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Critiques de Kenan Görgün (37)
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Oublie que je t'ai tuée

Susannah Atkins et Stanley Fillmore sont en couple depuis une douzaine d’années et chez eux c’est plutôt madame qui porte la culotte. Elle est architecte, très investie dans son travail, trop sans doute, au point d’en oublier l’écrivain raté qui lui sert de mari, réduit au rôle de simple faire valoir. Lui déplore cette évolution et rêve de retrouver les emballements des débuts.

Le soir de la Saint Valentin, il lui prépare un dîner en amoureux : repas fin, chandelles, musiques douces et suggestives, prévoit même une petite pilule magique pour que la soirée se termine au mieux. Bien qu’il réussisse à raviver la flamme et obtienne cette nuit de sexe qui lui manquait tant, Stan a une autre idée en tête pour finir la soirée. Simulant une attaque cardiaque en plein « effort », il attire sa femme à l’extérieur et la pousse sous les roues d’un gros 4x4…



Stan avait tout planifié au quart de poil, comme de refaire sa vie avec sa nouvelle copine, mais le sort s’acharne sur lui : sa femme n’est « que » dans le coma ; son complice lui réclame une rallonge compte tenu du risque d’être reconnu ; et sa maîtresse, qui n’était pas au courant de ses projets, est tout éplorée par l’accident et lui annonce qu’elle est enceinte…



Avec un humour pince-sans-rire, Kenan Görgün dresse le portrait sarcastique d’un homme perdu au pays des femmes puissantes. Un loser du sentiment amoureux. Stan en veut énormément à sa femme d’avoir voulu le modeler, d’avoir fait, selon lui, semblant de croire à son talent alors que lui-même ne parvenait pas se convaincre de son existence.

Face à Susannah, Stan se sent inférieur, voire rabaissé par son autorité, son assurance.



Oublie que je t’ai Tuée se présente comme une longue séance d’auto flagellation, une série de complaintes nombrilistes. Stan ne s’aime pas, n’a pas confiance en lui, Stan est lâche, n’a jamais rien réussi, tout le monde fait mieux que lui…

À travers ce personnage, c’est une bonne part de la gent masculine qui en prend pour son grade. Le mâle lambda en ressort dans un état guère reluisant à force de s’apitoyer sur son sort sans jamais vraiment se regarder en face (ou seulement, bien sûr, lorsqu’il est trop tard), cherchant toujours une excuse minable à ses défaites, ses renoncements, ses exagérations.



C’est parfois bavard, comme Woody Allen sait si bien l’être, truffé de références musicales et cinématographiques, ponctué de portraits acides, mais j’ai eu quelques difficultés à me laisser embarquer par le « pauvre » Stan dans ses déboires amoureux, tellement obnubilé par sa propre personne qu’il en oublie de se transformer en « exemple ». Il m’a manqué une forme de perche tendue afin de faciliter un attachement au personnage. Trop de distance, malgré l’humour de l’auteur et ses sarcasmes.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Le second disciple

Le terrorisme : sujet hautement sensible et difficile à aborder, avec les évènements des dernières années, je ne savais pas trop comment l'auteur allait s'en sortir. Très bonne surprise puisqu'il parle de ce sujet avec talent, il ne critique pas, il ne juge pas mais il n'anoblit pas pour autant non plus, il trouve le juste équilibre d'objectivité et de psychologie et ça rend le roman particulièrement intéressant et pertinent. C'est une plongée au cœur de la haine, de la violence, du rejet de l'autre, avec une écriture ciselée et percutante !



Ce qui rend le roman d'autant plus intéressant est l'aspect psychologique des personnages. L'auteur suit deux personnages : le premier est la tête pensante d'un acte terroriste qui a été "lâché" par son réseau et se retrouve en prison, avant d'en sortir pour des raisons floues. Le second est le disciple qu'il rencontrera là-bas, un ancien militaire plein d'idéaux et à la foi inamovible, qui se convertit et décide de frapper fort par un nouvel attentat terroriste. Nous sommes donc plongés en plein dans leurs pensées, leur manière de voir le monde, de comprendre la violence et la nécessité, selon eux, d'agir de cette manière. On n'excuse pas, on est juste témoin de ce qui, je pense, est la réalité la plupart du temps dans la tête de ces hommes prêts à tout, voire à mourir.



