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Critiques de Laurent Poujois (31)
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Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inc..

Un livre souvent intéressant, mais qui est sans doute trop ou pas assez quelque chose pour trouver facilement son public (et pourtant, il le mérite !)



J’ai reçu cet ouvrage dans le cadre de l’opération Masse Critique organisée par Babelio. Je remercie ce site, ainsi que les éditions Mnemos (pour le livre et le petit bonus constitué par le marque-page agrémenté d’un mot gentil)



A la lecture du titre de cette critique, deux réactions sont possibles : soit ne pas savoir du tout ce qu’est ce « Kadath », soit être un initié des sombres secrets dévoilés par le Maître de Providence dans ses écrits impies. Dans ce dernier cas, vous pouvez aussi vous demander quelle est la différence entre cet ouvrage et Kadath – Le guide de la cité inconnue (qui vient, au passage, de bénéficier d’une nouvelle édition, et est titulaire du prix Imaginales 2011) : le livre que je vous présente aujourd’hui comprend en fait les textes du guide de la cité inconnue (« revus au format roman », pour citer l’éditeur), mais pas les illustrations de Nicolas Fructus. Et ceci, il faut le signaler, à quasiment la moitié (19 euros au lieu de 36) du prix du beau livre de la collection Ouroboros. Ce qui fait que si, comme moi, vous êtes plus intéressé par le texte que par les illustrations, ce titre sera plus adapté à vos envies que son prédécesseur.



Ce livre comprend quatre nouvelles, liées par un fil rouge, ainsi qu’un guide détaillé de la cité de Kadath et des Contrées du Rêve en général. Si vous êtes un amateur de Lovecraft et connaissez le volet onirique de son oeuvre, inutile de vous présenter ce lieu, vous le connaissez et le chérissez probablement. Sinon, pour ceux qui ne sont pas encore entrés dans l’univers du Maître du Fantastique, je vous propose un petit résumé de la place de la ville dans son oeuvre, avant de vous donner mon sentiment sur les nouvelles et les annexes. Sachez d’ailleurs que les textes du mystérieux narrateur appelé l’Innomé, qui font le lien entre les nouvelles, ainsi que les annexes, donnent même au complet néophyte une compréhension basique de l’univers onirique Lovecraftien.



- Kadath et les Contrées du Rêve



Je ne vais pas vous faire un cours sur Lovecraft, d’autres blogueurs (principalement Nebal, mais aussi Celindanae) sont beaucoup plus versés dans les arcanes Lovecraftiennes, anciennes ou nouvelles (beaucoup de rééditions / nouvelles traductions récentes, BD), que je ne le suis. Cependant, pour ceux qui ne connaissent pas du tout l’oeuvre du Maître, ou en tout cas son volet onirique, une petite explication est nécessaire.



Lovecraft a écrit essentiellement du Fantastique et de la Science-fiction (si, si), mais un des volets de son oeuvre se passe dans… le monde du Rêve et a une atmosphère différente, certes toujours empreinte d’Horreur, mais qui tire plus sur le Merveilleux. Du moins, si on ne considère pas, justement, que tout ceci n’est sans doute qu’un songe (ou dû à la folie du protagoniste, voire, pour certains, à sa consommation de narcotiques), ce qui, donc, redéfinit cette partie de l’oeuvre comme du Fantastique, puisque le lecteur hésitera entre deux explications : la rationnelle et l’irrationnelle, sans pouvoir trancher. Personnellement, j’y vois aussi une expression de ce sous-genre particulier qu’est la Portal Fantasy : outre le fait que l’état de sommeil, de rêve lui-même, puisse être considéré comme le portail vers un monde empli de démons et de merveilles, il est explicitement fait mention, dans les écrits Lovecraftiens, de portes mettant en contact le monde de l’éveil (donc : le nôtre) et les Contrées du rêve. Sans compter qu’une bonne partie de ce livre explique comment certains sont passés physiquement dans les Contrées du Rêve.



Bref… la cité de Kadath est l’objet de la quête d’un certain Randolph Carter (avatar de Lovecraft en personne), qui parcourt le Monde du Rêve à sa recherche, dans la novella La quête onirique de Kadath l’inconnue. Ce monde onirique est également développé par Lovecraft dans d’autres nouvelles, ainsi que par d’autres écrivains (citons Lin Carter, August Derleth ou encore Brian Lumley), parfois dans une veine humoristique ou parodique, d’ailleurs, et dans le domaine du jeu de rôle (notamment dans les suppléments à L’Appel de Cthulhu appelés Les Contrées du rêve revisitées et Terror Australis). Pour résumer, il s’agit d’un univers (ou d’un ensemble de territoires oniriques issus des rêves des habitants de différents systèmes solaires) qui est à la fois créé, visité, voire peuplé dans / par les songes des habitants du monde de l’éveil, mais qui, en parallèle, continue à exister même lorsque vous vous réveillez. Kadath est une de ses cités, mystérieuse, cachée, inaccessible aux mortels, car on y trouve un château qui est la demeure des Dieux de la Terre (ou Très Hauts, dans la dernière traduction en date). Et pour expliquer en deux mots à ceux qui ne connaissent pas du tout Lovecraft, ces dieux là sont protégés (ou peut-être retenus prisonniers) par Nyarlathotep, le messager des Autres Dieux, des créatures si étrangères à l’humanité que leur simple vue (à moins qu’ils n’aient la miséricorde -un trait rarissime chez eux- de se draper dans des voiles d’illusion) peut faire sombrer votre âme dans les plus profonds, noirs et irrémédiables abysses de la Folie.



Kadath elle-même n’est que brièvement décrite à la fin du texte de Lovecraft. Le présent livre a pour ambition de placer certaines histoires autour de la cité ou de son château d’Onyx, ainsi que de vous donner la vision des auteurs sur les caractéristiques de la ville. J’insiste particulièrement sur ce point, car si vous parcourez les critiques sur Kadath – Le guide de la cité inconnue (qui contient les mêmes nouvelles) sur le net, ainsi que leurs commentaires, vous verrez que certains « intégristes » vont descendre l’ouvrage en flammes parce qu’il n’a, selon eux, rien de Lovecraftien, ni dans le style, ni dans la description de la cité. La seule lecture du texte de Mélanie Fazi vous montrera clairement à quel point une affirmation aussi péremptoire est grotesque.



- Les quatre nouvelles



* L’inédit de Carter – David Camus



Comme nous l’explique David Camus (également traducteur du récent ouvrage rassemblant tous les textes oniriques Lovecraftiens, Les Contrées du rêve), les origines de ce texte sont quelque peu mystérieuses. Sa date de rédaction et son auteur sont incertains, même si Robert Bloch reste le plus vraisemblable (écrivain de Fantastique, correspondant de Lovecraft, qui lui sert de mentor et dont il est un des membres les plus jeunes de son cercle, il a mis en scène ce dernier dans plusieurs textes et a repris le « mythe de Cthulhu » dans certains de ses propres romans ou nouvelles, avant d’opérer un virage vers une horreur plus psychologique et terrestre, orientée crimes plutôt que dieux tentaculaires venus d’outre-espace). Personnellement, j’ai une autre opinion : je pense que le véritable auteur s’appelle… David Camus, et qu’il ne s’est donc pas contenté de le traduire, mais bel et bien de le rédiger.



