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Critiques de Laetitia Bourgeois (62)
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Mort noire



Une bonne surprise que ce roman policier historique plongeant ses racines dans la grande épidémie de peste de 1348 et ses conséquences sociétales en France.



L'auteure, Laetitia Bourgeois, historienne médiévale spécialisée en conditions sociales du moyen âge tardif ainsi qu'à ses institutions économiques et judiciaires (j'avoue, j'ai copié sa fiche wikipedia), nous concocte une enquête policière aux petits oignons se déroulant justement dans le cadre ci-dessus évoqué, en l'occurrence en la bonne ville du Puy.

Les organisations sociétale et judiciaire de l'époque sont parfaitement décrites sans être ennuyeuses et sont essentielles à l'enquête policière.



L'écriture moderne et le style dynamique du roman le rendent à la fois instructif et facile à lire. L'on se laisse prendre par le rythme et par l'intrigue, qui bien que déroulant au moyen âge tardif aborde aussi des sujets ô combien d'actualités, tels que l'émancipation féminine, l'intolérance ou l'homosexualité.



Le côté happy-end théâtral peut faire sourire, mais passe en fait sans accrocs, s'accordant bien à une oeuvre basée sur une trame simple, efficace, quasiment un feel-good, enfin sur l'idée, coexistent en son sein meutres, peste et maltraitances ; même tardif l'on reste quand même au moyen-âge.

A recommander pour un bon moment de lecture.
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Mort noire

Merci aux éditions Fleuve Noir pour ce roman de Laetitia Bourgeois, une autrice que je découvre avec grand plaisir.

Cette historienne de formation nous raconte en 176 pages, avec une précision rare et remarquable, ce qu'a pu être le retour à la vie autour du Puy en Velay après une épidémie de peste noire qui a touché la région en 1348 puis en 1361.

Une analyse très fine de ce qu'ont pu ressentir les autorités religieuses, les autorités civiles et les habitants en revivant 13 ans après le premier choc, un deuxième séisme sanitaire, jugé moins violent mais perçu encore plus comme une punition divine par certains, une aubaine pour d'autres en profitant pour régler des passifs non résolus, un casse-tête pour les responsables du maintien d'un ordre social et d'une solidarité nécessaire pour gérer les conséquences de l'épidémie.

On trouve dans les parties en présence, l'archevéché dont 3 représentants ont disparus qu'il a fallu remplacer en assurant la continuité de la présence religieuse dans la région.

Les bourgeois de la ville, commerçants, artisans, notaires, qui ont parfois profité de la situation pour forcer des héritages, supprimer des concurrences et s'assurer des monopoles juteux au détriment de la collectivité.

La force et la survenance inattendue de la peste a fait disparaitre les repères, les convenances et les relations policées qui prévalent en temps de paix sanitaire.

L'origine du mal est l'objet des hypothèses les plus folles ; les religieux vendent la thèse de la punition divine pour mieux contrôler la population, les autorités celles de la malveillance de certaines catégories, les accusations en sorcellerie fleurissent...

Tous s'accordent à dire qu'il convient de rétablir l'ordre, oui mais quel ordre, et au profit de qui. Les pouvoirs spirituel et temporel s'affrontent dans cette lutte.

Le roman est très bien documenté, et montre de façon crédible comment pouvaient vivre alors les habitants du Puy en Velay.

Nourritures, danses, cérémonies, superstitions et religion, pratiques médicinales, organisation de la Cité, guildes, sont mis en scène de façon précise et servent le récit.

Le thème principal du roman est l'enquête menée sur les conditions de la disparition en 1348, d'un clerc de notaire, Remey Passamar dit Tête de Paille, dont la mort est attribuée dans un premier temps à la peste.

Cela semble moins évident après que soient déliés les liens existants entre lui, ses biens et les membres de sa famille ou ce qu'il en reste après l'épidémie.

Le capitaine de la garde Dalmas Bouthéac doit faire face à la pénurie de moyens et au scepticisme de la population.

Déserté, l'hôpital est laissé aux mains de Louise, une religieuse active assistée de Beneyde, Blancha et Alays une novice dont l'arrivée au Puy est inexpliquée.

