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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2904)


Alors il grognait du coup en disant ça, pour prouver qu'il était pas emmerdable du tout !
- Tiens, ta môme ! Ferdinand, j'y crache dans la gueule ! Et crouach ! il lui balance comme il dit un gros glaviot en plein blaire !
- Et sa fiote aussi qu'en aura !
Et crouach ! encore... un autre pour elle bien gras sur le coin du menton à Sophie. Elles répondent rien les mômes, qu'elles s'essuyent. C'était à moi de ressauter.
- Dis donc, que j'y fais. T'as l'habitude alors ?
Fallait pas se dégonfler là... je renifle dans le fond de mon nez un beau molard, je le roule en bouche, Pffat ! J'y refile aussi moi à plein jet qui s'écrase sur l'œil qui lui reste.
- Ah saloperie ! qu'il s'étouffe. T'oses !
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C'est le mensonge de sa propre vie qu'on veut achever à toutes forces avant d'en finir. On veut la lire la belle histoire tant contée avant de fermer les yeux. Le sang toujours qu'est I'arrivée, c'est là l'espièglerie. C'est pas méchant un homme au fond, c'est un acharné voilà tout. C'est fier de son rêve. C'est un poète bien marrant. C'est de voir comment qu'ils se démerdent pour ça, comment qu'ils ont honte d'être pris en train de faire leur merde de songes au fond des égouts. Étron du Joli, c'est le nom de l'Homme !
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Le costume anglais, c'est chic j'en conviens, mais c'est triste finalement et ça supporte pas le bijou...
... Non, crois moi Ferdinand, je méprise personne, tu me connais, mais à nous autres faut autre chose qu'à ces mecs-là. Nous faut qu'on mange de l'ail !
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Si tu savais Ferdinand combien certains martyrs m'inspirent d'inquiétude et de doutes. Dans une révolution le zèle des provocateurs est plus utile que la générosité des militants.
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(Louis-Ferdinand Céline vous parle)

Alors on dit : les romans de Céline, c'est agaçant, c'est crispant, etc. : parce que ça n'est pas dans le style du bachot, dans le style admis, le style du journal habituel, le style de la licence. Styles qui vraiment s'imposent, formellement, et qui tiennent, et qui tiendront, je vais vous dire pourquoi, peu à peu.
Je reviens à ce style. Ce style, il est fait d'une certaine façon de forcer les phrases à sortir légèrement de leur signification habituelle, de les sortir des gonds pour ainsi dire, les déplacer, et forcer ainsi le lecteur à lui-même déplacer son sens. Mais très légèrement! Oh! très légèrement! Parce que tout ça, si vous faites lourd, n'est-ce pas, c'est une gaffe, c'est la gaffe. Ça demande donc énormément de recul, de sensibilité; c'est très difficile à faire, parce qu'il faut tourner autour. Autour de quoi ? Autour de l'émotion.
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Il faut de la jeunesse autour de soi.
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Et fit de son luth à l'accord. Et de préluder bien ainsi.

Fort me sourit le doux printemps
Qui fait venir fleurs et feuillages
Et bien me plaît lors que j'entends
Des oiseaux le gentil ramaige
Mais j'aime mieux quand sur le pré
Je vois l'étendard arboré
Flottant haut signal de la guerre
Quand j'entends par monts et par vaux
Courir chevaliers et chevaux
Et sous leurs pas frémir la terre...