Je l'ai déjà dit plus haut, mais l'écriture est vraiment un des points forts de ce polar ! L'auteur a une plume parfaitement taillée, les phrases sont courtes, tranchantes, elles touchent en plein dans le mille, on a vraiment l'impression d'être dans la tête de ces deux personnages. Le disciple, Xavier ou Abu Kassem, a vraiment une mentalité à part, les moments où on le suit et plonge dans sa tête sont juste passionnantes.



Bref, je pourrai continuer longtemps mais je recommande chaudement ce polar !

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WWW

Un magnifique recueil de 11 nouvelles qui frappe par la qualité des écritures, l'intelligence des propos, l'originalité et la diversité des sujets.
Lien : https://cnlj.bnf.fr/fr/conte..
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WWW

À la recherche d'un recueil de nouvelles actuelles pour les jeunes à partir de 14 ans ?

Avez-vous déjà pensé à la collection Double jeu des éditions Ker ?



Voilà un troisième recueil que j'ai découvert avec plaisir.



WWW est un ensemble de récits ayant un thème commun, celui du piratage, des pannes informatiques mais pas seulement. Ce recueil balaie plusieurs époques, allant du début du 20° siècle à un futur difficile à dater précisément.



J'ai particulièrement apprécié la délicatesse du sujet et le choix des mots de Barbara Abel dans « À quoi bon ? », la puissance du texte de Nicolas Ancion « Haïkus » et le côté incongru de la nouvelle d'Armel Job « La demoiselle du téléphone ».



D'autres nouvelles m'ont fait un peu penser à la série « Last of us », avec un décor post-apocalyptique. de quoi demain sera-t-il fait ?





Sur @les_cours_du_lapin_blanc , j'ai déjà évoqué un autre recueil qui a pour titre «#Balancetavie ». Il reprend plusieurs nouvelles en rapport avec la technologie surdéveloppée et ses dérives. Ce livre est plus abordable que WWW car les jeunes se sentiront davantage concernés par les sujets abordés. Personnellement, j'ai adoré la nouvelle « Le système Ledur » pour son réalisme et surtout sa chute. « Une simple erreur » de Vincent Engel nous rappelle que personne n'est à l'abri d'un malentendu… Savoureux bien que tragique !



Je vous souhaite un bon voyage au centre de ces pages belges.


Lien : https://www.aliceaufildespag..
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Le second disciple

Il n'a pas été facile pour moi d'ouvrir ce roman tant son sujet est brûlant, dur, trop récent. On parle ici d'attentats, d'endoctrinement et d'islamisme. Des sujets difficiles mais très bien abordés par l'auteur. Il ne fait jamais dans le voyeurisme, reste le plus objectif possible tout en nous entraînant dans la psyché tourmentée de ses personnages. Le Bien et le Mal n'existe pas ici même si on ne peut que trembler devant certaines scènes, notamment celles d'attentat. Elles m'ont retournée, m'ont révulsée et révoltée et j'ai juste envie de dire "plus jamais ça". Je pense que c'est le propos de l'auteur : la haine engendre la haine suivie de guerre et de la terreur ; aucune rédemption n'est possible. Nous allons donc suivre par un jeu de passé-présent les destinées de Abu Brahim, commanditaire d'un attentat à Bruxelles, de sa cavale à sa sortie de prison, même si le récit n'est pas linéaire. Tout comme le parcours de Xavier, gamin belge dont les parents ne se sont jamais vraiment occupés et qui a tant de colère en lui. Bientôt, il va devenir le disciple de Brahim avant de devenir le bras de sa vengeance. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. L'auteur a vraiment une écriture qui aborde ces sujets difficiles avec énormément de talent. On ne ressort pas indemne de ce récit mais, même si je ne serai pas aller spontanément vers ce roman, je ne peux nier qu'il est juste incroyable et que c'est LE roman à lire sur l'endoctrinement, la montée de la haine et ses ravages.
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Le second disciple

