Tout d'abord merci aux éditions Complexe car le livre est un bel objet, un joli papier, une couverture de qualité à un prix acceptable.
Recueil de nouvelles dont l'objet principal est la relation entre blancs et noirs avant la lutte pour les droits civiques.
Pas de temporalité, on est un temps dans les Etats du Sud, un temps dans Harlem, finalement les kilomètres ou les ans ne changent pas grand chose à la condition tragique des Noirs.
On est glacé par la fièvre raciste, qu'elle soit douloureusement élogieuse en prêtant une poésie animale à la population Noire qui ne demande pas cet éloge tout aussi insultant que la condamnation de réels abrutis par ailleurs.
J'ai eu mal durant tout l'ouvrage en me demandant comment cela avait pu se produire, un tel contexte et j'ai pensé à aujourd'hui et je me suis dit que malgré l'évolution des choses on n'avait pas bien avancé et pas très vite.
L'écriture est magnifique, les personnages sont tantôt poignants tantôt haïssables. Et l'histoire est tellement scandaleuse qu'il n'y a même pas de moraline.
L'on assiste au destin tragique d'une esclave domestique, d'un jazzman malade, de domestiques manipulés puis de musiciens. On peut être amusé par le point de vue Kierkegaardien sur l'artiste qui est déroulé dans la dernière nouvelle par l'un des personnages. Pas de morale binaire tous les blancs n'étaient pas affreux mais les belles personnes ne faisaient définitivement pas le poids.
Commenter  J’apprécie         70
Sept nouvelles qui, chacune, propose une confrontation (insidieuse ou violente) entre le monde des Noirs et celui des Blancs. Chocs de deux mentalités, celle de la nature et celle de l'hypocrite honorabilité. Les Noirs, soumis ou révoltés, sont victimes du racisme et de la misère. Mais l'auteur ne verse jamais dans le plaidoyer. Ses récits sont des merveilles de sobriété, de pudeur, de concision. C'est l'art qui bouleverse davantage que les faits.
Commenter  J’apprécie         50
Son autobiographie enfin ré-éditée.