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Critiques de Kenan Görgün (37)
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Anatolia Rhapsody

Anatolia Rhapsody - sous titré "roman". Où est le roman? Peut-être dans la construction littéraire, dans le style d'écriture, dans une langue précise, originale, parfois humoristique... ce qui permet au lecteur de prendre connaissance facilement et avec plaisir d'une réflexion sociologique critique sur la migration turque en Europe depuis 50 ans. En partant de sa propre expérience de vie, au sein d'une famille déracinée en Belgique, pour raison économique, l'auteur s'interroge et nous interroge, sur des éléments essentiels de l'existence humaine: définition de l'identité, définition de la communauté, définition de la culture, définition de l'exil réel et intérieur... Où trouver sa place dans la société des hommes? Le livre se termine par une vibrante dénonciation de la société capitaliste mondiale et cependant tout au long des pages, on ressent un humanisme vivant et un amour de l'Homme, en tant qu'espèce. A lire si on veut un peu mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons actuellement.
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Anatolia Rhapsody

J'ai découvert ce livre grâce au club de lecture de la bibliothèque de mon village. Au départ, peu emballée par le style d'écriture, un peu trop torturé notamment dans les moments d'introspection de l'auteur. On s'habitue toutefois au fur et à mesure.



Les descriptions des habitudes culturels des parents, les non-dits, la nostalgie pesante et le regard personnel que l'auteur porte sur cette immigration sont par contre très intéressants. Ce livre permet de mieux comprendre l'Autre.



Suite à cette lecture, nous avons rencontré l'auteur avec le club de lecture. Celui-ci est particulièrement charmant et encore plus intéressant en vrai.



En résumé : peu emballée au début, intéressée au milieu et enthousiaste après l'avoir rencontré avec l'envie de lire la suite de cette trilogie.
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Anatolia Rhapsody

Dans Anatolia Rhapsody, Kenan Görgün se livre à une analyse de la situation des immigrés, en l'occurrence, l'immigration Turque en Belgique, en partant de son expérience personnelle, de ses réflexions dans ce qui constitue une sorte d'état des lieux qui, grâce à son intelligence et un récit très littéraire, revêt un caractère universel.

Déjà écrivain accompli (influencé par la littérature américaine notamment Stephen King), Kenan Görgün publie en 2014 (dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'accord Belgo-Turc pour attirer la main d'oeuvre) un récit dans lequel il s'intéresse au retour aux pays des Turcs des deuxième et troisième générations, nés en Belgique. Il s'attache dans cet essai/roman, où il se met en scène personnellement, à décrire pour mieux les faire comprendre, les mécanismes de l'immigration Turque vers la Belgique qui illustrent et génèrent actuellement, une immigration de retour au pays, De Belgique vers la Turquie.

La raison première est, dans les années 1960, un besoin de main d'oeuvre dans les pays occidentaux - l'Allemagne, en particulier, voyant déjà un mur qui va la priver d'une main d'oeuvre bon marché - et ce sont des régions pauvres et peu éduquées qui vont être sollicitées et pourvoir à cette demande. Une population qui, du jour au lendemain va se retrouver séparée, avec toujours en tête un séjour temporaire, seulement destiné à amasser suffisamment d'argent pour vivre une retraite au pays. Une autre raison est une mythologie qui se forge au travers d'une population avec son histoire, des rêves fantasmés de la mère patrie, consciencieusement entretenus et transmis à leurs enfants, par la langue et par la religion, mais surtout par les récits sublimés et mythiques d'une Turquie, décrite comme le pays de tous les bonheurs et de toutes les aspirations heureuses. Pas étonnant dès lors que les deuxième et troisième générations se sentent à l'étroit et coincées entre deux civilisations, deux langues qui peuvent apparaître comme une richesse mais qui constitue surtout un déchirement entre deux affectifs - famille au pays d'origine et amis du pays d'accueil - qu'il est difficile pour certains de concilier. Ni tout à fait Belge, ni tout à fait Turc, une sorte de construction schizophrène handicapante, transmise d'une génération à l'autre, dans laquelle nombre de questions restent taboues, comme la sexualité, l'émancipation des filles, et un repli communautaire sécurisant et protecteur, qui au final, empêche toute acculturation dans le pays d'accueil.

