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Citations de Louise Glück (195)


SOIRÉE CALME

Tu prends ma main ; puis nous sommes seuls
dans la forêt pleine de dangers. Presque immédiatement
 
on se retrouve dans une maison ; Noah a
grandi et a quitté la maison ; la clématite, après dix ans
soudainement fleurit blanc.
 
Plus que n’importe quoi au monde
j’aime ces soirées où nous sommes ensemble,
les soirées calmes en été, le ciel encore clair à cette heure.
 
Ainsi, Pénélope prit la main d’Ulysse,
pas pour le retenir mais pour imprimer
cette paix dans sa mémoire :
 
dès lors, le silence à travers lequel tu te meus
est ma voix qui te poursuit.
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Enfin la nuit m'enveloppait;
je flottais dessus, peut-être dedans,
ou elle me portait comme une rivière porte
un bateau, et en même temps
elle tourbillonnait au-dessus de moi,
parsemée d'étoiles mais néanmoins obscure.

C'était pour des moments comme celui-là que je vivais.
Je sentais que j'étais mystérieusement soulevée au-dessus du monde
de telle sorte que l'action était enfin impossible
ce qui rendait la pensée non seulement possible mais sans limites.
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Quel rien tu étais,
être transformé si rapidement
en une image, une odeur -
tu es partout, source
de sagesse et d'angoisse.
(les derniers vers de Vêpres : Parousie)
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C’est terrible d’être seul. Je ne veux pas dire de vivre seul — être seul, où personne ne peut t’entendre.
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Quand j’étais enfant, je souffrais d’insomnie.
Pendant les nuits d’été, mes parents me permettaient de m’asseoir au bord du lac ;
je prenais le chien avec moi comme compagnon.
Ai-je dit « souffrais » ? C’est la façon qu’avaient mes parents d’expliquer
les goûts qui leur paraissaient
inexplicables : « souffrais » était toujours mieux que « préférais vivre avec le chien ».
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L’IRIS SAUVAGE



Au bout de ma douleur
il y avait une porte.

Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.

En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.

C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.

Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.

Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde,
je te dis que je pus de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver voix :

du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.

p.25

/ traduction de l’anglais (états unis) par Marie Olivier
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A night in summer. Sounds of a summer storm.
The great plates invisibly shifting and changing—

And in the dark room, the lovers sleeping in each other’s arms.

We are, each of us, the one who wakens first,
who stirs first and sees, there in the first dawn,
the stranger.
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I am
at work, though I am silent.

The bland

misery of the world
bounds us on either side, an alley

lined with tress; we are

companions here, not speaking,
each with his own thoughts;

behind the trees, iron
gates of the private houses,
the shuttered rooms

somehow deserted, abandoned,

as though it were the artist’s
duty to create
hope, but out of what? what?

the word itslef
false
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The songs have changed, but really they are still quite beautifull.
They have been concentrated in a smaller space, the space of the mind.
They are dark, now, with desolation and anguish.

And yet the notes recur. They hover oddly
in anticipation of silence.
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My body has grown cold like the stripped fields;
now there is only my mind, cautious and wary,
with the sense that it is being tested.
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You who do not remember
passage from the other world
I tell you I could speak again: whatever
returns from oblivion returns
to find a voice:
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LE JARDIN

Je ne pourrais le refaire,
Je supporte à peine de le regarder -

dans le jardin, dans la pluie fine
le jeune couple en train de planter
une rangée de petits pois, comme si
personne ne l'avait jamais fait auparavant,
les grandes difficultés jamais encore
confrontées ou résolues -

Ils ne peuvent se voir,
dans la terre fraîche, se lançant
sans savoir ce qui les attend,
derrière eux les collines vert pâle, embuées de fleurs -

Elle veut s'arrêter ;
lui veut aller jusqu'au bout,
pour rester avec la chose -

regarde-la, lui caressant la joue
pour faire une trêve, ses doigts
rafraîchis par la pluie printanière ;
dans l'herbe fine, des éclats de crocus mauves -

même ici, même au début de l'amour,
sa main quittant son visage trace
l'image d'un départ

et ils se croient
libres de négliger
cette tristesse.
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The earth has vanished.
There’s nothing to see, only the rain
gleaming against the dark windows.
This is the resting place, where nothing moves—

Now we return to what we were,
animals living in darkness
without language or vision—

Nothing proves I’m alive.
There is only the rain, the rain is endless.
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Je n'ai pas besoin de tes louanges
pour survivre. J'étais là en premier,
avant toi, avant
même que tu aies planté le premier jardin.
Et je serai là, quand il ne restera que le soleil, la lune,
la mer et la grande prairie.

Je serai la prairie.
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The rest I have told you already.
A few years of fluency, and then
the long silence, like the silence in the valley
before the mountains send back
your own voice changed to the voice of nature.
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Someone like me doesn’t escape. I think you sleep awhile,
then you descend into the terror of the next life
except

the soul is in some different form,
more or less conscious than it was before.
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There is a moment after you move your eye away
when you forget where you are
because you’ve been living, it seems,
somewhere else, in the silence of the night sky.

You’ve stopped being here in the world.
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Nature, it turns out, isn’t like us;
it doesn’t have a warehouse of memory.
The field doesn’t become afraid of matches,
of young girls. It doesn’t remember
furrows either. It gets killed off, it gets burned,
and a year later it’s alive again
as though nothing unusual has occurred.
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We grew silent, hypnotized by the snow
as though a kind of turbulence
that had been hidden before
was becoming visible,

something within the night
exposed now—

In our silence, we were asking
those questions friends who trust each other
ask out of great fatigue,
each one hoping the other knows more

and when this isn’t so, hoping
their shared impressions will amount to insight.
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You get on a train, you disappear.
You write your name on the window, you disappear.

There are places like this everywhere,
places you enter as a young girl,
from which you never return.

Like the field, the one that burned.
Afterward, the girl was gone.
Maybe she didn’t exist,
we have no proof either way.

All we know is:
the field burned.
But we saw that.

So we have to believe in the girl,
in what she did. Otherwise
it’s just forces we don’t understand
ruling the earth.
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