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Citations de Louis Althusser (67)


Badiou publie actuellement chez Maspero des fascicules intéressants, où l'on retrouve curieusement la philosophie sartrienne de la révolte, qu'il n'a jamais désavouée, au service de l'interprétation des textes de Mao, sur un fond de volontarisme, de pragmatisme, et d'idéalisme typique de la pensée du grand dirigeant communiste chinois.
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Depuis j'en ai appris bien d'autres. En particulier les aventures d'une amie fonctionnaire internationale qui n'a dans la vie qu'une ambition : faire éjaculer sous la nappe les officiers supérieurs de l'Armée rouge. L'un d'entre eux succomba même d'un infarctus sous le coup de l'émotion. Depuis elle s'est "cogné" l'immense majorité des présidents de la République et plusieurs évêques et cardinaux. Son ultime objectif, non encore atteint je crois, est le pape. Et elle riait, riait !
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Hélène a toujours traîné ainsi avec elle une sorte de malédiction, et la crainte terrifiante d'être une marâtre, ce qu'elle n'est en rien, elle est au contraire d'une merveilleuse gentillesse avec les gens, qu'elle rudoie certes à l'occasion, mais sans méchanceté, quand ils lui parlent trop tôt le matin à son petit déjeuner, où qu'ils disent du mal devant elle de Stendhal, de Proust ou de Tintoret, ou du bien de Camus (Qu'elle a bien connu dans la Résistance), etc.
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Quand on a le courage de parler à haute voix dans le silence du vide, cela s'entend.
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Les troupes allemandes approchaient en rafale. Paul Reynaud avait annoncé qu'on se battrait dans le "réduit breton" mais, les une après les autres, les villes furent déclarées "ouvertes", dont Vannes. Nos officiers [étaient] sous le commandement du sinistre traître le général Lebleu, qui par peur des "communistes" que nous pourrions être ou devenir, nous empêcha de faire mouvement vers la Loire, alors libre à Nantes, et de passer au Sud. Il nous tint reclus dans notre caserne, SOUS NOTRE PROPRE GARDE, même quand les Allemands furent arrivés avec leurs chars. "Si vous abandonnez votre poste, vous serez tenus pour déserteurs et fusillés !"
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Un jour je m'aperçus que, faute d'avoir l'audace de la caresser (il y avait aux aguets la petite sœur - et même en son absence je n'eusse sans doute rien osé de tel), je pouvais du moins faire couler entre ses seins des poignées de sable lent. Le sable descendait sur son ventre, rejoignait la courbure de son pubis. Alors Simone se levait, écartait les cuisses et l'entrejambe de son maillot, le sable coulait à terre et je pouvais, l'instant d'un éclair, apercevoir sur le haut de ses splendides cuisses nues le foisonnement de sa toison noire et surtout la fente rose d'un sexe : rose cyclamen.
Ma mère s'avisa très vite de mon innocente mais violente passion. Elle me prit à part et eut l'audace de me déclarer : tu as dix-huit ans, Simone dix-neuf, il est impensable car immoral, vu la différence d'âge, que quoi que ce soit se passe entre vous. Ce n'était pas "convenable" ! Et de toute façon tu es beaucoup trop jeune pour aimer !
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A vingt mètres de la maison se dressait un long bassin haut et, quand on me hissait à bout de bras, j'y apercevais d'étranges poissons pâles, rouges, verts et violets, s'enfoncer lentement sous de longues herbes noires et souples qui bougeaient. Plus tard, lisant Lorca, je devais les retrouver, ces souples cuisses de truites de la femme adultère qui s'en va vers la rivière : poissons au travers des roseaux qui s'écartent.
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D'un côté, comme tout enfant nourri au sein, et vivant du contact physique, physiologique et érotique du corps de la mère, qui donne le sein, la chaleur du ventre, de la peau, des mains, du visage, de la voix, j'ai été viscéralement et érotiquement attaché à ma mère, l'aimant comme un bel enfant plein de santé et de vie peut aimer sa mère.
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Lorsque je vins au monde, on me baptisa du nom de Louis. Je ne le sais que trop. Louis : un prénom que très longtemps j'eus littéralement en horreur. Je le trouvais trop court, d'une seule voyelle, et la dernière, le i, finissait en un aigu qui me blessait (cf. plus loin le fantasme du pal). Sans doute il disait aussi un peu trop, à ma place : oui, et je me révoltais contre ce "oui" qui était le "oui" au désir de ma mère, pas au mien. Et surtout il disait : lui, ce pronom de la troisième personne, qui, sonnant comme l'appel d'un tiers anonyme, me dépouillait de toute personnalité propre, et faisait allusion à cet homme derrière mon dos : Lui, c'était Louis, mon oncle que ma mère aimait, pas moi.
Ce prénom avait été voulu par mon père, en souvenir du frère Louis mort dans le ciel de Verdun, mais surtout par ma mère, en souvenir de ce Louis qu'elle avait aimé et ne cessa, toute sa vie, d'aimer.