La rhapsodie est définie comme un poème ou partie de poème contenant un épisode épique, spécialement emprunté aux poèmes homériques et c'est bien avec une multiplicité de points de vues et réflexions que Kenan Görgün réussit à dessiner ce poème, cette épopée entreprise par les pères, que les fils entreprennent dans le sens contraire, un retour comme celui d'Ulysse, semé d'embûches et conduisant pour certains à une déception face à une réalité différente de celle montrée par le miroir déformant et tendu par la première génération.

Anatolia Rhapsody est un récit, littéraire passionnant, intelligent, subtil, très érudit et sans concession, un miroir qui permet de voir des vérités en face et sans concession, des qualités que j'avais déjà appréciées dans la nouvelle que Kenan Görgün avait écrit sur l'abattoir d'Anderlecht pour "Bruxelles noir".

Un auteur à découvrir absolument.
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Anatolia Rhapsody

Ce récit-essai dans lequel la petite histoire familiale de l’auteur enlace la grande Histoire de l’immigration turque parle de quête identitaire à travers le prisme de la dualité des immigrés. Ni belge ni turc, et pourtant les deux à la fois, l’auteur ouvre la réflexion quant aux problèmes culturels et socio-économiques liés à l’immigration.



Selon lui, les identités plurielles, souvent célébrées, produiraient également des effets de suridentification qui peuvent s’avérer aliénants. Comment lier modernité et tradition ? Comment apprivoiser la différence de culture au sein d’une même culture ? L’auteur s’interroge sur son rapport à l’Autre, à la communauté, à la société dans laquelle il vit.



Une lecture, certes exigeante, mais ô combien intéressante sur les enjeux de l’immigration et ses conséquences.

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Anatolia Rhapsody

Petite pépite sur l'exil, l'immigration, l'émigration, la tolérance, la culture, l'acceptation, l'héritage, et ce côté mélancolique incroyable...



L'auteur conte sa famille, l'exil, volontaire ou pas, les questionnements, l'intégration, la double culture difficile de la nouvelle génération, les doutes, les espoirs, le retour, l'émotion, l'amour, l'amitié, la différence de culture au sein de la même "culture"...



un texte court mais intense
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Delia on my mind

Voilà un roman étonnant et exigeant. J'ai d'abord cru lire la narration d'un rêve, détour piège de l'auteur et style onirique obligent. Puis je l'ai découvert plus profond : récit d'une blessure d'enfant, douleur psychologique. Incapacité à vivre quand on manque de racines ? De l'intime, on glisse parfois dans le symbolique. On pourrait s'y perdre. Étonnamment, c'est la rencontre avec un imam sage et philosophe qui remet un peu d'ordre dans tout cela : et si on essayait d'être vrai, respectueux et sincère en faisant de ces valeurs des guides pour la vie ? C'est simple, il suffit d'un peu d'amour. Mais alors, le narrateur plonge passionnément dans une histoire d'amour improbable, avec un fantôme qui s'incarne en une vraie personne. C'est beau à nouveau, déroutant, toujours. Jusqu'à la fin en entourloupe où le narrateur rencontre l'auteur en côtoyant les mêmes lieux culturels bruxellois, animés par l'éditeur du roman ! Une boucle se clôture qui ouvre sur d'autres à l'infini. Mais ici le livre se referme !
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Delia on my mind

Un roman étonnant et poétique. Au travers d'une écriture fluide, l'auteur nous emporte dans une dimension tantôt onirique et hallucinée, tantôt extrêmement réaliste. Si l'action en elle-même peut sembler banale au premier abord, elle révèle une réflexion profonde quant à la question identitaire, au rapport au prénom et à la famille. Tout le roman semble essayer de répondre à cette question : comment être soi si notre venue au monde semble avoir pour but de combler un vide laisser par un enfant mort en couche ? Comment être Yadel sans être confondu avec Yadel ?
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Détecteur de mes songes

Un titre magnifique qui ne peut que donner l'envie de le découvrir. Je ne suis pas habituée aux nouvelles et pourtant quel bonheur que ce recueil.



