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Critiques de Louis de Bernières (41)
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La Mandoline du capitaine Corelli

La mandoline du capitaine Corelli est une bien jolie histoire d'amour sur fond de guerre et de catastrophe naturelle. Les Italiens échouent dans leur tentative d'envahir la Grèce, mais durant cette période trouble, l'auteur nous raconte une magnifique histoire d'amour. Le roman a été magnifiquement adapté au cinéma. Il faut lire le livre et voir le film.
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Señor Vivo et le baron de la coca

Deuxième volet de la trilogie colombienne humanisto-foutraquo-magique du citoyen du monde Louis de Bernières.

Après le très bon, mais quelque peu brouillon, « La Guerre des fesses de don Emmanuel », voici un épisode un peu mieux structuré, davantage centré sur son personnage éponyme, Señor Dionisio Vivo, professeur de philosophie en guerre épistolaire contre les narcos, super-héros un peu malgré lui, bien qu’individu d’exception.

L’auteur en fait de nouveau son idéal humain, mélange crédible et enviable bien dans ses défauts, en faisant même des qualités, lavée des traits si courants à ses contemporains — la lâcheté, l’orgueil et l’ignorance comme voyantes premières pages du catalogue — sans jamais tomber dans la canonisation ni l’exaspération devant cette perfection décidément hors du monde…



Alors qu’on aurait beaucoup aimé passer un peu plus de temps avec Don Emmanuel dans le premier volet — celui-ci faisant ici quelques apparitions discrètes, accompagné d’autres « seconds rôles » passés, justifiant ce timide caractère de suite directe — cet irrésistible immigré britannique devenu patriarche de cette localité agricole métissée, rappelant aux pénibles tenants postmodernes les infinies possibilités de la créolisation, les enterrant sous leurs horribles concepts d’appropriation culturelle et autre décolonialisme…

( pardon de toujours y revenir, surtout à propos d’un livre paru quelque temps avant l’essentialisation de ces débats, mais on ne peut faire deux pas aujourd’hui sans y être confronté… )

Ici, Señor Vivo occupe quasiment toute la place, pour notre plus grand plaisir, à défaut peut-être de son histoire d’amour, qui prend des airs grotesques de tragédie, alors que tout semblerait facilement résoluble, en comparaison des anacondas que l’auteur nous fait parfois avaler ; elle finit par prendre une place considérable dans l’histoire, qui n’avait peut-être pas besoin de ce poids pour trouver son équilibre.

C’est dans la narration le seul véritable point faible, sans doute là pour incarner la part « vraie » de ce Réalisme-Magique sous l’égide duquel l’auteur ancre sa trilogie-hommage à l’Amérique Latine.



Equilibre il reste, si difficile à tenir, quand on relate les horreurs de cette industrie plus puissante que tous les Etats qui l’abritent, et que l’on cherche à garder une certaine légèreté, un fatalisme comique sans tomber dans le sarcasme désabusé ; conserver cet humour comme défi à la réalité ; sûrement la meilleure manière de procéder…



On s’achemine tranquillement, en confiance, vers le dernier opus de la trilogie, « La calamiteuse progéniture du cardinal Guzman », en essayant cette fois-ci de ne pas laisser passer deux ans entre les épisodes.

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La Mandoline du capitaine Corelli

A travers l'histoire de Pélagia, la fille du médecin de Lixouri, ville de l'île de Céphalonie en Grèce, c'est l'histoire de l'île (et de la Grèce) qui nous est racontée, pendant et après la deuxième guerre mondiale. Occupation italienne, occupation allemande, guerre civile, tremblement de terre, les malheurs se succèdent. Au milieu de tout cela, malgré les difficultés, les héros tentent de survivre en restant fidèles à leurs convictions.



Dans son style La mandoline du capitaine Corelli fait assez penser à Des oiseaux sans ailes, du même auteur et que j'avais beaucoup aimé: grande fresque sur fond d'histoire pas forcément très connue (en tout cas pas par moi), nombreux personnages, narration multiple laissant à l'occasion la parole à des personnages historiques. Mais là je suis plus réservée (déçue, peut-être, à la hauteur de mes attentes). J'ai trouvé certains personnages caricaturaux ou stéréotypés. Les soldats italiens sont de joyeux drilles amateurs de musique, de bon vin et de belles filles. Il n'y a qu'un seul fasciste en Italie, c'est Mussolini. Les soldats allemands, par contre, sont beaucoup plus rigides. Tous de bons nazis, ils ne plaisantent pas avec la supériorité de la race aryenne et les Grecs n'en font pas partie. Quant au communiste, c'est l'homme au couteau entre les dents. Le résultat c'est que si j'ai lu tout le début facilement, à la fin j'ai commencé à trouver ça fastidieux.



