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EAN : SIE142059_723
KNOPF, ALFRED A (01/01/1995)
4.5/5   7 notes
Résumé :
Spanning five decades and comprising 868 poems (nearly 300 of which have never before appeared in book form), this magnificent volume is the definitive sampling of a writer who has been called the poet laureate of African America - and perhaps our greatest popular poet since Walt Whitman. Here, for the first time, all the poems that Langston Hughes published during his lifetime, arranged in the general order in which he wrote them and annotated by Arnold Rampersad a... >Voir plus
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Que lire après Collected Poems of Langston HughesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Préparant mon concours pour l'ENS, je me vois dans l'obligation formelle de lire quelques livres... Il y a un roman, une pièce de théâtre, et un recueil de poèmes. Cette année, notre ami Shakespeare nous tient compagnie avec Hamlet, donc, niveau poésie, nous avons quelqu'un d'autre : me voici donc rencontrant Langston Hughes, en version originale, s'il vous plait. Par contre, ne m'en voulez pas si je n'analyse pas profondément les poèmes, je n'ai pas encore eu le temps de faire des recherches. Je vous donnerai donc mon ressenti. Sachez que ce fut un réel plaisir de lire ce livre !

Profond, émouvant, frappant... Tels sont les adjectifs qui, selon moi, peuvent qualifier ce recueil. Langston Hughes, à l'époque de la ségrégation, parle de cette séparation blancs-noirs, dans des rimes teintées d'humour. On notera qu'il prône le respect pour sa couleur, et qu'il est empreint d'optimisme, notamment dans la dernière partie du recueil de Serpent's Tail, où un long discours sur l'égalité à pu me mettre les larmes aux yeux, et le baume au coeur. 

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ces poèmes, c'est cette sorte de délicatesse qu'ils respirent. Vous en rirez surement, mais même les gros mots, avec leur formulation abrégée du langage de banlieue, ont quelque chose d'exotique. C'est cette exotisme, cette culture noire que cultive Hughes, et c'est ce qui m'a plu. Dans une partie entière du recueil il met en scène une femme noire qui veut qu'on l'appelle Madam. Madam. Car elle doit être respectée, noire autant que les blanches. J'adore ce type d'écriture. J'ai beaucoup aimé la pensée de Hughes, qui est fidèle à lui même tout au long du recueil. du début à la fin, c'est le respect et la beauté de sa couleur qui prime.

Il en ressort donc une personne pacifiste, calme, et qui privilégie les petites choses de la vie, lesquelles sont les plus belles. Au travers de la musique notamment. Car il parle beaucoup de la vie en banlieue, des musiciens, des jazzman, du blues. On peut même chanter certains de ses poèmes, lesquels sont ponctués de « doo do doo doom ». On est ainsi transportés à l'autre bout de la planète, sur un autre continent : l'Amérique, celle du XXème siècle.

Cette Amérique est aussi celle du rêve d'égalité et de la fin de la ségrégation. Et Hughes nous emmène aussi auprès des esclaves forcés à travailler, exprimant avec colère cette injustice avec l'espoir que cela prendra fin un jour. Je suis heureuse de constater que l'Amérique a bien changé après la guerre civile qui opposait Nord-Sud ! Je suis sure que le poète en serait plus qu'heureux.

C'est çe qui est drôle et magique : nous sommes situés après le poète, et pourtant on comprend tout : ce sentiment d'invisibilité, d'oubli, de non indulgence, et d'ignorance envers les noirs. On comprend ce qu'ils ont vécu et supporté, Hughes sait nous le faire sentir à travers de simples rimes. Lisez les a voix haute : vous verrez cette beauté, vous la sentirez au bout de votre langue, dans votre souffle, et elle agitera votre coeur de plaisir.

Je n'ai jamais lu de poésie en Anglais jusqu'à maintenant, j'ai juste suivi un cours avec les bases de la prononciation (parce-que c'est loin d'être monotone, il y a une redondance dans les sons au beau milieu des phrases, et dans l'appui sur les mots, typique de l'anglais). Et bien, je suis fière de dire que cette première expérience a été fabuleuse ! J'ai eu la sensation de voyager, de ne pas être seule, comme si le poète m'accompagnait tout au long de ma lecture, et qu'il se tenait à mes cotés, lorsque je murmurais ses mots à voix basse. Epoustouflant !

