C’est le roman de Céphalonie, 1940 – 1993, racontant trois épisodes tragiques de l’occupation italienne et allemande et le massacre des Italiens par les Nazis en 1944, la guerre civile grecque qui suivit la seconde guerre mondiale et le séisme de 1953 qui ravagea toute l’île, puis la reconstruction, le début du tourisme. Roman historique, donc, qui embrasse toute l’histoire de Céphalonie puisque le Docteur Yannis essayait de la raconter et que sa fille Pélagia continua l’œuvre inachevée.
Roman historique, roman de guerre racontée par un soldat italien, Carlo, l’omosessuale, enrôlé pour l’amour des hommes. Guerre en Albanie dans les neiges et le froid des montagnes de l’Epire, puis occupation de Céphalonie. Carlo comprend rapidement la vanité des campagnes fascistes, dégoûté de la guerre il se conduit en héros pour sauver ses camarades. Il faut être gonflé pour mettre des mots (grossiers) dans la bouche de Mussolini et de Metaxas ! L’analyse des stratégies hésitantes et des erreurs du commandement italien est-elle rigoureuse ? Les positions très sévères envers les partisans communistes de l’ELAS et les atrocités qu’ils auraient commises m’ont interpellée. Je suis souvent perplexe devant les romans historiques.
Ne pas se laisser abuser par la couverture montrant un couple s’embrassant sur un ponton, ce n’est pas un roman à l’eau de rose. C’est aussi un roman d’amour. Pélagia se fiance à Mandras, un jeune et beau pêcheur qui partira à la guerre et rentrera méconnaissable. L’occupation italienne impose le logement d’un capitaine italien. Il y a du silence de la Mer dans le récit. Rejet de l’occupant mais cohabitation obligée. Le capitaine Corelli est un musicien, c’est aussi un amoureux chevaleresque.
La peinture de la vie Grecque et des villageois est un peu folklorique. Peut être égaient ils vraiment ainsi dans les années 40 ? Empathie pour cette société archaïque avec ses fêtes, la vie paysanne, les animaux, mais aussi critique de la situation des femmes. Les femmes du roman sont fortes et actives mais elles subissent encore les préjugés traditionnels.
Louis de Bernières est un britannique dans la tradition des Durrell ou Fermor et Chatwyn, amoureux de la Grèce, mais l’écriture n’a pas le souffle de ces écrivains. C’est un excellent livre pour Céphalonie !
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Frères et soeurs dans le Christ, camarades ex-marxistes et compagnons déçus de Mariategui, campesinos, putains et guérilleros, je vous parlerai de la révélation qui a touché mon esprit pendant les longues et dures journées de notre voyage à travers les montagnes,depuis Chiriguana où nous eûmes à craindre pour nos vies, jusqu'à cette cité bénie de Cochadebajo de los Gatos, où nous avons fondé un monde meilleur et une nouvelle vie au milieu des ruines souillées d'une civilisation restée longtemps submergée par les eaux, miraculeusement et heureusement asséchées par l'intervention de Notre-Seigneur sous la forme d'un tremblement de terre.
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Fresque à peine caricaturale de l'Amérique latine, truculente, drôle, épique, poétique mais aussi mystique, caustique et dramatique. Je ne connais pas le texte original et mon anglais n'est sans doute pas assez robuste pour me permettre de l'apprécier à sa juste valeur mais la version française est si fluide et expressive qu'à aucun moment je n'ai eu le sentiment de lire une traduction.
Chapeau donc à Frédérique Nathan pour ce tour de force.
A lire évidement.
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Ce qui m'a plu dans cette histoire, c'est que c'est une histoire vraie. En tout cas, une histoire qui évoque la vie d'un chien attaché à sa liberté au travers de faits qui lui sont réellement arrivés.
Dans un style simple, l'auteur nous raconte la vie de ce chien pas comme les autres, véritable célébrité locale puis connu à une échelle plus vaste tant son rayon de "vagabondage" est grand!
Il est accepté dans les bus -tant il aime voyager; toléré dans les galeries commerciales pour profiter de la climatisation, les jours de trop forte chaleur!
Un agréable moment de lecture, emprunt de liberté, où la bêtise humaine côtoie la générosité.
Vivre la vie au gré de ses envies, c'est là, la vraie leçon que nous donne le rouquin Bleuet.