Restent des personnages attachants et sympathiques, un réel talent d'écriture et une histoire d'amour charmante et romantique qui m'a arraché une ou deux larmes. Ca m'a aussi donné une idée de l'histoire de la Grèce à cette époque. Un sujet à explorer plus à fond.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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La Guerre des fesses de don Emmanuel

Ce livre fait partie de la trilogie sud-américaine de l’auteur dont c’est le premier tome avec ensuite, « Señor Vivo et le baron de la coca » et « La Calamiteuse progéniture du cardinal Guzman » où Louis de Bernières s’inspire du Réalisme Magique de Garcia Marquez. Ce sont des livres que je relis régulièrement, ils sont drôles, émouvants, pleins d’aventures, empreints de folie et de merveilleux mais c’est également une dénonciation d’un système politique dictatorial oppressant, une diatribe contre la corruption.
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La Mandoline du capitaine Corelli

Il y a quelques années, adolescente, je me rappelle avoir vu à la télévision le film de John Madden, « Capitaine Corelli » et d’en avoir été déçue. Alors qu’il semblait correspondre en tous points à mes idéaux romanesques (et d’autant plus qu’il était signé John Madden, celui-là même qui nous a offert mon adoré « Shakespeare in love »), je l’avais trouvé fade. Long. Mièvre. Chiant. Exit donc Capitaine Corelli, Pélagia et compagnie. On ne m’y prendrait plus.

Oui, mais ces temps-ci, j’ai soif de grands romans, de veine romanesque, de sagas historiques, de souffle, de beau. D’eau et de soleil aussi. Je traînais ma peine en même temps que mon projet d’échappée crétoise cet été quand on m’a conseillé « La Mandoline du Capitaine Corelli ». Juste quand je prenais mes billets, rêvant au bleu et à la lumière de l’île de Minos. Comme il m’arrive d’être mystique (ou pas !) j’ai pris ça pour un signe et j’ai lu.

Si le film n’est qu’un ersatz, un plat sans saveur, ni couleur ; sans force ni lyrisme, le roman de Louis de Bernières est quant à lui un festin plantureux, généreux dont l’opulence n’a d’égale que la virtuosité. Je me suis délectée de ce roman -soleil et ténèbres, joie et désespoir- avec un plaisir fou. « La Mandoline du Capitaine Corelli » est de ces romans qui vous rendent heureux, pas parce qu’ils ne racontent que la grâce et la lumière (au contraire !), mais parce qu’ils nous font renouer avec la joie absolue mais toute simple que des années de lectures et d’exégèses vous font parfois oublier procurée par le fait de lire simplement, de se laisser porter et emporter par une histoire au point d’en oublier tout le reste.

Je pourrais écrire -et d’autres ici l’ont fait bien mieux que je ne saurais le faire- que ce texte grandiose mêle habilement l’Histoire dans ce qu’elle a de plus barbare et les destinées individuelles des habitants de l’ile de Céphalonie. Qu’il exhale pour nous les parfums de l’origan et de la Méditerranée et qu’il nous laisse avec le gout du sel. Qu’il dénonce la barbarie et toutes les tortures, qu’il fait résonner le bruit des bottes et le chant de la mandoline, qu’il parle de haine et d’amour fou. Qu’il fait couler les larmes et le sang, l’espoir et les souvenirs. Mais ce serait trop peu, si vide et si vain.

Parce qu’il faudrait dire encore cette extraordinaire narration et cette multiplicité des points de vue qui convoque de vrais salauds et des personnages qui ressemblent à des héros ; la truculence et la verve de certaines pages comme pendant à des passages complètement insoutenables ; la richesse et l’opulence de la langue et ses digressions comme autant de mythes et de légendes. Evoquer les monologues intérieurs, un peu à la Cohen, les récits enchâssés, les vraies fausses lettres et l’intrigue qui se noue se parant de cent chatoiements.

Il faudrait dire le rayonnement baroque et fou du début de l’ouvrage qui laisse peu à peu la place à la douleur, comme le jour laisse la place à la nuit après un crépuscule qui incendie.