Xavier et Brahim ont grandi dans des quartiers défavorisés de Bruxelles, sans se connaître. Ils se sont rencontrés bien plus tard, en prison. Brahim était devenu Abu Brahim, islamiste, djihadiste, terroriste, condamné à une lourde peine en tant que cerveau d'un attentat sur la Grand Place de Bruxelles, en pleine Fête de la Bière, un carnage. Seul membre de son réseau à s'être fait prendre, il est persuadé d'avoir été sacrifié pour la Cause, et n'a jamais révélé les noms de ses complices.



Xavier, ex-militaire ayant combattu en Irak, est derrière les barreaux pour avoir sauvagement agressé dans un bar un type qui avait eu la mauvaise idée de draguer sa copine.



En prison, Abu Brahim a endoctriné Xavier, devenu Abu Kassem et fanatisé au point de décider de venger Brahim en infiltrant une cellule terroriste dormante et ainsi identifier les traîtres qui ont abandonné Brahim. Dès sa sortie de prison, il met au point un attentat d'une ampleur tellement inouïe qu'elle effraie même ses complices les plus endurcis. Quant à Abu Brahim, après avoir purgé seulement 5 ans de prison, il est libéré sous condition (grâce à un vice de procédure) quelques mois après Xavier, avec un bracelet électronique qui lui permet de sortir de chez lui une heure par jour, entre 17h et 18h. Coincé chez lui, presque coupé du monde, renié par sa famille (sauf sa mère), Brahim est de plus en plus taraudé par le Doute, qui met sa Foi à rude épreuve. Par ailleurs, lors de ses courtes sorties, il aperçoit d'étranges tags d'une secte d'extrême-droite, qui apparaissent sur les murs des mosquées du quartier.



« le second disciple » n'est pas un thriller mais un roman noir qui emmène le lecteur dans les tréfonds des cerveaux torturés de ses personnages principaux. Xavier, radicalisé, lobotomisé, fait figure de robot de l'apocalypse, même s'il finit par laisser parler son coeur à quelques pages de la fin. Pour Brahim, la perte des illusions est plus rapide : le Paradis n'existe pas au ciel, alors qu'on peut vivre l'Enfer sur terre. Au fil des pages, on découvre les certitudes et convictions de l'un, le questionnement, les doutes et angoisses de l'autre ; leurs logiques et leurs justifications.



Mais que tout cela est long et cérébral, dans un style tantôt haché, tantôt lyrique, que je n'ai pas aimé. Et puis, ceci explique peut-être cela, je me suis perdue sur cette route trop tordue pour moi : je n'ai pas compris qui étaient les traîtres (y en avait-il seulement?), ni en quoi l'attentat imaginé par Xavier vengerait Brahim, ni qui était le second disciple, ni l'intérêt de superposer à cela la menace d'une milice néo-fasciste islamophobe. Quitte à faire dans la psychologie, j'aurais aimé que l'auteur approfondisse les mécanismes de la radicalisation et de l'endoctrinement, dans quelles failles de la personnalité les idéologies font-elles leur nid, en bref pourquoi devient-on terroriste alors que seule la mort se trouve au bout d'un tel chemin, pourquoi tant de haine, de terreur, de violence et de désespoir pour, au final, échouer à convertir les mécréants (question valable pour tous les fanatismes religieux à travers le temps, d'ailleurs) ?



