Citations de Karin Smirnoff (31)
Tous les samedis le père annonçait qu'il allait transformer le cheval en steak haché. Et moi je pensais. Quand tu mourras ton scalp servira de tapis de selle.
La cabane est un refuge, modernisé sommairement au moyen d’un groupe électrogène qui lui sert à charger son portable. Il n’est personne. Un homme sans nom, sans passé et sans avenir. Il ne fait qu’exister. Au jour le jour. Se couche tôt. Se réveille à l’aube. Il fait ce qu’il a à faire sans se préoccuper de savoir si c’est bien ou mal.
La forêt se révèle à lui peu à peu, lui parle. Elle survit à tout si on la laisse faire, dit-elle. La forêt donne à celui qui voit.
N’est-ce pas justement ce qu’elle déteste chez les êtres humains ? Les décisions guidées par les émotions. L’absence de logique.
Il ne faut jamais sous-estimer les enfants. Ils collectionnent des mots. Les notent. Font des colonnes avec des dates, des événements, des noms et des lieux, et planquent le carnet dans le croupion d’un singe en peluche.
Un journal papier est enterré et renaît sous forme de podcast. Un podcast ! Impossible à prononcer sans postillonner. L'écrit n'est plus en vogue.
J'étais venue à l'enterrement du père pour voir le cercueil s'enfoncer sous la terre. Pour m'assurer qu'il était vraiment mort. […]
Vingt-deux ans plus tard, j'étais à nouveau devant sa tombe.
Tout en haut en italique il était écrit époux et père aimé et regretté. En dessous Erik Kippo en lettres dorées. Et puis sous son nom. Son épouse et une date de naissance. Pas son épouse Siri. Seulement son épouse. […] Les toutes dernières lignes […]. D'abord Bror, puis Jana. Avec la même date de naissance et assez de place pour graver quelque chose ensuite.
Il était prévu qu'on repose dans la même tombe. Qu'on partage cette dernière demeure en famille. Quelqu'un avait même placé une bougie devant la pierre. Elle paraissait récente.
Je suis retournée à ma voiture avec l'envie pressante de renverser des pierres et d'arracher des fleurs avec les racines dans leurs platebandes comme une profanatrice de sépultures.
On ne peut pas changer la voie du destin, seulement choisir de quel côté l'arpenter.
J'étais appuyée sur le coude. Je le regardais. De profil avec sa lèvre fendue il me rappelait un lion. Le lion mâle est un drôle d'animal. Quand il se prend une nouvelle femelle il commence par tuer ses petits.
Impossible d’être anonyme parce qu’il y a toujours un con pour s’emmerder dans un café, une station- service, une voiture ou une bibliothèque et qui étudie le monde alentour à la loupe comme s’il s’agissait d’un timbre rare.
Personne ne se souviendrait de lui.
Un vieux garçon sans femme ni enfant.
Une maison sans héritier.
Une tombe délaissée.
Jana. Je ne connais qu'une Jana et elle est partie dans le Sud il y a déjà longtemps. C'était la camarade de classe de Katarina. […]
Bonjour, j'ai répondu en m'asseyant sur la chaise à côté d'elle. Je l'ai laissé se rassasier du spectacle.
C'est vraiment toi Jana, elle a pleurniché tandis qu'elle me tâtait pour s'assurer que j'existais vraiment.
Oui. C'est bien moi.
Tu n'as pas changé dis-donc. Tu ressembles à ton père. Comment il va celui-là. Erik.
Ça peut aller, j'ai dit en pensant à la sérénité avec laquelle il devait reposer dans son cercueil.
Lisbeth abaisse le pare-soleil et déplie le miroir. Glisse la main dans sa poche intérieure. Sort un peu de sang, de terre et de cendre, et peint l'âme du guerrier.
- Là, on dirait Noomi Rapace, dit Svala
- C'est qui?
- Laisse tomber, répond Svala en déclinant l'offre d'une canette de Coca.
Les gens qui croisent son chemin méritent leur destin. À ce niveau-là, il a la conscience tranquille. Il n’est pas un tueur sadique, ni un psychopathe, même si de l’extérieur il apparaît sans doute comme quelqu’un qui tue pour le plaisir.
Ils ont un arrangement. Tant qu’eux respectent leur part du contrat, lui aussi.
_C'est ça, être flic dans une petite ville, dit-elle. Les voyous, on les connaît. Mais c'est quoi, l'idée? demande t-elle en redevenant Jessica la policière. Dis-moi que tu n'as pas des motifs cachés
_Et, quoi que tu prévoies en ce qui concerne Peder, ajoute-elle, il y a d'autres façons de se venger, si c'est ce que tu veux.
_Comme quoi?
_La police, la justice.
Redescendre l'escalier de la cave. Des bris de verre crépitent sous ses semelles. Elle tourne le coin de la maison. S'assure que la cour est vide, puis court en direction de sa voiture. Arrivée au niveau de la grange, elle ralentit. Calme sa respiration et met de l'ordre dans ses pensées. Il n'y a pas d'alternative, elle ne peut que dire ce qu'il en est : le coffre était vide. Les dés sont jetés, elle est prête.
Quelle déception !! Lizbeth mi bourgeoise ni punk amadouée en chef de service et blomkvist en père de famille. Tout ca n est pas crédible et surtout une trahison en rapport à ces personnages tellement atypiques dans les romans originaux précédents. On n y croit pas on est perdus même dans le style bavard et inutile comme s il fallait faire du texte. On est bien loin de la dynamique d écriture serrée et dense des premiers romans. Suis tellement déçue car je m attendais à boire ce livre avec délectation. Mauvaise pioche et surtout mauvais choix d auteur
Dans la Bible il est écrit pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
Jamais de la vie j'ai pensé.
Mais qu'est-ce que ça signifie au juste de pardonner à autrui. En quoi est-ce si important. Pardonner ne signifie pas accepter n'importe quoi ou faire semblant qu'il ne s'est rien passé. Cela signifie se détacher de ce qui nous rend amer et nous met en colère. Pardonner c'est tourner la page.
Il monte sur le quad et l’autre l’aide à caler le corps devant lui. “Corps” sonne mieux que “femme”.