Cette nouvelle met en scène un… hum… « mystérieux » protagoniste nommé… HPL (étonnant, non ?). Il veut se rendre à nouveau au château de Kadath, des années après une première visite, car Nyarlathotep en personne (pour les non-initiés : le « premier ministre » du Sultan des Dieux, le messager et l’âme des Autres Dieux) lui a promis une « récompense » s’il écrivait, dans le monde de l’éveil, des textes incitant les dieux qui s’étaient égarés sur Terre (par ennui ou curiosité) à rentrer à Kadath. Cette tâche accomplie, HPL vient réclamer son dû.



Autant le dire tout de suite, le puriste, voire l’intégriste, de Lovecraft pourrait bien s’étrangler devant ce texte : entre un style bien peu Lovecraftien (et assez pauvre) et des « innovations » comme la ligne téléphonique reliant l’auberge de Kadath au château, il y a effectivement de quoi être déstabilisé (même si l’inclusion d’éléments du monde de l’éveil dans celui des songes est tout à fait conforme à la vision du maître, cf Kuranès). Pourtant, ce texte est relativement intéressant pour le complet néophyte, car il donne quelques aperçus de la vie, du caractère et de la carrière de Lovecraft. On appréciera aussi l’éclairage… Lovecraftien qu’il jette sur cette dernière, mais aussi l’inclusion de personnages issus des textes du Maître, l’occasion pour le lecteur érudit de réviser ses connaissances.



Au final, c’est un texte qui a relativement peu d’intérêt sur le plan littéraire, qui fera bondir le puriste, mais qui, d’une part, pourra permettre au complet néophyte d’un peu mieux connaître l’écrivain, et qui, d’autre part, fait preuve d’humour en jetant sur la carrière de ce dernier un éclairage… Lovecraftien !



* L’évangile selon Aliénor – Mélanie Fazi



Si vous vous intéressez à la SFFF, il me paraît peu probable que vous n’ayez jamais entendu parler de Mélanie Fazi, mais admettons : l’autrice native des Hauts de France exerce dans les domaines de la Fantasy et du Fantastique, et est au moins aussi connue en tant que traductrice de grands auteurs anglo-saxons, à commencer par Brandon Sanderson. Elle est également un des trois co-animateurs du podcast « Procrastination », sur l’écriture de SFFF, lancé récemment par Elbakin.



Dans cette nouvelle, Mélanie Fazi nous parle d’Aliénor, une religieuse chrétienne du douzième siècle qui se retrouve involontairement dans Kadath. Elle s’y unit avec un mystérieux personnage, et porte dès lors, dans le monde du Rêve, un enfant très spécial (enfin, un… mais vous verrez ça en lisant le livre). Dans le même temps, la Sœur s’intéresse de près aux Très Hauts, à leurs temples et à leurs clergés. C’est aussi l’occasion pour le lecteur de se rendre clairement compte que Kadath est un nexus, entre les mondes oniriques de différentes planètes, entre différentes époques situées aussi bien dans le présent que dans le passé ou le futur. Enfin, c’est dans ce texte qu’on commence à entrevoir la façon dont trois des nouvelles sont liées entre elles.



L’autrice nous livre un excellent texte, extrêmement respectueux de l’esprit, voire même du style des écrits oniriques Lovecraftiens, et en tout cas passionnant de bout en bout, servi par une écriture remarquable. Elle se paye même le luxe, dans un miroir du légendaire « N’est pas mort ce qui à jamais dort, car au long des siècles peut mourir même la mort », de créer sa propre phrase emblématique : « Ce qui faiblit sans mourir peut être ravivé ». Et dans le même ordre d’idée, cette nouvelle peut être analysée comme le pendant « positif », si j’ose dire, d’un des plus fameux textes de Lovecraft, L’Abomination de Dunwich. Bref, voilà une nouvelle qui justifie quasiment à elle-seule l’achat du livre.



* Le kitab du saigneur – Laurent Poujois



Laurent Poujois est un écrivain français dont l’oeuvre a été extrêmement influencée par celle de Lovecraft. Il a publié un série de textes destinés à la jeunesse qui se déroulent justement dans les royaumes oniriques imaginés par l’auteur natif de Providence.



Cette nouvelle, la plus longue des quatre, met en scène un érudit, qui a découvert quasiment tous les secrets de l’univers, sauf ceux enfermés dans la bibliothèque des Dieux de Kadath. Son esprit va aller de morts en réincarnations dans les Contrées du Rêve, en essayant d’accéder d’abord à Kadath, puis à son château d’onyx. Pendant ce temps, dans le monde réel, des siècles passent, et de temps en temps, une chronique de ses aventures fait surface. Il est accompagné d’un Hyperboréen, sur la peau duquel il tatoue ses découvertes. Lorsque les Dieux lui interdisent l’accès à leur demeure, il rallie les Innommables (les Intouchables de la cité, si on veut), chassant les rêveurs et sapant la base du pouvoir des divinités, qu’il veut remplacer… par les Grands Anciens (pour ceux qui ne connaissent pas Lovecraft : des extraterrestres immensément puissants, très anciens, considérés -à tort- comme des divinités; le plus fameux d’entre eux est Cthulhu) : le plan de ces derniers est d’infiltrer les rêves des humains, afin de leur inspirer le désir de les libérer des prisons (R’lyeh, par exemple) où ils sont retenus ou des espaces restreints dans lesquels ils sont contraints (les latitudes nordiques, etc).



Cette nouvelle est également clairement liée à deux des autres, particulièrement à celle consacrée à Aliénor. Elle montre aussi une fois de plus à quel point la cité de Kadath est pétrie de paradoxes temporels.



C’est un bon texte, avec une fin qui, si elle est totalement prévisible par l’initié, n’en reste pas moins intéressante. Je me pose cependant l’intérêt de cette même fin pour celui qui ne connaît pas du tout Lovecraft, qui n’aura, de fait, quasiment pas de clef pour comprendre l’ampleur de ce qui vient d’être révélé (et qui fait un lien remarquable entre les volets onirique et terrestre de l’univers du Maître).



* Le témoignage de l’Innomé – Raphaël Granier de Cassagnac



Raphaël Granier de Cassagnac porte beaucoup de casquettes : écrivain de Fantasy et de SF, directeur de la collection Ouroboros chez Mnemos et physicien des particules, excusez du peu !



