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EAN : 9782490580101
182 pages
Chant Voyelles (01/03/2021)
4.61/5   9 notes
Résumé :

Prix Richelieu de la Francophonie 2023

Meryem est une jeune Marocaine heureuse, jusqu’à sa puberté où tout va changer. Son père organise un mariage traditionnel fastueux où la famille engloutit ses économies, Mais la nuit de noces ne se passe pas comme prévu et le mari, atteint dans son orgueil viril, préfère accuser son épouse et la maltraiter.
Elle rejoint Aïcha, sa sœur aînée qui vit en France. Elle se fait femme de ménage, sous l’id... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Je devais sourire en toutes circonstances, mais éviter de rire toutefois, au risque d'endommager mon maquillage et de paraître frivole"
Maman lui a appris à préparer les repas et surtout lui a rappelé, ainsi que papa, qu'il fallait satisfaire les caprices des hommes et leur faire plaisir en préparant de bons repas. Elle a été ainsi  préparée aux seules choses qu'une fille à marier doit savoir. On lui a rappelé à montrer son bonheur en souriant. Meyryem va découvrir la sexualité sans que Maman ne lui en ait jamais parlé. mais qu'en savait t'elle ?
Fin des cours, fin de l'apprentissage sexuel  d'une jeune fille qui va devenir femme, fin de l'apprentissage de la vie!
Meryem se marie c'est "Le plus beau jour de sa vie" ...elle n'a que 17 ans et a eu ses premières règles il y a quelques mois. Elle a eu la chance d'être remarquée et aimée par Omar, propriétaire d'un garage voisin et ami de son frère. Il l'a demandée en mariage et lui avait dit qu'elle était belle !
Au moins elle ne restera pas vieille fille, ce qui aurait été une honte pour  elle et sa famille.
Alors son père, heureux comme un fou, va organiser le plus beau mariage possible, tout le monde aura à manger à volonté, la mariée changera plusieurs fois de robes...il ne faut pas avoir honte et paraître miséreux. Il faut en mettre plein les yeux aux voisins ! Il faut qu'ils s'en souviennent ! Un veau va être sacrifié, Meyryem sera tatouée au henné pour être belle. Personne ne lui a parlé de la dot qui a été négociée entre Papa et Beau-papa! Il y a des choses que les filles ne doivent pas savoir!
Ah ! Quelle belle fête !  On rit, on chante, on change de tenue! le plus beau jour d'une jeune vie est réussi!
Le jeune couple abandonne la fête. Il est temps qu'il se retrouve pour cette merveilleuse nuit de noce, celle que toute jeune fille attend.
Patatras  ! Chute d'un corps qui aurait du monter de joie jusqu'au ciel !  Manque d'épices dans les plats sans doute !
C'est la faute de Meryem...l'amour et le bonheur auront été rapides..
Au point de rendre la vie de Meryem invivable et violente.
Seule solution, fuir, fuir le plus loin possible
Roman d'une fuite vers la France, roman d'une sans-papier qui va atteindre Paris où elle retrouvera Aïcha, sa  soeur aînée, disposant de papiers et qui va l'héberger. Elles se ressemblent tant...les flics n'y verront que du feu en cas de contrôle!
Début d'une autre vie bien différente. Ici les femmes sont libres, libérées même, vivent - très, très bien - du sexe en dominant de hommes riches...et des hommes affichent sans aucune crainte leur homosexualité ! sans aucune répression !
Mais, ici, d'autres voiles musulmans sont sources de violence, et de mort
Roman d'une fuite, d'un choc de cultures, de l'apprentissage d'une autre vie, d'autres immigrés comme elle, dans l'illégalité. Roman de ces grilles de toutes sortes qui enferment les femmes musulmanes jusqu'au jour où elles s'en émancipent !
Le roman prend alors un petit côté "fleur bleue" vers la fin qui m'a moins passionné .
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Je poursuis mon exploration de la littérature du continent africain après l'Afrique du Sud avec "Comme si j'étais née de toi" de Susan Newham-Blake, le Cameroun avec "Coeur du Sahel" de Djaïli Amadou Amal et la Tunisie avec le magnifique "Bel abîme" de Yamen Manaï.
Me voici cette fois au Maroc, où nous faisons connaissance de Meryem au moment fatidique où elle quitte la liberté et l'insouciance de l'enfance où elle pouvait jouer dehors, avec des garçons, où les hommes de la famille la chouchoutaient pour devenir une femme; ce qui pourrait être un passage heureux est pour Meryem synonyme de séparation d'avec les hommes, de recherche d'un mari, d'arrêt des études. A 17 ans, elle se marie avec Omar, 27 ans, en croyant l'aimer parce que c'est un beau parleur et il a de l'argent; sa vie devient un enfer et son mari la répudie un an et demi après les noces.
