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Critiques de Laure Heinich (30)
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Corps défendus

« Il dit ma fille est morte. Il dit qu'on lui a conseillé de m'appeler, qu’il ne sait pas s'il prononce bien mon nom, qu’il peut me voir demain. Il pleure par intermittence, il y a des mots de répit. Dit qu’il viendra avec son ex-femme, ex-épouse depuis longtemps, ex-mère depuis un instant. »





C’est ainsi que la narratrice, avocate, fait de cette affaire sordide de viol et de meurtre son affaire, pour défendre la famille bien sûr, un déroulé habituel pour ce crime qui n’est ni le premier ni le dernier du genre. Mais au-delà du fait divers, l’auteur, via la narratrice, analyse.



Les réactions de ceux dont la vie a basculé pour toujours, sans commune mesure avec la peine réclamée, la perpétuité. Le père affiche son désespoir, la mère semble sidérée. Et la justice dans sa légitimité n’est qu’un piètre cache-misère.



La victime vivait en couple avec Emilie, Quelle est la part de l’homophobie parmi les raisons profondes, si l’on peut parler de raison, qui ont motivé le passage à l’acte ? L’affaire renvoie l’avocate à ses propres convictions et au tournant pris dans sa vie de mère.



Au coeur de l’histoire, les méandres du fonctionnement de l’appareil judiciaire, des règles du jeu, des rôles à tenir, des cas de conscience.



Roman poignant, qui met en lumière les interactions entre sphère privée et professionnelle, et replace les victimes au coeur de la machinerie judiciaire.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Corps défendus

Pour entrer dans un livre il y a certes le sujet qui doit interpeller, intriguer, passionner, révolter etc mais il y a aussi et je dirais presque surtout, le style. Or dans celui-ci je suis restée complètement hermétique. Je n'aime pas du tout cette façon clinique de raconter les faits pour un roman. Cela m'empêche complètement d'entrer en osmose avec l'histoire, je reste à distance comme un spectateur et donc les émotions affleurent à peine.

J'ai lu ici et là qu'on entrait, par le récit de l' avocate ( narratrice), dans l'intimité des personnages et que le tout était riche d'humanité, ce que n'ai que très rarement ressenti.

Le fait que la jeune Eve, assassinée fut en couple avec une jeune femme Émilie, oriente les soupçons sur les mobiles du crime vers de l'homophobie mais le flou, l'incompréhension reste intacte.

Ce que j'ai en revanche apprécié c'est le fait justement que Jean, l'accusé ne soit pas déshumanisation, j ai même eu pour lui un regard bienveillant.

La difficulté que j'ai rencontré avec le style contrarie la rédaction de ce billet que je ne voudrais pas trop sévère mais...
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Corps défendus



L.Heinich est une blogueuse qui depuis des années narre la vie d'avocat et celle du Palais.

Dans ce court et premier roman , une avocate (fiction?) devient le conseil des parents d'une jeune fille violée et assassinée. Dés le début on connaît l'auteur du drame.

Nous avons donc l'autopsie d'un procès vu sur toutes ses faces; celle de la famille de la victime, l'absence de celle du jeune meurtrier, celle policière, celle judiciaire.

La jeune victime entretenait une liaison homosexuelle, l'avocate aussi de son côté, ce qui oriente quand même un peu la lecture .
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Corps défendus

Dans la nuit du8 au 9 septembre, Eve, une jeune femme amoureuse depuis peu d'une autre jeune femme, Emilie, a été violée, étranglée puis jetée dans une mare. L'avocate de la famille de la victime, les Willaert, raconte l'enquête, l'arrestation du coupable, ses dénégations puis ses aveux, sa détention provisoire, le procès et la condamnation à perpétuité. Ceci fait s'interroger la narratrice sur elle-même, son attirance pour sa compagne, l'homophobie de notre société qui pose un regard dur sur la différence, les circonstances atténuantes du meurtrier si elles existent. L'auteur nous raconte de façon claire le déroulé d'un meurtre avec viol et sa condamnation.