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Avec ma mère, nous fîmes un grand tour dans les rues proches de l’hôpital, un après-midi, à marcher en traînant dans les ébauches de rues qu’il y a par là, des rues aux lampadaires pas encore peints, entre les longues façades suintantes, aux fenêtres bariolées des cent petits chiffons pendants, les chemises des pauvres, à entendre le petit bruit du graillon qui crépite à midi, orage des mauvaises graisses. Dans le grand abandon mou qui entoure la ville, là où le mensonge de son luxe vient suinter et finir en pourriture, la ville montre à qui veut le voir son derrière en boîtes à ordures. Il y a des usines qu’on évite en promenant, qui sentent toutes les odeurs, les unes à peine croyables et où l’air d’alentour se refuse à puer davantage. Tout près, moisit la petite fête foraine, entre deux hautes cheminées inégales, ses chevaux de bois dépeint sont trop coûteux pour ceux qui les désirent, pendant des semaines entières souvent, petits morveux rachitiques, attirés, repoussés et retenus à la fois, tous les doigts dans le nez, par leur abandon, la pauvreté et la musique. Tout se passe en efforts pour éloigner la vérité de ces lieux qui revient pleurer sans cesse sur tout le monde ; on a beau faire, on a beau boire, et du rouge encore, épais comme de l’encre, le ciel reste ce qu’il est là-bas, bien refermé dessus, comme une grande mare pour les fumées de la banlieue.
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Tout ce qui est intéressant se passe dans l'ombre décidément.
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- Je te soignerai moi. Je te ferai baiser comme t'as jamais... Si t'es gentil, si t'es bon môme, tu me boufferas l'oignon comme j'aime... Ca sera comme si on était mariés. D'abord j'ai deux ans de plus que toi, c'est moi qui commande...
Elle avait de l'intrigue dans les mots qu'elle se servait, j'écoutais qu'elle m'y faisait sautiller de joye l'imagination. Je me tenais plus. Tant qu'il y a du vice y a du plaisir. Je donnais quand même une petite pensée au gars Cascade et puis je me retournais et elle y était plus la petite pensée. Tout le présent était pour Angèle, tout pour le cul. Le salut c'était par là. D'abord c'était pas le moment de me dissoudre en scrupules.
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Faut se méfier. C'est putain le passé, ça fond dans la rêvasserie. Il prend des petites mélodies en route qu'on lui demandait pas.
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C'est un Écossais, il ôte sa jupette, il est à poil fort rapidement. Il est rouquin lui aussi et musclé alors, comme un cheval. Il commence lentement, il parle pas. On dirait un alezan sur elle. C'est bien simple. Au pas, au trot, au galop, et puis il saute l'obstacle, un coup de cul, encore un autre, pas violent, il la bourre que c'est beau.
Elle fait la grimace tellement qu'il la défonce. Je I'avais dit qu'elle était fragile. Elle regarde de mon côté. Hein hein, qu’elle fait avec sa bouche.
Elle grimace encore davantage. Elle peut pas s'empêcher de jouir, lui aussi alors. Il lui comprime du coup les fesses si fort qu'on dirait qu'elle va tout entière remonter son ventre à lui tellement qu'il la serre.
Ses mains alors elles me fascinent pendant qu'il travaille, c'est des crampons sur la peau d'Angèle, des crampons bien étalés, musclés poilus comme le reste.
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Il y a bien des façons d'être condamné à mort !Ah! Combien n'aurais-je pas donné à ce moment-là pour être en prison au lieu d'être ici, moi crétin ! Pour avoir, par exemple, quand c'était si facile, prévoyant, voler quelque chose, quelque part, quand il en était temps encore. On ne pense à rien ! De la prison, on en sort vivant, pas de la guerre. Tout le reste, c'est des mots
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Les deux jetées sont devenues toutes minuscules au-dessus des mousses cavaleuses, pincées contre leur petit phare. La ville s'est ratatinée derrière. Elle a fondu dans la mer aussi. Et tout a basculé dans le décor des nuages et l'énorme épaule du large. C'était fini cette saloperie, elle avait [répandu] tout son fumier de paysage la terre de France, enfoui ses millions d'assassins purulents, ses bosquets, ses charognes, ses villes multichiots et ses fils infinis de frelons myriamerdes. Y en avait plus, la mer avait tout pris, tout recouvert. Vive la mer !Il n'était plus pour moi question de vomir. Je ne pouvais plus. J'avais tous les vertiges d'un bateau dans mon propre intérieur. La guerre m'avait donné aussi à moi une mer, pour moi tout seul, une grondante, une bien toute bruyante dans ma propre tête. Vive la guerre ! La côte c'était fini d'abord, un petit liseré peut-être, très fin, tout près au bout du vent. A gauche du ponton là-bas, c'était encore les Flandres, on les voyait plus.
