Après Lonesome Dove et La dernière séance, je continue bien volontiers avec Larry McMurtry. Le lecteur se retrouve à Thalia, Texas, dans la chaleur et la poussière, mais cette fois les derricks ont poussé. Vingt sept ans après, les héros de la dernière séance sont toujours là. Nous suivons maintenant pas à pas Duane et il n'est pas vraiment nécessaire d'avoir lu La dernière séance dont le héros, Sonny, a maintenant le cerveau qui passe parfois "au point mort", d'après un de ses concitoyens, et voit des films dans sa tête; bref, ses amis veillent sur lui mais ne peuvent rien pour vraiment l'aider.
En revanche Duane, époux de Karla depuis plus de vingt ans, se débat "avec une femme insolente, quelques maîtresses blasées, des enfants timbrés, un chien stupide, douze millions de dollars de dettes et un jacuzzi."
Des dialogues hilarants, des situations embrouillées, beaucoup de loufoquerie, pour une histoire qui se mène à 200 à l'heure. A Thalia, on dirait que souffle un vent de folie...Tout le monde est atteint. Sous les yeux du lecteur ravi les péripéties s'enchaînent et j'ai pas mal gloussé au cours de ma lecture. Mais Larry McMurtry sait aussi nous émouvoir et au fil du roman les moments de nostalgie se pressent, Duane avoue sa fatigue, il est déboussolé, et le retour de Jacy, la belle jeune fille qui faisait tourner les têtes des années avant, n'arrange rien.
Sans oublier Shorty le chien, sympathique animal pas bien malin quand même, la bataille d'oeufs de la fête du Centenaire ("Ces Centenaires sont vraiment super, déclara Jack. On devrait en faire un tous les ans."), et les T-shirts de Klara, l'épouse de Duane, proclamant selon son humeur: "Je ne suis pas sourde, je vous ignore", "Ceux qui pensent que l'argent ne fait pas le bonheur ne connaissent pas les bonnes boutiques", etc...
McMurtry, faussement simple, sait y faire pour rendre sa prose addictive et son univers humain et touchant. Et quel sens du dialogue!
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