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Citations de Laurent Combalbert (48)


L’air est chaud. Au travers du plastique, Joshua voit des
silhouettes, la lumière vive, perçoit des mouvements. Les
voix sont étouffées, il appelle à l’aide mais aucun son
ne semble sortir du sac. L’air se raréfie. Joshua tousse.
Crache. Il sent sa tête, comme dans un étau. La douleur
qui irradiait tout à l’heure lui écrase le crâne. Il cherche
de l’air, avale le sac, le recrache. Joshua essaye encore de
bouger, les liens sont déjà profondément enfoncés dans
ses chairs. Des bourdonnements dans la tête, des fourmis
dans les mains. Un acouphène. Inspirer. Vite. Fort. Le
sac qui s’enfonce plus loin dans la bouche. Joshua sent
une immense bouffée de chaleur. Son corps se dérobe.
Un voile noir s’installe doucement autour de ses yeux.
La douleur dans le crâne est insupportable.
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Stan revient au cœur du dossier :
- La discrétion et le secret sont vitaux. On n’a jamais traité d’affaire comme celle-là et nous n’avons pas encore une vision complète du dossier, des acteurs et des enjeux. On va nommer le dossier avec un nom de code, comme on le fait d’habitude.
- Dossier « Phoenix » ? La renaissance des animaux ? Ou dossier « Reborn » ? propose Moïse.
- Pourquoi pas dossier « J’achète le Laos » ? rétorque Stan. On va essayer de faire plus discret. Notre mission sera identifiée sous le nom de « Projet X ».
- X comme quoi ?
- Comme X. Impossible de faire le lien avec quoi que ce soit.
- Bonjour la créativité, grogne Moïse sous l’œil amusé de l’équipe.
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J'ai passé les quinze dernières années à préparer et à mener des négociations considérées comme les plus difficiles et les plus risquées au monde. (...) Et pourtant, ces négociations sont bien loin d'égaler en termes de complexité, de stress et de moments de grande solitude celles que je mène au quotidien à la maison : en effet, j'ai quatre enfants.
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La porte coulissante s’ouvre bruyamment, pour laisser sortir la capitaine France Colombani. Officier adjoint de la 8. Une des rares femmes officiers en maintien de l’ordre.
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— Non, il y a eu un changement de programme, monsieur. Plusieurs membres du club sont absents de Singapour aujourd’hui, mais ils tenaient absolument à participer à votre présentation. M. Seen Loh a donc organisé la réunion dans la salle de conférences de l’une de ses sociétés. Celle-ci est équipée d’un système de téléprésence. Ainsi, chacun pourra y assister, même à distance. Je vous y amène tout de suite, nous ne sommes pas très loin.
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Un bruit résonne à l’autre bout du fil. Comme si Arnoldo avait posé son portable. Les secondes s’égrènent. Autour de Stan, tout le monde retient son souffle. Max, le père du petit garçon, complètement perdu. Le capitaine Alvarez. Miguel, le négociateur vénézuélien de l’équipe de Stan. Encore du bruit. On touche au téléphone. Puis, une voix :
— Allô ? Allô ?
Le visage de Max s’éclaire. Il crie :
— Edgardo ! C’est papa !
Stan pose la main sur le bras de Max et exerce une légère pression pour lui signifier de s’arrêter. Il faut qu’on puisse parler à l’enfant.
— Edgardo, tu m’entends ? Comment ça va ? demande Stan en espagnol.
— Il va bien.
Arnoldo a repris le téléphone. Il ne donne qu’au compte-gouttes. Stan tente sa chance :
— Je dois lui parler. Être sûr que c’est lui.
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— Je vais faire ma part. Fais la tienne. Laisse-moi parler au garçon.
Arnoldo ne peut plus avoir de doute : son interlocuteur est un négociateur professionnel. Personne ne reste de marbre quand la vie de l’un de ses proches est menacée. Et c’est la stratégie de Stan : lui montrer qu’ils discutent d’égal à égal. Inutile de menacer. On va trouver un arrangement. Payer. Mais pas avant la preuve de vie. C’est la règle.
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Après plusieurs secondes interminables, le kidnappeur reprend la discussion.
— Je comprends que tu sois inquiet pour le garçon. À ta place, j’aurais aussi très peur qu’il lui arrive quelque chose.
Le ton est posé et menaçant. Arnoldo sait exactement ce qu’il fait. Stan aussi.
— Mais il n’arrivera rien à Edgardo, n’est-ce pas ?
— Non, rien, évidemment. Toi et moi, nous allons faire ce qu’il faut, n’est-ce pas ?
— Je vais faire ma part. Fais la tienne. Laisse-moi parler au garçon.
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Il a indiqué que le petit Edgardo était un bon garçon, gentil et intelligent. Et qu’il ne lui serait fait aucun mal si la famille ne prévenait pas la police et si elle était prête à trouver un arrangement. Pour l’arrangement, Stan y travaille. C’est son job depuis un peu plus de vingt ans. Pour ce qui est de la police, par contre, cela va être plus compliqué : les kidnappeurs n’ont pas fait dans la dentelle quand ils ont attaqué la voiture de la mère d’Edgardo, il y a maintenant un peu plus de vingt-quatre heures : un gros 4 × 4 pour percuter la voiture de la jeune femme, deux motos pour entourer le véhicule et menacer de leurs armes les occupants pendant qu’une troisième moto déposait celui qui allait arracher l’enfant de l’habitacle pour le jeter dans le 4 × 4. Le tout a duré trente secondes. Peut-être quarante. Pas plus. Des professionnels. Propres et directs. Mais difficile de cacher l’affaire quand cela se 9passe sur un carrefour très fréquenté par les parents qui amènent leurs enfants à l’école. La police est déjà dans la boucle et le capitaine Alvarez, assis en face de Stan, ne perd pas une miette des échanges qu’il mène avec Arnoldo.
