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Citations de Lola Lafon (1219)


Ce n'est pas ce à quoi on nous oblige qui nous détruit, mais ce à quoi nous consentons qui nous ébrèche; ces hontes minuscules, de consentir journellement à renforcer ce qu'on dénonce : j'achète des objets dont je n'ignore pas qu'ils sont fabriqués par des esclaves, je me rends en vacances dans une dictature aux belles plages ensoleillées. Je vais à l'anniversaire d'un harceleur qui me produit. Nous sommes traversés de ces hontes, un tourbillon qui, peu à peu, nous creuse et nous vide. N'avoir rien dit. Rien fait. Avoir dit oui parce qu'on ne savait pas dire non.
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On était insidieusement passés du : "Restez chez vous, nous vous livrons pizzas, chaussures et romans" au "Rentrez chez vous, il n'y a que là que vous serez en sécurité", une injonction de couvre-feu.
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Pouvez-vous me faire parvenir une liste ou vos souvenirs des années 1980, votre quotidien, je demande à Nadia.
(...)
"regarder la télévision bulgare même si on ne comprenait rien, parce qu'on ne supportait plus nos programmes patriotiques; la présentatrice du journal faisait un clin d'oeil et disait bonjour en roumain ! Tchernobyl... On nous avait dit que tout irait bien, qu'il suffisait de laver bien soigneusement les fruits et les légumes (mais je crois que chez vous, c'était pareil). Et une chose qui est peut-être hors sujet, tant pis : je n'arrive pas à comprendre comment les gens, aujourd'hui, peuvent souhaiter être localisés en permanence avec leur IPhone !!"
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Lara a conservé dans un cahier tous les petits mots de Cléo, ainsi que cette une du "Parisien" datant de mars 1999, la photo d'une manifestation avec, en tête, la plus belle banderole du collectif: " Nous ne sommes pas contre les vieux, nous sommes contre ce qui les fait vieillir"
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Il lambinait en enfance comme on traîne à sortir de chez soi un dimanche...
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Cette souffrance en veille ressurgissait à tout propos, celle d’une ancienne gamine à qui des adultes avaient enseigné la solitude des trahisons.
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C’est un contrat que l’on passe avec soi-même, pas une soumission à un entraineur. Moi c’était les autres filles, celles qui n’étaient pas gymnastes, que je trouvais obéissantes. Elles devenaient comme leur mères, comme toutes les autres. Pas nous.
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Je rêvais de liberté, j'arrive aux Etats-Unis et je me dis : c'est ça la liberté ? Je suis dans un pays libre et je ne suis pas libre ? Mais où, alors, pourrais-je être libre ?

Nadia C., 1989.
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Le dernier qui quitte le pays éteint la lumière en sortant.
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"Vous saviez, à l'époque, que vous étiez une des meilleures ?
- Non... J'entendais des rumeurs, on disait qu'il y avait une fille, dans l'équipe, qui était très bonne. Mais je ne savais pas que c'était moi."
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Primo Levi avait rencontré sa future femme lors de la fête du Nouvel An juif en 1946, et Lucia Morpurgo s’était proposé de lui apprendre à danser. La danse pour se remettre en vie.
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Pourquoi écrit-on ? Peut-être est-il possible de répondre par la négative : ne pas écrire met à vif toutes les failles, alors on écrit.
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Écrire n’est pas tout à fait un choix : c’est un aveu d’impuissance. On écrit parce qu’on ne sait par quel autre biais attraper le réel.
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Je suis allée à New York en 1977 pour une compétition, il y avait ces immenses affiches à Broadway, une très jeune fille de mon âge [16 ans], je crois, qui faisait de la publicité pour un parfum. J'étais fascinée. Je n'étais pas ce genre de... Je n'étais pas une fille qui rêvait d'être une femme. Je n'étais pas un garçon non plus. Je me tenais... ailleurs. En-dehors de tout ça.
(...) La petite fille en robe blanche dont Nadia se souvient si bien a huit ans lorsqu'elle devient l'image des parfums Love's Baby Soft. Au bas de l'affiche, ce slogan : 'Parce que l'innocence est plus sexy que vous ne l'imaginez...'
(p. 124)
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Il faut imaginer mais nous ne pouvons imaginer les projecteurs aveuglants, les chines hurlants, les SS qui aboient, comment imaginer ce que c’est d’être séparé en quelques secondes de sa femme, de son mari, de ses enfants, à coups de fouet, à coups de bâton.
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La bouteille à la mer qu'Anne Frank a lancée, nous l'avons reçue. Nous l'avons chérie, ébahis qu'elle nous soit parvenue. Elle nous est si précieuse que nous nous soucions moins du contenu de cette bouteille que de la bouteille elle-même.
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Je suis venue en éprouver l'espace [de l'Annexe] car on ne peut pas éprouver le temps. On ne peut pas se représenter la lourdeur des heures, l'épaisseur des semaines.
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Certaines rencontres commencent au moment où on se quitte, quand le temps presse. Alors les mots battent au cœur de l’essentiel. 
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Elle prend une grande inspiration. Les flashs, des insectes qu’on jetterait au feu par poignées, chahutent l’ombre et, un instant, l’aveuglent. Double pirouette sur la poutre. Rester concentrée [..] Calculer l’espace et le poids de l’air, au fur et à mesure, elle invente l’équilibre nouveau.
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Les familles étaient semblables aux clients des grandes surfaces qui entassaient dans leur caddie des jouets chinois et des jeans fabriqués au Pakistan, tout en n’ignorant rien des conditions dans lesquelles ces objets avaient été fabriqués. La famille était le lieu où se conjuguaient savoir et oubli : l’oubli indispensable pour continuer à remplir les caddies.
Chaque famille donnait naissance à une langue unique. Certains mots flottaient, persistants, une brume. Une histoire compliquée. D’autres avaient des lourdeurs de nuit. Passer à autre chose.
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