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Les Althusser avaient, en 1871, choisi la France, après la guerre de Napoléon III et de Bismarck, et comme beaucoup d'Alsaciens qui voulaient rester français, ils avaient été proprement "déportés" en Algérie par le gouvernement du temps.
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Il est probable qu'on trouvera choquant que je ne me résigne pas au silence après l'acte que j'ai commis, et aussi le non-lieu qui l'a sanctionné et dont j'ai, suivant l'expression spontanée, bénéficié.
Mais si je n'avais pas eu ce bénéfice, j'aurais dû comparaître. Et si j'avais dû comparaître, j'aurais eu à répondre.
Ce livre est cette réponse à laquelle autrement j'aurais été astreint.
Et tout ce que je demande, c'est qu'on me l'accorde ; qu'on m'accorde maintenant ce qui aurait pu alors être une obligation.
Bien entendu, j'ai conscience que la réponse que je tente ici n'est ni dans les règles d'une comparution qui n'a pas eu lieu, ni dans la forme qu'elle y aurait prise. Je me demande toutefois si le manque, passé et à jamais, de cette comparution, de ses règles et de sa forme, n'expose pas finalement plus encore ce que je vais tâcher de dire à l'appréciation publique et à sa liberté. En tout cas je le souhaite. C'est mon sort de ne penser calmer une inquiétude qu'en en courant indéfiniment d'autres.
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(...) C'est que tu habites en moi comme mon coeur et mon souffle, et pas moyen de s'en décrocher, et que le seul moyen de se débarrasser du coeur, c'est de le laisser battre, le seul moyen de se débarrasser du souffle c'est de le laisser respirer. Alors peut être (tu n'es pas bête) tu comprendras que le seul moyen de me délivrer de toi, comme tu ne me lâches pas et comme tu es au bout du monde, c'est de te dire que je t'aime, et que ça continue, et que ça ne s'arrange pas (...)
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Or, la philosophie universitaire française ne s'est nullement trompée dans son refus radical de rien apprendre des politiques et de la politique, donc aussi de Lénine. Tout ce qui touche à la politique peut être mortel à la philosophie, car elle en vit.
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Que trouve-t-on au fond de cette "philosophie" ?
Gramsci l'avait bien expliqué quand il disait: une certaine idée de la nécessité des choses (qu'il faut subir), donc un certain savoir, d'une part, et une certaine manière de se servir de ce savoir dans les épreuves ou les bonheurs de la vie, donc une certaine sagesse, d'autre part. Donc une certaine attitude théorique, et une certaine attitude pratique, jointes ensemble: une certaine sagesse. Dans cette philosophie "spontanée" des hommes ordinaires, on retrouve aussi deux grands thèmes qui parcourent toute l'histoire de la philosophie des philosophes: une certaine conception de la nécessité des choses, de l'ordre du monde, et une certaine conception de la sagesse humaine en face du cours du monde.
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... l'homme est libre si son rapport avec la nature est immédiat.
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La pitié ne lie pas les hommes, qui d'ailleurs ne se rencontrent pas, elle les empêche seulement de se nuire au cas où ils se rencontreraient.
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Salut petit, on pense çà vous chaque instant, coeur et bras et mains, et la poitrine où le souffle nait, la bouche où il devient ciel, les yeux qui vous contemplent dans leur nuit, et la peau où le corps connaît sa forme et découvre la vôtre. (1947)
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Plus tard, je devais découvrir Machiavel qui, à mon sens, est allé sur bien des points beaucoup plus loin que Marx : justement en essayant de penser les conditions et les formes de l'action politique dans sa pureté, c'est-à-dire dans son concept. Là encore, ce qui me frappait, c'était la prise en compte radicale de la factualité aléatoire de toute conjoncture et la nécessité, pour constituer l'unité italienne, qu'un homme de rien partit de rien et de n'importe où, hors de tout Etat constitué, pour recomposer le corps morcelé d'un pays divisé en lui-même, et sans la préfiguration d'aucune unité dans les formules politiques (toutes mauvaises) existantes. Je crois que nous n'avons pas fini d'épuiser cette pensée sans précédent et malheureusement sans suite.
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Je crois avoir laissé comprendre que je n'étais pas sectaire. Qu'elle se croie et se dise de droite, cela m'est bien égal, toute pensée m'intéresse quand elle ne se paie pas de mots, traverse la couche idéologique qui nous écrase pour atteindre, comme par un contact physique matériel (encore une autre modalité de l'existence du corps), la réalité toute nue.
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Ce que je dois aussi directement et personnellement à Spinoza, c'est sa stupéfiante conception du corps, qui possède des "puissances inconnues de nous", et de la mens (l'esprit) qui est d'autant plus libre que le corps développe plus les mouvements de son conatus, sa virtus ou fortitudo. Spinoza m'offrait ainsi une idée de la pensée qui est pensée du corps, mieux, pensée avec le corps, mieux, pensée du corps même. Cette intuition rejoignait mon expérience d'appropriation et de "recomposition" de mon corps en liaison directe avec le développement de ma pensée et de mes intérêts intellectuels.
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