De son côté, Mareta Passamar la veuve de Remey essaie tant bien que mal avec l'aide de Maitre Chiselli le notaire devenu marchand en gros, de remettre son auberge à flot alors que le mal noir semble quitter la contrée.

L'auteure dépeint de magnifiques portraits de femmes seules dans l'adversité, confrontées à des hommes leur déniant toute autorité, mais bien décidées à s'affranchir des gouvernants de toute sorte qui ont fait preuve de leur défaillance face au danger.

Dans ce contexte tendu, s'il en était besoin, un corbeau va semer la zizanie dans la communauté.

Autre caractéristique du roman, un vocabulaire extrêmement précieux sur les plantes médicinales utilisées, des expressions à retenir comme "Le brin de paille qui brise le dos de la mule", des coutumes comme le culte de Saint Foutin dont on prélevait des copeaux du sexe sur la statue pour en faire des infusions destinées aux femmes infertiles...

Un roman de référence sur le Moyen-Âge mis en scène dans le cadre d'une enquête policière passionnante.

Laëtitia Bourgeois, une auteure à découvrir.

J'ai réalisé un quiz sur le vocabulaire du roman. A jouer pour les amateurs.

https://www.babelio.com/quiz/57425/Le-vocabulaire-medieval-de-Mort-Noire













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Le parchemin disparu de maître Richard

Cela fait très exactement deux ans que je n'ai pas lus de romans de cette autrice. La saga Barthélemy et Ysabellis comportent six tomes, j'en ai quatre en tout, et la saga n'est plus éditée de nos jours. Bref, il est peu de chance que je parvienne à lire un jour le tout dernier tome de cette série.

Nous sommes en pleine période de Carème, et en 1363, cela n'est pas anodin. Pâques approche, la promesse d'un festin à venir après ne pas avoir mangé à sa faim pendant quarante jours. Enfin, s'il est possible de manger à sa faim. Les temps sont souvent durs, et le lecteur découvrira au fil du récit qu'il peut l'être encore plus quand les seigneurs se querellent pour un oui pour un non, faisant peser le poids de leur querelle sur les paysans, dont ils n'ont pas grand chose à faire.



Les paysans et les paysannes, sur lesquelles un poids plus lourd encore pèse. Etre une jeune fille, une femme, c'est avant tout savoir garder des secrets, mais aussi, parfois, transmettre ses secrets à d'autres femmes qui en feront bon usage.



Barthélemy a été nommé sergent de justice par le seigneur de Randon. A ce titre, il a moins de souci que les autres, sa vie dépend moins des récoltes qu'il fait, ou ne parvient pas à faire. Mais il est confronté à des actes effrayants : maître Richard, le notaire de Saint-Clément, a été massacré, aucun autre terme n'est possible. Les villageois ? Ils ne savent rien, ils n'ont rien vu, ou plutôt, ils ne veulent rien à dire à cet étranger, d'autant plus que les villageois ne portaient pas maître Richard dans leur coeur. Très vite, il apparaît que l'on veut empêcher Barthélémy d'enquêter : qui a déjà tué ne craint pas de tuer à nouveau.

Oui, le récit est sombre, d'autant plus que Barthélémy ne peut pas toujours compter sur le soutien du seigneur de Randon, ou du moins, il ne lui fait pas suffisamment confiance - parce qu'il est un seigneur, et que Barthélémy n'en est pas un. Plus que l'intrigue, j'ai aimé cette immersion dans le monde médiéval, loin des clichés.

Une série de romans qui mériteraient d'être mieux connues.
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Les deniers du Gévaudan

Polar médiéval dont l’action se situe dans un village Cévenol , un meurtre est commis et le segent a une semaine pour mener son enquête, après quoi,un des habitants voir toute la population sera soumise à la Question.

L'exposé des faits au début du roman m'a paru un peu trop explicite et en nombre, retardant l’arrivée du thème principal mais ensuite, tout se met en place ; l’auteur profite du récit pour nous peindre, entre autre, une chronique sociale de la vie au Moyen-âge , ses rudesse et ses tourments comme l’ont écrit d’autres avant elle mais qui "colle" bien à l’histoire.





