AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Karin Brunk Holmqvist (52)


Les demoiselles avaient donc décidé de conserver cette chambre en l'état après le décès de leurs parents. Elles entraient rarement dans la pièce, qui restait juste là, telle une grotte sombre et humide au cœur de la maison.
Commenter  J’apprécie          70
Oui, on est toujours sage après coup.
Commenter  J’apprécie          60
Leurs dents atterrissaient dans le verre à 20h15, lorsqu’elles faisaient leurs préparatifs de coucher. Elles estimaient toutes les deux que sucer les biscottes ramollies par le café était délicieux et procurait d’agréables titillations.
Commenter  J’apprécie          50
Elles passaient quand même de bons moments lorsqu'elles s'attendaient l'une l'autre devant les toilettes. De nombreuses confidences y avaient été échangées au fil des ans. Des conversations sur leurs chagrins comme sur leurs joies. D'une certaine manière, c'était également devenu un confessionnal. Quand on se trouvait assise ainsi dans le noir, on osait parfois avouer des choses que l'on n'aurait peut-être pas osé évoquer dans d'autres circonstances.
Commenter  J’apprécie          40
Mona le considéra avec un air aguicheur, passa la pointe de sa langue sur la commissure de ses lèvres et rajusta son décolleté. Rutger craignit un instant que les fruits mûrs ne s'en échappent et il peina à en détacher les yeux.
Commenter  J’apprécie          40
Le niveau des bouteilles de Rutger dans le bar baissait au même rythme que l’humeur de Marianne.
Commenter  J’apprécie          40
- Ensuite, nous comptons ouvrir une aile pour essayer de venir à bout des tas de merde à grande gueule. Tu peux venir chercher un formulaire d'admission la prochaine fois que tu passes.
Commenter  J’apprécie          30
Il faut dire que leur vue s'était détériorée, mais "si longtemps que nous verrons la différence entre les groseilles à maquereaux et les framboises, nous ne changerons pas de lunettes", plaisantaient-elles toujours.
Commenter  J’apprécie          30
Sous leur couverture de laine, Tilda et Elida portaient leur chemise de nuit en flanelle fleurie qui leur descendait jusqu’aux pieds et chacune d’elles souriait de toutes ses gencives dans son sommeil.
Commenter  J’apprécie          30
Arrivées chez elles, les demoiselles Svensson s'empressèrent de sortir le magazine du panier. Elles s'assirent côte à côte et Elida lut à voix haute.
- Potion aphrodisiaque, ingrédients non nocifs, mais à l'efficacité démontrée. prix le plus bas du marché, 250 couronnes le flacon. Envoyez votre commande sur le talon ci-joint à Simrishamn, boîte postale 108. Nous vous livrerons le produit en recommandé, sous pli discret.
- Ça me semble parfait, commenta Elida avec satisfaction.
Commenter  J’apprécie          20
Il n’en fallait pas plus pour que son frère comprenne. Même si le temps de leurs activités tributaires du climat était révolu, pour rien au monde ils n’auraient manqué le bulletin météo. Quand ils parlaient entre eux, les autres avaient parfois l’impression qu’il s’agissait d’une forme de sténographie. De fait, leurs échanges se limitaient à des mots isolés, incompréhensibles pour les non-initiés, mais qu’Albert et Henning avaient appris à interpréter au fil des ans.
Commenter  J’apprécie          20
Gardant le silence, Albert s’avança vers un petit fourneau à bois sur lequel une vieille cafetière bosselée restait au chaud. Il se servit du breuvage dans une tasse émaillée au fond beige et à la partie supérieure vert kaki. Le revêtement s’était détaché à plusieurs endroits et le mug avait pris une coloration brunâtre.
— Ils rentrent toujours leur foin à temps ; on dirait que les dieux sont de leur côté.
La conversation tenait en peu de mots. La chaleur du fourneau et l’humidité extérieure rendaient l’air poisseux. L’une des fenêtres était cassée, mais on avait rafistolé la vitre brisée à l’adhésif. Au pied de la banquette s’entassait une pile de journaux jaunis. Le coussin avait conservé l’empreinte de la tête de Henning, entourée d’une auréole que leurs cheveux gras avaient déposée au fil des ans. A une époque, la taie avait dû être vieux rose, mais désormais, elle ressemblait à un morceau de tissu beige avec un grand rond marron au milieu.
— La METEO ! lança Albert.
Commenter  J’apprécie          20
— HENNING, je suis rentré !
— Tu as rapporté du pétrole ?
Albert entra dans la minuscule cuisine sans retirer ses gros godillots de travail, ce qui ne semblait pas d’une nécessité criante vu l’état du sol.
— Tu as rapporté du pétrole ?
Albert posa bruyamment la bonbonne sur la table afin que son frère comprenne qu’il avait effectué l’achat prévu.
Henning était étendu sur une banquette fatiguée, un journal sur la tête et une tapette à mouches à ses côtés. Il jeta le quotidien par terre et se leva. Il adressa à son frangin un grand sourire. Plusieurs de ses dents manquaient, les chicots restants étaient marron.