Ce texte, qui emploie la technique de l’adresse au lecteur (qu’on retrouve par ailleurs souvent dans les annexes, ainsi que dans les intermèdes) est le seul qui fait référence aux trois autres. Il ressemble assez à celui de David Camus, dans l’esprit (l’hommage à Lovecraft et à son oeuvre) plus que dans la lettre (en clair : l’écriture est plus solide). En plus, comme je le disais, de faire un lien (voire d’expliquer en partie) entre toutes les nouvelles du recueil, il entrelace ces dernières avec les textes du Maître en personne d’une façon assez remarquable : il est littéralement rempli d’allusions à des personnages (humains) Lovecraftiens, à un degré très supérieur à celui trouvé dans le texte de David Camus.



Le problème, c’est qu’en elle-même, cette nouvelle n’a qu’une valeur littéraire limitée : elle ne peut réellement se concevoir que liée aux autres, il me paraît difficile de la lire ou relire de façon isolée, au contraire des textes de Laurent Poujois ou, surtout, de Mélanie Fazi.



- Les annexes



Encore plus que certaines des nouvelles, ce sont les annexes qui vont soit poser des problèmes, soit éveiller l’intérêt de certaines catégories de lecteurs (mais je vais en reparler plus loin).



Il est important de signaler trois choses :



* Les annexes peuvent donner quelques clefs de (pleine) compréhension de certaines nouvelles.



* Si vous les lisez avant, ou lisez les nouvelles dans le désordre, elles peuvent aussi spoiler certaines nouvelles, particulièrement celle de Laurent Poujois.



* Elles peuvent, d’un autre côté, donner à celui qui n’a jamais lu Lovecraft (ou jamais abordé le volet onirique de son oeuvre) des clefs de compréhension des nouvelles beaucoup plus solides que celles présentes dans les intermèdes.



Elles sont au nombre de six, plus une septième assez spéciale (et à mon avis très réussie) :



* Une chronologie des événements en rapport avec Kadath et le Monde du Rêve.



* Personnages : ceux de ce recueil, plus certains de ceux des textes oniriques de Lovecraft.



* Peuples et créatures : cette annexe concerne les êtres Lovecraftiens qui apparaissent dans ce recueil (les Shantaks se taillant la part du lion).



* Divinités et religions : cette partie mélange des données issues des écrits de Lovecraft, des dieux inventés dans ce recueil, ainsi que la description des temples les plus emblématiques de la cité.



* Contrées du rêve : le gros intérêt de cette section est de donner au complet néophyte une vision succincte mais fort utile des hauts-lieux de cette « dimension » onirique. Le lecteur de longue date de Lovecraft y trouvera matière à révision, éventuellement.



* Arpenter Kadath : c’est le guide de la cité et de ses lieux les plus emblématiques, pittoresques, grandioses ou terrifiants. Compte tenu de la brièveté de la description de Kadath dans le « canon » Lovecraftien, cette partie est la plus personnelle aux auteurs du recueil de toutes.



* Kadath pratique : cette dernière partie, qui ne fait pas du tout double-emploi avec la précédente, ressemble à un hallucinant guide du routard onirique, devant, dans une optique la plus pratique possible (c’est dans le titre de la section), conseiller le voyageur sur ce qui l’attend (ou pas, d’ailleurs) à Kadath, sur la manière de régler ses achats, de s’y reposer ou se sustenter, sur la manière de s’y rendre, ou encore sur les quartiers qu’il vaut mieux éviter. Une règle (de survie) à retenir : les distances, les durées et le climat ne sont pas régis par des lois constantes, prévisibles ou rationnelles, ce qui, pour un monde onirique, n’est après tout pas étonnant !



Ces annexes, formant un guide de la cité, seront aussi polarisantes, voire plus, que certains textes : le puriste de Lovecraft en rejettera une partie en bloc, étant donné que la description de la ville est majoritairement issue de l’imagination des quatre auteurs français et pas de celle du Maître; le connaisseur n’aura que peu d’intérêt pour certaines annexes, vu qu’il connaît déjà tout ça par cœur (du genre : il vaut mieux être gentil avec les chats dans les Contrées du rêve); le rôliste pourra être heureux de la masse d’information présentée, à condition que cette conception personnelle de Kadath n’entre pas en contradiction avec les suppléments officiels de son jeu Lovecraftien favori; le néophyte, lui, sera en revanche ravi d’y trouver les clefs de compréhension qui lui ont manqué en lisant les quatre nouvelles.



- Mon avis



Au final, les textes sont d’un intérêt inégal : si celui de Mélanie Fazi est sans conteste une grande réussite, qui justifie à lui seul l’achat de ce recueil, celui de Laurent Poujois est intéressant mais trop prévisible pour le connaisseur de Lovecraft (mais il a le gros mérite d’établir une élégante passerelle entre les volets onirique et terrestre de l’oeuvre du Maître), tandis que celui de Raphaël Granier de Cassagnac n’a de réelle signification qu’en relation avec les autres et pas en lui-même, et que celui de David Camus est nettement en-dessous des autres sur le plan littéraire.



Pour le puriste, voire l’intégriste Lovecraftien, la majorité de ce livre sera une hérésie (je me borne a retranscrire ce point de vue, constaté en commentaire sur le net, sans le partager) : la première nouvelle, qui nous parle de téléphone et de voiture à Kadath, sera très mal perçue, tandis que la description complète de la ville, quasi-entièrement inventée par les quatre auteurs, n’aura aucune valeur étant donné qu’elle ne vient pas de Lovecraft en personne.



En tant que connaisseur (et admirateur) de l’oeuvre de Lovecraft, j’aurais une opinion moins tranchée : il y a certains éléments d’ambiance, certaines idées, certains personnages, certaines intrigues qui ne m’ont pas plu, mais dans l’ensemble, j’ai beaucoup apprécié cette balade onirique. J’estime que donner sa vision de Kadath, ce n’est en rien trahir celle du Maître, plutôt lui rendre hommage. Sans compter le fait que nous sommes loin, ici, des parodies pondues par certains écrivains anglo-saxons, comme Lumley et compagnie. Plus respectueuse, moins marquée par le sceau de l’humour, la vision de nos quatre auteurs est, à mon humble avis, plus digne de Lovecraft que la plupart des tentatives de poursuite de son oeuvre qui ont eu lieu dans le passé.



Globalement, je pense que c’est le rôliste qui pourra être le plus intéressé par la partie « guide de Kadath », et que c’est cette catégorie de lecteur qui aura le plus de facilité à apprécier le livre. Ce qui, lorsqu’on connaît l’histoire de Mnemos, n’est finalement que pure logique.