D'accord, on est dans un roman et pas un documentaire, mais certains points manquent tout de même de vraisemblance, à commencer par la libération conditionnelle, 5 ans après son procès, d'un terroriste pour vice de forme (avec, en plus une seule heure de sortie autorisée par jour), ou encore la faisabilité technique de l'attentat planifié par Xavier, ou le recrutement de celui-ci à un poste de chauffeur pour ultra-VIP après avoir fréquenté un djihadiste en prison. Pour le reste, la description du contexte socio-culturel des environnements respectifs de Xavier (le centre de Bruxelles) et Brahim (Molenbeek) est beaucoup plus convaincante, on sent que l'auteur connaît bien son sujet pour avoir vécu dans ces quartiers. Et malgré la noirceur du thème, il y a, pour le lecteur bruxellois, quelque chose de jouissif à suivre les personnages à travers des repères géographiques plus ou moins connus.
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Le second disciple

Le parcours de Xavier est assez classique. Jeune homme européen vivant dans les quartiers populaires de Molenbeek, il intègre l’armée belge où il passe quelques années puis vit un difficile retour à la vie civile et se fait incarcérer pour agression.



Ce qui est moins classique dans son parcours, c’est qu’en rencontrant Abu Brahim en prison, l’auteur des attentats de la Fête de la Bière, il se radicalise et devient Abu Kassem.



Et c’est une bombe en puissance que l’on retrouve, 4 ans après, dans les quartiers Arabes et Turcs de Bruxelles, préparant un attentat terroriste d’envergure.



Bercé par les films de Scorcèse et les chansons de Bowie, Xavier/Abu Kassem est un idéaliste tellement insaisissable qu’il finit par faire peur aux membres de sa cellule djihadiste. S’opposant aux formations idéologiques qu’ont reçues ses compagnons dans les camps d’entraînement d’Irak et du Pakistan, il intègre dans ses motivations des notions de bien et de mal, de déshérités et de nantis, qui ne correspondent pas à ce qu’on attend de lui dans ces réseaux intégristes.



En parallèle de la mouvance fondamentaliste, les mouvements fascistes de la Fraternité Aryenne, fomentent eux aussi de leur côté, des actions violentes coordonnées.



Revendiquant un amour inconditionnel pour leurs préceptes religieux ou idéologiques, ces extrémistes sont en fait mus par une haine abyssale qui leur fait perdre tout discernement, et c’est franchement terrifiant ! Explorant de l’intérieur ces milieux impénétrables, l’auteur cerne, avec une justesse glaçante, les motivations et les limites de chacun.



Dans un style original, Kenan Görgün zoome et dézoome sur le récit en alternant 2ème et 3ème personne, donnant ainsi une dimension filmographique à son roman. Un polar sociétal très sombre dont l’intérêt historique éclairera sans aucun doute les générations futures et qui dévoile l’engrenage idéologique du terrorisme avec une lucidité à couper le souffle.
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Le second disciple

Je n’ai pas accroché. Ou pas totalement. Le sujet est terriblement actuel et bien traité mais la lecture est longue, lente, très lente. Les personnages principaux se perdent en réflexions et considérations sur ce qu’ils sont, ce qu’ils ont été, ce qu’ils font et ce qu’ils devraient faire. C’est intéressant mais laborieux.



Il était délicat de parler de radicalisation et d’attentats sans tomber dans la facilité ou dans le voyeurisme. L’auteur, belge d’origine turque, a grandi dans la commune de Molenbeek, essentiellement connue aujourd’hui pour avoir été la plaque tournante du jihadisme européen ; il connaît son sujet sur le bout des doigts et nous plonge dans le parcours classique de jeunes hommes s’apprêtant à commettre le pire. De l’enfance chahutée en cité à la petite délinquance, du passage en prison à l’endoctrinement, de l’entraînement dans des camps en Syrie à la mise en place d’une cellule qui projette un attentat massif sur le sol belge. Un attentat islamiste contrebalancé par le suivi d’un autre groupuscule, néonazi cette fois, qui fomente un attentat contre plusieurs mosquées. Les deux faces d’une même pièce, la haine des uns alimentant la haine des autres.



C’est assez édifiant mais le style contemplatif peine à rendre suffisamment prenante une histoire par ailleurs intéressante et un sujet bouillonnant.