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Mort noire

Nous sommes en 1348, dans la ville du Puy. La Peste Noire ravage tout, comme partout ailleurs en Occident. Beaucoup de morts. Idéal pour un meurtrier qui veut camoufler son crime. Un notaire est mort. Quelques années plus tard, le capitaine Dalmas Bouthéac reçoit d’étranges correspondances. Quelqu’un lui raconte les circonstances nébuleuses de cette mort. Il y aura donc enquête. J’ai beaucoup aimé l’époque, très bien décrite par la plume de l’auteur. Le roman, très court, est efficace, et ne se perd pas dans des mots inutiles. Les personnages m’ont plu, l’ambiance également. Un beau polar historique comme je les aime, bien campé dans son époque, avec juste ce qu’il faut de mystère, de description des us et coutumes… Bref, une très agréable lecture.
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Les deniers du Gévaudan

Un roman polar historique gentillet, ça glisse , sans secousse .J ai bien aimé mais comme je l écrivais c est lisse , on ne tremble guère pour les 2 sympathiques héros . Au niveau historique c est bien sûr impeccable , mais pour ceux qui connaissent un peu l époque rien non plus d ébouriffant .Je le conseille pour ceux qui veulent s' initier au moyen âge sans peine et passer quelques heures agréables , il n a que 210 pages, sans faire surchauffer ses neurones , surtout en ces temps de canicule
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Mort noire

1348 : la Peste Noire sévit dans la ville du Puy, comme dans tout l’Occident… Peu en réchappent, et « camoufler » le meurtre d’un clerc de notaire semble si facile… Pourtant, quelques années plus tard, un corbeau évoque, dans des billets destinés au capitaine Dalmas Bouthéac, le caractère étrange du décès, contraignant ce dernier à enquêter sur ce « cold case »…

C’est un roman court, dans lequel j’ai eu un peu de mal à entrer, du fait d’un rythme un peu trop lent au début. Mais finalement, je me suis prise au jeu, et l’ai lu d’une traite. L’intrigue gagne en intensité au fur et à mesure de la lecture. Ce polar historique s’insère ensuite dans un contexte très intéressant, celui des épidémies de peste médiévales, amenant une atmosphère de suspicion systématique, qui donne le ton ; il traite également de thèmes très actuels, tels que la recherche du profit, le rejet de la différence. J’ai donc refermé le livre avec un sentiment très positif, regrettant presque qu’il ne contienne pas 50 ou 100 pages de plus…

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Le parchemin disparu de maître Richard

Un polar au Moyen-Age.



Avec "la parchemin disparu de maître Richard" je découvre Laetitia Bourgeois et son héros, le sergent de justice Barthelémy. Fraîchement remarié le (encore) jeune homme se voit confier pour mission par le seigneur Randon de découvrir qui a bien pu tuer sauvagement le petit notaire de Saint Clément.



On part sur les pas du sergent, à la rencontre d'une population plus que méfiante envers celui qui représente l'autorité locale. En cette année 1363 les gens du Gévaudan ne se déplacent pas beaucoup. L'étranger est vite repéré et les secrets restent dans le pays. Malgré les rivalités, qu'elles soient des gens d'en haut ou des gens d'en bas, la solidarité de caste reste de mise.



Au travers de cette enquête Laetitia Bourgeois nous permet de découvrir la vie dans ces villages, dans ces seigneuries, dans un pays divisé où les guerres des seigneurs pour un lopin de terre ou un honneur bafoué se moquent bien des dégâts qu'elles peuvent causer au peuple.



L'intrigue est bien construite et si on plonge dans les us et coutumes qui avaient cours à l'époque, on partage aussi le menu de ce peuple d'agriculteurs et ses tracas du quotidien. L'auteure y glisse même quelques réflexions sur la condition féminine grâce au personnage de Ysabellis, la jeune épouse du sergent.



