L'incroyable histoire des animaux
Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs.
Howard Zinn
Les animaux ne sont ni des mécaniques régies par l'instinct, ni des réceptacles inertes de sensations positives ou négatives, ni des représentants génériques de leur espèce. Ils ont des individualités, des compétences, une capacité d'initiative, l'aptitude à être les auteurs de leur propre existence. Comme pour les humains, exercer leurs facultés, voir leurs actions intentionnelles atteindre leur but, avoir prise sur leur devenir, mener une vie conforme à leur personnalité...sont les conditions de leur épanouissement.
Va prendre tes leçons dans la nature, répétait Léonard de Vinci, c’est là qu’est notre futur.
Le pinson des îles Galapagos cherche des épines pour extraire les larves du bois ; quant au corbeau de Nouvelle-Calédonie, non seulement il casse des branches épineuses dans le même but mais il lui arrive également d'emporter ses outils avec lui. En laboratoire, ce corbeau cherche des solutions nouvelles aux problèmes posés : il plie par exemple un fil de fer pour fabriquer un hameçon utile à la récupération d'une larve ou bien un crochet destiné à remonter un panier rempli de fruits. Cette espèce étant très motivée pour utiliser tout ce qu'elle trouve à sa portée, même dans la nature loin de l'homme, son don pour l'acquisition de comportements instrumentaux est donc inné. Ces observations étonnantes remettent en question l'opposition classique entre nature et culture et l'invalident : d'autres espèces que la nôtre sont douées pour chercher et découvrir des solutions techniques, même les poulpes.
Cela signifie que les animaux, de manière similaire aux hommes, éprouvent plaisir et souffrance. Ces vérités dérangent mais induisent en réaction une nouvelle manière de considérer les animaux et donc de vivre avec eux. Chaque jour, des preuves scientifiques s'accumulent. Elles soulignent la contradiction entre des faits désormais établis et les réalités des décisions politiques et économiques ; elles plaident pour un changement majeur dans les attitudes humaines envers les animaux. Si les scientifiques ne sont pas là pour dicter des règles de conduite à la société, ils peuvent l'inviter à s'interroger sur la base de leurs travaux.
En juillet 2012, au Churchill Collège de la Cambridge University (Angleterre), des neuroscientifiques du monde entier, parmi lesquels Stephen Hawking, ont signé un manifeste rédigé par le neuroscientifique Philip Low affirmant que tous les mammifères, oiseaux et autres créatures, y compris le poulpe, possèdent une conscience. Cela signifie que les animaux, de manière similaire aux hommes, éprouvent plaisir et souffrance. Ces vérités dérangent mais induisent en reaction une nouvelle manière de considérer les animaux et donc de vivre avec eux. Chaque jour, des preuves scientifiques s'accumulent. Elles soulignent la contradiction entre des faits désormais établis et des réalités des décisions politiques et économiques; elles plaident pour un changement majeur dans les attitudes humaines envers les animaux. Si les scientifiques ne sont pas là pour dicter des règles de conduite à la société, ils peuvent l'inviter à s'interroger sur la base de leurs travaux. À ce moment précis de notre histoire, une combinaison de facteurs s'associe vers une plus grande préoccupation de la condition animale. Une évolution scientifique, morale, technologique, juridique nous conduit à une véritable révolution sociétale.
Comme dans une amitié entre humains, la relation homme-animal est forte et partagée, et elle est propice au rapprochement, suscitant plaisir et réconfort [...]. Le prix de cette amitié est la douleur consécutive à la mort de l'ami-animal.
Dans cette démarche scientifique, inspirée par les animaux, nous n'avons jamais extrapolé, nous n'avons jamais confondu un goéland avec un bébé. Ils n'ont pas le même équipement génétique, ni les mêmes besoins développementaux. Pourtant nous partageons avec eux les mêmes altérations cérébrales en réaction à des privations environnementales.
"L'homme a décidément tout fait subir au chien". Jamais aucun animal dans l'histoire de la domestication n'a eu, en effet, à subir à ce point le poids de l'homme.
Si, pour les Ojibwés [des Indiens d'Amérique], les animaux sont ainsi capables de réflexion et de jugement, c'est qu'ils sont, comme les humains, dotés d'une âme (udjitchog), d'une ombre (udjibbom) et d'un corps physique (wiyo); ils sont animés de désirs et de pulsions, et, eux aussi rêvent.