Son autobiographie enfin ré-éditée.
Folks, I'm telling you
birthing is hard
and dying is mean -
so get yourself
a little loving
in between.
Impasse
I could tell you,
If I wanted to,
What makes me
What I am.
But I don't
Really want to -
And you don't
Give a damn.
Hang yourself poet, in your own words.
Otherwise, you are dead.
1964
Une fille noire
J’ai toujours été une fille qui bosse.
Avec Alfred j’ai été aimable.
J’lui ai pas tranché l’cou au rasoir,
J’ai jamais été désagréable.
Pourtant on dirait toujours
Qu’les hommes font rien que m’plumer
Après i’ vont trouver une fille claire
Et i’ m’laissent tomber.
J’ai bien habillé Alfred Johnson.
J’lui ai acheté de beaux effets,
Et dès qu’i’ sort du bastringue
C’est d’vant ma porte qu’i’ pointe son nez.
Pourtant j’ai jamais été mauvaise.
J’y peux rien si j’suis noire.
J’déteste ces filles au teint clair
Et mon Albert j’veux l’revoir.
Mon doux et gentil p’tit gars brun d’peau
Oh, mon Dieu, j’veux l’revoir.
//Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédéric Sylvanise.
CRÉPUSCULE DE GÉORGIE
Parfois il y a du vent au crépuscule de Géorgie
Qui hurle et hurle et hurle
En plainte solitaire au crépuscule de Géorgie
Voilant ce que cache l'obscur.
Parfois il y a du sang au crépuscule de Géorgie
Laissé par une traînée de soleil,
Une coulée cramoisie au crépuscule de Géorgie
Du sang de qui ?… De chacun.
Parfois un vent au crépuscule de Géorgie
Sème la haine comme des graines
Pour germer leurs amères barrières
Où saigne le soleil couchant.
/ traduit de l'anglais (américain) par Pascal Neveu
La littérature est une grande mer où grouillent des poissons de toutes sortes. J'y ai jeté mes filets et retiré ma pêche.
Accoudé au bar du " Paddy's " son bistrot favori, Jess B. Semple, plus connu sous le nom de Simple , noctambule invétéré et grand "humeur de piots" parle: Et, sous sa langue agile, les sujets les plus divers : l'amour, la mort, la bombe, les loyers, la jalousie, la ségrégation, l'arrivisme, le jazz prennent vie. Une vie à la fois cocasse et pathétique, car le regard que jette Simple sur le monde est un regard lucide, même et surtout lorsqu' il se teinte d'humour tendre.
Brèves de comptoir, si justes de ton que " lorsqu'on vient d'en rire ,il faudrait en pleurer ".
If I had a million
I'd get me a plane
And everybody in America'd
Think I was insane.
But I ain't got a million,
Fact is, ain't got a dime -
So just by if-ing
I have a good time !
( dans "If-ing")
Mort du Filou : la chanson d'un clodo
Ah, c'est dur d'trouver un copain
Qui soit toujours près d'vous
Pour vous v'nir en aide
Quand z'avez pas l'sou.
C'était un ami à moi.
Ils l'appelaient l'Filou
Passqu'il était noir de peau
Qu'il avait tailladé sa copibe
Et tiré sur un homme, en plein dans l'dos.
Mon ami à moi.
Mais quand j'avais faim
Et rien à manger,
I' m'achetait du pain d'maïs
Et d'la viande en civet.
Mon bon ami à moi.
Et quand les flics m'attapaient
Et m'mettaient en prison
Si l'Filou l'avait d'l'argent
J'étais libéré sous caution
Mon bon ami à moi.
La nuit qu'il a été r'froidi
J'me t'nais sur l'pavé
Quelqu'un passe
Et m'dit ton pote s'fait tabasser
mon bon ami à moi.
Mais quand j'suis arrivé
Et qu'j'ai vu l'ambulance
Un gars l'a dit
I' va pas en réchapper.
Mon meilleur ami à moi.
Quand à ceux qui l'ont r'froidi,
Qu'leurs âmes brûlent en enfer,
J'vais prendre mon flingue
Et en faire du gruyère.
Mon ami à moi.
/traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédéric Sylvanise.
Porteur
Je dois vous dire
Oui monsieur,
Tout le temps.
Oui monsieur !
Oui monsieur !
Tous les jours
J’gravis une énorme montagne
De oui monsieur !
Le monde appartient
Aux vieux riches blancs.
Donnez-moi vos chaussures
À cirer.
Oui monsieur !
/ Traduction Frédéric Sylvanise