Roman noir plutôt que polar, je suis content de l’avoir lu pour avoir un regard nouveau et nuancé sur une problématique à laquelle nos sociétés sont confrontées depuis trop longtemps. Si l’histoire a une fin propre, il s’agit seulement du Livre 1 (d’une duologie ? Trilogie ?). Je ne lirai sans doute pas la suite.
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Le second disciple

Voici les derniers mots que l’on trouve en final : (Fin du Livre 1.) Oups après renseignements, en fait c’est une trilogie !!! Ce roman est pour moi « inclassable ». Ce n’est surtout pas un polar. Il aurait pu être un roman d’investigation si le récit n’était écrit le plus souvent à la première personne, en tout cas l’auteur veut-il nous faire pénétrer dans la noirceur de l’âme humaine. Un roman noir ? Pas convaincu ! Mais de quoi s’agit-il ? Xavier Brulein est écroué pendant 4 ans pour violences aggravées, et en ressort sous le nom d’Abu Kassem. Vous l’aurez compris, le thème principal sera la radicalisation, le terrorisme, le jihadisme, et l’action va se dérouler autour de Bruxelles en Belgique. Bien que cela soit une fiction, et que l’on sort en France des procès du 13 novembre 2015 et du camion fou de Nice, très peu pour moi. On va suivre les deux protagonistes tout au long de ce roman. Abu Brahim, un djihadiste organisateur de 3 attaques-suicides islamistes perpétrées dans sur une grande place de Belgique faisant plusieurs morts, des civils exclusivement. Il sera le seul survivant et au bout de 5 ans de prison il sera libéré, sous surveillance électronique, pour vice de forme ! Xavier Abu Kassem, un homme ambivalent pouvant souffler le chaud comme le froid. On a donc Xavier l’homme qui peut avoir des sentiments, et Abu le sanguinaire qui n’a qu’un but, réussir l’attentat du siècle. Son univers est un monde de violence et cette dernière devient son quotidien. J’ai trouvé beaucoup trop de longueurs, c’est fastidieux voire soporifique par moment. On plonge complètement dans un monde de violence, de haine, d’horreur. Il n’y a que les parties écrites en italique qui m’ont sorties de ma torpeur. Je n'ai vraiment pas aimé ma lecture, trop de répétitions, trop de violences subjectives, l’écriture est dure, dérangeante, acerbe. Et même si l’auteur a voulu rendre ses personnages « humains » avec pour Xavier une enfance bouleversée, une sexualité ambivalente et ce besoin d’autodestruction, pour Abu Brahim sa prise de conscience au décès de son père, je n’ai ressenti aucune empathie, plutôt du dégoût. Une chose est sure, je ne lirai pas la suite de cette trilogie. Certaines scènes peuvent être très dures et choquer donc, âmes sensibles s’abstenir. Bonne lecture.
Lien : https://www.facebook.com/phi..
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Le second disciple

Xavier, ancien militaire envoyé en Irak, se retrouve en prison après une rixe dans un bar. Il y rencontre Abu Brahim, un prédicateur islamiste et peu de temps avant sa remise en liberté, il se convertit. Xavier devient Abu Kassem, l’un des noms du prophète de l’islam.



C’est à partir de ce personnage que l’auteur construit son récit. Un roman noir impressionnant et dérangeant, qui interroge des zones d’ombre du terrorisme. Les hommes derrière les terroristes, les mécanismes qui amènent à la radicalisation, les familles et les relations autour des terroristes. Tout cela est dépeint et questionné d’une manière remarquable par l’auteur Kenan Görgün. Ce roman dense fait réfléchir et remue le lecteur jusqu’aux dernières pages. Encore une belle trouvaille croisée sur le blog polar « Nyctalopes ».
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Le second disciple

