Citations de Katherine Heiny (30)
C’était ça le mariage : on commençait par penser qu’on avait épousé la personne la plus intéressante du monde et douze années plus tard, on avait la tête farcie de faits inutiles sur les cheveux.
Femme svelte de quarante et un ans, Audra avait un visage dont l’ovale était loin d’être parfait. D’ailleurs l’idée traversait parfois Graham que tout chez Audra tendait vers la perfection… sans jamais l’atteindre.
La douzième année de son second mariage, l’idée s’était mise à germer dans l’esprit de Graham que sa femme et lui, c’était du moins ce qui lui semblait, vivaient dans des univers parallèles. Et pire, il avait l’impression que son univers à lui était solitaire et aride tandis que le sien à elle fourmillait d’amis, de connaissances et d’autres personnes qu’il ne connaissait pas.
Tous ces messieurs [du club d’origami] sont difficiles, assura Pearl avec calme. – Elle se mit à dresser l’inventaire des leurs exigences, les comptabilisant sur les doigts. – Je prépare généralement à Alan un sandwich au fromage grillé sur du pain blanc dont j’ai enlevé la croûte. Manny m’a déjà passé commande de riz tout simple avec une banane coupée en tranches et un verre de lait entier. Clayton, bien sûr, aura des crêpes parce que c’est dimanche. J’ai également du beurre de cacahuètes à la fois crémeux et croquant avec des petits biscuits salés.
Enfin ! Enfin ! Ces gens étaient les amis de Matthew : ils parlaient sa langue ! Alors pourquoi Graham se sentait-il si triste ? (p. 64)
– À cette seule pensée, je me sens défaillir –Brenda baissa la voix. –J’en été bouleversée. Ils regardaient les choses les plus explicites et les plus terribles. Parties à trois, bondage, double entrée.
Audra la regarda, pensive
– Je pense que le terme exact est double pénétration.
Le serveur, qui approchait de leur table avec une bouteille de vin, s’arrêta, hésitant.
– Vous avez tout à fait raison, approuva Jerry Rottweiler. « Double entrée » est un terme de comptabilité qui signifie comptabilité en partie double.
Avec un soupir, Graham fit signe au serveur d’approcher avec le vin. De toute évidence, ils allaient en avoir besoin. (p. 288)
Entre amants, on s’embrassait, on s’enlaçait, on baisait, on se tenait pas la main, on se mettait en cuiller, on s’asseyait sur les genoux de l’autre, et parfois, on partageait une baignoire. Mais on ne s’étreignait pas, pas précisément. C’était une étape qu’omettaient les amants. Maintenant, elle comprenait pourquoi. Quand on s’étreignait, ça voulait dire que tout était fini.
Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, elle avait un torticolis, l’impression que de la fourrure avait poussé sur sa langue, et elle se demanda si le fait d'écouter Grandpa Jones toute la nuit n'avait pas provoqué des lésions cérébrales.
On ne peut supporter de perdre trop de choses à la fois, Maya venait de le comprendre.
Il traversa l'esprit de Graham qu'il venait enfin de trouver le point commun entre les deux femmes qu'il avait choisi d'épouser: toutes deux étaient également imperturbables, l'une par froideur extrême, l'autre par inconscience totale.
- Ce qui m'échappe dans l'origami, dit-elle à Graham de sa voix normale, c'est pourquoi il déclenche une telle passion ? Pourquoi n’existe-t’il pas de gens sympas vivant dans l'harmonie qui apprécient l'origami avec modération, comme il y a des gens sympas vivat dans l’harmonie qui apprécient le bondage avec modération ?