Je remercie Babelio à travers cette opération Masse Critique et la maison d'éditions Flammarion qui m'ont choisie pour découvrir ce premier roman de cette avocate qui aborde un sujet qu'elle connaît particulièrement bien, celui d'un procès pour viol et meurtre.

Ce roman de 240 pages se lit bien et assez rapidement, j'ai trouvé sa lecture fluide et agréable en dépit de la noirceur du thème, sans jamais de termes compliqués difficiles à comprendre. L. Heinich met la Justice à notre portée, c'est appréciable.

De plus, ce roman est un peu construit comme un roman policier même si le côté enquête n'est pas celui qui est recherché avant tout. Il y a un certain suspense ici, une tension qui monte au fil des pages.

Je me suis vite attachée au sort de cette jeune femme assassinée froidement, à ce que vivent ses parents, sa petite amie.

De plus, l'auteur nous fait considérer l'affaire sous différents points de vue, ce qui est enrichissant.

Par ailleurs, la jeune auteur arrive à se garder des jugements de valeur, on sent en elle l'avocate qui doit défendre son client quel qu'il soit. Cette impartialité est remarquable.

Parfois L. Heinich élabore des métaphores suivies, en lien avec le tennis par exemple, ce n'est pas toujours facile à suivre mais cela reste assez rare pour ne pas perdre l'intérêt de l'histoire. De même j'ai été embrouillée pendant une certaine partie de l'histoire par le personnage de Camille que je n'arrivais pas à savoir qui elle était.

J'ai donc apprécié ce roman qui traite d'un sujet pas facile, ce livre se démarque par l'originalité du thème abordé, il n'est pas comme les autres.
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Corps défendus

"Je l’ai tuée au petit matin."



Eve avait vingt ans. Eve était heureuse avec sa petite amie Emilie. Sa première fois avec une femme. Eve a été sauvagement assassinée après avoir été violée. Son assassin s’est débarrassé de son corps en le jetant dans une mare. Son assassin c’est l’ami d’un ami. Il s’appelle Jean et l’a raccompagné chez elle après une soirée.



Eve a-t-elle été tuée parce qu’elle est homosexuelle ? En tous les cas, Jean passe très vite aux aveux.



Corps défendus, c’est l’histoire de ce meurtre racontée du point de vue de l’avocate de la famille d’Eve. Les Willaert.



"Il dit ma fille est morte. Il dit assassin. Il dit qu’on lui a conseillé de m’appeler, qu’il ne sait pas s’il prononce bien mon nom, qu’il peut me voir demain. Il pleure par intermittence, il y a des mots de répit. Il dit enfin qu’il viendra avec son ex-femme, ex-épouse depuis longtemps, ex-mère depuis un instant."



Laure Heinich, l’auteure est elle-même avocate et cela se ressent. Le texte est précis, le déroulement du roman est ordonné, de l’appel du père au verdict lors du procès, en passant par l’audition de Jean, ses aveux, et la reconstitution des faits. La narratrice décortique et analyse tout. C’est rigoureux et détaillé.



L’avocate raconte aussi ses entretiens avec les proches d’Eve. Et particulièrement ceux avec son père et sa petite amie Emilie. Ses échanges, plus ou moins réguliers, plus ou moins prévus, plus ou moins agréables au fil des mois précédant le passage au tribunal rendent l’affaire plus humaine et plus touchante encore.



Le récit est entrecoupé de moments de la vie de l’avocate. On ressent alors la tension qu’elle porte sur elle quand elle rentre chez elle et qu’elle retrouve sa compagne et son fils. Il est difficile de laisser le travail au cabinet. Ce genre de dossier n’est justement pas qu’un dossier parmi d’autres. Il s’immisce sous la carapace de l’avocate.



"Ils savent bien que je n’ai pas fait que mon métier, qu’avocat est tout sauf un métier."



