition des tragédies antiques.

C'est enfin une formidable histoire d'amour maternel et filial, servie par des personnages vivants et forts, résilients.

Un texte profondément humaniste et engagé, porté par une langue exigeante, pour les amoureux de l'Algérie et des Algériens, et ceux qui souhaitent découvrir et comprendre ce pays auquel la France reste attachée.

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Le voile de la mariée



L’autrice nous dévoile le parcours parsemé d’épreuves de Meryem, une jeune marocaine de Casablanca, contrainte d’abandonner son pays pour la France. Elle fuit un mari violent qui la maltraite après un an et demi de vie commune. Après une traversée clandestine, elle arrive à Paris où elle doit adopter une vie secrète, découvrir et s’adapter à une culture différente, s’intégrer à son nouveau pays d’accueil. Elle y rejoint sa sœur aînée, Aicha, socle de son ancienne vie, qu’elle est soulagée de retrouver.

Elle va également faire la rencontre de plusieurs personnages aux personnalités et vies différentes: Madame Dubois, une septuagénaire des baux quartiers parisiens; Michel, un antiquaire bourgeois et homosexuel; Ibtissam, une prostituée et mère de Nadir, un enfant de cinq ans dont Meryem est complètement tombée sous le charme, et Cherif un jeune palestinien en attente d’un droit de séjour.



L’autrice nous confie une histoire touchante et aborde des sujets sensibles, tabous et violents avec élégance, délicatesse et optimisme. La plume est agréable, légère et féminine. On ressent un vécu dans cette histoire.



Je remercie l’opération Masse critique de Babelio pour cette jolie découverte.
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Pour qui brûlent nos âmes

En Algérie, deux frères, orphelins de père, ont grandi sous le regard d’une mère forte, battante et aimante. Elle a fait de nombreux sacrifices pour leur permettre d’avoir un très bon avenir. A l’époque du GIA (groupement islamique armé), les deux frères, Hassan et Sélim, se trouvent face à leur destin. Lors de son voyage de retour à son village, en Kabylie, Hassan rencontre dans le bus, une amie d’enfance. Nassira est une jeune femme qui se bat depuis toujours pour les droits des femmes. Pour faire entendre leur voix. Pour les libérer du joug des traditions. Dans un vieux bus brinquebalant, Hassan et Nassira ressassent leurs souvenirs et rêvent d’un avenir meilleur.



Ce voyage est un beau prétexte pour montrer un pays face à une guerre fratricide. Une période de terreur où la mort est souvent au rendez-vous. Hassan, est devenu policier tandis que Sélim qui est mécanicien, a suivi la voie de la religion. Que leur réserve l’avenir? Le même sang coule dans leurs veines. Ce sang les rapprochera t-il? Se mêlera t-il à cette terre qui les a vu naître? Nassira arrivera t-elle à briser le joug des traditions ou rentrera t-elle dans le rang? Ce voyage démontre à quel point à quel point il est difficile de faire cohabiter la modernité et les traditions. Les voyageurs représentent bien cette dualité que vit le peuple algérien. Cela démontre à quel point les êtres se trouvent écartelés entre les deux.



La violence, les attentats sont le quotidien du pays. Cette époque de terreur fragilise les familles. La paix a quitté certains foyers. Les mots sont très forts. Ils couvrent l’histoire et les personnage d’une grande pudeur. Ce roman raconte la vie d’une famille, d’un village durant cette période noire que connut l’Algérie. Une époque où le GIA semait la terreur dans tout le pays. Les deux frères doivent se retrouver chez leur mère qui brûle d’impatience. Comment se passeront ces retrouvailles? Que décidera le destin? La vie est comme une grande roue qui tourne. Son arrêt reste aléatoire comme l’avenir de ces personnages. De ce village kabyle. Inch’Allah.
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Pour qui brûlent nos âmes

Résumé : Au cœur de l'Algérie des années 1990 et plus précisément en Kabylie, Nassira, une femme d'un milieu modeste est entièrement dévouée à ses deux fils.

Depuis la mort de son mari alors qu'elle était enceinte de son 2ème enfant, elle se fait un devoir de les élever dans la religion musulmane tout en honorant la mémoire de son mari. Hassan et son frère cadet Sélim ont suivi des chemins différents bien qu'ils se soient tous les deux installés à Alger.

Hassan est devenu inspecteur alors que son frère s'est laissé entraîner dans une spirale terroriste.

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Mon avis : Tout dans ce roman mène au voyage : les lieux, les descriptions, le vocabulaire employé notamment des mots dans la langue du pays.

Un livre intéressant qui se lit bien dans lequel l'auteure y aborde des thèmes tels que la condition des femmes ainsi que les tensions religieuses avec l'expension du terrorisme.

Je mets cependant une réserve sur la nécessité du personnage de Leila qui apparaît essentiellement pour affirmer la condition de la femme alors que ce sujet est déjà très bien développé avec Nassira et les autres femmes du village.

J'ai pris plaisir à cette lecture mais j'ai été déçue par sa fin que j'ai trouvée trop facile.
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Le voile de la mariée

Comment ne pas être touché par l’histoire de Meyriem, jeune marocaine dont le combat nous est conté avec un tel brio ?

Le lecteur est entrainé du paradis de l’enfance de l’héroïne dans la médina de Casablanca à une vie clandestine de débrouille à Paris où elle trouvera refuge chez sa sœur ainée pour fuir un mari qui la maltraite après un mariage précipité qui s’avérera calamiteux.

C’est alors la thématique d’une vie à reconstruire qui est développée, avec toute l’ambivalence des sentiments d’une déracinée sans retour en arrière possible, qui sera contrainte de donner le change pour s’adapter à un monde nouveau pour elle, représenté par des employeurs parisiens bien typés. Elle empruntera l’identité de sa sœur pour pouvoir travailler comme femme de chambre et subvenir à ses besoins, tout en aidant sa famille à l’instar de ces nombreux migrants qui « payent » ainsi leur salut gagné de haute lutte en terre promise. Elle se rapprochera de compatriotes au sort comparable au sien, une prostituée et son fils, puis un palestinien en attente d’un droit de séjour dont elle tombera amoureuse.

Les personnages « secondaires », Aicha la sœur ainée, Ibtissam la prostituée et son fils Nadir, les employeurs de Meyriem dont le voile protège le lourd secret, sont remarquablement décrits, dans un style affirmé. En parallèle, c’est l’identité recouvrée de Meyriem qui est le véritable cœur du roman, tenant le lecteur en haleine dans la deuxième partie de l’ouvrage.

Un attentat scellera sa destinée, fruit d’un dilemme cornélien.

Une histoire poignante, écrite d’une plume exigeante au service des convictions de l’autrice, qui se dégagent entre les lignes.

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