Descente aux enfers

Xavier sort de prison (où il purgeait une peine suite à un gros pétage de plomb) en Abu Kassem. En prison il a rencontré Brahim incarcéré comme cerveau d'un attentat islamiste qui a ensanglanté la capitale Belge et s'est converti à l'islam. Abu Kassem va infiltrer une cellule terroriste et devenir l'instrument de la vengeance de Brahim convaincu d'avoir été sacrifié par ses acolytes, préparant un attentat qui fera passer le 11 septembre pour une rigolade... Plus que l'intrigue c'est l'atmosphère de ce livre qui marque à jamais... Le style est percutant comme un coup de poing... Ce livre a valeur de documentaire, sans manichéisme. Un grand roman, bravo à l'auteur... J'ai lu l'un de ses interviews, son parcours atypique rend son ouvrage authentique. Hâte de lire le tome 2 !

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Anatolia Rhapsody

Dans Anatolia Rhapsody, Kenan Görgün se livre à une analyse de la situation des immigrés, en l'occurrence, l'immigration Turque en Belgique, en partant de son expérience personnelle, de ses réflexions dans ce qui constitue une sorte d'état des lieux qui, grâce à son intelligence et un récit très littéraire, revêt un caractère universel.

Déjà écrivain accompli (influencé par la littérature américaine notamment Stephen King), Kenan Görgün publie en 2014 (dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'accord Belgo-Turc pour attirer la main d'oeuvre) un récit dans lequel il s'intéresse au retour aux pays des Turcs des deuxième et troisième générations, nés en Belgique. Il s'attache dans cet essai/roman, où il se met en scène personnellement, à décrire pour mieux les faire comprendre, les mécanismes de l'immigration Turque vers la Belgique qui illustrent et génèrent actuellement, une immigration de retour au pays, De Belgique vers la Turquie.

La raison première est, dans les années 1960, un besoin de main d'oeuvre dans les pays occidentaux - l'Allemagne, en particulier, voyant déjà un mur qui va la priver d'une main d'oeuvre bon marché - et ce sont des régions pauvres et peu éduquées qui vont être sollicitées et pourvoir à cette demande. Une population qui, du jour au lendemain va se retrouver séparée, avec toujours en tête un séjour temporaire, seulement destiné à amasser suffisamment d'argent pour vivre une retraite au pays. Une autre raison est une mythologie qui se forge au travers d'une population avec son histoire, des rêves fantasmés de la mère patrie, consciencieusement entretenus et transmis à leurs enfants, par la langue et par la religion, mais surtout par les récits sublimés et mythiques d'une Turquie, décrite comme le pays de tous les bonheurs et de toutes les aspirations heureuses. Pas étonnant dès lors que les deuxième et troisième générations se sentent à l'étroit et coincées entre deux civilisations, deux langues qui peuvent apparaître comme une richesse mais qui constitue surtout un déchirement entre deux affectifs - famille au pays d'origine et amis du pays d'accueil - qu'il est difficile pour certains de concilier. Ni tout à fait Belge, ni tout à fait Turc, une sorte de construction schizophrène handicapante, transmise d'une génération à l'autre, dans laquelle nombre de questions restent taboues, comme la sexualité, l'émancipation des filles, et un repli communautaire sécurisant et protecteur, qui au final, empêche toute acculturation dans le pays d'accueil.

La rhapsodie est définie comme un poème ou partie de poème contenant un épisode épique, spécialement emprunté aux poèmes homériques et c'est bien avec une multiplicité de points de vues et réflexions que Kenan Görgün réussit à dessiner ce poème, cette épopée entreprise par les pères, que les fils entreprennent dans le sens contraire, un retour comme celui d'Ulysse, semé d'embûches et conduisant pour certains à une déception face à une réalité différente de celle montrée par le miroir déformant et tendu par la première génération.

Anatolia Rhapsody est un récit, littéraire passionnant, intelligent, subtil, très érudit et sans concession, un miroir qui permet de voir des vérités en face et sans concession, des qualités que j'avais déjà appréciées dans la nouvelle que Kenan Görgün avait écrit sur l'abattoir d'Anderlecht pour "Bruxelles noir".

