Résumé Petit coeur de Kim Van Kooten
En 1975, Puck a cinq ans. Va-t-elle fêter son anniversaire ?
Sa mère la presse. Elles doivent partir. Une voiture noire arrive et emmène Puck et sa mère dans une grande maison.
Avis Petit coeur de Kim Van Kooten
Roman, issu d’une histoire vraie puisqu’il s’inspire de la vie de l’enfance de la meilleure amie de l’auteur, totalement addictif. Véritable coup de coeur pour ce Petit Coeur, même si le sujet ne s’y prête absolument pas. Mais l’auteur a pris le parti que ce soit cette enfant, devenue une adolescente, qui raconte cette histoire indicible. Pourtant, même à cinq ans, les mots ne sont pas naïfs mais le lecteur sent une véritable évolution car Puck lance les indices au fur et à mesure même si on n’a pas beaucoup de mal à imaginer ce qui se passe réellement. Parce qu’en plus, il y va petit à petit. Ce salaud, il n’y a pas d’autres mots, s’enhardit, au fil des années.
Une petite fille qui a dû grandir trop vite. Déjà, la situation n’était pas mirobolante avec cette mère fantasque. Mais cette dernière a voulu s’offrir une belle vie auprès d’un homme beaucoup plus âgé et avec de l’argent. Une vie qu’elle partage, accessoirement, avec sa fille. Je pense que Patricia aime sa fille mais elle est trop centrée sur elle-même, elle recherche trop l’attention. Elle est irrationnelle. Elle comble son illétrisme par le paraître. Sa fille sera toujours là pour elle. D’ailleurs, malgré ce qu’elle a vécu, Puck veillera constamment sur elle car elle a peur des réactions de sa mère.
Parmi ceux qui ont gravité autour de cette petite fille, nombreux sont ceux à s’être posés des questions, que ce soit son maître d’école, à qui elle se confiera plus tard, sa mère, sa grand-mère, la fille de ce type (qui je pense a dû subir le même traitement). Mais comment ne pas brusquer l’enfant ? Comment l’aider à se confier alors qu’elle ne semble pas prête ? Je ne sais pas du tout comment j’aurais réagi face à une telle situation. La dégradation de son état de santé en est la preuve et cela aurait dû mettre la puce à l’oreille à beaucoup. Mais dans ce cas, ce sont les parents qui sont en première ligne, les premiers avertis. Le médecin de famille aurait dû prendre plus les devants.
L’auteur nous raconte toute cette histoire dans ce premier roman très réussi. Les titres de chaque chapitre sont ceux d’une enfant qui découvre les choses au fur et à mesure. Le lecteur est vite mis dans l’ambiance. Tout ce que subit Puck, son mal-être, son anorexie sont racontés avec des mots simples mais forts et exacts. Ils montrent qu’elle grandit. On a envie de la prendre dans nos bras, de la sauver et on admire son courage à 14 ans, de tout révéler. On a envie de bousculer sa famille pour qu’ils l’aident réellement, qu’ils comprennent que ce que les médecins ont préconisé doit être réalisé. Elle a besoin d’une aide médicale, psychologique mais aussi judiciaire. Même avec ses yeux d’enfant, elle sait que ce n’est pas normal. En effet, ses camarades de classe ont des yeux beaucoup plus vivants et elle sait qu’ils ne vivent pas ce qu’elle subit. De plus, comme tout homme qui commet un acte violent envers un enfant, il menace, il cajole, il manipule, il conditionne insidieusement. Et de la même façon, Puck va tenter de trouver les stratégies, les subterfuges pour ne pas subir, jusqu’à tomber malade. Le lecteur sent et assiste à cette souffrance. Une dizaine d’années de brisées. Comment en sort-on ? La fin m’a toutefois surprise, je ne m’attendais pas à celle-ci et je m’interroge encore, après cette lecture.
Au départ, j’ai pensé que Puck appelait son véritable père mais ce n’est pas le cas. Un véritable père qu’elle n’a jamais connu, qui a été acheté pour se tenir loin d’elle. Ne serait-il pas sa planche de salut ?
Je remercie Netgalley et les Editions Calmann Lévy pour m’avoir permis de découvrir cette pépite littéraire.
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