Il faudrait ajouter ce sentiment doux amer qui poignarde à la fin de la lecture, comme une aurore fragile, cette mélancolie sourde qui point, comme à chaque fois que meurt un monde.

Il faudrait peut-être se risquer à parler de la dimension presque théâtrale de l’œuvre qui commence un peu comme une farce par le conte du petit pois et de l’oreille et qui se mue en tragédie.

Il faudrait rendre hommage aux personnages : au beau capitaine musicien c’est certain et à l’ardente Pelagia ; au docteur Yannis bien entendu mais à tous les autres aussi, insulaires attachants et singuliers qui réussissent le pari d’être tout à la fois complexes et créatures de contes, colorés et atypiques : Vélissarios -le Héraclès local-, Arsénios le pope qui passe de la bouteille à la prophétie, Mandras au cœur brisé, le duo Kokolio et Stamatis -le royaliste et le communiste, les Peppone et Don Camillo grecs, le très touchant Guercio, la petite martre sauvée des épines, la chèvre bibliophile et puis Antonia, la douce Antonia.

Il faudrait saluer la rigueur historique de Louis de Bernières qui ne nous épargne rien du destin tragique de Céphalonie, de la seconde Guerre Mondiale et du traitement barbare des soldats italiens par un Mussolini aveuglé par le pouvoir à l’occupation de l’île par ses derniers à l’invasion allemande ; des massacres nazis aux horreurs de la guerre civile ; du séisme de 1953 à l’ère des touristes. Saluer sa rigueur historique et sa clairvoyance, son humanité, la profondeur de sa réflexion presque désenchantée.

Il faudrait enfin rendre hommage à Céphalonie, si belle et attirante dans ce presque conte aux quatre générations et à plus de mille-et-une nuits.

Et même après tout ça, ce ne serait pas assez.

Le mieux finalement, c’est de la lire « La Mandoline du Capitaine Corelli ».

Et puis de frémir comme les cordes d’Antonia.



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La Mandoline du capitaine Corelli

Ce livre écrit en 1993, est paradoxalement la suite de Des Oiseaux sans ailes écrit en 2004. Le fil ténu entre les deux livres est Drossoulos, femme grecque obligée de fuir son village turc vers la Céphalonie après la première guerre mondiale et son fils Mandras. Mais rien de plus. Les deux livres peuvent se lire séparément.

J’ai tout d’abord été désorientée par la succession des chapitres qui prennent le point de vue de personnages fort différents, qu’ils soient célèbres comme Mussolini ou Metaxas ou communs comme Carlo, le soldat italien, Yannis, le docteur grec, Corelli ou Pelagia sans oublier la chèvre et la martre Psipsina. Ces portraits, tant truculents qu’attendrissants, ridicules ou repoussants sont humains, tout simplement humains.

Le roman donne de la chair, du sang, de la sueur et des larmes à ces évènements dont j’ignorais tout : 1941-1943 (guerre italo-grecque, occupation italienne puis allemande, massacre de la division Acqui à Argostoli) montée du parti communiste, jusqu’au séisme de 1953 sans ignorer la guerre civile qui perdura en Grèce.

Le roman est bien écrit. Ces chapitres qui m’avaient semblés bien décousus forment un livre choral très bien agencé. On entre dans la peau des personnages, on guette l’histoire d’amour, on sourit, on pleure, on attend.

Je trouve juste que la fin est décevante. Embrasser des dizaines d’années et trois générations dans les derniers chapitres, alors que l’essentiel du livre (600 pages quand même) était concentré sur deux ans m’a fait décrocher. Peut-être aurait-il fallu s’arrêter plus tôt. Mais je n’en dirai pas plus…

En tous cas, c’est un excellent roman bon à lire, pas vraiment connu en France. Merci à Krista, mon Américaine, qui me l’a fait connaître.

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Des oiseaux sans ailes

A Eskibahtché, paisible village d'Anatolie, Grecs, Turcs, orthodoxes ou musulmans, et quelques Arméniens vivent en harmonie depuis des siècles. Ils peuvent même se marier entre eux (la femme épousera la religion de son mari, cela va sans dire!) Tous les habitants sont attachants : Philotei et Ibrahim,bien sûr,[ les malheureux héros,] Iskander le Potier et ses sifflets oiseaux, l'imam Abdulhamid Hodja, saint homme amoureux de sa jument, Aysé amoureuse de son mari l'imam. Mais aussi le lion et la tulipe Rustem Bay et Leïla Hanim , Karatavuk et Mehmettchick, les oiseaux qui ne peuvent pas voler, (de là le titre du livre) le mendiant, l’intello grec, les prostituées et tant d’autres.