Mon gros point d’interrogation concerne le complet néophyte, que ce soit du volet onirique de la littérature Lovecraftienne, ou, pire, de l’oeuvre du Maître dans son intégralité. Les auteurs et l’éditeur ont fait de gros efforts pour rendre le recu
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L'Ange blond

A moins de trente ans, Aurore Lefèvre a déjà un sacré palmarès à son actif : ancienne de la Légion impériale, experte en gestion de biône, maître-orchestre de talent, acro aux sports extrêmes... Alors lorsqu'une conspiration est organisée afin d'attenter à la vie de l'Impératrice Caroline Bonaparte, il n'est guère surprenant que ce soit vers « l'ange blond » que les services secrets se tournent en dernier recours. Avec ce roman Laurent Poujois nous embarque dans une uchronie se basant sur le principe de la survie de l'empire napoléonien jusqu'à nos jours, un empire très avancée technologiquement et exerçant son autorité sur l'ensemble de l'Europe. L'intrigue comme l'univers sont loin de manquer d’attraits, bien au contraire, mais tous deux souffrent des mêmes défauts, à savoir une trop grande complexité qui entraîne davantage de confusion que d'intérêt pour l'histoire. On décroche ainsi malheureusement assez vite, notamment au vue des très (trop?) nombreuses ramifications que possède l'intrigue et qui finissent par embrouiller.



Autre soucis qui a, en ce qui me concerne, rendu cette lecture très ardue : l'abondance de termes techniques liés à la biotechnologie, nanotechnologie... L'auteur utilise en effet un jargon très pointu, et pas toujours pertinent, qui m'a totalement perdu à de nombreuses reprises et qui freine considérablement l'avancée de l'intrigue, déjà relativement complexe à saisir. La personnalité d'Aurore Lefèvre a, quant à elle, de quoi susciter l'intérêt (jeune femme sûre d'elle, impertinente et allergique à toute forme d'autorité) mais peut parfois agacer par son arrogance qui m'a empêché de véritablement m'attacher à elle. Les personnages secondaires possèdent, pour leur part, un certain potentiel comme Louis Darmagnac ou encore Olga, mais auraient mérité d'être davantage développés. Le final, enfin, est loin de m'avoir convaincue car si l'on en apprend effectivement plus sur cette fameuse conspiration, les motivations de ses acteurs restent souvent floues tandis que certains éléments incompréhensibles arrivent d'on ne sait où.



Petite déception que cet « Ange blond » qui s'est révélé totalement à l'opposé de ce que je m'attendais à trouver. Je me garderai toutefois bien de remettre en cause le talent de l'auteur qui possède un style et une imagination par ailleurs intéressants. Ce roman-ci n'était en tout cas pas pour moi.
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

En Résumé : Voilà une belle réussite que ce guide de Kadath qui se révèle être un livre vraiment magnifique, oscillant entre des histoires sombres, captivantes et efficaces ainsi que des images, plans de la ville ainsi que des représentations de ses habitants qui se révèlent de toute beauté. Comment ne pas être fasciné par cette cité, entre son côté splendide et sa folie qu’on peut retrouver à chaque coin de rue. La mythologie des dieux se révèle vraiment dense et intéressante. Les héros qu’on découvre au fil des pages nous offre des aventures passionnantes même si j’avoue j’ai un peu moins accrocher à l’histoire de Randolph Carter. Mais rien de bien dérangeant tant le tout se révèle réussi. Par contre un livre qui devrait plaire principalement à ceux qui connaissent et apprécient l’œuvre de Lovecraft. Au final un pari risqué que ce guide, mais une belle réussite.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inc..

Note de l'éditeur :



"Les textes du présent ouvrage ont fait l'objet d'une première publication en 2010 sous la forme de fragments entrelaçant les témoignages des rêveurs et d'encarts dans le beau-livre de la collection Ouroboros de Mnémos, Kadath, le guide de la Citée Inconnue.

Ils ont été revus pour cette nouvelle édition au format roman."



Quatre nouvelles au sommaire de ce recueil/roman qui rend hommage à Robert Phillips Lovecraft (1890-1937) et à Kadath, la cité onirique qu'il évoque dans une de ses nouvelles, Les Contrées du Rêve. Mêlant allègrement récits écrits à la manière du maître de Providence et notules para-textuels réunis dans des annexes, ce livre plonge son lecteur dans un univers fantastique baigné de folie.





illustration de Nicolas Fructus

I. L'Inédit de Carter

traduit par David Camus



Où l'on suit HPL faisant son entrée dans Kadath, et les aventures qui s'en suivent. Le personnage nommé HPL revient dans la cité onirique parce qu'on lui a promis une récompense pour avoir aidé les dieux de Kadath. Mais accéder au saint des saints est tout sauf une tâche aisée dans le monde du rêve.

Habillement présentée comme un inédit de Randolph Carter, cette nouvelle est écrite par David Camus, l'un des nouveaux traducteurs de Lovecraft. On lui doit, notamment, et toujours aux éditions Mnémos, la traduction puis la réunion dans un recueil inédit de quelques nouvelles de Lovecraft, Les Montagnes hallucinées et autres récits d'exploration. On peut dire sans se tromper que le monsieur connait son sujet. D'ailleurs, ça se sent, et pas qu'un peu. Très bonne nouvelle.





II. L'Evangile selon Aliénor

prêché par Mélanie Fazi



Où il nous est contée la vie d'Aliénor dans la cité onirique. Cette nonne française mourra très jeune dans la vie réelle, mais se retrouva enceinte dans le monde des rêves. Cette grossesse perpétuelle fut engendrée par un Dieu, faisant d'Aliénor un personnage très important de Kadath.

S'il est besoin de le rappeler, Mélanie Fazi fait partie des toutes meilleures nouvellistes du genre fantastique en France. Peut-être même la meilleure. Ce récit est là pour le prouver une nouvelle fois, si nécessaire. Époustouflant.



III. Le Kitab du Saigneur

reçu par Laurent Poujois



Où l'on nous narre l'histoire du Saigneur, Seigneur de Lazaret et être immortel. Recueil de fragments de textes qui suivent les hauts-faits d'un être d'exception à travers l'Histoire, et son rapport au monde des rêves.

S'il fait partie de l'"écurie" Mnémos, je découvrais pour ma part Laurent Poujois avec cette nouvelle qui a tous les atours du texte érudit. C'est très malin, même si, personnellement, je me suis parfois demandé ce que j'étais en train de lire et comment je devais le relier à l'entreprise d'ensemble. Une découverte intéressante tout de même.



IV. Le Témoignage de l’Innommé

rêvé par Raphaël Gragnier de Cassagnac



Où l'on découvre l'Innommé faisant la connaissance de tous les autres Hauts-Rêveurs, devenus tous plus ou moins fous.

Depuis quelques années, Raphaël Gragnier de Cassagnac est devenu une grande figure de l'imaginaire hexagonal. C'est lui qui est à l'origine de ce projet fou (encore plus fou quand il était sous sa forme originelle). Lui qui a réuni tous les auteurs de ce recueil. On ne peut que l'en remercier. Cependant, c'est lui aussi qui nous sert le texte le plus léger. Sans être illisible, cette dernière nouvelle est nettement un cran en-dessous des trois autres. Car à trop vouloir raccrocher les wagons au train du projet global, l'auteur perd beaucoup de la force développée par le reste de l'équipe. Dommage, même si c'est loin d'être rédhibitoire.