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À l’autre bout de la ligne, le kidnappeur semble avoir lui aussi l’habitude de ce type de situation : sa voix est posée, il choisit avec précision chaque mot prononcé et joue habilement avec les silences pour imposer son rythme. Il s’est présenté sous le prénom d’emprunt d’Arnoldo. Il a indiqué que le petit Edgardo était un bon garçon, gentil et intelligent. Et qu’il ne lui serait fait aucun mal si la famille ne prévenait pas la police et si elle était prête à trouver un arrangement.
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Stan est ferme mais calme. Son espagnol est presque parfait, si ce n’est une légère pointe d’accent français. 8Dans d’autres circonstances, cela aurait été un atout, mais dans la conversation qu’il mène à cet instant, c’est une contrainte. Même si le kidnappeur ne lui a pas fait de remarque particulière, Stan sait qu’il s’interroge : pourquoi celui qui se présente comme l’ami de la famille a-t-il un accent français ? Est-ce un professionnel ? Peu importe, Stan a une explication : il est l’ami de Maria Angel, la tante d’Edgardo, qui vit en Europe. Le jeune garçon ne peut pas le connaître, cela fait très longtemps qu’il n’a pas vu sa tante. Point final.
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Stan reste concentré sur la conversation. Un casque vissé sur les oreilles pour s’isoler dans sa bulle. Imperturbable, il évite les regards fixés sur lui. Surtout, ne pas capter leurs angoisses ou leurs interrogations. À cet instant, il ne veut qu’une chose : la preuve de vie.
— Écoute, je suis disposé à continuer notre échange. Comme je te l’ai dit tout à l’heure, on veut tous que tout se passe bien. Mais j’ai besoin de lui parler, juste pour savoir que tout va bien.
Stan est ferme mais calme. Son espagnol est presque parfait, si ce n’est une légère pointe d’accent français. 8Dans d’autres circonstances, cela aurait été un atout, mais dans la conversation qu’il mène à cet instant, c’est une contrainte. Même si le kidnappeur ne lui a pas fait de remarque particulière
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Vous avez dit lors de votre conférence, que votre souhait était de vous consacrer à votre ONG, à la formation des enfants dans les écoles pour lutter contre les violences physiques et psychologiques. Je peux vous offrir cette liberté. Je vous propose le prix de votre agence. de vous mettre à l'abri du besoin, jusqu'à la fin de vos jours.
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La chaleur est étouffante, humide. Une masse invisible, malsaine, écrase les épaules, oblige les hommes à fléchir, leur rappelant qu’ici, ils ne contrôlent rien. Stan sent des gouttes de sueur rouler le long de son dos, perler depuis ses tempes et éclabousser la table contre laquelle il est accoudé depuis presque une heure maintenant. Autour de lui, personne ne bouge. Pas un bruit, pas une parole, presque aucun souffle. Stan reste concentré sur la conversation. Un casque vissé sur les oreilles pour s’isoler dans sa bulle. Imperturbable, il évite les regards fixés sur lui. Surtout, ne pas capter leurs angoisses ou leurs interrogations. À cet instant, il ne veut qu’une chose : la preuve de vie.
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Si vous estimez que la vie d’Edgardo vaut moins que trois millions huit cent mille dollars, vous me le dites et je repars avec toute mon équipe. Je vous laisserai enterrer votre petit-fils dans le caveau familial. Dans le cas contraire, vous allez arrêter de me prendre pour un idiot. Il m’a fallu moins de trois heures pour savoir que vous avez très récemment rapatrié de Suisse plusieurs millions de dollars, et que vous en avez laissé la moitié au fisc.
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Les douze années qu’elle a passées en tant que psychologue au sein de la police de Québec lui ont appris à maîtriser ses émotions. Même quand la victime du kidnapping a à peu près le même âge que son propre fils. Stan ne s’y est d’ailleurs pas trompé : quand il a débauché Nath de la police canadienne, il a tout de suite su qu’elle serait un des piliers de l’équipe.
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— Contact ! Silence !
La phrase qu’il lançait dès qu’il allait s’adresser à un forcené ou à un preneur d’otages quand il était dans la police. Afin de prévenir tout chuchotement inapproprié des autorités, des membres du groupe d’assaut, de ses collègues. Mais point de tout cela aujourd’hui autour de lui. Il vient d’entrer en négo.
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C’est un rituel qu’il pratique systématiquement. Reprendre ses esprits, remettre chaque muscle en ordre de marche avant le prochain combat. Comme un boxeur qui irait dans le coin du ring après que la cloche a sonné la fin du round. Stan est sportif, il a pratiqué une multitude de sports et, pour certains, à très haut niveau. À bientôt cinquante ans, son physique est celui d’un athlète. Il a toujours cherché l’efficacité du corps et de l’esprit : rapidité, puissance et endurance. Des qualités essentielles qu’il a su développer et qui lui ont souvent permis de faire la différence.
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"Le monde appartient aux optimistes, les pessimistes ne sont que des spectateurs" François Guizot
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Quand une interprétation vient confirmer une théorie qui vous convient et qui accrédite votre cause, vous ne vous posez plus la question de savoir si c'est vrai ou faux. La psychologue a fréquemment rencontré ce biais perceptif, aussi appelé "biais de confirmation". Et il est souvent le fait de fanatiques ou de dogmatiques, qui justifient leurs actes par des interprétations de la réalité afin qu'elle soit alignée avec leurs convictions.
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