Divisé en quatre parties regroupant les quatre éléments, Kenan Gorgün nous propose de se plonger dans ses songes, de décrypter de quoi se profile le monde de demain.



C'est une série de questionnements qui naît au fur et à mesure de la lecture, dans un monde futuriste, pas si lointain que ça. Que restera t-il de l'Homme, de son humanité ? Sera t-il amené à disparaître ? Quel est le fondement de l'être ? Notre monde n'est-il pas en déclin, à la dérive ?



Entre fiction et réalité, la frontière est souvent mince. Qui suis-je vraiment ? , apparaît en filigranes durant les divers récits. Kenan Gorgün est belgo-turc, il nous fait ressentir le choc des cultures, l'évolution de notre société au niveau politique et moral.



Dès la première partie, L'AIR ; il nous fait percevoir l'impalpable, que se passe t-il lorsqu'il rêve et qu'il retrouve ses songes gravés sur la pellicule de sa caméra VHS le lendemain "Détecteur de mes songes", et si demain nous n'existions plus pour l'administration "Le mandarin des caniveaux", la perception fausse que l'on peut avoir de certains éléments "Pas vu, pas pris"



Dans la terre, "Bodyshop"m'a particuièrement interpellée, et si on louait le corps de quelqu'un d'autre, aurions-nous la même perception du monde ?



Terrible aussi dans l'élément Feu, "La botte secrète du Père Noël", nos jugements, notre perception du monde est-il le bon, un détail peut tout changer . J'ai adoré "Silencio" aussi, je m'arrête ici; à vous de découvrir ce recueil dont l'écriture est surprenante, les genres différents. C'est vraiment très réussi. Je n'ai qu'une envie, c'est celle de découvrir un peu plus cette plume de grand talent.



Un énorme merci aux éditions Quadrature pour ce merveilleux cadeau.



Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Fosse commune

On plonge complétement dans le monde du héros du livre à savoir Randall Hollister. Un monde de drogue, d'hallucination, de violence, de haine.



Il est seul dans un monde de violence, où cette dernière devient son quotidien, à tel point qu'il en vient à tuer sa mère, mère qu'il hait de l'avoir mis au monde.



Puis la fuite, la fuite vers une ville de liberté, d'espoir pour lui avec pour seul vivre la drogue (évidemment).



Mais la fuite se révèle être une fuite dans le temps, il bascule au début des années 1960, année qui devrait être tranquille respirer le bonheur et la joie.



Illusions perdues. Deep City (ville d'accueil pour Randall) est pire, elle va plonger dans l'horreur suite aux viols collectives de jeunes filles orphelines.



L'horreur ultime et à partir de ce moment, le livre sombre dans la noirceur de l'âme humaine.



Je n'ai malheureusement pas aimé le livre, trop de violence écrite mais la violence est obligatoire car l'auteur veut montrer que le héros est l'accouchement des horreurs passées de l'histoire humaine. Comment pourrait il en être autrement puisque de tout temps la violence existe et se répand?



La violence m'a dérangée (surtout la scène des violences contre les jeunes filles), la réaction à cette violence m'a totalement dégoutée.



Le livre est tout de même à découvrir mais attention s'abstenir si trop sensible. :)
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Le second disciple

Le terrorisme : sujet hautement sensible et difficile à aborder, avec les évènements des dernières années, je ne savais pas trop comment l'auteur allait s'en sortir. Très bonne surprise puisqu'il parle de ce sujet avec talent, il ne critique pas, il ne juge pas mais il n'anoblit pas pour autant non plus, il trouve le juste équilibre d'objectivité et de psychologie et ça rend le roman particulièrement intéressant et pertinent. C'est une plongée au cœur de la haine, de la violence, du rejet de l'autre, avec une écriture ciselée et percutante !



Ce qui rend le roman d'autant plus intéressant est l'aspect psychologique des personnages. L'auteur suit deux personnages : le premier est la tête pensante d'un acte terroriste qui a été "lâché" par son réseau et se retrouve en prison, avant d'en sortir pour des raisons floues. Le second est le disciple qu'il rencontrera là-bas, un ancien militaire plein d'idéaux et à la foi inamovible, qui se convertit et décide de frapper fort par un nouvel attentat terroriste. Nous sommes donc plongés en plein dans leurs pensées, leur manière de voir le monde, de comprendre la violence et la nécessité, selon eux, d'agir de cette manière. On n'excuse pas, on est juste témoin de ce qui, je pense, est la réalité la plupart du temps dans la tête de ces hommes prêts à tout, voire à mourir.



