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Citations de Louis Brauquier (43)


Les rêves dorment dans l'épaisseur du sommeil.
Serpents lovés qui se déroulent lentement
Lorsque nous atteignons la profondeur du songe
Et qu'ils perçoivent la chaleur de notre corps.
Alors, ils nous enlacent vers d'autres mondes,
Nous abandonnent nus sur des plages obscures,
Et vont se rendormir aux limbes de la nuit.
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IRREPARABILE

Le temps s'enfuit par des fissures invisibles
Qu'il creuse à travers les murailles transparentes
De notre vie ;

comme s'il en avait assez
D'être menacé de mort par des imbéciles,
D'être usé bassement par toutes ces besognes
Qui, à la longue, ne l'intéressent plus,

ou
Par ces plaisirs, toujours les mêmes, monotones.
Il s'évade vers de grands paysages calmes
De sources, d'arbres verts et de temples,

ou errent

Dans le silence de l'éternité primévale,
Lointaines et nues, de belles formes divines
Qui se rencontrent, s'accompagnent, puis se déprennent.

Et, comblées de bonheur, sous le ciel triste et pur,
Parfois pleurent d'ennui au fond des bois secrets.




NB : J'ai cru à une erreur pour le TITRE IRREPARABILE mais en cherchant j'ai vu que c'était un mot italien.
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Je t'ai appelé longtemps,
Personne n'a répondu.
Entre nous de longs espaces,
Des villes et des campagnes,
Des montagnes et des fleuves,
Des voies de chemin de fer ;
Et du jour et de la nuit.
Et de la pluie et du vent.
Des saisons, surtout des tristes.
Mais le silence sur tout.
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Vie brève, la mort infinie.

L'espoir tend ses rets d'oiseleur.

Anxieuse une étoile file,
Se hâte vers une autre nuit.
Désirs, astres inaccessibles.

Et l'ombre est noire, du bonheur
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LES MAINS REVENT

Les mains rêvent à l'infini,
qui se souviennent
De délices sauvées de l'absence ;
anxieuses
De recréer ce qu'elles ont au bout des doigts :
La douceur, la tendresse et le plaisir des corps.
Impuissantes sur l'ineffable, mains douloureuses,
Mains songeuses, mains inutiles, mains heureuses.
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LOUANGE INACHEVEE

Mon île blanche, ma polaire
Au firmament des nuits furtives ;
Ma dérive, mon habitacle,
Mon hivernage, mon printemps :

Ma statue renversée qui s'anime dans l'ombre ;
Ma lampe à huile au seuil d'un autel hors d'atteinte ;
Mes feux de position qui divergent vers le ciel ;

Mes yeux noyés au fil de l'eau des fjords tranquilles,
Ma carène éclairée aux brûlots des calfats,
Ma sirène sur le récif des îles Vierges,
Ma sirène écumante aux gouffres de l'amour ;

Ma cavale échappée des hauts reliefs rupestres ;
Ma caravane morte aux routes de la soie ;

Ma grande houle née au large des Australes
Qui s'apaise et s'endort sur ce rivage obscur.
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En vain, j'ai couru après ma jeunesse.
Très
Vite je l'ai perdue de vue.
Ceux qui pouvaient
La rencontrer, que j'interroge, n'ont jamais
Reconnu celle que je croyais leur décrire.

Sans doute ne veut-elle pas être rattrapée.

Que me dirait-elle que je puisse comprendre ?
Et moi, que lui dirais-je qui ne l'ennuierait ?
Que lui importe maintenant que je la regrette ?
Que lui importe après tout que je l'aie aimée ?
(C'était avant, me dirait-elle, qu'il fallait.)
Et, enfin, que lui importe que j'en meure ?

Si je puis en rêver jusqu'au dernier moment.
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POUR NOUS QUI N'AVONS PAS VU

Pour nous qui n'avons pas vu,
Il y a sur la carte du monde
Des noms de villes qui flottent
Aux lèvres comme des senteurs
Exotiques de vérandahs
Par la côte du Pacifique,
Ou comme des cris d'enfants
Sur les plages péruviennes.

Des noms de villes brûlants
Comme du carry sur la langue
Singapour, Bornéo et l'archipel malais.

D'autres soulevant des puissances,
Chair et dollars, comme un whisky
Bu dans un bar de Chicago,
De New York ou d'Oklahoma.

Noms de ports surgis dans les brumes
En passant par Liverpool
New-Zealand, Gothembourg jusqu'à
L'étonnante Terre Edouard VII.

Et puis enfin des noms perdus
Dont peut-être plus rien n'existe,
Des noms de contrées impossibles
Comme la Terre de Feu
Ou bien les Iles Sous-le-Vent.
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Le bonheur, c'est d'attendre avec un peu d'espoir,

Une lettre apportant de mauvaises nouvelles,

La sonnerie et cette voix au bout du fil,

La rencontre d'un beau visage désiré.

Le bonheur, c'est avoir quelque chose à attendre.
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Je reviens et je t'apporte
Un coeur qui n'a pas changé.
Si j'ai appris quelques choses,
Un soir je te les dirai
Un soir plein de confidences,
De tendresses et de secrets,
Un soir où tu seras près,
Un soir chargé de silence.
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Le désir se nourrit d'absences, de regrets,
De la violence des rencontres difficiles
Du souvenir moins pur que la réalité,
Et, toujours, de la peur d'avoir perdu l'amour.