Hélas les macro évènements vont rompre le paisible équilibre. La première guerre mondiale ne s’est pas arrêtée en 1918. L’Empire Ottoman est déchiré. Les jeunes hommes, musulmans comme chrétiens sont réquisitionnés et envoyés à la boucherie. Exit les forces vives dans les villages, c’est la misère. Les populations sont à la merci des perdants, tantôt Grecs, tantôt Turcs, les soldats désertent et se banditisent, pillages, massacres et viols font loi, les Arméniens sont exterminés en silence, Grecs et Turcs sont priés d’échanger leurs patries, c’est un drame qui n’a pas eu de nom.

En bref, j’ai lu ce (long) roman d’une seule traite en quelques jours. Ça a été une illustration des plus fécondes à la somme d’Henry Laurens :" Les crises d’Orient." Ou, comment les grandes puissances (dont nous) ont laissé faire( depuis déjà les Guerres Balkaniques dans les années 1912-1913, au nom de la Grande Idée Grecque) ces transferts de population contre-nature, transferts qui, hélas, perdurent de nos jours. Ou, comment faire exploser l’entente fragile, mais féconde entre deux religions (je n’ai pas dit deux peuples, car c'est bien un même peuple) et comment faire plus pour attiser la haine. Tout cela est très bien vu à la lunette d’une petite communauté où chacun, quelque soient ses vertus ou ses vices avait sa place. Quelle misère.

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La Guerre des fesses de don Emmanuel

En voilà un humaniste ! Un auteur dont sa biographie nous relate:

« Né en 1954, Louis de Bernières a travaillé comme instituteur et cow-boy. A son retour (en Angleterre), après des études de philosophie, il a exercé toutes les professions n'exigeant pas le port de la cravate. Son idéal serait de vivre en Ariège avec assez d'espace pour accumuler des livres, faire pousser des pêches, et jouer de la guitare pour des chats mélomanes. »

...

Paradoxe, oui, car c'est un humanisme dont sout une résignation misanthrope, obtenue par une lecture de l'histoire humaine réaliste, non ethno-centrée.

...

Mais de quoi parle-t-on ? Ce livre étant vendu comme un roman burlesque, que je m'englue déjà dans des considérations sur les intentions de l'auteur ? Sûrement pour le caractère ambitieux de ce premier volet d'une trilogie comme fresque totale, socio-ethno-antropo-historio-tragi-comique de l'Amérique Latine par notre philosophe citoyen du monde, dont le personnage de Don Emmanuel représente à ses yeux l'idéal humain, héros auquel je m'associe dans l'identification, vivant à mon échelle sous de comparables hospices, communauté agricole subtropical régie davantage par des normes issues d'un grand brassage culturel qu'aux lois d'un Etat.

...

L'intention, le message, la morale de cette histoire sont à mon sens une réussite, mais la forme soufre, d'une structure un peu rigide, faite de chapitres d'une grosse dizaine de pages, de personnages alternés et d'histoires simultanées. Y alterne forcément des hauts et des bas, dans les émotions, du sordide au carrément lumineux, auxquels s'ajoute à mesure ce réalisme-magique typique des littératures du coin, traduisant au mieux cette Colombie des contrastes et des hauteurs. On y croise, en mode concentré, tout un pan de cette société multi-culturelle, de l'armée et des guérilleros, indiens des jungles et des montagnes, avec force personnages, dont certains mériteraient volontiers quelques tours de pages supplémentaires…

C'est sans doute là que le livre parait trop ambitieux, manquant de transitions — la magie apparaissant sans autre nuance que l'absurde — comme un zapping mâchant coca.

Le risque de multiplier les personnages, toujours le même, créant selon le spectateur-lecteur, des préférences vers l'un ou l'autre, l'une ou l'autre histoire, clignant d'un léger ennui à nous changer de scènes, diluant puissance, source évidente de frustrations.

...