Je l'ai déjà dit plus haut, mais l'écriture est vraiment un des points forts de ce polar ! L'auteur a une plume parfaitement taillée, les phrases sont courtes, tranchantes, elles touchent en plein dans le mille, on a vraiment l'impression d'être dans la tête de ces deux personnages. Le disciple, Xavier ou Abu Kassem, a vraiment une mentalité à part, les moments où on le suit et plonge dans sa tête sont juste passionnantes.



Bref, je pourrai continuer longtemps mais je recommande chaudement ce polar !

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Le second disciple

Xavier et Brahim ont grandi dans des quartiers défavorisés de Bruxelles, sans se connaître. Ils se sont rencontrés bien plus tard, en prison. Brahim était devenu Abu Brahim, islamiste, djihadiste, terroriste, condamné à une lourde peine en tant que cerveau d'un attentat sur la Grand Place de Bruxelles, en pleine Fête de la Bière, un carnage. Seul membre de son réseau à s'être fait prendre, il est persuadé d'avoir été sacrifié pour la Cause, et n'a jamais révélé les noms de ses complices.



Xavier, ex-militaire ayant combattu en Irak, est derrière les barreaux pour avoir sauvagement agressé dans un bar un type qui avait eu la mauvaise idée de draguer sa copine.



En prison, Abu Brahim a endoctriné Xavier, devenu Abu Kassem et fanatisé au point de décider de venger Brahim en infiltrant une cellule terroriste dormante et ainsi identifier les traîtres qui ont abandonné Brahim. Dès sa sortie de prison, il met au point un attentat d'une ampleur tellement inouïe qu'elle effraie même ses complices les plus endurcis. Quant à Abu Brahim, après avoir purgé seulement 5 ans de prison, il est libéré sous condition (grâce à un vice de procédure) quelques mois après Xavier, avec un bracelet électronique qui lui permet de sortir de chez lui une heure par jour, entre 17h et 18h. Coincé chez lui, presque coupé du monde, renié par sa famille (sauf sa mère), Brahim est de plus en plus taraudé par le Doute, qui met sa Foi à rude épreuve. Par ailleurs, lors de ses courtes sorties, il aperçoit d'étranges tags d'une secte d'extrême-droite, qui apparaissent sur les murs des mosquées du quartier.



« le second disciple » n'est pas un thriller mais un roman noir qui emmène le lecteur dans les tréfonds des cerveaux torturés de ses personnages principaux. Xavier, radicalisé, lobotomisé, fait figure de robot de l'apocalypse, même s'il finit par laisser parler son coeur à quelques pages de la fin. Pour Brahim, la perte des illusions est plus rapide : le Paradis n'existe pas au ciel, alors qu'on peut vivre l'Enfer sur terre. Au fil des pages, on découvre les certitudes et convictions de l'un, le questionnement, les doutes et angoisses de l'autre ; leurs logiques et leurs justifications.



Mais que tout cela est long et cérébral, dans un style tantôt haché, tantôt lyrique, que je n'ai pas aimé. Et puis, ceci explique peut-être cela, je me suis perdue sur cette route trop tordue pour moi : je n'ai pas compris qui étaient les traîtres (y en avait-il seulement?), ni en quoi l'attentat imaginé par Xavier vengerait Brahim, ni qui était le second disciple, ni l'intérêt de superposer à cela la menace d'une milice néo-fasciste islamophobe. Quitte à faire dans la psychologie, j'aurais aimé que l'auteur approfondisse les mécanismes de la radicalisation et de l'endoctrinement, dans quelles failles de la personnalité les idéologies font-elles leur nid, en bref pourquoi devient-on terroriste alors que seule la mort se trouve au bout d'un tel chemin, pourquoi tant de haine, de terreur, de violence et de désespoir pour, au final, échouer à convertir les mécréants (question valable pour tous les fanatismes religieux à travers le temps, d'ailleurs) ?



