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4.18/5 (sur 11 notes)

Nationalité : Sénégal
Biographie :

Khalil Diallo, né en Mauritanie, est un jeune Sénégalais. Professionnel du QHSE, il est passionné de littérature et se dit « amoureux du verbe et tailleur de mots ». Il est l'auteur du recueil de poèmes Choeur à coeur (Dakar, L'Harmattan Sénégal, 2018).

Source : https://www.editions-harmattan.fr/livre-a_l_oree_du_trepas_roman_khalil_diallo-9782343157870-61108.h
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Journée internationale de l'écrivain africain⎮Khalil DIALLO 7 nov. 2022 Khalil Diallo, prix Aminata Sow Fall, finaliste du Prix Orange du Livre en Afrique francophone 2019, finaliste Prix Kourouma et du prix Ivoire 2019, auteur de “A l’orée du trépas” (L’Harmattan Sénégal, 2018) et de “L’Odyssée des oubliés” (Editions Emmanuelle Collas, 2021) prix littéraire Ahmed Baba 2022 et finaliste du Prix Mare Nostrum 2021.


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Et comme ils ne vivraient jamais tous les deux, ils
essayèrent de rattraper le temps. Ils mettaient à profit leurs
corps pour gagner une course contre la montre, reprendre
au futur tout ce qu’il allait leur enlever. Ils avaient tellement
d’amour à vivre et à partager. Elle voulut le remercier, il lui
montra sa gratitude d’un baiser langoureux.
Au début, deux bouches se cherchaient, les lèvres
dansaient, s’effleuraient. Suivirent leurs mains chaudes qui
se découvraient et se réchauffaient pendant que les lèvres
valsaient de plus en plus vite. Le baiser devint passionnel,
puis fougueux. Ses bras à elle étaient noués autour de son
cou à lui.
Ils ne pensaient plus à la religion, à ses interdits. Ils
avaient franchi « la porte sans retour ». Plus rien ne
comptait à leurs yeux en ce moment. Il leur était impossible
de s’arrêter, de contenir leur passion. Ils n’avaient plus en
tête que la célèbre phrase d’Oscar Wilde : « Le seul moyen
de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder ».
Ils s’étaient aimés avec ardeur, avec passion, au milieu
des valises, à même le sol, sur des habits froissés. Ils avaient
laissé libre cours à leur amour dans un mélange
indescriptible de couleurs et de sons jusqu’à en perdre le souffle, jusqu’à en perdre la raison. Ils s’étaient aimés
comme s’il leur restait moins d’une journée à vivre. La force
de leur étreinte s’était intensifiée jusqu’à ce qu’ils
s’endorment sur place, enlacés, comme des guerriers las,
après une dure bataille.
Les jours étaient passés si rapidement. Le temps est un
monstre froid. Il tourne sans se soucier de leurs sentiments.
Ils avaient cru le tuer pendant qu’il enterrait leurs passions.
Les cinq jours qu’ils avaient s’étaient écoulés en un
battement de cils. Ismaïla ne se rappelait plus la dernière
journée qu’il avait passée sans elle ni la dernière nuit vécue
sans sa présence. Dans son esprit, avant elle, il n’y avait rien,
comme s’il était né il y avait juste cinq jours, quand il avait
croisé son regard. Puisque la vie est si ingrate de leur avoir
permis d’entrevoir le bonheur et de vouloir déjà le leur
retirer, pourquoi se priveraient-ils ? L’ambiance était
parfaite. Lumière tamisée, musique en sourdine. Les
accords harmonieux de Francis Cabrel s’échappaient de la
pièce pour prouver à la ville entière qu’il était désormais le
gardien du sommeil de ses nuits.
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Demain dès l’aube à l’heure où renait la forêt, comme le poète éploré, je m’en irai. Je prendrai la route de l’exil, tracée par les cadavres. J’irai par les gites de la mort, champs de cadavres ravagés par la famine, la soif et la brutalité des hommes, à travers le désert pour trouver ma terre promise.
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L’obscurité légèrement retirait son manteau ; au loin déjà
accouraient les premières lueurs matinales qui, tels des
chevaliers sur leurs destriers blancs, chassaient la nuit et son
sinistre voile. Le frais chuchotis du vent dénudait
légèrement la pudeur citadine, les odes du coq caressaient
les étoiles et le silence savourait ses derniers instants avant
qu’au loin ne résonnent les premières voix, les premières
mélodies humaines.
À cet instant fugace où allaient s’endormir tous les rêves
égarés, l’Olympe des infortunés, les grands et beaux instants de
volupté, les fantasmes d’éternité, les fées et anges qui
veillaient les enfants, le Marchand de sable, les étoiles
filantes et la béatitude, assis sur sa natte, jambes repliées sur
lui-même en forme de triangle, cette posture orientale
connue sous le nom de « tailleur » qu’il appréciait tant,
Ismaïla feuilletait, dégustait les élégantes pages du noble
Coran et se promettait de toujours mettre en oeuvre ses
recommandations. Assis sur cette natte qu’il chérissait, il
reconnaissait ces chants qui s’échappaient des minarets des
différentes mosquées du quartier et il savait qu’à travers
eux, son Seigneur l’appelait à communier avec Lui.
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Ô Monde en perdition, viendra-t-il celui qui comme Zeus se rappellera et sauvera les oubliés, existe-t-il seulement ?
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Ici, pas d’amour ou de tendresse, encore moins de fraternité ou de bienveillance. C’est le royaume de la désolation, du désespoir, et le cimetière de tous les rêves d’Europe, de tous les espoirs de liberté et d’épanouissement.
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Khalil Diallo
Comme un animal échappé de l’abattoir, ses pas l’avaient
ainsi mené sur la route tumultueuse où se meurent les sans identité,
les sans-origines. Ces âmes nomades qui
parcouraient le désert dans une quête pécuniaire qu’on
appelait « immigration clandestine ». Ceux que ne pleurait
que le Ciel. Son amour perdu l’avait mené aux confins
du Caire, dans la place la plus animée du plus prestigieux
marché que comptait la ville historique. À l’odeur forte et
exotique des épices, l’agitation sourde du commerce, les
myriades de beaux objets et de fausses reliques exposés, il
savait qu’il était arrivé à destination. Il se trouvait au coeur
du plus vieux et célèbre souk d’orient : le souk Khan al-
Khalili, construit par l’émir du même nom sur les
décombres d’une sombre nécropole. Il parvenait à voir çà
et là les pauvres agneaux qui s’activaient, besogneux comme
des fourmis, les uns tâtant et marchandant des tapis, de
précieux lainages, des pièces rares et de collection, des
reliques de toutes les origines tandis que les autres flânaient,
avachis, sur des bancs tristement inconfortables, laissant
leurs yeux traîner sur tout ce qui était à leur portée, ignorant
qu’ils étaient sans doute en train de vivre leurs derniers
instants, que ce jour commun, qu’ils croyaient acquis, serait
leur dernier. S’ils savaient, ils auraient davantage pris le
temps de discuter avec ceux qu’ils aimaient, ils auraient été
reconnaissants ou ne seraient simplement jamais venus
traîner leur carcasse en devenir dans ce sombre souk duquel
on apercevait un quartier modeste essayant de sortir la tête
de l’eau grâce aux revenus du tourisme et de l’artisanat.
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