Dans le même temps, la narratrice aborde aussi le sujet des avocats de la défense. Peut-on, doit-on défendre un assassin ? Parce que oui, quand on est avocat, on doit défendre son client, qu’il soit coupable, ou innocent, ou assassin. Il ne faut pas déshumaniser l’accusé. (Cela m’a rappelé la lecture par Charles Berling de Même les monstres de Thierry Illouz à laquelle j’avais eue la chance d’assister.)



"[…]les avocats ont « l’honneur de défendre », une formule qui fait vivement réagir quand nous la prononçons. Toutes les défenses ne seraient-elles pas honorables ?"



Corps défendus est le premier roman de Laure Heinich. C’est un peu froid et très pesant. Et en même temps le sujet traité est tellement grave, lourd et sombre. Le style est acéré et cela rend l’ensemble très poignant. On vit le déroulement de cette affaire du début à la fin, à ses côtés. Jusqu’au procès relaté comme un match de tennis. Le service tour à tour à la défense, puis à l’accusation ou encore aux témoins. On vit même le choix des jurés par les deux parties.



En bref, Corps défendus est un roman qu’on lit sans trop prendre le temps de respirer. On est dans la peau de l’avocate. C’est très perturbant, bouleversant : défendre un corps.
Lien : https://ellemlire.com/2021/0..
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Corps défendus

Une jeune avocate est chargée de la défense des « Willaert » parents d’Eve, jeune fille violée et assassinée. Son travail, pendant l’instruction du dossier, est décortiqué, ainsi que celui des autres intervenants, de l’instruction du dossier au procès en assise. L’enquête, pénétrant les aspects les plus intimes de la vie des protagonistes n’est pas sans impact sur la vie personnelle de la jeune femme, et l’homosexualité féminine, point commun entre l’avocate et Eve est largement évoquée. De permanentes oscillations entre le juridique et l’humain apportent un point de vue intéressant sur le déroulement de l’instruction et le procès d’un crime.
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Corps défendus

JLaure Heinich est avocat pénaliste et a publié, outre le présent livre, deux esssais portant sur l'exercice de sa profession. Corps défendus constitue son premier roman, dont le sujet est en rapport direct avec sa profession.

La narratrice, comme elle, est avocate. Pour un premier roman se pose toujours la question du caractère autobiographique de l'oeuvre, a fortiori iici.

Attendu l'absence d'éléments biographiques publics sur Madame Heinich, la question demeure évidemment en suspens.

On peut simplement constater qu'auteur et narratrice exercent la m^me profession et ont sensiblement le même âge.

Ce livre m'a a attiré parce que son argument m'a rappelé celui de la Décision, l'ouvrage de Karine Tuil; et le rapprochement n'est pas abusif, il s'git dans les deux cas d'une femme juriste, sensiblement du même âge, dont la vie privée se mêle à l'affaire judiciaire privée; là s'arrête les ressemblances, puisque l'héroïne (triste héroïne, à mon avis, mais c'est une autre histoire) de la décision est magistrat et qu'elles se trouvent donc des des côtés opposés de la barre qui sépare le tribunal des autres protagonistes de la scène judiciaire.

Ces deux femmes ont à peu près le même âge, sont chacune à un tourment de leur vie, et s'occupent d'une affaire qui les ébranlent profondément.

Mais les affaires traitées sont très largement différentes; l'héroïne des Corps défendue plaide pour la partie civile dans une affaire révoltante de viol suivi de meurtre; pourtant, et bien qu'elle ne trahisse pas sa mission, en son for intérieur elle trouve au coupable de multiples circonstances atténuantes.

Le lecteur est sans doute censé partager ce sentiment, mais c'est loin d'être mon cas.

Cet aspect du livre m'a profondément déplu; si dans certains cas, un vol, et même un meurtre, peut être excusable, et même justifiable, ce n'est jamais le cas d'un viol, a fortiori suivi de meurtre; l'idée même de circonstances atténuantes en la matière est obscène.

Et même à ce sujet. L'auteur veut nous faire pleurer sur l'assassin, à cause de son enfance. Mais qu'est ce qu'elle a, son enfance ? Il n'a été ni violé, ni battu, ni affamé, ni privé de soins Et sa vie qui sera gâchée par la condamnation. Et la vie de la victime, de son amante, de son père, de sa mère, elle ne l'est pas, gâchée, peut-être ?