Un auteur à découvrir absolument.
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Anatolia Rhapsody

Ce récit-essai dans lequel la petite histoire familiale de l’auteur enlace la grande Histoire de l’immigration turque parle de quête identitaire à travers le prisme de la dualité des immigrés. Ni belge ni turc, et pourtant les deux à la fois, l’auteur ouvre la réflexion quant aux problèmes culturels et socio-économiques liés à l’immigration.



Selon lui, les identités plurielles, souvent célébrées, produiraient également des effets de suridentification qui peuvent s’avérer aliénants. Comment lier modernité et tradition ? Comment apprivoiser la différence de culture au sein d’une même culture ? L’auteur s’interroge sur son rapport à l’Autre, à la communauté, à la société dans laquelle il vit.



Une lecture, certes exigeante, mais ô combien intéressante sur les enjeux de l’immigration et ses conséquences.

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Anatolia Rhapsody

Anatolia Rhapsody - sous titré "roman". Où est le roman? Peut-être dans la construction littéraire, dans le style d'écriture, dans une langue précise, originale, parfois humoristique... ce qui permet au lecteur de prendre connaissance facilement et avec plaisir d'une réflexion sociologique critique sur la migration turque en Europe depuis 50 ans. En partant de sa propre expérience de vie, au sein d'une famille déracinée en Belgique, pour raison économique, l'auteur s'interroge et nous interroge, sur des éléments essentiels de l'existence humaine: définition de l'identité, définition de la communauté, définition de la culture, définition de l'exil réel et intérieur... Où trouver sa place dans la société des hommes? Le livre se termine par une vibrante dénonciation de la société capitaliste mondiale et cependant tout au long des pages, on ressent un humanisme vivant et un amour de l'Homme, en tant qu'espèce. A lire si on veut un peu mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons actuellement.
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Le second disciple

Malgré les prix de la communauté Bruxelles-Wallonie qui lui ont été attribués, je trouve les livres de Kenan Görgün trop longs, lourds et redondants. Un peu comme s'il tendait de faire du Stephen King alors qu'il n'en possède pas la carrure. Ses récits tournent en rond avec, de-ci delà, quelques scènes punch qui réveillent le lecteur qui somnole. J'ai entrepris la lecture de ce roman un peu par hasard. parce qu'il traînait dans un coin, parce qu'il pleuvait. Il s'agit du deuxième livre que je me tape de cet auteur belgo-turc. Il n'y en aura pas de troisième !
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Anatolia Rhapsody

Petite pépite sur l'exil, l'immigration, l'émigration, la tolérance, la culture, l'acceptation, l'héritage, et ce côté mélancolique incroyable...



L'auteur conte sa famille, l'exil, volontaire ou pas, les questionnements, l'intégration, la double culture difficile de la nouvelle génération, les doutes, les espoirs, le retour, l'émotion, l'amour, l'amitié, la différence de culture au sein de la même "culture"...



un texte court mais intense
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Delia on my mind

Un roman étonnant et poétique. Au travers d'une écriture fluide, l'auteur nous emporte dans une dimension tantôt onirique et hallucinée, tantôt extrêmement réaliste. Si l'action en elle-même peut sembler banale au premier abord, elle révèle une réflexion profonde quant à la question identitaire, au rapport au prénom et à la famille. Tout le roman semble essayer de répondre à cette question : comment être soi si notre venue au monde semble avoir pour but de combler un vide laisser par un enfant mort en couche ? Comment être Yadel sans être confondu avec Yadel ?
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Le second disciple

Sans mauvais jeux de mots cet ouvrage est une bombe

Une intrigue pour public averti

Un portrait hors norme de 2 hommes qui n ont plus rien a perdre .

La ville de Molenbeek est décrite comme un personnage dans son immersion totale .

Très bien écrit et documenté un 2 ème opus est prévu

Trop hâte de découvrir la suite
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Patriot Act : Première enquête de l'inspecteur ..