Enfin, climax final, le discours sur l'égalité des hommes. J'en étais bouche bée. Finir sur une telle note ne peut que donner une impression positive de ce livre. Oui, ce recueil est excellent. Je ne peux approfondir sur ce poème final tant il est beau, et me contenterai de vous le conseiller (du moins, aux anglicistes), car on ne saurait trouver les mots pour pareille Beauté. Une telle vision positive du monde, gorgée d'espoir, c'est Beau. J'espère que ses mots motiveront beaucoup d'entre nous pour essayer de faire de ce monde un monde meilleur.
Lien : http://lettresevanescentes.b..
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Ce n'est pas une critique,
c'est un poème à la mémoire de Langston Hughes.

J'ai connu des torrents,
des torrents aussi anciens que le monde

et plus anciens que l'amour

qui submerge les coeurs humains.



J'ai connu des torrents,
des torrents aussi tumulteux que l'âme du monde

et plus anciens que la haine

qui coule dans les veines humaines.

Mon âme est devenue aussi frénétique que les torrents.

Je me suis baigné dans le Þjórsá quand j'étais le seul habitant de l'île,

J'ai échappé à mes gardiens par les mots de Fédor le long de la Kolyma,

J'ai construit mon bateau avec Uta-Napishtim au bord du Gidon,

j'ai jeté dans la Seine ces gens de l'outre-Méditerranée,

et j'ai vu des fleuves qui devenaient rouge sang à Shangaï.



Avant que Salomé ne coupe ma tête,

J'ai baptisé dans un fleuve,

qui sépare la barbarie falsificatrice

des naïvetés crédule ou lâches.


J'ai lu ces mots que l'on écrivait sur l'eau des torrents,

Mots jeunes et heureux
Devenus mots anciens et sombres.

Mon âme est aussi disloquée

que le temps disjoint dans les remous des torrents.











© Mermed 26 Novembre – 1 Décembre 2023
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Je n'ai pas du tout l'habitude de lire de la poésie mais ce fut une très belle découverte. J'ai trouvé les écrits de Langston Hughes faciles d'accès en termes de niveau de langue et de messages véhiculés pour la majeure partie des poèmes, même s'il faut cependant avoir de bonnes connaissances en histoire américaine pour les comprendre parfaitement.

Cet ouvrage recueille l'ensemble des poèmes écrits par l'auteur, 868 au total, couvrant une période allant de 1920 aux années 60. J'ai aimé sa radicalité et son engagement. Dans ses poèmes, Langston Hughes aborde la ségrégation, la condition des Afro-Américains, la seconde guerre mondiale, s'élève contre le capitalisme, en faveur des classes ouvrières. Certains de ses écrits, ouvertement communistes, lui ont d'ailleurs valu d'être dans le viseur de McCarthy lors de sa chasse aux sorcières...
J'ai mis des repères à de très nombreuses pages pour pouvoir les relire à l'envi tant certains sont beaux et poignants.

Les poèmes qui m'ont le moins parlé sont ceux consacrés à différents genres de musique car je pense ne pas avoir les références et les connaissances nécessaires pour les apprécier à leur juste valeur.
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La plus grande qualité de cette poésie, selon moi, est le fait que tout en étant moderne dans sa forme, elle n'est pas un pur jeu verbal car elle est, vous vous en doutez, très engagée contre la Ségrégation, sans être réduite à cette thématique. C'est une poésie touchante sans être grandiloquente, qui dégage une véritable douceur mélancolique, à la manière d'un morceau de jazz, genre musical qui influence l'écriture de Hughes. Ce dernier joue la carte de la simplicité, du mode mineur, pour créer une voix poétique qui affirme avec force sa dignité. La diversité des formes de poème (certains sont des haïkus, d'autres sont plus longs et narratifs et il n'y en a pas deux semblables) rend la lecture très plaisante.
Enfin, on trouve sur YouTube un enregistrement de Hughes lisant quelques-uns de ses poèmes, je vous le conseille car cela donne une idée de la manière dont ils doivent être lus.
Bref, allez-y, ce sont des textes magnifiques ! 
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Que l'Amérique soit à nouveau l'Amérique

Que l'Amérique soit à nouveau l'Amérique.
Que ce soit le rêve qu'il était.
Que ce soit le pionnier de la plaine
Cherchant un foyer où lui-même est libre.