Au final on prend plaisir à mener l'enquête aux côtés du sergent Barthelemy et on se dit que ses enquêtes offrent un bon moment de détente.
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Le parchemin disparu de maître Richard

Ce roman policier se situe au moyen-âge, en plein régime féodal. L’autrice est une historienne médiéviste et le livre est très bien documenté, ce qui permet de plonger dans une ambiance tellement exotique pour nous, avec une organisation sociale et des lois tellement différentes des nôtres.

Le roman se situe géographiquement entre le Vivarais, le Gévaudan et l’Allier mais la géographie ne m’est pas familière car elle a beaucoup changé: on y retrouve des hameaux organisés autour d’abbayes ou de châteaux. Seul le nom des rivières semble ne pas avoir changé. La forêt et la nature sont très présentes, un des personnages principaux étant une guérisseuse, avec tous les risques qui en découlaient à l’époque.

En plus d’une intrigue bien ficelée et d’une enquête intéressante, l’intérêt du livre réside dans les thèmes abordés : la place de la femme dans la société médiévale, l’illetrisme de la population (le héros, homme lige du comte ne sait pas lire), les châtiments qui paraissent aux yeux modernes complètement disproportionnés (on se demande à quel point ils étaient appliqués) et l’opposition du monde paysan (auquel appartiennent les deux héros) et du monde aristocratique.

En conclusion, une lecture très agréable et facile. Je lirai avec plaisir d’autres romans de Laetitia Bourgeois. Et j’ai envie de me documenter sur les châtiments des filles-mères de l’époque (j’ai été très surprise et assez sceptique de lire que ces femmes pouvaient être enterrées vives…)

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Mort noire

Ouf, enfin un nouveau livre de Laetitia Bourgeois, après de longues années de silence. J'espérais un peu retrouver le sergent Barthélémy et sa compagne Ysabellis, mais le dernier volume paru ne laissait pas vraiment présager d'une suite... C'est un nouveau personnage central que l'on trouve, "le capitaine", Bouthéac... A deux reprises, la bonne ville du Puy a dû affronter les assauts de la Peste Noire, et elle en sort bien meurtrie. Suite aux dénonciations répétées d'un "corbeau", il est clairement établi que l'une des victimes de l'épidémie de 1348, Remey, l'époux de l'aubergiste Mareta, n'a pas succombé aux terribles bubons, mais a été expédié volontairement de vie à trépas. Très rapidement, notre nouvel enquêteur s'aperçoit que le tempétueux Remey générait un véritable tourbillon autour de lui : jalousie, mœurs particulières, amitiés plus ou moins fidèles... Dès les premières pages, tout un écheveau de pistes se constitue.

Pour l'heur, je trouve que notre Capitaine n'a pas encore l'étoffe du Sergent Barthélémy, et que Louise, la directrice "intérimaire" de l'hospital n'a pas la carrure d'une Ysabellis... Mais il faut laisser du temps au temps, sans savoir d'ailleurs quelles sont les intentions de l'autrice à ce sujet.

Par contre, je retrouve le plaisir que j'ai lu à découvrir la série des aventures précédentes. Laetitia Bourgeois brosse un tableau détaillé de la période dans laquelle elle situe les péripéties de son roman, et cela est fait de manière très vivante, jamais lourde comme chez d'autres auteurs de romans historiques. Son intrigue est habilement ficelée, son style plaisant, et, surtout, ses personnages n'ont rien de super héros. Elle s'intéresse à la vie de tous les jours, et les gens qu'elles met en scène n'appartiennent pas à la couche la plus favorisée de la société. C'est une approche vraiment vivante et passionnante du Moyen-Âge... Un peu court peut-être ? Bref j'attends le prochain roman de cette autrice avec impatience.

[Dans ce commentaire, je m'essaie à employer le terme "autrice", mais j'avoue préférer nettement "auteure"...]
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La chasse sauvage

J'ai lu ce quatrième tome en étant immédiatement plongée dans le roman, dans ce moyen-âge du Val d'Amblavès. Barthélémy est toujours bayle, pas dans le Gévaudan dont il a dû partir dans le premier tome de ses enquêtes, et Ysabellis, sa femme, exerce toujours ses talents de guérisseuse. Dès le début du  livre, elle a accompagné une jeune femme lors de son accouchement, et veille sur les suites de ses couches, ainsi que sur son bébé : elle sait qu'il faut bien peu pour emporter une mère, son enfant, ou les deux en même temps.