Ne partageant pas le même point de vus des autres membres de Babelio par rapport à cette oeuvre écrite par Kenan Gorgun. L'arrière de couveture promettait tellement d'être une histoire différente des intrigues des services secrets au lieu de ça, c'est un ramassis se cliché et d'intrigue sans importance. J'ai arrêté ma lecture à près de trois cent pages. Je ne sais pas pour vous mais en général les scénaristes de films ou de série ne font pas de bon écrivains. Pourtant, l'histoire aurai pu autre avec un vrai rythme là, on nous balance des tonnes d'informations inutile mais on parle peu de la fameuse machine du docteur Saturne. Les indices ne sont pas là, les assassins disparu et un détective plutôt moyen d'après moi. À chaque fois que pensais avoir des réponses, l'auteur en rajoutait une couche. Si je serais vous, parfois l'arrière de couverture peuvent être trompeuse faite comme moi évite-le.
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Le second disciple

Kenan Görgün est un écrivain belge d'origine turque, il a grandi à Molenbeek, il nous propose un roman explosif, exigeant et interpellant.



L'action se passe à Bruxelles qui est un personnage à part entière dans le roman. Le prologue est magnifique, il nous décrit merveilleusement bien le canal de Bruxelles, la frontière entre le nord et le sud de la ville.



C'est un roman noir, très noir qui traite d'un sujet difficile ; le terrorisme, le radicalisme, les attentats, l'extrême droite et les failles humaines.



Comment un homme devient-il un guerrier ?

Comment une telle détermination à passer à l'acte peut-elle naître ?

Comment un fils musulman ou belge peut-il basculer et devenir un assassin ?



C'est une partie de ces questions qui sont abordées avec brio, comme si, l'auteur était entré dans la tête et la pensée du radicaliste. Ce récit au vocabulaire riche est exigeant, il demande attention et suscite multiples réflexions mais est indispensable. Quelle claque !



D'une part Xavier Brulein, belge d'origine, une enfance dans un quartier défavorisé, des parents peu présents. Il sera très tôt livré à lui-même, victime d'un certain racisme, celui de ses origines sociales et de la pauvreté. Peu ou pas d'éducation, livré à lui-même, un mal être naissant.



Les barrières disparaîtront le temps de l'armée, il s'engagera quatre années au Moyen Orient dans le conflit Irakien. Peu après son retour, il agressera très violemment un homme pour une fille qu'il connaît à peine, très jeune il se retrouvera cinq années en prison.



Xavier Brulein y rencontrera Brahim Ben Lakdar, le responsable et cerveau d'un sanglant attentat à Bruxelles, à son contact il deviendra Abu Kassem.



Lorsqu'il sort de prison, il a en tête une mission qui aura lieu dans 56 jours, c'est son but ultime. Sans le savoir il est devenu l'outil de la vengenace d'Abu Brahim qui veut se venger de ses frères qui l'ont abandonné et dénoncé en prison.



Abu Brahim sortira lui aussi de prison avec un bracelet électronique pour vice de procédure ... Il retrouvera la liberté , enfin peut-on parler de liberté car seule une heure de sortie est autorisée par jour ! Sa mère Kadija est la seule à lui avoir rendu visite durant sa détention, elle a préparé son retour mais dévastée cherche à comprendre qui est son fils ? Qu'a-t-elle raté ? Comment est-il devenu un assassin lui le bon fils musulman ?



Cette fiction est d'un réalisme surprenant, c'est comme si l'auteur était dans la tête des protagonistes, il nous décrit avec brio dans une écriture magistrale, dure, les différentes étapes qui poussent au changement. Fragilités, doutes, méprise pour en arriver à la haine et à la détermination d'un projet horrible, inhumain. Il met également en évidence l'absence de mots, de culture , le manque de discernement comme une des causes du radicalisme.



C'est puissant. A lire !



Ma note : 9/10
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Thème : Matin brun de Franck PavloffCréer un quiz sur cet auteur

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