Malgré tout le livre vaut mieux que l'indignation qu'il suscite chez moi, et l'héroïne est finalement attachante, même si elle m'énerve

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La Justice contre les Hommes

Un essai sur la Justice et les difficultés structurelles de cette dernière.



L’autrice - avocate - pointe du doigt les problèmes systémiques qui brouillent les lignes de l’égalité en France.



Ça fout les nerfs et dénonce des méthodes carrément déprimantes.



À lire quand on a le moral car, dans le cas contraire, cette lecture peut s’avérer ultra pesante.
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Corps défendus

Corps défendus nous entraîne sur le chemin d'une avocate en charge d'une affaire de viol et de meurtre sur une jeune femme lesbienne. Les premiers chapitres fixent les photos du crime, les protagonistes et la victime. On apprend comment la justice se met en marche, les parents de la victime qui interroge leur avocate, l'accusé qui ne dit que peu de chose, la défense qui prépare le dossier.

Dans le même temps, l'autrice mêle aussi la vie de l'avocate et s'interroge sur sa vie de couple avec sa compagne.



Le début m'a happé avec la mise en place du récit et des différents personnages. Mais arrivé à un peu moins de la moitié, j'ai hélas commencé à décrocher. Les incursions et interrogation de l'avocate sur sa vie m'a perdue et embrouillée ma lecture. J'y ai perdu le fil à regret. Je suis quand même allée au bout de ma lecture mais en lisant beaucoup de passages en diagonale et seul la fin avec le procès à relier le fil du début.

C'est un premier roman bien écrit mais une lecture en demi teinte pour moi.
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Corps défendus

Corps défendus, c’est l’histoire d'un meurtre - celui d'Eve - racontée du point de vue de l’avocate de la famille de la victime, comme l'annonce clairement le résumé : 

"C’est la mère qu’elle voit en premier. Les deux parents qui ont pris place devant elle ont besoin de savoir si elle peut les aider. Non pas à défendre leur fille puisqu’elle est morte, mais à lui faire justice.

Leur fille, c’est Ève, sauvagement violée puis assassinée dans la petite maison de campagne où elle habitait. Il a suffi de deux heures d’interrogatoire pour que celui qui l’a raccompagnée ce soir-là avoue : « Je l’ai tuée au petit matin. » Ève était amoureuse d’une fille, est-ce qu’il aurait pu s’en prendre à elle pour cette raison-là ?"



Laure Heinich a construit son roman sur la pensée de sa narratrice, une avocate empreinte de doutes.

Le récit est entrecoupé de moments de la vie de l’avocate. Mais ce sont surtout ses ressentis, les répercussions de l'affaire sur sa vie personnelle et ses états d'âme qui sont au centre de ce livre.



Elle y raconte aussi les entretiens de l'avocate avec les proches d’Eve ; ce qui rend cette affaire plus touchante encore.



Et la dernière partie, dans laquelle l'auteure relate le procès, est très intéressante. Elle y expose avec rigueur, détails et maîtrise les aspects techniques de la procédure judiciaire, les codes et le cérémonial de la cour d’assises.



La construction du roman, comme un documentaire - à mi-chemin entre une fiction et un témoignage - basé sur les pensées de l'avocate, m'a beaucoup plu au départ. C'est un récit intéressant pour saisir les arcanes du monde de la justice, un livre qui questionne - sans apporter de réponses - et parle aussi des difficultés du métier d’avocat, notamment concernant la compatibilité avec une vie de famille.



Mais la lecture de ce bouquin, parce qu'elle laisse beaucoup de place à la description de la machine judiciaire au détriment de l'émotion, ne m'a pas vraiment accrochée.

L'affaire est traitée de manière professionnelle, avec beaucoup de froideur ; les mots sont presque trop froids. L'atmosphère est lourde, le récit décousu et le style haché. Les phrases sont courtes, sèches, laconiques, mais précises et toujours justes. 