Surtout, la scène initiale était saisissante. Non, ce ne sont pas des routiers, ce ne sont pas des soldats, c'est une bande de malfrats bientôt surnommés les écorcheurs qui met littéralement à sac une maison, frappant femme et fillette, massacrant quelques bêtes pour le plaisir. Quelques temps plus tôt, une bande avait été arrêtée, leur chef pendu, et il semble être rené de leurs cendres - en pire.

Oui, Barthélémy doit les retrouver, non seulement afin que leurs agissements cessent, mais aussi pour que tous les racontars, toutes les peurs autour de ces événements s'arrêtent. A cette époque où l'on vit avec la mort, les morts, où l'on cherche à savoir si les défunts sont apaisés, ou non, où la fête des morts est une véritable fête, les peurs sont grandes, la croyance en la sorcellerie aussi.

Puis un meurtre est commis - et peu importe pour moi que la victime trafiquait un peu, s'intéressait d'un peu trop près à la femme d'un autre (elle était consentante), ce qu'il a fait avant de mourir (tenter de porter secours à son mulet de tête, celui qu'il préférait) rend cet homme particulièrement touchant. Son apprenti, porté disparu, est tout aussi sensible, comme le montre le portrait qu'en dresse tous ceux qui l'ont connu. Autant dire que Barthélémy croit peu en ses chances de le retrouver vivant.Il peut cependant compter, encore et toujours, sur Ysabellis, qui peut plus facilement parler avec villageois, découvrir aussi des faits auxquels personne n'a fait attention : ce n'est pas d'aujourd'hui que certains sont laissés à l'écart, trop vieux, sans famille, trop différent, comme si avoir réussi à survivre était louche. Ysabellis ne dit pas que la sorcellerie n'existe pas, bien au contraire, elle dit qu'elle sait se faire discrète. Pas inquiétant du tout.

La chasse sauvage - un roman qui m'a totalement emporté dans son univers.
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La fille de Baruch

Encore une réussite pour Laetitia Bourgeois!

Entre une jeune enfant juive disparue 40 ans auparavant, un trafic de viandes échappant aux taxes, une épidémie et le retour d'exil d'une famille juive, Barthelemy Mazeirac a fort à faire dans sa fonction de bayle pour le seigneur de Randon. Accompagné de sa femme, la guérisseuse Ysabellis, il devra résoudre les énigmes qui s'offrent à lui, tout en maintenant la paix entre les communautés, mise à rude épreuve par les rumeurs, la peur, la maladie et le rejet de l'autre.

Tout à long des 330 pages de cette histoire, nous sommes véritablement embarqués dans ces enquêtes. J'ai beau chercher, je ne vois aucune longueur, à aucun moment je ne sens l'histoire piétiner.

J'aime beaucoup l'évolution de Barthelemy dans ce tome. J'ai l'impression qu'il gagne en autorité et en charisme dans sa fonction de bayle de Châteauneuf.

Et puis surtout j'adore les livres qui nous révèlent des choses inattendues jusqu'à la dernière page...
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Mort noire

Un polar qui se situe au Moyen-Age dans la belle ville du Puy en Velay qui sort de sa seconde vague de peste noire.

J'ai aimé découvrir la ville au fil des pages ; suivre deux femmes différentes : l'une est donade et l'autre tenancière de taverne.

J'ai aimé retrouvé un certains vocabulaire médiéval.

J'ai aimé qu'il soit question d'homosexualité, cachée forcément.