En fait, voilà, c'est un vraiment très bon livre à lire, qui donne furieusement envie d'autres de l'auteur, à commencer par sa suite « Señor Vivo et le baron de la coca », mais ratant la marche du chef-d'oeuvre d'une arrête trop épaisse.
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La Mandoline du capitaine Corelli

Premier chapitre : Grèce 1940 - le Docteur Yannis raconte l'histoire de son île, la Céphalonie, suite aux invasions multiples sur plusieurs siècles : c'est très drôle et un peu poétique.

Deuxième chapitre : cette fois on est dans la peau du Duce qui monologue sur la grandeur de l'Italie, le fascisme et la guerre qui se prépare. C'est à la fois aussi grandiloquent et très ironique. Pour tout dire le Duce (et ses compétences économiques ou militaires) sont tournées en ridicule...



Il s'agit ici d'un roman choral : tour à tour des personnages font progresser petit à petit l'histoire : Metaxas, dictateur grec, narre les pressions « diplomatiques » faites par les italiens avant le début des combats. Pelagia, la fille du docteur raconte son amour naissant pour Mandras ...qui part à la guerre. Un des narrateurs les plus présents est Carlo, soldat italien, il s'agit d'un bon gros géant (une force de la nature très sensible) qui raconte de façon poignante le début de la guerre en 1940 : l'Italie provoque des incidents à la frontière entre la Grèce et l'Albanie puis tente d'envahir la Grèce. Contre toute attente, l'armée grecque peu équipée résiste bien à ces attaques mais sera balayée par les panzers allemands...

Après la reddition de la Grèce commence pour la Céphalonie une occupation italienne...



Le capitaine Corelli du titre est évoqué par Carlo vers la page 131 puis entre réellement en scène (page 200 sur 500).

On y suivra alors ses pas dans sa découverte de cette île sauvage et de ses habitants...

C'est tellement bien écrit que je n'ai pas vu le temps passer : tour à tour le ton sait se faire mordant, drôle, horrifiant, tendre...



C'est un roman formidable...quel souffle !!!

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La Mandoline du capitaine Corelli

Voilà pourquoi la littérature.

Mon dieu que ce voyage fut beau !

Quand on atteint ces sommets-là, quand le verbe épouse l’histoire, quand la syntaxe se fait vivante, alors la phrase pulse et le cœur respire.

Entièrement, sans temps mort, avec emphase, avec tendresse, avec justesse Louis de brenières dépeint une époque, un lieu, Céphalonie, des personnages.

C’est avec une plume sensible qu’est décrit Pélagia, Le capitaine Corelli, le docteur, Carlo… Et tant d’autres. Ces autres-là, sont parfois de simples figurants. Et pourtant, tous laisseront dans la chair du récit, un petit quelque chose, intemporelle et précis, que l’on doit à l’auteur. Et quel auteur. Comment être passé à côté d’un tel chef-d’œuvre et ne pas entendre ici et là quelques louanges faites à un roman de cet acabit ? Voilà le mystère des rentrées littéraires et des allées des libraires. Que ce roman ne laisse pas dans l’air son parfum mélancolique, sa charge prophétique, son élan poétique me laisse pantois. Comment peut-on négliger de livrer à l’œil amateur autant de bonheur ?

Voilà pourquoi la littérature.

Pour se sentir vivant à chaque page. Pour respirer avec des hommes et des femmes le danger d’exister. Pour sentir la phrase battre entre ses doigts. Pour vivre mille fois en une seule nuit de lecture. Pour tourner les pages et respirer avec ardeur la colère des vaincus, la tristesse des vainqueurs.

Voilà pourquoi la littérature.







Merci à Gwen21dont la critique m’a donné envie de lire ce magistral roman.

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La Mandoline du capitaine Corelli

Magnifique !

Où comment découvrir la Grèce via une histoire romanesque et via l'Histoire.
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La Mandoline du capitaine Corelli

MA-GI-STRAL !



Comme ça fait du bien d'avoir entre les mains un roman qu'on n'a pas envie d'abandonner ou de voir se terminer ! Avec quelle douce force ce sentiment de plénitude nous ramène aux basiques de notre passion pour la lecture ! Qu'il est bon de reprendre goût et espoir en la littérature quand on se délecte d'une narration bien structurée, d'un sujet bien maîtrisé, de personnages bien typés et d'un style riche de talent !