Pour échapper à la honte, elle émigre clandestinement en France pour rejoindre sa soeur aînée, Aïcha, veuve, qui vit chichement à Paris, en faisant des ménages. Malgré la peur d'être arrêtée et expulsée, car sans papiers, même si elle se fait passer pour sa soeur, malgré la dureté des conditions de vie, elle se fera une amie, découvrira l'art grâce à un de ses employeurs et fera la connaissance d'un philosophe, également sans papier, dont elle se sent très proche. Un terrible drame change sa vie et lui permet d'être libre d'étudier, d'aimer, de travailler.
Ce roman nous fait découvrir la société marocaine dans les années 90, de l'intérieur, du point de vue d'une femme et le tableau n'est pas réjouissant. L'exil en France ne l'est guère plus mais il est, cependant, porteur d'espoir. Kabira Beniz met dans la bouche de ses personnages des mots de reconnaissance à l'égard de la France même si les procédures très lourdes, très longues, désespérantes font l'objet d'un réquisitoire, même si Meryem ressent parfois du mépris à son égard.
Le voile, qui donne son titre au roman, est présenté de façon très ambivalente : à la fois artifice de respectabilité, moyen de passer inaperçue dans la rue, protection contre le regard insistant des hommes qui devient, après les attentats islamistes, symbole d'appartenance à une religion du crime, de peur dans le regard des autres
J'ai ressenti de l'empathie pour Meryem et pour Aïcha, de la colère face à la façon dont elles ont été traitées (espérons pour toutes les femmes marocaines, qu'en 2022, leur sort se soit amélioré); j'ai cependant un peu regretté que tout devienne rose à la fin du roman, comme un coup de baguette magique, ce qui me paraît peu crédible et fait perdre un peu de sa force au roman.
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Le voile de la mariée est un livre emprunt de dignité. Meryem une jeune marocaine se retrouve rapidement répudiée par son mari suite à une nuit de noce qui ne s'est pas passée comme prévu. Pour sauver sa réputation, sa vie, elle part rejoindre clandestinement sa soeur Aïcha à Paris. Une toute nouvelle vie pour elle, des nouveaux apprentissages, mais sans papier comment réussir à vivre, survivre dans une ville, un pays inconnus. Après diverses rencontres et des événements marquants, Meryem va connaître une autre forme de violence, mais également des bonheurs qu'elle n'aurait jamais imaginé vivre.
On est happé par l'histoire, un livre facile à lire, entraînant. L'écriture est fluide et touchante.
Néanmoins j'aurais voulu plus de détails, plus d'histoire, de développement sur certains passages du livre, notamment le moment ou l'après nuit de noce et la fin. Certains passages m'ont également paru irréels mais je ne peux les dévoiler.
Une jolie lecture et une belle découverte
Merci à Babelio pour cette masse critique et aux éditions le chant des voyelles.
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C'est l'histoire de Meryem, une jeune Marocaine vivant une enfance heureuse auprès de ses proches et avec ses ami(e)s.
Tout change en même temps que son corps. Sa puberté change les regards et la positionne dans la société en tant que femme alors qu'elle n'est encore qu'une enfant.
Un homme s'intéresse à elle et son père organise un mariage traditionnel très coûteux. Tout se déroule bien jusqu'à la nuit de noces où son mari atteint dans son orgueil viril, préfère l'accuser et la maltraiter.
Meryem décide de rejoindre sa soeur aînée Aïcha qui vit en France. A l'aide de passeurs, elle prend la mer sans papiers.
Arrivée à Paris, sous l'identité de sa soeur, elle est femme de ménage pour différentes personnes dont une avec qui elle se liera d'amitié.
Sans papiers et risquant l'exclusion, elle fait la connaissance d'un Palestinien en attente d'un droit de séjour. C'est alors que des attentats terroristes éclatent à Paris et qu'Aïcha sera parmi les victimes. Bouleversée par la perte de sa soeur ainsi que par sa situation précaire, Meryem ne sait plus que faire pour s'en sortir.