Une écriture assez classique au service de l'histoire.
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Le parchemin disparu de maître Richard

1363. Barthélémy est choisi par le Seigneur de Randon pour enquêter sur le meurtre de son notaire. Les sergents n'ont abouti à rien avant lui, se heurtant à l'hostilité des paysans, s'enfermant dans le mutisme face aux gens des villes. Le Seigneur espère que Bathélémy, paysan lui-même, saura se faire accepter. Celui-ci quitte donc ses terres et son épouse, la belle Ysabellis, guérisseuse. L'enquête s'avère difficile et il met plusieurs fois sa vie en péril. Il ne tarde pourtant pas à découvrir que certains registres du notaire ont disparu. Quel secret cachaient-ils ? L'intrigue est bien menée. la lecture est facile. Et le système médiéval, plein d'injustices, est bien expliqué.
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Mort noire

Ce petit roman historique est un véritable coup de poing. Il se fait l'écho du présent et trouve pleinement sa place dans notre société actuelle. 



Il nous présente avec un sens de l'histoire très précis, l'épidémie de peste survenue au Moyen-Age en France. Mais plus qu'une description de la maladie et de sa propagation, on s'intéresse ici aux conséquences  de celle-ci sur ceux qui restent. 



Parmi eux, le capitaine Bouthéac, sui 16 ans plus tard va essayer de résoudre le crime de l'aubergiste Remey, que tout le monde croit mort de la peste. Entre amour, trahisons, et secrets, il va devoir se montrer très fin pour parvenir à découvrir le coupable. Et face à une épidémie, les habitants méfiants se réfugient entre croyances, mouvements parallèles, ou dérives en tous genres...



On retrouve d'ailleurs dans le récit, la trace de la formation d'historienne initiale de l'autrice. Même si l'ensemble est bref ( moins de 200 pages), l'époque est parfaitement décrite. Si le début a été un peu lent à se mettre en place, j'ai beaucoup apprécié la suite du récit. Une très belle découverte! 
Lien : https://livresforfun.overblo..
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Mort noire

2021 nous avons le virus la Covid 19, en 1348 l’épidémie de peste ravage la France. Bon espérons que la Covid 19 ne durera pas aussi longtemps. Plus de 10 ans après l’épidémie une deuxième vague démarre dans la ville du Puy où le passé ressurgi avec des rancœurs et des craintes. Les dénonciations multiples du corbeau vont mettre en lumière la disparition du clerc de notaire Tête de Paille en 1348 qui semblerait ne pas avoir succombé à la peste et pousser le capitaine a mené l’enquête.

Laetitia Bourgeois fait ressortir la lutte des pouvoirs entre individus (religieux, autorités) dans un environnement de suspicion, de croyances et surtout sous une tension électrique alors qu’ils sont d’accord pour rétablir l’ordre. Un roman historique où cette auteure détaille cette période particulière avec le fil conducteur de l’enquête.

Une belle découverte d’une auteure qui mettait méconnu.

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Les deniers du Gévaudan

Deux ans après. Après quoi ? Après l’épidémie de peste de 1361, qui décima tant de gens – hommes, femmes, enfants, dont la femme et la fille de Barthélémy, sergent de justice, ou le père d’Ysabellis, qui n’était pas encore la guérisseuse ostracisée du village : il n’est jamais bon de se comporter différemment des autres, ni de connaître certains petits secrets. Ce jour, cependant, c’est la disparition du collecteur d’impôt qui inquiète, et avec lui, celle de l’argent qu’il avait collecté. Les villageois n’ont pas de quoi payer l’impôt une seconde fois, encore moins celui de subir des interrogatoires comme on en faisait à l’époque.

Plus que l’enquête, qui est bien là, c’est la vie dans un village au Moyen-Age qui m’a intéressé dans ce livre, et qui est au coeur même de l’intrigue. Le sentiment qui domine est la peur, quotidienne. Pas de sécurité en dehors du village, les routiers pillent sans souci. Et, à l’intérieur du village, la peur de la mort est toujours présente. Ainsi, Béatrice, la femme de Jehan Abauzit, est présentée de la mère de quatre enfants vivants – trois sont morts, à sa grande douleur, et Margarita, sa fille aînée, souffre de douloureux cauchemars avant la mort d’un des siens. Johanette Freydera veille sur le seul enfant qui lui reste, après la mort de son mari et de ses aînés – la peste est passé par là, la peste, mais aussi la pauvreté qui fait que beaucoup ne mangent pas à leur faim. J’aimerai dire qu’aujourd’hui, ce n’est plus le cas – hélas, non. De même, être une femme seule et indépendante (et jeune) est tout sauf facile. Ysabellis ne recherche pas de protection, et sait très bien aussi que peu se préoccupent vraiment de ce qui pourrait lui arriver, si elle a de quoi se nourrir, de quoi se chauffer aussi. Il serait aussi très simple de la faire disparaître, ou de s’approprier ses biens – une accusation mensongère est si vite arrivée.