Annexes



En ce qui concerne les nombreuses annexes qui émaillent ce livre, elles donnent pas mal de renseignements à l'ensemble. Cependant, c'est un peu la fausse bonne idée de ce projet. Parce qu'autant les notules s’inséraient à merveille dans le beau-livre d'origine, car celui-ci était formidablement bien illustré par un Nicolas Fructus toujours aussi inspiré, autant là on peine à comprendre l'intérêt de la chose. A part pour remplir le vide entre les nouvelles et proposer un livre de 250 pages, je ne vois pas trop...



En conclusion, ces quelques bémols ne doivent pas rebuter le lecteur de se précipiter sur ce bouquin (s'il n'a pas déjà le Kadath de 2010, bien sûr). Qu'il soit fan de Lovecraft, ou non, il pourra aisément trouver son bonheur. On regrettera tout de même de ne pas avoir quelques illustrations de Nicolas Fructus à l'intérieur de l'ouvrage, même en basse résolution. Elles nous manquent cruellement.
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

En 1927, Lovecraft rédigeait “La quête onirique de Kadath l’inconnue”. Dans cette longue novella jamais publiée, il narrait les aventures du rêveur Randolph Carter à la recherche de la cité mythique. Traversant les Contrées du rêve, Carter vécut maintes péripéties, dangereuses et merveilleuses, avant de finir par l’atteindre. Prétexte à une visite détaillée des territoires oniriques...
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

Kadath, le guide de la cité inconnue a obtenu le prix spécial du jury Imaginales en 2011. Et c’était amplement mérité. Les illustrations de Nicolas Fructus sont superbes, comme toujours, et magnifient les textes. C’est un plaisir de parcourir le livre, de s’attarder sur les dessins, d’en regarder tous les détails et de se perdre dans les rêveries provoquées par ses illustrations. Nicolas Fructus donne vie à Kadath et aux contrées du rêve de magnifique façon.

En plus des illustrations, l’ouvrage contient 4 nouvelles de David Camus, Mélanie Fazi, Laurent Poujois et Raphaël Granier de Cassagnac. Dans le guide (le livre illustré) les nouvelles ne sont pas dans un ordre linéaire, l’une après l’autre. Le guide suit un ordre précis et les nouvelles illustrent à tour de rôle ces points: 1-Les rêves de Kadath, 2-Les dieux de Kadath, 3-Les quêtes de Kadath. Les illustrations représentent différentes partie de Kadath et sont de nature variée. On y trouve des cartes, des photos, des dessins.

Dans la Quête onirique de Kadath l’inconnue parue en 1943 mais écrit en 1926, Howard Philip Lovecraft créé les contrées du rêve que le personnage de Randolph Carter parcourt en cherchant plus particulièrement Kadath, la demeure des dieux. Randolph Carter y rencontre de nombreux peuples et y passe pas mal de temps, s’approchant de la cité légendaire sans jamais l’atteindre. Les personnes ayant la capacité de se rendre dans les Contrées du rêve sont appelés les rêveurs. Peu de gens ont ce pouvoir. Les Contrées du rêve continuent à exister même lorsque les rêveurs n’y sont pas, elles sont créées à partir des rêves de tous les peuples de tous les systèmes solaires.

La première nouvelle s’intitule L’inédit de Carter et on ne connait pas son auteur, il s’agirait vraisemblablement de Robert Bloch. David Camus est le traducteur du texte. Le personnage principal est HPL, initiales de Lovecraft bien entendu. Celui-ci désire aller au château de Kadath pour chercher la récompense promise par Nyarlathotep suite aux nouvelles écrites par Lovecraft sur les grands anciens. La nouvelle est un peu à part des autres, Lovecraft en étant le thème principal. On y croise d’ailleurs des personnages de l’œuvre de Lovecraft, comme Pickman ou Goody Fowler, une sorcière d’Arkham au 18ème siècle. On apprend des détails sur la vie et la famille de l’auteur. La quête de HPL fait penser à celle de Randolph Carter. La fin du texte est assez émouvante et rend un bel hommage à l’écrivain américain. Kadath y est un peu au second plan mais le texte est sympathique.

La seconde nouvelle est signée Mélanie Fazi. L’évangile selon Aliénor est lié aux nouvelles suivantes par plusieurs points : les lieux, son personnage central. Aliénor n’avait pas grand chose à voir avec Kadath à l’origine puisque c’est une religieuse chrétienne vivant au douzième siècle. Seulement, elle se met à rêver de Kadath et y tombe enceinte. Elle va dès lors passer beaucoup de temps à Kadath, à essayer de comprendre les Très Hauts et y faire d’étranges rencontres. L’écriture de Mélanie Fazi est très belle et met pleinement en valeur ce récit. On y retrouve l’ambiance des textes de Lovecraft de très belle façon.



La troisième nouvelle s’appelle Le kitab du saigneur de Laurent Poujois. On y suit un mystérieux rêveur dont l’identité reste cachée jusqu’à la fin du texte. Les connaisseurs de Lovecraft n’auront aucun mal à le deviner. Ce personnage cherche les secrets cachés dans la bibliothèque des Dieux à Kadath. Il va passer un nombre d’années incalculables dans les Contrées du Rêve pour atteindre son but. On croise Aliénor dans le récit. Il est aussi question de Cthulhu et de Grands Anciens qui espèrent sortir de leurs prisons. Le temps dans les Contrées du rêve est clairement différent du notre. Le texte est bien écrit et se lit vraiment bien. J’ai beaucoup aimé le « notre père des shantaks » très utile pour en chevaucher un!

Le dernier texte, signé Raphaël Granier de Cassagnac, Le témoignage de l’Innomé, est le plus court des quatre. Il fait un peu office de conclusion dans la mesure où il revient sur les personnages des autres nouvelles en expliquant un peu les faits. Le texte rend parfaitement hommage aux écrits de Lovecraft et à son univers des Contrées du rêve. C’est également un très beau texte, bien écrit et qui complète à merveille les autres présents dans l’ouvrage.

Même si les 4 nouvelles sont de très bon niveau, il faut pour compléter cette chronique parler de tout ce qui accompagne les 2 ouvrages: des annexes nombreuses formant un guide complet de Kadath et des Contrées du rêve allant des personnages, aux peuples et créatures, aux divinités. C’est vraiment très complet et bien fait, le futur rêveur est parfaitement documenté avec ce guide où on s’attend presque à trouver le nom des restaurant où manger, mais se restaure t-on à Kadath? Dans le livre illustré, ces annexes sont mêlées aux histoires et se retrouvent tout au long de l’ouvrage. Pour l’anecdote, on retrouve un certain nombre de caractéristiques de lieux ou de monstres, à utiliser avec un livre de jeu de rôle spécifique : Kadath, Aventures dans la cité inconnue, édité par les XII Singes.