Je pense que l'écriture de l'auteure a contribué à me laisser en dehors de l'histoire. J'ai d'ailleurs été incapable de m'attacher à la narratrice ou aux personnages.

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Corps défendus

Les avocates semblent être à l'honneur en ce début d'année avec le roman de Marie N'Diaye "La vengeance m'appartient" et l'essai de Lisa Vignoli et Julia Minkowski "L'avocate était une femme: le procès de leur vie".

Ce premier roman de l'avocate Laure Heinich est à mi-chemin entre une fiction et un témoignage. Eve, 20 ans, amoureuse d'Émilie, est violée et assassinée, par Jean, du même âge au sortir d'une soirée en boîte. La narratrice, avocate pénaliste, représente les parents d'Eve.

Nous suivons la narratrice, dont nous ne connaîtrons ni le nom, ni le prénom, comme si ses réflexions étaient universelles, pendant les 3 ans entre le meurtre et le procès et durant le procès.

Ce qui est intéressant, c'est de voir comment l'affaire interfère avec sa vie privée, la phagocyte à certains moments cruciaux comme la préparation de sa plaidoirie. Ce roman est prétexte à faire découvrir et réfléchir à la façon dont la police/gendarmerie mène une enquête, à la justice, à l'univers carcéral : l'avocat général doit-il charger l'accusé sans nuance alors que le verdict est pratiquement acquis? Doit-on faire supporter le poids d'un procès d'assise à un/une commis/e d'office? Tous les accusés sont-ils défendables? Peut-on libérer un meurtrier avant son jugement suite à erreur de procédure?

Un thème est également très présent : l'homosexualité féminine à la fois dans la vie d'Eve mais aussi celle de l'avocate à travers, en particulier, la question de savoir si le crime est homophobe mais aussi la réaction des habitants du village où Eve et sa compagne vivaient, à travers les réactions des parents d'Eve, à travers le couple que forment l'avocate et sa compagne Camille.

La lecture de ce roman, parce que laissant beaucoup de place à la description de la machine judiciaire et moins à l'émotion, ne m'a pas vraiment accrochée; je suis intéressée par cette thématique quand elle n'avance pas masquée sous l'appellation de roman. J'avais d'ailleurs beaucoup apprécié "Même les monstres" , un essai plein d'humanité de l'avocat pénaliste Thierry Illouz, paru en 2018.



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Corps défendus

Eve, jeune fille indépendante, est violée et tuée par une connaissance de son âge. L'auteur du crime ne nie pas les faits.

Les parents engage une avocate qui va décortiquer la procédure judiciaire jusqu'au procès. Elle va rencontrer les personnes proches d'Eve, entrer dans son intimité. Apprendre qu'elle aimait les filles et que c'est peut-être pour ça qu'il 'a tuée. Mais pas sûr, Jean a manqué d'affection, d'amour maternel. Est-ce cela qui l'a poussé à ce crime ?

L'avocate, il me semble qu'on ne la nomme pas, va se poser beaucoup de questions de conscience. Mas elle est l'avocate de la victime, de ses parents, de son entourage et surtout de sa copine.

L'histoire aurait pu être passionnante mais je n'ai pas réussi à créer un lien avec l'avocate, les parents, et même la victime.

J'ai trouvé que l'avocate se regarde souvent le nombril. Est-ce autobiographique ? Est-ce un fait divers réel ? Ça y ressemble sans que nous en ayons la certitude.

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Corps défendus

Ève, vingt ans, a été sauvagement violée puis assassinée dans la petite maison de campagne où elle vivait. Jean, le copain d'un copain, qui l'avait raccompagnée d'une soirée avoue rapidement "Je l'ai tuée au petit matin." Ève était amoureuse d’Émilie, a-t-elle été tuée à cause de son homosexualité ?



La narratrice est l'avocate des parents d'Ève. Elle-même a une relation avec une femme après avoir eu un enfant avec son conjoint, elle n'est pas pour autant engagée dans le combat contre l'homophobie. Quel sens cela aurait-il de relier le crime à l'homophobie alors que l'accusé a avoué et risque déjà la perpétuité ?