Torrent fou, arrachant aux parois souterraines
Les oiseaux, les serpents gravés des millénaires,
Aveugle dans le secret de sa résurgence.

Pour affleurer, parfois, source au coeur du désert.
Autrefois je me demandais dans les lointains
Ports exotiques, si je reverrais Marseille,
Après toutes ces années, au mouillage dans la nuit.

Maintenant, tant de fois revenu, quand elle
Installe ses phantasmes au chevet de la chambre,
Je voudrais être sûr que je reverrai l'aube.
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La vie est une aventure
Qui part pour l'éternité.
Je compte les encablures
Qui traînent ma destinée.

L'homme passe sa vie à lancer des amarres,
Puis, quand il est saisi dans le calme du port,
Pour peu qu'à l'horizon une fumée l'appelle,
Il regrette à nouveau la liberté des mers.
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Le bonheur, c’est d’attendre avec un peu d’espoir,
Une lettre apportant de mauvaises nouvelles,
La sonnerie et cette voix au bout du fil,
La rencontre d’un beau visage désiré.

Le bonheur, c’est d’avoir quelque chose à attendre.

ATTENTES
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Endormie, le visage au creux de mon épaule,
Ses bras nus me tenaient prisonniers du sommeil.

Dehors, la pluie tombait de l’été finissant.

Elle disait ces mots que libèrent les songes,
Où errent des amants encor mal oubliés.

La fraicheur pénétrait, à travers les persiennes,
Le corps sans défense de la femme rêvant.

J’étreignais la première averse de l’automne.

PREMIERE PLUIE
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Louis Brauquier
L'hiver est un pays de barques noires et blanches
Chargées de neige et pressées l'une contre l'autre,
Le long des pannes immobiles des vieux ports.
Elles attendent des pêcheurs, des plaisanciers ;
Et se balancent, lentement, dans de l'eau sombre
En laissant voir parfois dans ce noir et ce blanc
Un peu de flottaison rouge, mangée de moules.

Je connais des îles lointaines
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Louis Brauquier

Nous sommes aujourd'hui sans ombre et sans mystère,
Dans une pauvreté que l'esprit abandonne ;
Rendez-nous le péché et le goût de la terre
Qui fait que notre corps s'émeut, tremble et se donne.


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FEUX D'ÉPAVES


PEINTURES

Ce n'est pas le mancenillier dont l'ombre tue,
Ni le manguier que j'ai peint, ailleurs, dans ce livre,
(Et l'araucaria est peut-être un oiseau)
Mais sans doute un banian que nous appelions « l'arbre
Aux nannies », parce que ce coin du Garden Club
De Colombo servait de nursery ; les mères
Non loin de là, jouaient au tennis, au soleil,
Ruinant leur carnation de jeune fille anglaise,
Tandis que les bébés, plus blonds que du porridge,
Essayaient en vain d'épuiser l'inépuisable
Patience d'énormes nourrices dorées.

    L'arbre aux nannies (Colombo Garden Club).


p.352
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PLUIE D'ÉTÉ

Il pleut sur Malmousque
sur le Château d'If, sur les îles,
entre les maisons, dans les calanques,
et sur les costumes de bain
qui devaient sécher au balcon
à côté des géraniums.

Il pleut sur Malmousque ;
ça a commencé avant l'aube :
ce crépitement que ne fait pas le soleil.

Et c'est d'une tristesse assez délicieuse,
avec cette odeur de mer mouillée,
ce qu'on aurait dû faire et qu'on ne fera pas.

Tous projets abolis, dans la pauvre lumière
et la prison de l'eau du ciel,
naît une espèce de liberté intérieure
mollement désirée.
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Nous avons marché côte…


Nous avons marché côte à côte dans les rues de
  tant de villes
Que parfois dans notre silence je m’éveille
Et me demande, une seconde, où je suis.

Hélas ! Ce n’est pas la rue de la Douane, à Malmousque,
Ni celle des Pharaons dans la blanche Alexandrie,
Ni toutes celles des ports ou des villes dans les terres
Que nous regrettons, bien sûr, puisqu’elles sont le passé.

Mais tu es là, près de moi, dans la foule étrangère,
Où, seul, je me serais si facilement perdu ;
Et je te tiens par le bras comme le navigateur
Pour l’atterrissage garde les yeux fixés sur l’amer.

                                      Avril 1946
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Doux marin violent de Hambourg rouge et triste…



Doux marin violent de Hambourg rouge et triste,
Soutier du hollandais ancré au hangar 7,
Frais charbonnier anglais d’Anvers ou de Cardiff,
Comme vous êtes près de nos cœurs angoissés !

Ils débarquent l’inquiétude de la terre,
La pacotille clandestine de tourment,
Sans nom d’expéditeur et sans consignataire,
Pour la jeter au ciel au soir du Port vivant.

Ah ! mêlée au silence, une grande âme chante,
Sans paroles, un chant nostalgique d’adieu.
Ecoutez la douceur mortelle de l’amante
Qui fait désespérer les espoirs de retours.
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