La version illustrée est tout simplement splendide avec un Nicolas Fructus au sommet de son art (comme toujours…), donnant vie à Kadath sous nos yeux ébahis.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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L'Ange blond

Le lecteur se trouvera plongé dans un monde qui pourrait être le nôtre, mais dont l'Histoire passée est différente. L'essor technologique s'est fait dès le XIXe siècle, presque, et les grandes villes d'Europe sont bâties presque de la manière dont Jules Verne l'a écrit dans plusieurs de ses nouvelles. Il ne s'agit pas d'un combat contre la technologie, mais celle-ci semble disposer d'un certain libre-arbitre qui m'a ravie sans m'inquiéter outre mesure, car l'héroïne dispose d'un entraînement spécial pour les mater.



L'Histoire est revisitée : des personnages prennent une ampleur démesurée, comme Napoléon Ier qui fonde un Empire toujours prospère à notre époque (supposée), ou encore d'autres qui ne joue aucun rôle précis, comme Adolf Hitler, devenu artiste peintre dans le roman. Les remaniements historiques me rendent souvent méfiante car cela relève d'une trop grande prise de parti de l'auteur. Mais dans L'Ange Blond, force est de constater que cela tient la route et que la question « Qu'est-ce qui se serait passé si... ? », crée un univers parallèle immersif.



L'histoire tourne autour du personnage d'Aurore Lefèvre, une jeune femme d'une trentaine d'années possédant plusieurs cordes à son arc : musicienne, dresseur de biônes, et ancienne légionnaire ! La jeune femme que l'on appelle non sans raison l'ange blond, possède une beauté ravageuse, mais est dotée d'un caractère pour le moins rude et rebelle qui la rend dangereuse, tant pour ses ennemis que pour l'Agence pour qui elle travaille contre son gré.



Les personnages et les relations tissées entre eux sont pour moi l'atout principal de ce roman. L'auteur nous les décrit de manière totalement humaines, avec leurs force et leurs faiblesses, leurs tares et leurs réactions inattendues.



Ami lecteur, prépare toi à te retrouver plongé dans une mission pour sauver l'Empire d'Europe fondé par Napoléon Ier d'un complot ayant pour but la disparition de la dernière représentante du « premier ».



Mais les jours sont comptés avant l'achèvement du plan Troie, et l'auteur a réussi à faire monter la pression chez le lecteur qui ne saura pas résister à l'envie de tourner les pages jusqu'à la dernière pour connaître le fin mot de l'histoire.
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

Une lecture complexe pour un objet résolument magnifique...



« Kadath, le Guide de la Cité Inconnue » invite à un étonnant voyage dans cette ville, mentionnée par Lovecraft au détour de nouvelles, « cité imaginaire, fantasmée, uniquement abordable dans nos rêves ». Les quatre auteurs et l'illustrateur ont réussi un véritable tour de force, en proposant cet ensemble, à la fois roman à quatre voix, livre d'art, et guide pour rôlistes !



Vous y ferez connaissance d'une impressionnante galerie de paysages, de lieux, de créatures et d'explorateurs, tels le mythique Randolph Carter et les « nouveaux venus », le Saigneur, l'Innommé et sœur Aliénor... servis par des « pièces » romanesques affûtées.



L'objet est vraiment magnifique, passionnant, mais la lecture, toute en entrelacements, n'en est pas confortable. Mais « confortable » et « Lovecraft » ne sont de toute façon pas des mots faits pour aller très bien ensemble...



Les rôlistes un peu anciens auront aussi fatalement une pensée émue pour le « modèle » de Kadath, hors tout contexte lovecraftien, que constituait la Laëlith de la grande époque de Casus Belli, et la présence de Frédéric Weil en arrière-plan du projet ne fera que conforter cette nostalgie de joueur.

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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

A travers le récit de trois voyageurs, Nicolas Fructus nous entraîne à la découverte de Kadath, la Cité recherchée par Randolf Carter, personnage créé par H.P. Lovecraft.



Les textes sont accompagnés de plans et d’illustrations de grande qualité qui font de cet ouvrage un excellent accompagnement des nouvelles de Lovecraft.



Qui a aimé « Démons et merveilles » lira avec plaisir ce livre univers très étonnant dans sa construction.

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Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inc..

Dans Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inconnue, les 4 nouvelles sont au format roman, c’est à dire dans leur totalité l’une après l’autre. Cela facilite la lecture de chaque texte alors que le guide est plus centré sur la découverte de la ville et des Contrées du Rêve. Dans la Quête onirique de Kadath l’inconnue parue en 1943 mais écrit en 1926, Howard Philip Lovecraft créé les contrées du rêve que le personnage de Randolph Carter parcourt en cherchant plus particulièrement Kadath, la demeure des dieux. Randolph Carter y rencontre de nombreux peuples et y passe pas mal de temps, s’approchant de la cité légendaire sans jamais l’atteindre. Les personnes ayant la capacité de se rendre dans les Contrées du rêve sont appelés les rêveurs. Peu de gens ont ce pouvoir. Les Contrées du rêve continuent à exister même lorsque les rêveurs n’y sont pas, elles sont créées à partir des rêves de tous les peuples de tous les systèmes solaires.

La première nouvelle s’intitule L’inédit de Carter et on ne connait pas son auteur, il s’agirait vraisemblablement de Robert Bloch. David Camus est le traducteur du texte. Le personnage principal est HPL, initiales de Lovecraft bien entendu. Celui-ci désire aller au château de Kadath pour chercher la récompense promise par Nyarlathotep suite aux nouvelles écrites par Lovecraft sur les grands anciens. La nouvelle est un peu à part des autres, Lovecraft en étant le thème principal. On y croise d’ailleurs des personnages de l’œuvre de Lovecraft, comme Pickman ou Goody Fowler, une sorcière d’Arkham au 18ème siècle. On apprend des détails sur la vie et la famille de l’auteur. La quête de HPL fait penser à celle de Randolph Carter. La fin du texte est assez émouvante et rend un bel hommage à l’écrivain américain. Kadath y est un peu au second plan mais le texte est sympathique.

La seconde nouvelle est signée Mélanie Fazi. L’évangile selon Aliénor est lié aux nouvelles suivantes par plusieurs points : les lieux, son personnage central. Aliénor n’avait pas grand chose à voir avec Kadath à l’origine puisque c’est une religieuse chrétienne vivant au douzième siècle. Seulement, elle se met à rêver de Kadath et y tombe enceinte. Elle va dès lors passer beaucoup de temps à Kadath, à essayer de comprendre les Très Hauts et y faire d’étranges rencontres. L’écriture de Mélanie Fazi est très belle et met pleinement en valeur ce récit. On y retrouve l’ambiance des textes de Lovecraft de très belle façon.