Oui, c'est vrai, je suis d'accord avec vous, tout ça fait pas mal de points d'exclamation, ponctuation que personnellement je n'aime pas tellement voir rythmer les chroniques mais en la circonstance, ils sont bien à leur place car vous l'aurez compris, "La mandoline du capitaine Corelli" est un très grand coup de coeur littéraire, de ceux qui vous font trouver les journées bien longues, et d'intérêt pour l'existence dans le seul instant - aussi précieux que privilégié - où vous pourrez enfin vous emparer de votre roman et vous y engloutir corps et âme, oubliant le monde qui vous entoure.



Pourtant, soyez prévenus, le roman est fort, violent, ses thèmes sont durs, parfois insoutenables. Mais si les larmes coulent, les lèvres sourient aussi très souvent ; une multitude d'émotions vous traversent et pendant que votre petit coeur bat fort, votre esprit s'ouvre avec intérêt et curiosité au contexte bien retranscrit et étayé par une documentation et une méthodologie rigoureuses.



Au départ, j'ai été attirée par ce roman parce qu'il fait partie de la sélection BBC des oeuvres préférées des Anglais, et ensuite parce que je gardais un vague souvenir de l'adaptation cinématographique. Mais combien le roman est plus puissant que le film ! (Tiens, encore un point d'exclamation, décidément...)



Dans mon enthousiasme, je me rends compte que je vous ai à peine parlé du roman mais c'est aussi bien ainsi ; que cet acte manqué suscite en vous l'envie d'aller vous renseigner par vous-mêmes, votre seul risque étant de vous laisser séduire.





Challenge BBC

Challenge PAVES 2019

Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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La Mandoline du capitaine Corelli

La Céphalonie, vous connaissez ? Une belle ile grecque avec des plages idylliques et des paysages typiques…. Bon, je n’y suis pas encore allée pour de vrai, juste avec un livre, et quel livre !

C’est sur cette petite ile grecque qui m’était parfaitement inconnue que se déroule presque toute l’action de « La mandoline du capitaine Corelli » de Louis de Bernieres.

C’est une véritable tranche d’histoire de ce petit bout de rocher méditerranéen que nous fait découvrir l’auteur.

L’histoire commence peu de temps avant la seconde guerre mondiale. Sur cette ile hors du temps, très vite, une figure sort du lot : le docteur Yannis , véritable exemple d’humanité et personnage fort attachant. C’est bien simple, c’est d’ailleurs le personnage qui m’a le plus marqué et j’ai aimé le représenter dans mon imagination sous les traits d’un sosie du docteur Schweitzer… et je ne parle pas de certains personnages secondaires dont je vais me souvenir très longtemps.

Veuf, il vit avec sa fille Pelagia , qui en digne fille de son père a beaucoup de caractère et qui n’hésite pas à l’aider dans son travail.

Entre temps, la guerre suit son cours et Mussolini va ordonner à ses troupes d’envahir la Grèce.

Les troupes italiennes vont donc annexer la Céphalonie avec tout ce que cela peut impliquer pour les habitants. Parmi ces soldats italiens, le capitaine Corelli se distingue par son intérêt pour les habitants qu’il va côtoyer. Musicien de talent, il ne se sépare jamais d’Antonia, sa mandoline. Il va rencontrer Pélagia et….

Mais l’histoire avec un grand H va mettre un holà à leurs projets d’avenir… Les italiens vont devoir céder la place (si l’on peut dire, car la transition ne se fera pas sans heurts et batailles) aux allemands. L’occupation allemande va quand à elle être bien pire que celle des italiens et rendre la Céphalonie exsangue à l’issue de la guerre….

J’ai beaucoup aimé cette histoire qui m’a permis d’en découvrir un peu plus sur cette ile grecque aux habitants si attachants. Le style de l’auteur est plus qu’agréable à lire et franchement, même si ce livre n’est pas très connu, il mérite vraiment le détour.







Challenge BBC

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La Guerre des fesses de don Emmanuel

Fresque à peine caricaturale de l'Amérique latine, truculente, drôle, épique, poétique mais aussi mystique, caustique et dramatique. Je ne connais pas le texte original et mon anglais n'est sans doute pas assez robuste pour me permettre de l'apprécier à sa juste valeur mais la version française est si fluide et expressive qu'à aucun moment je n'ai eu le sentiment de lire une traduction.

Chapeau donc à Frédérique Nathan pour ce tour de force.