— C’est bien que tu aies acheté du pétrole, Albert.
— Il va encore pleuvoir cette nuit, dit Albert, comme s’il n’avait pas entendu.
— Encore une chance qu’ils aient rentré le foin au domaine de Nygårda.
Commenter  J’apprécie          20
Quand Albert passa devant l’arbre, les oiseaux s’envolèrent de nouveau, ils s’immobilisèrent un instant, comme pour décider dans quelle direction aller, avant de disparaître silencieusement. Leur bec ressemblait à la pointe d’un compas qui fendait littéralement la brise fraîche du matin. A l’extrémité du champ boueux s’ouvrait une cour de ferme au moins tout aussi boueuse. L’averse de la nuit avait rempli les profondes ornières et, sous la gouttière, le tonneau de bois lasuré en marron menaçait de déborder d’eau de pluie. Albert traversa la zone sans chercher à éviter les grandes flaques, mais en les franchissant au contraire avec détermination et en faisant gicler d’impressionnantes gerbes d’eau. Oui, il se dirigea vers le cabanon délabré comme une torpille. Sur le porte-bagages, il avait fixé en guise de coffre une vieille caisse en bois dont il avait soigneusement isolé le fond d’un sac en toile de jute. Un vieux tapis de lirette suspendu faisait office de porte à l’entrée de la remise. Le toit du bâtiment ressemblait à un ouvrage de patchwork tant on avait employé de matériaux différents pour couvrir la construction. Une fois qu’il eut garé la bicyclette, Albert traversa de nouveau l’étendue vaseuse d’un pas tout aussi résolu. Il portait une bonbonne de pétrole dans une main et un sachet en kraft marron dans l’autre. Mue par l’instinct de survie, la chatte sur le perron s’esquiva d’un bond et, avant d’ouvrir la porte, Albert cracha sa chique dans une vieille marmite en fonte à côté des marches. On voyait que ce récipient était destiné à accueillir le tabac expurgé de nicotine, car le vent soufflait parfois si fort que les crachats manquaient leur cible, ce dont témoignaient les taches brunes que le mur chaulé.
Commenter  J’apprécie          20
Le bataillon de pies s’éleva avec lourdeur du champ labouré, puis s’en alla à tire-d’aile et à grand renfort de jacassements vers le grand orme au bout du chemin. L’air s’emplit de halètements et de bruits de ferraille. En amont du sentier fangeux, Albert Andersson s’échinait sur son vieux vélo Monark. A chaque coup de pédale, la chaîne frottait sur le garde-boue et couvrait presque le son de sa respiration poussive. Albert savait précisément combien de temps le boyau tiendrait avant de se dégonfler et il s’agissait de ne pas lambiner pour éviter que les jantes ne s’enfoncent dans la gadoue. L’expérience lui avait appris qu’un gonflage lui permettait de faire des rapides emplettes à l’épicerie avant d’effectuer un rapide détour par le cimetière et de revenir à la maison. Il avait essayé de réparer la chambre à air plusieurs fois, mais elle ne restait jamais hermétique. Bon d’accord, il n’avait pas utilisé de vraies rustines, mais il avait découpé un morceau d’un vieux tuyau en caoutchouc, l’avait enduit de colle, puis l’avait placé sur le trou. Malgré ça l’air s’échappait pour se mêler à celui de l’Österlen, qui, en ce début d’été, était saturé de toutes sortes de senteurs.
Commenter  J’apprécie          20
Blext est mort. Lorsqu'il s'est couché hier soir, il était en pleine forme, mais quand il s'est réveillé ce matin, il était mort.
Commenter  J’apprécie          20
Blixt est mort. Lorsqu'il s'est couché hier soir, il était en pleine forme, mais quand il s'est réveillé ce matin, il était mort.
Commenter  J’apprécie          10
Elles nouèrent leurs mains et baissèrent la tête, comme il sied lorsqu'on adresse une prière au Seigneur. Le début d'un joli psaume se fit entendre. Les notes de l'orgue ne remplissaient pas seulement la nef, mais également l'âme des soeurs. Tilda essuya une larme discrète. Elle se sentait toujours si émue lorsqu'elle assistait à l'office. Ce n'était pas seulement l'orgue qui la bouleversait, mais le souvenir de sa jeunesse et de ses parents, tous trois disparus. Oui, ses deux parents et sa jeunesse. Mais ce dimanche-là, elle pleurait également en pensant à Alvar. Il lui manquait. Il avait donné une nouvelle impulsion à leur vie et avait indirectement contribué à ce qu'elles aient à présent leur propre entreprise de vente par correspondance.
Commenter  J’apprécie          10
Le samedi arriva, accompagné d’un soleil radieux et même la chaleur était de retour – pas pour rester, car tout le monde savait que l’été avait atteint son terme, mais ce soir-là les dieux de la météo se montraient magnanimes et tous s’en réjouissaient.
Commenter  J’apprécie          10
Et elles avaient vraiment eu l'impression que leur conscience ne les tourmentait plus autant après avoir parcouru ces pages du livre du Seigneur.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Karin Brunk Holmqvist (467)Voir plus

Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4873 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}