La troisième nouvelle s’appelle Le kitab du saigneur de Laurent Poujois. On y suit un mystérieux rêveur dont l’identité reste cachée jusqu’à la fin du texte. Les connaisseurs de Lovecraft n’auront aucun mal à le deviner. Ce personnage cherche les secrets cachés dans la bibliothèque des Dieux à Kadath. Il va passer un nombre d’années incalculables dans les Contrées du Rêve pour atteindre son but. On croise Aliénor dans le récit. Il est aussi question de Cthulhu et de Grands Anciens qui espèrent sortir de leurs prisons. Le temps dans les Contrées du rêve est clairement différent du notre. Le texte est bien écrit et se lit vraiment bien. J’ai beaucoup aimé le « notre père des shantaks » très utile pour en chevaucher un!

Le dernier texte, signé Raphaël Granier de Cassagnac, Le témoignage de l’Innomé, est le plus court des quatre. Il fait un peu office de conclusion dans la mesure où il revient sur les personnages des autres nouvelles en expliquant un peu les faits. Le texte rend parfaitement hommage aux écrits de Lovecraft et à son univers des Contrées du rêve. C’est également un très beau texte, bien écrit et qui complète à merveille les autres présents dans l’ouvrage.
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L'Ange blond

Un thriller sur un décor de science-fiction et une base historique, de quoi ravir de multiples publics. L’ensemble est intense, d’une intensité redoublée par l’impulsivité et l’impertinence de l’Ange blond, une héroïne pas comme les autres. Les rebondissements et surprises finaux complexifient plus encore la trame narrative, et les descriptions au lexique précis hissent ce livre au rang de chez d’œuvre. Un sublime coup de cœur !



Plus d'infos sur ma chronique :)
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

Vous avez lu Lovecraft en long, en large et en travers et vous rêvez de visiter la magnifique cité de Kadath ? Ce guide est fait pour vous !



A travers quatre témoignages : le récit de l’Innommé (auteur principal du guide), l’inédit de Carter, le Kitab du Saigneur du Lazaret et l’évangile d’Aliénor, découvrez la géographie de Kadath, ses habitants, ses dieux et ses quêtes oniriques.



Chacun de ces textes, qui éclairent l’histoire de Kadath l’inconnue d’un jour nouveau, est accompagné de petits encarts détaillant les curiosités de la ville. Simples et concis, ces notes permettent grâce à des petits symboles de déterminer la dangerosité et l’intérêt d’un site, afin que le rêveur puisse organiser sa visite au mieux et éviter nombre de périls.



Le guide est également superbement illustré de photos, cartes et croquis de toute beauté, un vrai régal pour les yeux.



Alors, si vous vous demandez où rêver votre prochaine quête, si vous voulez visiter en songes Kadath, ne cherchez plus, ce guide est fait pour vous !


Lien : http://catherine-loiseau.fr/..
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Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inc..

J'ajoute ma petite, et bien humble, contribution après lecture de ce livre. Pour les amateurs de compte-rendu fleuve, je ne pourrais faire mieux qu'Apophis...

Soit un recueil de textes rédigés par quatre rêveurs qui explorent les contrées du rêve de ce cher Lovecraft. Recueil qui par ailleurs exista une première fois en 2010, déjà chez Mnémos, dans la collection Ourobores, rehaussé par les illustrations de Nicolas Fructus, dont on ne profite ici que de la couverture, ouvrage que je n'ai pas eu l'occasion de feuilleter.

Tout cela pour dire que je ne pourrais comparer les deux livres, mais une certaine voix me dit qu'avec des illustrations en plus, et connaissant le talent de Nicolas Fructus, la saveur de l'ensemble doit être plus appréciable.

Le voyage est tout de même bien agréable, façon de parler, ces contrées pouvant se révéler bien dangereuses, aux côtés d'auteurs qui entrent pleinement dans le jeu référentiel et l'imaginaire à portée de tous.

Car finalement, ce livre est une invitation lancée au lecteur pour que lui-même aille voir ailleurs et s'efforce à/de rejoindre cette cité de Kadath sortie des révélations ectoplasmiques d'HPL: "tout ce que j'ai écrit, je l'ai d'abord rêvé".

Chaque auteur apporte sa touche personnelle à un édifice cimenté par des textes du maître de cérémonie, Raphaël Granier de Cassagnac si je ne m'abuse, qui donnent une unité à l'ensemble et créent des passerelles, le tout complété par des annexes aux allures de guide touristique.

Cette dernière partie, si elle permet de tracer le paysage et de décrire un maximum ces contrées du rêve, ne m'a guère convaincu. Elle fleure un peu trop le manuel pour rôliste et s'avère un complément terre-à-terre peut-être trop développé, venant en quelque sorte casser l'imaginaire, en dire trop sur ce qui devrait rester innomé (on est chez Lovecraft, que diable). C'est trop mon Trotro !

Un bel hommage, qui donne envie de se replonger dans les textes du maître, notamment les nouvelles traductions, dont il est fait référence dans un recoin du livre, aux éditions Bragelonne.

Merci aux éditions Mnémos et à Babelio pour cet envoi dans le cadre d'une opération Masse critique de plus.

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Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inc..

Bien que l'oeuvre de Lovecraft soit écrite dans un anglais détestable, et traduite dans un français qui ne l'est pas moins, elle recèle une puissance évocatrice étonnante, qui agit sur l'imagination comme une sorte d'excitant spirituel. Il suffit de faire abstraction du langage et d'écrire en soi-même, avec ses propres mots ou ses images, les visions que l'auteur donne au lecteur. C'est pourquoi cette oeuvre a généré un grand nombre de continuations, de transpositions, de réécritures, chaque lecteur devenant pour lui-même son propre Lovecraft. Ce curieux volume en est la preuve, contenant quatre récits de quatre auteurs différents qui reprennent et réécrivent les grandes légendes de la ville de Kadath et des contrées du rêve. Ces nouveaux Lovecraft renouent sans le savoir avec la création romanesque du Moyen-Age, où plusieurs auteurs s'affairaient à en réécrire, continuer, contredire, traduire et métamorphoser un autre. Une "matière lovecraftienne" est en train de se composer comme est née la "Matière de Bretagne" ou les multiples romans de Tristan.
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

Un livre impressionnant qui rend parfaitement hommage à Lovecraft.
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Kadath : Le Guide de la Cité Inconnue

Oeuvre inouïe, écrite à plusieurs mains, livrée par fragments a un lecteur émerveillé, illustré magnifiquement.

Un hommage aux contrées du rêve de Lovecraft qui n’est pas un pastiche mais une vraie création.

Preferez la version illustrée qui est absolument unique!!
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L'Ange blond

L'auteur nous propose une uchronie où il réinvente notre monde en imaginant une victoire de l'Empire napoléonien sur les anglais. Le héros principal est une jeune femme, ancienne légionnaire, engagée pour déjouer un complot contre l'Impératrice. C'est un roman qui peut aussi bien plaire aux amateurs de thriller ou de roman d'espionnage, qu'aux inconditionnels de SF.

La trouvaille du roman est le biône, intelligence artificielle biotechnologique, qui remplace historiquement l'ordinateur.