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Pour me donner de la garantie, elle se déshabille. C'est la première fois que je la voyais en combinaison. Elle était dans le genre ondoyant comme nu et pas très grande, plutôt menue même, du délicat en somme mais du résistant. Je vois tout de suite ce qui se passe chez elle. En plus des yeux c'est la peau son genre. Le jour sur la peau des rousses c'est terrible pour le bitard. Ça ressemble à rien comme mirage, à rien d'autre. Des différentes gonzesses on arrive à se défendre, on a une petite façon de résister si besoin aux ondes sur la peau des blondes, des brunes les mieux veloutées, c'est-à-dire les pulpeuses, les réussies, c'est tentant à toucher comme la vie même, plein les doigts, qui résiste un peu, qui reste, c'est du fruit du paradis, c'est entendu. Ça a pas de limites, mais quand même on a développé des petites résistances... Tandis que la rousse tire sur l'animal d'emblée. Il sort, il ne demande rien, il a reconnu sa sœur, il est content.
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Sur la question du casse poitrine, il est donc totalement officiel, tangible, palpable que le Français ne craint personne […] aucun sauvage, aucun civilisé non plus n’approche de très loin le Français pour la rapidité, la capacité de pompage vinassier.
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J'y croyais plus. C'était le bras d'une gonzesse. Ça m'a malgré tout porté au zozo d'autorité. J'ai cherché l'endroit des fesses avec un oeil. J'ai trouvé que ça ondulait ce derrière, sur de l'étoffe bien tendue de-ci de-là entre les châlits. Comme un rêve qui recommence. La vie elle en a des trucs. Les idées sont remontées de travers, comme embrouillées, et elles ont suivi le derrière en attente, bien sages.
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Ça te suffit parce qu'ils t'ont raconté les autres qu'il y avait pas mieux que l'amour et que ça prendrait avec tout le monde toujours... Eh bien moi je l'emmerde leur amour à tout le monde !... Tu tombes de travers !... T'arrives trop tard ! Ça prend plus, voilà tout !... Et c'est pour ça que tu te mets dans les colères !... T'y tiens quand même toi à faire l'amour au milieu de tout ce qui se passe ?... De tout ce qu'on voit ?... Ou bien c'est-y que tu vois rien ?... Je crois plutôt que tu t'en fous !... Tu fais la sentimentale pendant que t'es une brute comme pas une... Tu veux en bouffer de la viande pourrie ? Avec ta sauce à la tendresse ?... Ça passe alors ?... Pas à moi !... (...) Faut être abrutis comme vous l'êtes tous pour pas que ça vous dégoûte...
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Presque tous les désirs des pauvres sont punis de prison.
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Je n'avais pas beaucoup de choses pour moi, mais j'avais certes de la bonne tenue, on pouvait le dire, le maintien modeste, la déférence facile et la peur toujours de n'être pas à l'heure et encore le souci de ne jamais passer avant une autre personne dans la vie, de la délicatesse enfin... Ils passaient ainsi pendant des semaines et des années les uns devant les autres, les colons, jusqu'au moment où ils ne se regardaient même plus tellement ils étaient fatigués de se détester. Quelques officiers promenaient leur famille, attentive aux saluts militaires et civils, l'épouse boudinée dans ses serviettes hygiéniques spéciales, les enfants, sorte pénible de gros asticots européens, se dissolvaient de leur côté par la chaleur, en diarrhée permanente. (...) La majorité du contingent était toujours à l'hôpital cuvant son paludisme, farcie de parasites pour tous poils et pour tous replis, des escouades entières vautrées entre cigarettes et mouches, à se masturber sur les draps moisis, tirant d'infinies carottes, de fièvre en accès, scrupuleusement provoqués et choyés. Ils en bavaient, ces pauvres coquins, pléiade honteuse, dans la douce pénombre des volets verts (...).
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