L'auteure est avocate et expose avec maitrise les aspects techniques de la procédure judiciaire, les codes et le cérémonial de la cour d’assises, elle s'autorise des passages à charge sur les expertises psychiatriques et explore les ressentis de l'avocate jeune professionnelle commise d'office confrontée aux réactions diamétralement opposées du père et de la mère. Mais ce sont surtout les ressentis de l'avocate narratrice, les répercussions sur sa vie personnelle, ses états d'âme qui sont au centre de ce roman. La psychologie du meurtrier est par contre laissée de côté, il est vrai que c'est l'avocate de la famille de la victime qui parle mais cette dimension m'a manquée. Un roman qui nous met dans la peau d'une avocate, nous fait ressentir ses sentiments ambivalents comme lorsqu'elle aurait par moments envie de défendre l'accusé. La dernière partie du roman dans laquelle l'auteure relate le procès comme un match de tennis est la plus intéressante du roman, l'écriture y est moins sèche et descriptive qu'au début du roman.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Corps défendus

"Je l'ai tuée au petit matin."

C'est par cette phrase étrangement poétique que l'assassin avoue son crime.

Oui c'est bien lui qui a violé puis tué Ève, une jeune fille de vingt ans.

C'est l'avocate des parents d'Ève qui est au centre du roman. Cette histoire, et en particulier l'homosexualité de la victime, la touchent et la font vaciller. Ses certitudes sont altérées, sa vie privée en est affectée.



Si la construction du roman, comme un documentaire en direct des pensées de l'avocate, m'a beaucoup plu au départ, je n'ai pas adhéré au parti pris narratif qui m'a semblé un peu embrouillé.

La narration qui passe de la première personne à la seconde personne, le style haché, les phrases heurtées, les métaphores filées avec le sport, autant de points qui ont contribué à me laisser en dehors de l'histoire.



De même, l'ambiguïté mise en place sur la vie privée de l'avocate pendant les cent premières pages m'a dérangée, j'ai eu l'impression d'assister à un exercice de style.

Lorsque j'ai lu que l'auteure était avocate pénaliste, je me suis demandé quelle était la part d'elle mise dans ce personnage, je l'imagine importante. Peut-être aurais-je dû voir ce roman comme une catharsis.

Toujours est-il que si le fond m'a parlé, je n'ai pas été convaincue par la forme.
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Corps défendus

Ce roman est traité de manière originale car il nous place uniquement du point de vue de l'avocate, narratrice de ce récit.

De ce fait, l'écriture est très factuelle, professionnelle, presque journalistique par moments.

L'ensemble, un peu trop froid, manque d'émotions et de sentiments.

Je comprends la direction prise par l'auteure, qui maîtrise parfaitement son sujet, mais c'est certainement la raison pour laquelle je n'ai ressenti aucune empathie, que ce soit pour l'avocate, la victime ou sa famille.

Toutefois, la partie relative au procès est très intéressante et met totalement en lumière l'engagement parfois sans limite que prennent les avocats pour accompagner leurs clients et tenter de rendre justice aux victimes.



➡️ Un roman qui nous plonge sans détours dans le quotidien d'une avocate investie !

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Corps défendus

Glaçant et poignant récit d’une avocate qui se penche sur le viol et meurtre d’une femme homosexuelle. Les mots sont presque trop froids, trop vrais. Être dans la tête de l𠆚uteure est une expérience singulière et perturbante. Un orage émotionnel, dur et dont les échos hantent.
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La Justice contre les Hommes

Critique de la justice française, parfois adroit, parfois moins. Un féminisme un peu mièvre. L’ogre Morreti souvent cité, souvent déplaisant. Malgré cela, une bonne vision de la société d’aujourd’hui, notamment sur le plan social. Un livre non obligatoire mais non déplaisant
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Corps défendus

Beaucoup eu de mal à accrocher.