Le récit est aussi plein d'humour, et l'intrigue laisse beaucoup de place à l'action pure.
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L'Ange blond

Une sortie du nouveau format des éditions Mnemos, de très bonne qualité du point de vue édition (puis ça me rappelle un peu les premiers bouquins édités par ces braves gens... Que de souvenirs, j'en aurais presque la larme à l'oeil...)



Napoléon n'a jamais été vaincu à Waterloo. Au contraire, il a profité de la considérable avance technologique acquise par la France pour coller une branlée mémorable aux Anglais. Deux siècles plus tard, Aurore Lefèvre, démissionnaire de la Légion Etrangère reconvertie en chef d'orchestre multiclassée éducatrice d'ordinateurs biologiques, est engagée contre son gré par l'Agence Centrale Impériale (l'équivalent fictif de la DCRI en France et de la Sûreté de l'Etat en Belgique) afin d'infiltrer et de démanteler un complot visant à assassiner Caroline Bonaparte, descendante de Napoléon et actuelle Impératrice...



Dans une uchronie assez éloignée des classiques dystopiques du genre, Laurent Poujois réussit à créer une intrigue d'espionnage palpitante en se servant d'un univers étoffé, mais jamais étouffant, pour renouveler habilement les clichés éculés du roman d'action hollywoodien (oui, je sais, ça n'existe pas le roman d'action hollywoodien, mais vous voyez de quoi je parle.)



Bref, on en prend plein la tronche, et on en redemande à chaque fin de page.



Seul bémol : la dernière phrase, en forme de twist final foireux. Mais on pardonne tout à un mec capable de nous faire croire que le Prince Charles n'est pas complètement nase et que la duchesse de Wellington est une peau de vache revancharde, non ?



Ah, sans oublier le petit-fils d'Hitler et sa walkyrie soumise aux cheveux bleus.



L'est bien ce bouquin, j'vous l'dis...
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L'Ange blond

Sur le quatrième de couverture on peut lire: "Thriller d'espionnage rétro futuriste mené tambour battant!"... Je dois dire que cela n'est pas de la publicité mensongère, en effet, une héroïne bourrée de talents est repêchée par l'Agence pour déjouer un complot visant à décapiter l'empire...

Un scénario pas très original mais mené à vitesse grand V, quelques rebondissements bienvenus pour relancer l'histoire et maintenir le lecteur en haleine, un monde futuriste bien imaginé et plausible, des personnages haut en couleur (frisant parfois la caricature mais cela n'enlève rien à la saveur du livre) et une héroïne attachante, le tout dans une écriture très visuelle que l'on pourrait facilement adapter au cinéma...

Bref un bon moment de lecture futuriste, a lire sans modération par les amateurs du genre !
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L'Ange blond

L’Ange Blond, roman uchronique de Lauent Poujois, est pour moi une belle découverte ainsi qu’un vrai coup de cœur. Les traits des personnages, l’univers qu’a construit l’auteur, les références historiques détournées et l’humour qui affleure à tout moment sont autant de qualités qui m’ont ravie dans ce livre.



Le pitch est le suivant : Aurore Lefèvre est une amatrice de sensations fortes (extrêmes mêmes), ancienne commandante de la Légion désormais éducatrice de biônes le jour et maître-orchestrateur la nuit (on comprend ce que tout cela signifie au cours de notre lecture). Elle se retrouve enrôlée par l’Agence Impériale pour déjouer le complot qui se trame contre l’Impératrice Caroline Bonaparte.



Cette uchronie, et l’univers qui la compose, prend pour point de départ la question : et si les Bonaparte régnaient toujours sur un Empire d’Europe ? “Le Premier” (Napoléon Ier) n’a pas été défait à Waterloo, il a fondé des Etats Unis de l’Empire d’Europe à la tête de laquelle se trouve désormais une de ses descendantes, Caroline Bonaparte. Dans cet univers uchronique, le numérique n’est pas lié à l’électronique. La technologie, omniprésente et très pointue, repose sur des micro-organismes : les fameux “biônes”. Ces derniers sont implantés partout : stockage de données (servobiônes), sécurité de la maison (domobiônes), santé (dans les combinaisons des soldats), etc. Même la musique repose sur les biônes : en effet, notre héroïne en tant que “maître orchestrateur” exécute sa musique à partir de platines biôniques qu’elle dirige d’une main de maître.



La construction de cet univers high-tech ainsi que l’environnement propre à l’Empire (la hiérarchie des agences et des agents, les monuments phares, etc.) constituent à mon sens un des points forts de ce roman. On se délecte en effet des trouvailles de l’auteur ainsi que de la cohérence de l’univers représenté. Il faut toutefois accepter de se laisser porter et de ne pas tout comprendre dès le départ, les explications sur l’univers étant parsemées tout au long du récit.



Outre l’univers, on savoure également toutes les références détournées auxquelles la distorsion de l’Histoire donne lieu. Par exemple, l’un des conjurés, Otto Hitler, est le petit-fils d’un certain Adolf, peintre raté qui écrivit en son temps un pamphlet, Mein Volk, qui fait toujours référence dans les milieux fondamentalistes. La citation suivante illustre bien les clins d’oeil de l’auteur :"[...]On était très loin de la fameuse “convergence des services”, expression favorite du nain hyperactif qui occupait le poste de ”premier policier de l’Empire”[...]” (Nota bene : L’auteur est français et le roman a été publié en 2010). Tout le texte est ainsi émaillé de références, notamment au début de chaque chapitre où est présenté un extrait d’ouvrage imaginaire tel “L’Encyclopédie Impériale pour Tous” ou “Musik Biône Magazin”.



Si tous ces éléments font la qualité du récit, c’est la personnalité de l’héroïne, Aurore Lefèvre, alias Der blonde Engel ainsi qu’elle est surnommée dans le milieu de la nuit, qui m’a conquise dès les premières lignes du roman. Sarcastique, franche et - il faut bien l’avouer - un peu tête brûlée, elle m’a permis de plonger dans l’univers à 200 km/h. Les autres personnages qu’Aurore rencontre au cours du récit sont également haut en couleurs. Citons son ami de la légion Emilien Stasi, génie de l’informatique maintenu en vie grâce à une cuve high-tech dans l’enceinte de l’hôpital des Invalides ainsi que Marco le légionnaire Maori débonnaire ou encore le “sale type” qui dirige la mission. Il y en a bien d’autres, en particulier un certain Louis que j’ai adoré mais dont je ne dirai rien car son identité se dévoile par petites touches et je risquerais de trop en dire.



Ce roman mené tambour battant par une héroïne au caractère bien trempé, détournant l’Histoire de manière réfléchie avec beaucoup d’humour et baignant dans un univers bien construit, est un vrai bonheur à savourer. J’attends maintenant avec impatience que l’auteur se décide à nous livrer la suite des aventures de l’Ange Blond !
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