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J'ai bien aimé ce roman tout d'abord car il y a deux histoires : celle de Philothéi et celle de l'Histoire, du père de la Turquie le colonel Mustafa Kemal (« vous devriez entendre parler des grands hommes comme Mustafa Kemal»). Ensuite, le personnage principal la douce Philothéi m'a plu car elle est entière. Elle a son propre jugement, elle ne s'occupe pas des problèmes politiques : elle aime ouvertement un Turc, alors qu'elle est grecque.
Cependant, ce roman m'a paru difficile parce que l'Histoire de l'Empire Ottoman et de la Turquie moderne est complexe. Le vocabulaire était riche et détaillé ce qui ne facilitait pas la compréhension. Le fait qu'un chapitre soit destiné à une histoire et le deuxième chapitre à l'autre ne m'a pas permis de comprendre correctement les histoires.
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Señor Dionisio Vivo est professeur de philosophie à Ipasueno, dans un pays imaginaire sud-américain. Il écrit des lettres à La Prensa pour dénoncer le trafic de coca pour faire bouger les choses. Le baron de la coca, Pablo Ecobandodo surnommé El Jerarca décide de le supprimer. Mais la chose n’est pas si facile qu’elle n’y parait…
Louis de Bernières arrive à une histoire avec beaucoup de bons ingrédients dedans : une histoire d’amour, de trafiquants avec beaucoup d’humour et un brin de fantastique. Je me suis régalée en lisant les aventures de Dionisio. Ses phrases sont pleines de comparaisons incroyables qui me mettent toujours le sourire aux lèvres. Je regrette la fin un peu trop sombre et les passages sur Cochadebajo de los Gatos moins convaincants.
Ses trois premiers romans, La guerre des fesses de Don Emmanuel, Señor Vivo et le baron de la coca et La Calamiteuse Progéniture du Cardinal Guzman constituent sa trilogie latine. (j’ai lu seulement les deux premiers pour l’instant mais le troisième est introuvable…)
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Pour comprendre une guerre, on peut croire qu'il suffit d'en bien connaitre l'ordre des batailles et les méandres de la stratégie militaire. Mais l'éclairage que nous offre Louis de Bernières sur la guerre de 39-45 est tout autre. Il nous installe sur l'ile grecque de Céphalonie et de cet angle de vue nous fait ressentir le poids de ces années terribles sur la population. L'occupation italienne puis allemande, les luttes internes, la guerre civile, avec au fil des chapitres une alternance entre la vie des habitants de l'ile et celle des personnages qui ont fait l'histoire, Mussolini, Metaxas en Grèce, les généraux et autres chefs militaires. L'enchaînement des événements dramatiques forme un étau autour de Pelagia et de son père le docteur Yannis, qui se resserre progressivement pour anéantir leur vie et tous leurs projets. Mais l'espoir reste toujours en toile de fonds avec la croyance dans la force des hommes à résister et le poids dans l'histoire du village de quelques personnalités qui ne plient pas dans les situations difficiles. Le tremblement de terre de 1953 ajoutera sa touche destructrice et encore une fois la vie reprendra.
Entourée de personnages tous attachants, avec toujours décrit ce que leurs particularités individuelles apporte au collectif, Pelagia traverse les années sans plier. Son histoire dans l'Histoire nous tient en haleine. Un livre dans lequel il est un peu difficile d'entrer mais qui, à la fin de la lecture, reste fortement présent.
Il m'a été conseillé, je le recommande !
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A Eskibahtché, paisible village d'Anatolie, Grecs, Turcs, orthodoxes ou musulmans, et quelques Arméniens vivent en harmonie depuis des siècles. Ils peuvent même se marier entre eux (la femme épousera la religion de son mari, cela va sans dire!) Tous les habitants sont attachants : Philotei et Ibrahim,bien sûr,[ les malheureux héros,] Iskander le Potier et ses sifflets oiseaux, l'imam Abdulhamid Hodja, saint homme amoureux de sa jument, Aysé amoureuse de son mari l'imam. Mais aussi le lion et la tulipe Rustem Bay et Leïla Hanim , Karatavuk et Mehmettchick, les oiseaux qui ne peuvent pas voler, (de là le titre du livre) le mendiant, l’intello grec, les prostituées et tant d’autres.