A lire évidement.
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La fille du partisan

Chris est un représentant de commerce qui sillonne les routes d'Angleterre à la fin des années 70. Quadragénaire, il est marié et père d'une fille adolescente. Le foyer conjugal respire l'ennui. Sa moitié d'orange, « la grosse miche de pain blanc » tricote devant la télévision, pendant qu'il rumine sa lassitude. « Ma femme était encore en vie à ce moment-là, mais le problème c'est que tôt ou tard votre femme finit par devenir, au mieux, votre soeur. Au pire, elle devient votre ennemie et ne cherche plus qu'à faire obstacle à votre bonheur. La mienne ayant obtenu tout ce qu'elle voulait, elle n'avait plus aucune raison de se soucier de moi. » Un soir, il aperçoit une brune gironde sur le trottoir. Pour la première fois de son existence, il décide de s'arrêter . Mais la demoiselle, Roza de son prénom, n'est pas une prostituée, elle s'amuse et promet à un Chris très embarrassé de coucher avec lui contre 500 livres. Adieu mélancolie, voici notre Chris ferré, tenaillé par la curiosité qui file chez Roza se faire offrir un café. A partir du moment où il franchit le seuil de la maison qu'elle partage avec des colocataires, la vie du représentant de commerce ne sera plus jamais la même. Il vient de tomber sous le charme de la fille du partisan, littéralement envoûté par cette jeune femme fantasque.

C'est une histoire des mille et une nuits dans laquelle Chris n'est pas un sultan cruel mais le témoin passionné des récits extraordinaires de la mystérieuse Rosa, la Shehérazade yougoslave, qui va le transporter loin de l'Angleterre, loin de son boulot, de sa femme, l'extirper du vide abyssal de son existence pour vivre par procuration la lutte des partisans de Tito, le communisme, les dissensions entre Croates, Serbes et Oustachis, pour jalouser les anciennes amours de Roza, frémir et se révolter. La fille du partisan est le récit d'une existence par procuration, d'une renaissance grâce aux mots, un retour du désir et de l'amour qu'il croyait perdus: "Je dormais de plus en plus mal tellement je transpirais et brûlais de désir pour Roza, la déshabillant mentalement et imaginant tout ce que je rêvais de faire avec elle."

Louis de Bernières est un extraordinaires conteur qui fait de son lecteur un autre Chris curieux de connaître la suite des aventures de Roza, tout en sous-entendant que, peut-être, pour l'habile jeune femme qui brode chaque jour d'après les désirs inconscients de son interlocuteur, tout n'est que littérature et que dans la vie comme dans les romans, on tombe toujours sous le charme de ce qui nous est étranger . Chris, comme Stingo chez William Styron, est un homme plongé dans un univers qui lui est totalement étranger. Dans ce roman d'une grande délicatesse, l'auteur dresse le beau portrait d'un homme qui vit une révolution physique et morale. La fille du partisan est le récit inoubliable d'une rencontre, de celles qui si elles ne durent, bouleversent votre existence à jamais.
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La Mandoline du capitaine Corelli

J'ai découvert cette histoire par le film que j'avais beaucoup aimé et j'ai encore plus aimé le roman qui nous raconte une grande histoire d'amour émaillée d'humour, avec une évocation d'aspects méconnus de la seconde guerre mondiale.
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La Guerre des fesses de don Emmanuel

Partez à l'aventure en Amérique latine, dans un minuscule village nommé Chiriguana, entouré du désert, de la jungle et des montagnes, et laissez-vous surprendre par cette multitude de personnages hauts en couleur, à qui on ne la fait pas. Mais plus que ça, c'est surtout une histoire de guérillas, de révolutions, de conflits, d'exil et de magnifiques quiproquos. Entre religion, filles de joie, alcool, chat-manisme, revendications politiques, corruption et chaleur aride, vous pourrez aussi observer le cri du jaguar ou la douceur du colibri. Mais attention à ne pas vous perdre désespérément dans la moiteur et la sauvagerie de la jungle et vous immiscer dans les tribus indigènes, car gare ! On ne donnerait pas cher de votre peau.



On pourrait presque en dire que ça ressemble à un petit guide pratique du routard pour l'Amérique du Sud, signé par le Che et agrémenté de croyances païennes - ou bien que ce livre rappelle le célèbre roman Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez et celui, moins connu, de A.C. Weisbecker : Cosmix Banditos. Louis de Bernières a concocté un savant mélange détonnant d'humour, de mystique, de poésie et de cruauté barbare, avec beaucoup de douceur et d'inventivité pour ses personnages qui sont de bons compagnons de route - excepté ceux qui sont des crapules sans nom, des orduriers de première classe et des ramassis de trous du cul.