C’est en ces lieux qu’enquête Barthélémy, d’abord pour retrouver le collecteur d’impôt, puis pour retrouver ceux qui sont responsable de sa mort. Ce n’est pas tant que l’on veut croire à une mort accidentelle, c’est plutôt que le crime d’une bande de routiers est bien plus facile à accepter, et ne lèse pas du tout les villageois – ni le ou les véritables coupables, on s’en doute. Même les amis du mort semblent satisfaits : il a fallu tant de temps pour trouver le corps, et un coupable qu’on ne va tout de même pas laisser un sergent de justice enquêter davantage. Que pourrait-il trouver que les seigneurs n’auraient pas trouver ? Beaucoup plus, sans aucun doute, parce qu’il veut chercher la vérité, et peut se rendre bien plus facilement dans des lieux peu connus, ou du moins, connus des villageois seuls.

Quant au dénouement, ce n’est pas qu’il laisse sur sa faim, non, c’est simplement qu’il laisse la porte ouverte à une suite – cinq autres tomes ont paru à ce jour.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Mort noire

Une totale immersion dans le monde du XIVè siècle, dans la ville du Puy, en temps de peste. Une atmosphère de suspicion, accentuée par le mystérieux corbeau qui déterre une affaire vieille de 20 ans au pire de la période de peste (1348). Est-il vraiment mort de la peste, où est-ce que la peste a bon dos pour camoufler les meurtres? Telle est la question posée sur la page de titre du bouquin. Au fil de l'histoire, le capitaine et une donade, chacun de leur côté, tentent de démêler le vrai du faux. Une enquête au cœur du moyen âge. C'est une histoire qui se lit vite, plaisante et avec un réalisme de l'époque révélant une belle enquête historique de l'autrice.
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La fille de Baruch

Gévaudan. 1365. De retour à Châteauneuf, Baruch presse le bayle de rechercher sa fille disparue il y a quarante ans au moment où la famille a été expulsée.

Tandis qu'il mène cette étrange enquête, Ysabellis, sa compagne, guérisseuse combat un mal mystérieux qui tue les enfants, les femmes enceintes et les plus faibles.

Confrontés à la maladie, à la contrebande et à l'absolutisme religieux, les deux héros vont se battre pour ramener un peu de justice et de paix.

Finalement, l'immersion au cœur de la société médiévale n'est pas un grand dépaysement, mais plutôt amène à la triste constatation que, malgré le temps qui passe, l'âme humaine est toujours aussi noire ; heureusement qu'il existe encore et partout des Barthélémy et des Ysabellis.

C'est toujours un plaisir de retrouver l'univers et les personnages récurrents des romans de Lætitia Bourgeois.

Un très beau roman qui est pour nous Le Livre du Mois de Septembre 2014.
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Mort noire

Au Puy-en-Velay, en 1348, la peste fait des ravages. Seize ans plus tard, lors de la deuxième vague de l'épidémie, un corbeau force les enquêteurs à mener des investigations sur la mort du clerc de la ville, mort à priori dûe à la peste mais qui serait tout autre.



Une lecture en demi-teinte. Le début est vraiment très lent, très descriptif. J'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire malgré le fait que ce livre est court.

Une ambiance "poisseuse" règne tout au long de la lecture. J'ai eu l'impression que toute la saleté ambiante me collait à la peau.

Le contexte historique de la peste est intéressant ainsi que le déroulement d'un procès à l'époque.

L'intrigue de base est plaisante mais tout va un peu trop vite une fois l'enquête démarrée.



Bref, un roman documenté mais qui a manqué de profondeur pour moi.

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