C'est un roman prenant dans lequel les personnages sont bien dépeints et où l'on suit le parcours d'une enfant devenue femme. Cette transformation, selon les pays et ou cultures, emmènent également un changement d'attitude selon la considération de la femme.
Nous découvrons également les difficultés pouvant amener à tout quitter et voir que ce n'est pas plus simple une vie sans papiers ou dans l'attente de documents et avec une famille à aider malgré la menace d'être expulsé.
Cette histoire nous livre également deux visions face aux terribles attentats : la vision de ceux qui ont peur en voyant un voile et la vision de ceux ayant la même religion mais ne cautionnant pas ces actes odieux et qui sont regardés différemment.
L'auteure, engagée dans la cause des femmes arabes, nous happe par un texte fluide et une histoire bien rythmée abordant des sujets difficiles.
Un livre fort en émotions.
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Après un malheureux mariage, Meryem est répudiée. Elle se retrouve chez sa soeur Aïcha, une jeune veuve. Commence pour elle une nouvelle vie. Une vie faite de rencontres de personnages hauts en couleur. Aura t-elle une influence sur la vie de ces derniers? Que lui apportent-ils dans la vie de femme sans papiers travaillant sous une fausse identité?

La réalité la rattrapera d'une manière violente. Paris devient une ville ensanglantée par des attentats. Que deviendra Meryem? Que se passera t-il pour Aïcha, sa seule famille dans cette ville? le contexte change pour Meryem et ses amis maghrébins. Comment meryem pourra t-elle faire afin de retrouver sa véritable identité? Pourquoi ne pas reprendre sa vie en main? La vie à Paris lui donne la force de réfléchir et de prendre des décisions concernant son passé et son futur. La force de faire face aux coups du sort. Meryem va t-elle se perdre dans ces épreuves?

Le voile de la mariée est un roman qui se lit avec délicatesse. Sur la pointe des pieds, nous entrons dans le monde d'une violence qui ne dit pas son nom. Nous découvrons la répudiation à la marocaine, le monde des sans papiers et des apatrides. Nous retrouvons la violence des attentas et de leurs conséquences, leur lot de dommages colatéraux. Meryem devra continuer à vivre et à lutter. Avec force. Avec tendresse. Avec dignité. Avec une violente douceur.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En un instant, par la grâce d'un imbécile, dont la haine avait enflé au point que son regard ne voyait plus chez ses semblables que des signes de la réprobation de Dieu, son Dieu, l'obligeant à mettre fin sans retard à cette contamination d'un mal dont il était mystérieusement préservé, j'étais devenue aux yeux des autres l'instigatrice de cette hérésie, son égérie, la femme fatale porteuse en son sein d'un futur barbu, en l'occurrence le petit Nadir qui se trémoussait sur son fauteuil de skaï en chantonnant un air idiot, entendu à la radio, plus redoutable encore dans son innocence feinte que celui qui s'était fait exploser avec son engin de mort.
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J’avais encore peur aujourd’hui, non pas cette terreur enfantine ressentie autrefois mais l’angoisse de devoir affronter un changement imprévisible, une peur du monde inconnu, hostile et inquiétant. Je partageais sans doute ce sentiment avec les jeunes hommes qui s’accrochaient au bastingage, déséquilibrés par les mouvements erratiques de notre embarcation. Je crus un instant que mes camarades d’infortune allaient se mettre à prier eux aussi, car ils tournaient leur regard vers le ciel, avec l’air désespéré de ceux qui n’attendent plus que la pitié de Dieu. Mais ils se mirent à vomir, l’un après l’autre, rendant leur dernier repas pris au pays à la mer, en s’efforçant maladroitement de préserver l’espace du bateau et leurs voisins. Il était écrit qu’ils ne devaient rien emporter du pays.
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La tache rouge indésirable dans ma culotte avait fonctionné comme une alerte, le tintement de la sonnette chargé de me prévenir que mon bonheur d’enfant n’avait que trop duré, et qu’il était grand temps d’atterrir dans le monde bien réel des femmes, encombré des inconvénients de leur sexe. Chaque événement minuscule du quotidien viendrait désormais me rappeler que ce qui avait été autrefois permis ne l’était plus, se dénuder quand il fait chaud, sortir dehors pour jouer avec les autres, ou simplement participer aux conversations des adultes. Je devrais désormais faire attention à tout ce que je dirais. Il y avait des choses dont il ne fallait pas parler, des sujets tabous. C’est dans le regard désapprobateur des autres, singulièrement les femmes, que je décelais ces chapitres interdits qui me renvoyaient chaque fois à ma faute originelle, la faute de devenir femme.
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C’est le quartier des riches, m’avait dit Aicha. Ils ne te regarderont pas. En effet, personne n’avait prêté attention à moi, depuis ma sortie du métro, comme si j’étais transparente. Il y avait d’ailleurs peu de monde dans la rue à cette heure, alors que le boulevard de la Villette grouillait déjà d’une vie intense au moment de mon départ, à six heures. Les gens d’ici devaient encore dormir, sans doute, comme peuvent se le permettre les oisifs qui n’ont pas besoin de travailler.
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Personne n'est incompétent pour juger du beau.
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