Ca a été pour moi une très bonne surprise, qui m'a donné l'envie d'approfondir l'oeuvre de l'auteur dont la plume ne manque pas de piquant. Un pavé exquis que je peux classer dans le top 50 des livres qui m'ont le plus fait voyager, rire et frémir.



(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Le Rouquin

L'histoire tirée de faits réels d'un chien australien indépendant et voyageur qui vécut de 1971 à 1979.

Berger Red Cloud, vieille race australienne, ce chien a un tempérament unique, têtu et déterminé. Il aimait se déplacer dans le pays et faisait de l'autostop. Peu à peu toute la population le connaissait et il se faisait offrir ses repas et un abri le temps qu'il voulait. Lui seul semblait décider du moment du départ et de la destination.

Il n'aura eu qu'un seul vrai maître à qui il restera à jamais fidèle, n'en acceptant aucun autre.



Ce roman est touchant de vérité dans l'évocation du chien, bien observé. L'auteur a un style léger, simple et précis à la fois. On parcourt les pages aisément et on suit ce chien hors du commun.

En parallèle se dessine une page d'histoire australienne dans la région du nord ouest où des mineurs s'installent et fondent progressivement une ville.



Un film a été inspiré de ce livre mais j'avoue préférer largement le roman, plus délicat.
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Le Rouquin

Ce qui m'a plu dans cette histoire, c'est que c'est une histoire vraie. En tout cas, une histoire qui évoque la vie d'un chien attaché à sa liberté au travers de faits qui lui sont réellement arrivés.



Dans un style simple, l'auteur nous raconte la vie de ce chien pas comme les autres, véritable célébrité locale puis connu à une échelle plus vaste tant son rayon de "vagabondage" est grand!

Il est accepté dans les bus -tant il aime voyager; toléré dans les galeries commerciales pour profiter de la climatisation, les jours de trop forte chaleur!



Un agréable moment de lecture, emprunt de liberté, où la bêtise humaine côtoie la générosité.



Vivre la vie au gré de ses envies, c'est là, la vraie leçon que nous donne le rouquin Bleuet.
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La Mandoline du capitaine Corelli

La vie était paisible, presque bénie par les dieux, sur l'île grecque de Céphalonie. Mais ça c'était avant ! En 1939 les italiens débarquent sur l'île pour l'occuper. Contre toutes attentes, ils sont plutôt gentils, serviables, il est apparemment difficile pour les habitants de les détester. Malheureusement cette presque tranquillité est de courte durée car les allemands prennent la relèvent et sont beaucoup moins joviaux. Ils sont indifférents et sans pitié. Quand la guerre se termine, c'est la débâcle, nombre d'italiens et de grecques meurent dans une tuerie sans nom.



Depuis le début de la guerre, les grecques revendiquent leur territoire et s'organisent en groupuscules communistes, qui va prendre le pouvoir dans un pays qui peine à se relever. Quelques années plus tard le sort s'acharne, un tremblement de terre ravage l'île mais fédère les habitants qui s'entraident. Au coeur des tournants de l'Histoire, on trouve aussi une belle histoire d'amour interdit entre la belle et jeune Pélagia et ce fameux capitaine Corelli.



Ce roman est un pavé, et je déteste ça ! Mais il m'a transportée, la lecture a été assez fluide et rapide même si certains passages ne m'ont pas parue nécessaires. Je l'avoue le sort de la Grèce pendant la deuxième guerre mondiale m'était inconnue et j'ai beaucoup appris sur le sujet. Les personnages principaux sont forts, indépendants et ne se laissent surtout pas faire. Pélagia et son père ne lâchent rien de leurs idéaux, ils sont tous les deux libres et rien n'y personne ne changera cela, à moins que la nature ne s'y mette...



Un chapitre en particulier m'a beaucoup fait rire, la brochure sur Mussolini (chap. 35, p. 354). L'humour de l'auteur est percutant, teinté d'ironie ce portrait de Mussolini est grinçant. C'est aussi un aspect important de ce roman, l'humeur dans ces moments graves et importants de l'Histoire permet aux lecteurs de respirer.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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