C'est un récit intéressant pour saisir le monde de la justice, les procédures judiciaires et tout ce qui va avec, et on sent que l'auteur est calée dans son domaine.



Mais pour moi, c'est à peu près tout.



Parce que l'histoire en elle-même, si on peut l'appeler comme ça, est assez quelconque : il s'agit d'une fille qui s'est fait violer, et assassiner. Pas de suspense, on sait dès le début qui est le coupable. L'intrigue ne prend pas de tournure inattendue, tout simplement parce que ce n'est pas le but : il s'agit d'un dossier juridique, et c'est tout.



Du coup, l'affaire est traitée de manière...juste professionnelle. Beaucoup de froideur, aucune implication émotionnelle. C'est juste un cas comme un autre.



Et de l'autre côté, si on s'intéresse au tueur, c'est décevant aussi, parce qu'on ne comprend pas non plus pourquoi il a agi ainsi. Il n'aurait pas de pathologie particulière, et aurait simplement agi par pulsion... Moui, c'est un peu facile. C'est sûr que ce n'est pas l'aspect psychologique qui est mis en valeur.



Au fond, il n'y a que l'aspect judiciaire et le traitement pseudo social du traitement de l'homosexualité (qui n'apporte rien parce que rien n'indique que cette facette de la victime ait un quelconque rapport avec sa mort.



Bref, un point de vue qui pourrait être intéressant, mais qui n'est vraiment pas pour moi.
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Corps défendus

C’est une lecture particulière pour moi, car elle m’a fait sortir de ma zone de confort. C’est très rare que je lise ce type d’ouvrage, et si je ressors mitigée, je suis contente d’avoir tenté le pas.



"Corps défendus" suit le dossier d’un meurtre d’une jeune femme de 20 ans. Nous suivons l’histoire du point de vue de l’avocate qui va représenter la famille de la victime, du meurtre jusqu’au procès de l’auteur des faits.



En tant que lectrice, je reste très mitigée sur cette lecture. Je trouve l’appellation « roman » trompeuse (même s’il existe une quantité de variations de romans). J’ai eu l’impression de suivre un reportage ou un dossier, plus qu’un récit, une intrigue. Il n’y a pas de suspense : on sait qui est le meurtrier dès le début. Seule la condamnation m’a fait lire le livre jusqu’au bout (curiosité professionnelle). L’histoire est très factuelle, froide. On ne ressent aucune émotion avec les personnages tant ils sont distants. J’ai ressenti une confusion aussi dans certains passages.



Toutefois, travaillant dans le monde de la justice, j’ai trouvé qu’il y avait une véritable réflexion sur le métier d’avocat (et dieu seul sait que j’y ai beaucoup pensé en étant moi-même diplômée), sur la justice et les magistrats. Plus qu’un métier, avocat est une vocation en réalité. Pour une personne lambda, je pense que c’est vraiment intéressant de découvrir comment se déroule ce type de dossier dans la réalité. C’est pas la télé ici , mais la justice dans son entièreté. Néanmoins, pas suffisant pour maintenir mon intérêt tout au long de la lecture.



L’autrice aborde également le difficile sujet de l’homophobie, dont je n’ai pas apprécié le traitement. Il y a une mélancolie dans ce livre, compréhensible car perdre un enfant est incontestablement un drame, tout comme commettre ce type d'acte, mais parfois trop exacerbée.



Ce roman m’a confirmé que ce type de lecture n’est tout simplement pas fait pour moi.
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La Justice contre les Hommes

Ce livre est tout bonnement incroyable.

Il est très bien écrit et ne nous endors absolument lorsqu’on est pas du milieu comme moi. Il est très facile à comprendre.

J’ai pu apprendre beaucoup et j’avoue avoir partagé fièrement mes nouvelles connaissances avec mes amis.

De plus, le point de vue de l’auteure est interne et donc plus « fiable » et intéressant.

Son idée est controversée et c’est assez drôle de voir à quel point l’auteure remet en question ses propres questions.

Je conseil ce roman à tous car il apprend et nous fait comprendre à quel point on ne peut pas en vouloir à tout le monde.
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