On lit ce livre comme on lirait un rêve et tout le roman vibre de cette triste fantasmagorie qui imprègne les pages. Hirano y ajoute une sensibilité propre aux féeries nippones et dissémine de nombreux éléments métaphoriques propres à la poésie japonaise classique.
En l’an 30 de l’ère Meiji (1896), Masaki Ihara, jeune lettré de Tokyo, souffrant de neurasthénie, soigne sa mélancolie en voyageant. Ce vagabond du hasard, se laisse porter sans choisir de destination, en fuyant l’ennui qui semble le ronger. La fatalité couvre de son ombre le jeune poète, et va influencer irrémédiablement le cours de son existence.
Comme sous l’emprise d’un sortilège, il est pris au piège de la forêt du mont Osendake. La morsure venimeuse d’un serpent aux yeux rouges le plonge dans la douleur. C’est dans un ermitage retiré dans les hauteurs boisées que le héros s’éveille pris dans les délires de la fièvre qui prend communément les gens ayant été en contact avec des êtres surnaturels.
Chaque nuit, un même rêve hante Masaki et le rend fou d’amour : caché dans l’ombre de la nuit, il observe une femme nue qui se baigne et se coiffe dans la lumière lunaire, au cœur d’une forêt, mais le songe se dissipe toujours au moment de cassure, celui où la femme alertée par le bruit se retourne...
° Voilà une bien étrange histoire, où la réalité s'échappe et laisse place au rêve. Un rêve qui prend corps et imprègne la forêt et les cœurs... Hirano tisse une toile onirique qui prend son héros aux pièges du koi - désir poignant - et de la mort, de l'illusion et des légendes.
° Si vous voulez en apprendre d'avantage sur la symbolique du roman, je vous invite à lire la chronique sur mon blog
Lien :
https://asteropsia.wordpress..