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Citations de Léo Rutra (12)


Quand Rose ouvre le robinet, la tuyauterie proteste vigoureusement dans un bruit de gorge métallique qui se racle, avant de faire remonter de ses entrailles un liquide terreux et le cracher dans l’évier en faïence blanche.
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Tu confonds le chaos et la liberté, gamin. La liberté, c'est de choisir un endroit et d'y construire la vie que l'on souhaite. La liberté, c'est d'accepter d'avoir besoin des autres et de vivre en harmonie avec eux. Pas d'arpenter les routes en semant la terreur.
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Comment on peut en arriver là. Ne sommes-nous pas censés être l'espèce la plus évoluée sur cette planète ? On est capable de conduire des voitures, de communiquer partout dans le monde (ou presque) instantanément (ou presque), d'envoyer des hommes dans l'espace, d'en ouvrir d'autres pour les soigner de maladies qui auraient dû les tuer. Mais on continue de s'entretuer pour prouver que son Dieu est plus fort que celui de l'autre. Pour déterminer quelle façon le reste du monde doit vivre sa vie.
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« Emy revient enfin. Elle marche à nouveau normalement – elle sautille, presque – mais elle fait la grimace.
— Qu’est-ce qu’y a ?
— Un putain de cafard gros comme mon poing qui m’est tombé dessus pendant que j’étais en train de pisser… Je suis sortie des chiottes et tout le monde se foutait de ma gueule dans le resto… Putain de pays de dingues !
— Je te rappelle que c’était ton idée de…
— Je sais, Pippo, je sais. Et quand bien même j’aurais eu l’audace de penser que peut-être on aurait planifié ce voyage tous les deux, tu ne perds pas une occasion de me rappeler que c’est de mon seul putain de fait. La prochaine fois que j’ai une idée à la con dans le genre, tu as ma bénédiction pour m’envoyer chier, ça te va ?
— Ça me va… »
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Parce qu'écrire - je m'en rends finalement compte - ne consiste pas seulement à inventer des endroits imaginaires, à les peupler de personnages fictifs aux qualités presque surhumaines et à leur faire traverser des événements divers et variés qui tiendront le lecteur en haleine pendant quelques centaines de pages.

Ecrire, ça implique de se mettre à nu, de prendre le risque inconsidéré de révéler au monde des pensées et des idées que l'on voudrait - peut-être même que l'on devrait - garder pour soi, en espérant que le monde, en retour, nous reconnaisse et nous accepte pour ce que nous sommes.

Ecrire, ça veut dire disséquer ce que les autres laissent de côté. Ca veut dire essayer de percevoir la réalité telle qu'elle est vraiment, sans fioriture, et la coucher sur le papier. Ce n'est pas toujours quelque chose de très agréable, mais je crois que c'est quelque chose de nécessaire.
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Si je mets des mots sur ce que j'ai vécu, ça deviendra réel. Et je serai obligé de le revivre une nouvelle fois. Ce qui ne m'enchante pas le moins du monde. Je vais reculer pour mieux sauter, encore un peu. Je préfère faire autre chose (avancer dans les aventures du Pistolero) plutôt que de revenir sur mes propres mésaventures.

Je le ferai plus tard, dans les jours à venir, sans doute, mais pas ce soir.
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tu as fait un cauchemar, bonhomme, rien de plus
Le garçon déteste quand son père l’appelle par ce sobriquet ridicule. À chaque fois, il se demande pourquoi certains mots oublient de se perdre dans les méandres du temps. Bonhomme. Il ne ressent pas l’affection que ce terme est censé évoquer. À la place il se sent rabaissé, humilié. Son père trépigne, trop pressé de retourner à ses calculs et ses expériences. Rien d’autre ne compte vraiment, à ses yeux. L’enfant sait que ce qu’il a vu n’était pas le fruit de son imagination, il peut encore sentir l’haleine fétide de la chose. Pourtant il n’insiste pas. Son père ne peut pas – et ne veut pas – entendre certaines choses. Le garçon acquiesce puis détourne la tête pour ne pas le regarder quitter la chambre. Une fois seul, il laisse germer en lui l’idée que, peu importe ce que tente son père, il ne reverra jamais sa mère. Qu’elle sera réduite à cette chose pour l’éternité. »
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Un liquide noir, épais et vaseux, déborde lentement hors du trou, dégouline sur le menton de la chose, goutte sur la robe de chambre qui couvre le reliquat de son humanité. L’enfant sait que s’il reste immobile, la gueule se refermera sur lui pour l’engloutir.
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Le faisceau se coupe une demi-seconde trop tard. La plaque de verre trempé explose sans un bruit. Le temps se suspend un instant. Puis le projecteur se transforme en un éclat vif qui irradie le laboratoire. Le garçon est obligé de se couvrir les yeux, aveuglé.
Tout n’est alors plus que lumière.
Une lumière qui recouvre toute forme, tout son.
Une lumière blanche, splendide, chaude et rassurante.
Une lumière entière.
Une lumière éternelle.
Puis le chaos.
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Tout ce que l'on place entre les mains de l'homme finit par pourrir. Quelle bande d'hypocrites nous sommes ! Des hypocrites et des lâches qui nous cachons derrière tout ce qu'on peut -que ce soit un Dieu ou autre chose - au lieu de prendre nos vies en main et d'essayer d'en faire quelque chose.
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Chaque coup de rein était comme une vengeance personnelle, chaque gémissement étouffé de Céleste comme un aveu de ma supériorité. Je me suis repu de son corps jusqu'à y jouir avec délectation.
Si jouir était divin, je serais un religieux. Et les religieux seraient alors bien différents de ceux qui répandent la parole de Dieu.
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« — Que puis-je faire pour toi, ma chérie ?
— Répondre aux questions que je te pose quand je te les pose, ça serait déjà pas mal. Je sais ce que tu penses, mais ça ne m’amuse pas d’avoir à te faire t’arrêter comme ça, j’ai l’impression d’être une petite fille qui réclame l’attention de son papa…
Pippo ne la lâche pas du regard et se montre aussi concerné que possible. Pourtant, il ne l’écoute que d’une oreille et si Emy le mettait au défi de répéter ce qu’elle vient de dire, il en serait absolument incapable. Il se contente de hocher la tête doucement, ce qui reste encore le meilleur moyen de lui laisser croire qu’il est attentif à ses jérémiades. »
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