(L'Amérique n'a jamais été l'Amérique pour moi.)

Que l'Amérique soit le rêve dont les rêveurs ont rêvé -
Que ce soit cette grande terre forte de l'amour
où jamais les rois ne sont complices ni les tyrans ne planifient
qu'un homme soit écrasé par celui d'en haut.

(Cela n'a jamais été l'Amérique pour moi.)

O, que ma terre soit une terre où la liberté
est couronnée sans fausse couronne patriotique,
mais l'opportunité est réelle et la vie est libre, l'
égalité est dans l'air que nous respirons.

(Il n'y a jamais eu d'égalité pour moi,
ni de liberté dans cette "patrie du libre".)

Dis, qui es-tu qui marmonne dans le noir?
Et qui es-tu qui tire ton voile à travers les étoiles?

Je suis le pauvre blanc, dupe et mis à part,
je suis le nègre portant les cicatrices de l'esclavage.
Je suis l'homme rouge chassé de la terre,
je suis l'immigrant qui tient l'espoir que je cherche -
Et ne trouvant que le même vieux plan stupide:
chien mange chien, puissant écraser le faible.

Je suis le jeune homme, plein de force et d'espoir,
Enchevêtré dans cette ancienne chaîne sans fin
De profit, de pouvoir, de gain, de conquérir la terre!
De saisir l'or! De saisir les moyens de satisfaire le besoin!
Du travail les hommes! De prendre le salaire!
De tout posséder pour sa propre cupidité!

Je suis le fermier, l'esclave du sol.
Je suis l'ouvrier vendu à la machine.
Je suis le nègre, serviteur de vous tous.
Je suis le peuple, humble, affamé, méchant -
Affamé encore aujourd'hui malgré le rêve.
Battu encore aujourd'hui - O, pionniers!
Je suis l'homme qui n'a jamais progressé,
Le travailleur le plus pauvre a troqué au fil des ans.

Pourtant, je suis celui qui a rêvé notre rêve de base
Dans l'Ancien Monde alors que j'étais encore un serf des rois,
Qui a rêvé un rêve si fort, si courageux, si vrai,
Que même encore sa puissante audace chante
Dans chaque brique et pierre, dans chaque sillon tourné
Cela a fait de l'Amérique la terre qu'elle est devenue.
Oh, je suis l'homme qui a navigué ces premières mers à la
recherche de ce que je voulais être ma maison,
car je suis celui qui a quitté le rivage sombre de l'Irlande,
Et la plaine de la Pologne, et l'herbe herbeuse de l'Angleterre,
Et arraché du fil de l'Afrique noire je suis venu
pour construire une «patrie de la liberté».

Le gratuit?

Qui a dit le libre? Pas moi?
Sûrement pas moi? Les millions de secours aujourd'hui?
Les millions abattus quand nous frappons?
Les millions qui n'ont rien pour notre salaire?
Pour tous les rêves que nous avons rêvé
Et toutes les chansons que nous avons chantées
Et tous les espoirs que nous avons tenus
Et tous les drapeaux que nous avons accrochés,
Les millions qui n'ont rien pour notre salaire -
Sauf le rêve qui est presque mort aujourd'hui .

O, que l'Amérique redevienne l'Amérique -
La terre qui n'a jamais été
encore - Et pourtant doit être - la terre où chaque homme est libre.
La terre qui est à moi - les pauvres, les Indiens, les nègres, MOI -
Qui a fait l'Amérique,
Dont la sueur et le sang, dont la foi et la douleur,
Dont la main à la fonderie, dont la charrue sous la pluie,
Doit ramener à nouveau notre rêve puissant .

Bien sûr, appelez-moi n'importe quel nom laid que vous choisissez -
L'acier de la liberté ne tache pas.
De ceux qui vivent comme des sangsues sur la vie des gens,
Nous devons reprendre notre terre, l'
Amérique!

Oh, oui,
je le dis clairement, l'
Amérique n'a jamais été l'Amérique pour moi,
et pourtant je jure ce serment ... l'
Amérique le sera!

Hors du rack et de la ruine de notre mort de gangster,
Le viol et la pourriture de la greffe, et la furtivité, et les mensonges,
Nous, le peuple, devons racheter
La terre, les mines, les plantes, les rivières.
Les montagnes et la plaine sans fin -
Tout, toute l'étendue de ces grands états verts -
Et refaites l' Amérique!
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Let America Be America Again

Let America be America again.
Let it be the dream it used to be.
Let it be the pioneer on the plain
Seeking a home where he himself is free.