D'accord, on est dans un roman et pas un documentaire, mais certains points manquent tout de même de vraisemblance, à commencer par la libération conditionnelle, 5 ans après son procès, d'un terroriste pour vice de forme (avec, en plus une seule heure de sortie autorisée par jour), ou encore la faisabilité technique de l'attentat planifié par Xavier, ou le recrutement de celui-ci à un poste de chauffeur pour ultra-VIP après avoir fréquenté un djihadiste en prison. Pour le reste, la description du contexte socio-culturel des environnements respectifs de Xavier (le centre de Bruxelles) et Brahim (Molenbeek) est beaucoup plus convaincante, on sent que l'auteur connaît bien son sujet pour avoir vécu dans ces quartiers. Et malgré la noirceur du thème, il y a, pour le lecteur bruxellois, quelque chose de jouissif à suivre les personnages à travers des repères géographiques plus ou moins connus.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Le second disciple

A première vue, ce livre ne m’attirait pas vraiment avec pour thème principal le terrorisme, l’islamisme tout cela dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, très peu pour moi. Alors autant vous dire que je serai passé à côté d’un livre de ouf. Non seulement une fois que j’ai mis le nez dedans j’avais beaucoup de mal à arrêter mais en plus j’ai passé une bonne partie de ma semaine avec les deux protagonistes dans la tête. La construction se fait autour de deux hommes que la prison a rapproché, de telle façon que l’un est devenu le disciple de l’autre. L’autre, un islamiste radicalisé ayant un attentat sanglant à son actif. Ce que j’ai apprécié c’est que l’auteur nous parle de ces deux hommes avec vérité. Petit à petit le lecteur va entrer dans leur vie, comprendre, ce qu’ils ont vécu, d’où ils viennent, ce qu’ils ressentent et ça c’est déjà très fort en émotion. Je dois dire que le personnage de Xavier avec sa dualité intérieure m’a énormément touché. Un homme si jeune avec un passé lourd comme des valises qu’il se trimballe partout où il va. Alors bravo pour la psychologie bien travaillée et crédible des personnages. Une plongée sans concession dans un autre monde. Il y a un côté « tel est pris qui croyait prendre » brillement mis en place, j’ai trouvé ce scénario incroyablement tordus et je ne vous parle pas du style de l’auteur qui est intense, puissant et tout bonnement explosif. Une véritable révélation sur le cheminement d’une conversion à l’islam d’un ancien militaire c’est beau et inquiétant. Tout au long du récit on sent que l’on va vers quelque chose d’horrible mais quoi, où comment et pourquoi ne sous sont dévoilés qu’au compte goutte et cette montée de la tension est juste jubilatoire. De l’écriture dure et réaliste à effet coup de poing, à peine adoucie d’une pointe de romance qui nous tord le cœur. Mon dernier coup de cœur de l’année 2019. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Le second disciple

Dans ce thriller acéré comme une lame qu’est « Le second disciple », le Belge Kenan Görgün assène avec force et efficacité sa vision de cette crise d’identité qui mène au terrorisme.
Lien : https://www.lesoir.be/270323..
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Le second disciple

Le second disciple de Kenan Görgün chez Équinoxe Les Arènes



La surprise de cette rentrée , un roman très noir coup de point , l’auteur belge d’origine turc nous parle de terrorisme avec un réalisme déstabilisant, on va suivre deux protagonistes principaux .

Il y a Vincent qui est en ancien militaire, suite à une rixe dans un bar il se retrouve en prison , en prison il rencontre Abu Brahim qui est en prison pour terrorisme, il est le commanditaire d’un gros attentat , celui-ci va endoctriner Vincent qui deviendra Abu Kassem , l’arme absolu du terrorisme....

Vincent sort de prison et compte bien réussir sa nouvelle mission , un attentat , qui fera date !!!!