Hélas les macro évènements vont rompre le paisible équilibre. La première guerre mondiale ne s’est pas arrêtée en 1918. L’Empire Ottoman est déchiré. Les jeunes hommes, musulmans comme chrétiens sont réquisitionnés et envoyés à la boucherie. Exit les forces vives dans les villages, c’est la misère. Les populations sont à la merci des perdants, tantôt Grecs, tantôt Turcs, les soldats désertent et se banditisent, pillages, massacres et viols font loi, les Arméniens sont exterminés en silence, Grecs et Turcs sont priés d’échanger leurs patries, c’est un drame qui n’a pas eu de nom.
En bref, j’ai lu ce (long) roman d’une seule traite en quelques jours. Ça a été une illustration des plus fécondes à la somme d’Henry Laurens :" Les crises d’Orient." Ou, comment les grandes puissances (dont nous) ont laissé faire( depuis déjà les Guerres Balkaniques dans les années 1912-1913, au nom de la Grande Idée Grecque) ces transferts de population contre-nature, transferts qui, hélas, perdurent de nos jours. Ou, comment faire exploser l’entente fragile, mais féconde entre deux religions (je n’ai pas dit deux peuples, car c'est bien un même peuple) et comment faire plus pour attiser la haine. Tout cela est très bien vu à la lunette d’une petite communauté où chacun, quelque soient ses vertus ou ses vices avait sa place. Quelle misère.
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Magnifique !
Où comment découvrir la Grèce via une histoire romanesque et via l'Histoire.
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J'ai découvert cette histoire par le film que j'avais beaucoup aimé et j'ai encore plus aimé le roman qui nous raconte une grande histoire d'amour émaillée d'humour, avec une évocation d'aspects méconnus de la seconde guerre mondiale.
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Alors, je l'ai lu en partie, j'ai bien aimé même si ça m'a un peu gonflée à force...Les histoires courtes font penser à autant de petits contes, très touchants et joliment racontés..Mais j'avais envie de passer à autre chose ! Je le reprendrai peut-être un peu plus tard ! A recommander quand même, pour un bon moment de douceur au milieu de tous ces gentils fous...
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L'île grecque de Céphalonie est occupée par les italiens, les allemands, le docteur Yannis aident les malades et sa fille la jeune Pelagia apprend aussi et tombe amoureuse. Un superbe livre de vie avec la guerre de 39-45 et l’histoire grecque de cette période en toile de fond, et le tremblement de terre de 1953.
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livre magnifique.livre d'amour sur fond de tragédie historique livre de guerre et d'amitié.une fin un peu convenue et donc décevante dans le genre 20 ans aprés.il est vrai que la grisaille des temps heureux n' est pas toujours à la hauteur des tragédies historiques.
a lire: le passage sur mussolini.le coup de pied dans la légende rouge de la résistance communiste.un coup de projecteur sur la gréce et son histoire.
des personnages féminins et masculins magnifiques
une traduction de l'anglais de fanchita gonzalez -battle gage de qualité
un livre passé un peu inaperçu et une adaptation cinematographique tombée aux oubliettes.avec raison?
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Ce livre fait partie de la trilogie sud-américaine de l’auteur dont c’est le premier tome avec ensuite, « Señor Vivo et le baron de la coca » et « La Calamiteuse progéniture du cardinal Guzman » où Louis de Bernières s’inspire du Réalisme Magique de Garcia Marquez. Ce sont des livres que je relis régulièrement, ils sont drôles, émouvants, pleins d’aventures, empreints de folie et de merveilleux mais c’est également une dénonciation d’un système politique dictatorial oppressant, une diatribe contre la corruption.
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Petits portraits des habitants de Notwishstanding, village du Surrey. Du général qui se promène nu, à celle qui tire sur les écureuils, en passant par le paysan qui ne s'est pas lavé depuis des années, ou la vieille dame qui vit avec sa sœur et le fantôme de son mari. Des situations drôles, des personnages excentriques. L'Angleterre quoi !
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Avec beaucoup d'humour et de tendresse, Louis de Bernières nous décrit un village peuplé d'excentriques de la campagne anglaise en pleine mutation même si l'époque n'est pas vraiment précisée. Loin de porter un regard simplement nostalgique ou d'idéaliser la réalité, il nous décrit toute une galerie de personnages attachants. J'aurais bien noté tous les passages qui m'ont fait rire ou sourire ou même émue, mais il y en avait tant que j'aurais recopié le livre !
Un véritable régal de lecture, j'en redemande !
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