(America never was America to me.)

Let America be the dream the dreamers dreamed--
Let it be that great strong land of love
Where never kings connive nor tyrants scheme
That any man be crushed by one above.

(It never was America to me.)

O, let my land be a land where Liberty
Is crowned with no false patriotic wreath,
But opportunity is real, and life is free,
Equality is in the air we breathe.

(There's never been equality for me,
Nor freedom in this "homeland of the free.")

Say, who are you that mumbles in the dark?
And who are you that draws your veil across the stars?

I am the poor white, fooled and pushed apart,
I am the Negro bearing slavery's scars.
I am the red man driven from the land,
I am the immigrant clutching the hope I seek--
And finding only the same old stupid plan
Of dog eat dog, of mighty crush the weak.

I am the young man, full of strength and hope,
Tangled in that ancient endless chain
Of profit, power, gain, of grab the land!
Of grab the gold! Of grab the ways of satisfying need!
Of work the men! Of take the pay!
Of owning everything for one's own greed!

I am the farmer, bondsman to the soil.
I am the worker sold to the machine.
I am the Negro, servant to you all.
I am the people, humble, hungry, mean--
Hungry yet today despite the dream.
Beaten yet today--O, Pioneers!
I am the man who never got ahead,
The poorest worker bartered through the years.

Yet I'm the one who dreamt our basic dream
In the Old World while still a serf of kings,
Who dreamt a dream so strong, so brave, so true,
That even yet its mighty daring sings
In every brick and stone, in every furrow turned
That's made America the land it has become.
O, I'm the man who sailed those early seas
In search of what I meant to be my home--
For I'm the one who left dark Ireland's shore,
And Poland's plain, and England's grassy lea,
And torn from Black Africa's strand I came
To build a "homeland of the free."

The free?

Who said the free? Not me?
Surely not me? The millions on relief today?
The millions shot down when we strike?
The millions who have nothing for our pay?
For all the dreams we've dreamed
And all the songs we've sung
And all the hopes we've held
And all the flags we've hung,
The millions who have nothing for our pay--
Except the dream that's almost dead today.

O, let America be America again--
The land that never has been yet--
And yet must be--the land where every man is free.
The land that's mine--the poor man's, Indian's, Negro's, ME--
Who made America,
Whose sweat and blood, whose faith and pain,
Whose hand at the foundry, whose plow in the rain,
Must bring back our mighty dream again.

Sure, call me any ugly name you choose--
The steel of freedom does not stain.
From those who live like leeches on the people's lives,
We must take back our land again,
America!

O, yes,
I say it plain,
America never was America to me,
And yet I swear this oath--
America will be!

Out of the rack and ruin of our gangster death,
The rape and rot of graft, and stealth, and lies,
We, the people, must redeem
The land, the mines, the plants, the rivers.
The mountains and the endless plain--
All, all the stretch of these great green states--
And make America again!
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As I Grew Older

It was a long time ago.
I have almost forgotten my dream.
But it was there then,
In front of me,
Bright like a sun,—
My dream.

And then the wall rose,
Rose slowly,
Slowly,
Between me and my dream.
Rose slowly, slowly,
Dimming,
Hiding,
The light of my dream.
Rose until it touched the sky,—
The wall.

Shadow.
I am black.

I lie down in the shadow.
No longer the light of my dream before me,
Above me.
Only the thick wall.
Only the shadow.

My hands!
My dark hands!
Break through the wall!
Find my dream!
Help me to shatter this darkness,
To smash this night,
To break this shadow
Into a thousand lights of sun,
Into a thousand whirling dreams
Of sun!
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What happens to a dream deferred?

Does it dry up
like a raisin in the sun?
Or fester like a sore—
And then run?
Does it stink like rotten meat?
Or crust and sugar over—
like a syrupy sweet?

Maybe it just sags
like a heavy load.

Or does it explode?
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If I had a million
I'd get me a plane
And everybody in America'd
Think I was insane.

But I ain't got a million,
Fact is, ain't got a dime -
So just by if-ing
I have a good time !

( dans "If-ing")
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Vidéo de Langston Hughes
Son autobiographie enfin ré-éditée.
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