Ce qui saute aux yeux très rapidement dans ce roman c’est le style de Görgün, il te pete à la gueule !!! En fait il a eu la capacité de changer de style d’écriture selon que l’on suit Abu Kassem ( avec un style vif et incisif, pour le côté militaire, sur de lui, de sa mission, de sa certitude d’être dans la bonne direction) , que l’on suit Abu Brahim ( avec une narration à la 2ème personne du singulier, on se met à la place du narrateur, qui lui parle nous , se parle-t-il a lui même, ou peut-être Dieu lui même, ou avec des parties écrites en italique avec des flashs back qui nous font découvrir l’attentat de la grande place de Abu Brahim , et plein d’autres petits détails de l’histoire ( mais chut je vous laisse découvrir )
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Le second disciple

Molenbeek … au coeur de Molenbeek des hommes , Brahim organisateur d'un attentat meurtrier , en conditionnelle et Xavier devenu Abu Kassem après l'avoir rencontré et qui en prépare un lui aussi . Et aussi d'autres qui préparent des attentats en riposte aux attentats. . Görgün nous infiltre non dans les groupes mais dans le cerveau de leurs membres ,il y cartographie le cheminement de la haine , de toutes ces haines qui n'en font qu'une . Ruisseaux , rivières , fleuves de haine…vers quelle chute ? Un livre remarquable sur un sujet à hauts risques appuyé sur une écriture soignée. Rude mais passionnant.
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Le second disciple

Sans mauvais jeux de mots cet ouvrage est une bombe

Une intrigue pour public averti

Un portrait hors norme de 2 hommes qui n ont plus rien a perdre .

La ville de Molenbeek est décrite comme un personnage dans son immersion totale .

Très bien écrit et documenté un 2 ème opus est prévu

Trop hâte de découvrir la suite
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Le second disciple

Voici les derniers mots que l’on trouve en final : (Fin du Livre 1.) Oups après renseignements, en fait c’est une trilogie !!! Ce roman est pour moi « inclassable ». Ce n’est surtout pas un polar. Il aurait pu être un roman d’investigation si le récit n’était écrit le plus souvent à la première personne, en tout cas l’auteur veut-il nous faire pénétrer dans la noirceur de l’âme humaine. Un roman noir ? Pas convaincu ! Mais de quoi s’agit-il ? Xavier Brulein est écroué pendant 4 ans pour violences aggravées, et en ressort sous le nom d’Abu Kassem. Vous l’aurez compris, le thème principal sera la radicalisation, le terrorisme, le jihadisme, et l’action va se dérouler autour de Bruxelles en Belgique. Bien que cela soit une fiction, et que l’on sort en France des procès du 13 novembre 2015 et du camion fou de Nice, très peu pour moi. On va suivre les deux protagonistes tout au long de ce roman. Abu Brahim, un djihadiste organisateur de 3 attaques-suicides islamistes perpétrées dans sur une grande place de Belgique faisant plusieurs morts, des civils exclusivement. Il sera le seul survivant et au bout de 5 ans de prison il sera libéré, sous surveillance électronique, pour vice de forme ! Xavier Abu Kassem, un homme ambivalent pouvant souffler le chaud comme le froid. On a donc Xavier l’homme qui peut avoir des sentiments, et Abu le sanguinaire qui n’a qu’un but, réussir l’attentat du siècle. Son univers est un monde de violence et cette dernière devient son quotidien. J’ai trouvé beaucoup trop de longueurs, c’est fastidieux voire soporifique par moment. On plonge complètement dans un monde de violence, de haine, d’horreur. Il n’y a que les parties écrites en italique qui m’ont sorties de ma torpeur. Je n'ai vraiment pas aimé ma lecture, trop de répétitions, trop de violences subjectives, l’écriture est dure, dérangeante, acerbe. Et même si l’auteur a voulu rendre ses personnages « humains » avec pour Xavier une enfance bouleversée, une sexualité ambivalente et ce besoin d’autodestruction, pour Abu Brahim sa prise de conscience au décès de son père, je n’ai ressenti aucune empathie, plutôt du dégoût. Une chose est sure, je ne lirai pas la suite de cette trilogie. Certaines scènes peuvent être très dures et choquer donc, âmes sensibles s’abstenir. Bonne lecture.
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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Le second disciple

Descente aux enfers

Xavier sort de prison (où il purgeait une peine suite à un gros pétage de plomb) en Abu Kassem. En prison il a rencontré Brahim incarcéré comme cerveau d'un attentat islamiste qui a ensanglanté la capitale Belge et s'est converti à l'islam. Abu Kassem va infiltrer une cellule terroriste et devenir l'instrument de la vengeance de Brahim convaincu d'avoir été sacrifié par ses acolytes, préparant un attentat qui fera passer le 11 septembre pour une rigolade... Plus que l'intrigue c'est l'atmosphère de ce livre qui marque à jamais... Le style est percutant comme un coup de poing... Ce livre a valeur de documentaire, sans manichéisme. Un grand roman, bravo à l'auteur... J'ai lu l'un de ses interviews, son parcours atypique rend son ouvrage authentique. Hâte de lire le tome 2 !

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Le second disciple

Le parcours de Xavier est assez classique. Jeune homme européen vivant dans les quartiers populaires de Molenbeek, il intègre l’armée belge où il passe quelques années puis vit un difficile retour à la vie civile et se fait incarcérer pour agression.



Ce qui est moins classique dans son parcours, c’est qu’en rencontrant Abu Brahim en prison, l’auteur des attentats de la Fête de la Bière, il se radicalise et devient Abu Kassem.



Et c’est une bombe en puissance que l’on retrouve, 4 ans après, dans les quartiers Arabes et Turcs de Bruxelles, préparant un attentat terroriste d’envergure.



Bercé par les films de Scorcèse et les chansons de Bowie, Xavier/Abu Kassem est un idéaliste tellement insaisissable qu’il finit par faire peur aux membres de sa cellule djihadiste. S’opposant aux formations idéologiques qu’ont reçues ses compagnons dans les camps d’entraînement d’Irak et du Pakistan, il intègre dans ses motivations des notions de bien et de mal, de déshérités et de nantis, qui ne correspondent pas à ce qu’on attend de lui dans ces réseaux intégristes.



En parallèle de la mouvance fondamentaliste, les mouvements fascistes de la Fraternité Aryenne, fomentent eux aussi de leur côté, des actions violentes coordonnées.



Revendiquant un amour inconditionnel pour leurs préceptes religieux ou idéologiques, ces extrémistes sont en fait mus par une haine abyssale qui leur fait perdre tout discernement, et c’est franchement terrifiant ! Explorant de l’intérieur ces milieux impénétrables, l’auteur cerne, avec une justesse glaçante, les motivations et les limites de chacun.



Dans un style original, Kenan Görgün zoome et dézoome sur le récit en alternant 2ème et 3ème personne, donnant ainsi une dimension filmographique à son roman. Un polar sociétal très sombre dont l’intérêt historique éclairera sans aucun doute les générations futures et qui dévoile l’engrenage idéologique du terrorisme avec une lucidité à couper le souffle.
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Le second disciple

Il n'a pas été facile pour moi d'ouvrir ce roman tant son sujet est brûlant, dur, trop récent. On parle ici d'attentats, d'endoctrinement et d'islamisme. Des sujets difficiles mais très bien abordés par l'auteur. Il ne fait jamais dans le voyeurisme, reste le plus objectif possible tout en nous entraînant dans la psyché tourmentée de ses personnages. Le Bien et le Mal n'existe pas ici même si on ne peut que trembler devant certaines scènes, notamment celles d'attentat. Elles m'ont retournée, m'ont révulsée et révoltée et j'ai juste envie de dire "plus jamais ça". Je pense que c'est le propos de l'auteur : la haine engendre la haine suivie de guerre et de la terreur ; aucune rédemption n'est possible. Nous allons donc suivre par un jeu de passé-présent les destinées de Abu Brahim, commanditaire d'un attentat à Bruxelles, de sa cavale à sa sortie de prison, même si le récit n'est pas linéaire. Tout comme le parcours de Xavier, gamin belge dont les parents ne se sont jamais vraiment occupés et qui a tant de colère en lui. Bientôt, il va devenir le disciple de Brahim avant de devenir le bras de sa vengeance. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. L'auteur a vraiment une écriture qui aborde ces sujets difficiles avec énormément de talent. On ne ressort pas indemne de ce récit mais, même si je ne serai pas aller spontanément vers ce roman, je ne peux nier qu'il est juste incroyable et que c'est LE roman à lire sur l'endoctrinement, la montée de la haine et ses ravages.
Lien : https://www.facebook.com/sea..
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