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Citations de Lucien de Samosate (56)


Maintenant, je voudrais bien savoir combien de millions sont morts, bêtement, parce que la peur du qu'en-dira-t-on, la peur du jugement arbitraire des bien-portants, ne laissaient au malade qu'une seule issue : boire, boire, boire et mourir.
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L'alcoolique souffre d'une maladie physique, progressive et incurable. Parce que son foie, progressivement et incurablement, fait de moins en moins son travail de transformation de l'alcool. Le peu qu'il réingurgiterait quotidiennement s'additionne dans son corps. Le niveau d'alcool tend donc à se stabiliser dans son corps. Le niveau de l'alcool tend donc à baisser. Si bien que le conseil "Buvez peu mais buvez bon" n'a aucun sens pour un alcoolique. Bref, un alcoolique ne peut plus boire. (Et il est assez criminel de laisser croire le contraire.)
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Et mes trois collègues repartirent avec ma voiture.
Ma voiture, la seule chose qui me rattachait aux vivants; Et que j'aimais un peu. Dans laquelle, je causais, priais, pleurais quelquefois. Par laquelle je fuyais depuis quelque temps un monde que je n'aimais plus.
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J'attendais en vain la personne neutre, objective et compétente qui me crie très fort à l'oreille : "Vous êtes malade d'alcool." En vain, car le mot fait peur aux bien-portants et les rend muets. Quand aux malades, le mot est si terrifiant, qu'il les rend sourds;
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Sans cette connaissance concrète des gens, je n'aurais pas eu de raisons de désespérer d'eux.
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Avant de quitter cet ami chirurgien, je l'entendis me dire  "Maintenant, plus de tabac, plus d'alcool." Kein alkohol, je l'ai entendu, mais sa voix fut couverte par les rumeurs de la vie. Puisqu'il y avait toujours des petites filles réfugiées et des foules tabassées. Puisqu'il y avait toujours des sujets d'angoisses et de colères.
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Trouver un bien-portant qui parle d'alcool sans dire de bêtises est quasiment impossible.
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Étrange et douloureux est le chemin qui descend vers l'enfer. Plus étrange et exaltante, la remontée vers le salut.Comme dans un cinéma, quand toutes les lumières se baissent progressivement toutes ensemble et créent l'angoisse, comme dans un cinéma, toutes les lumières se rallument à la fin et nous conduisent en musique, jusqu'à la rue, en plein soleil.
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#16, p. 23
Maintenant figure-toi une petite chambre, pas très claire, ne recevant qu’une lumière avare, et une foule, très mêlée, de gens bouleversés, sidérés à l’avance, tout exaltés par l’espoir : dès l’entrée, ils étaient frappés (il y avait de quoi !) par ce miracle que le minuscule serpent des jours précédents leur apparût, si peu de temps après, comme un dragon immense, et qui plus est, avec une tête humaine et apprivoisé. Mais déjà ils étaient poussés vers la sortie, et avant d’avoir pu regarder les détails ils étaient chassés par l’afflux des entrants : on avait pratiqué juste en face de la porte une autre ouverture pour la sortie. C’est ce qu’avaient fait, dit-on, les Macédoniens à Babylone, lors de la maladie d’Alexandre, quand il était déjà très mal et que la foule, grouillant autour du palais, voulait le voir pour lui dire un dernier adieu. Et le forban ne se contenta pas de faire une fois cette exhibition ! Il paraît qu’il l’a répétée souvent, surtout quand il arrivait des contingents tout frais de riches pèlerins.
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Coaching, conseils en placement et anathèmes, #22, p. 29
Il vaticinait donc et prophétisait, montrant dans ce métier la plus grande intelligence, combinant le hasard de la conjecture et la réflexion logique. Ses réponses étaient tantôt obliques et équivoques, tantôt franchement inintelligibles, car il estimait que l’obscurité totale était aussi une loi du genre oraculaire. Il retenait ou encourageait ses clients, selon l’hypothèse qui lui semblait la meilleure. À d’autres il ordonnait des traitements et des régimes, car il connaissait, comme je l’ai dit au début, beaucoup de drogues utiles. Il tenait en grand honneur ses « cytmides », nom qu’il avait forgé pour un onguent fortifiant à base de graisse d’ours. Mais si on lui parlait d’espérances, d’avancement, d’héritages, il en renvoyait toujours la réalisation à plus tard, en ajoutant : « Tout cela n’arrivera qu’au moment où je le voudrai, quand mon prophète Alexandre me l’aura demandé et m’aura prié pour vous. »
Le prix fixé pour chaque oracle était une drachme et deux oboles. Ne crois pas que ce fût peu [un journalier touchait quatre oboles par jour…], mon cher, et qu’il n’en tirât que de chétives ressources. Il ramassait dans les 70 000 à 80 000 drachmes par an, car ses clients insatiable lui demandaient de ses oracles par dix et quinze à la fois. Il est vrai que l’argent n’était pas pour lui seul. Il ne thésaurisait pas. Il avait déjà autour de lui une multitude d’auxiliaires : domestiques, informateurs, rédacteurs d’oracles, archivistes, scribes, scelleurs, interprètes, tous payés selon leur importance.
Déjà il envoyait jusqu’à l’étranger des émissaires chargés de faire de pays en pays une célébrité à l’oracle. Ils avaient pour mission de raconter qu’il signalait à l’avance et faisait retrouver les esclaves en fuite, découvrait les voleurs et les brigands, faisait déterrer les trésors, guérissait les malades, et déjà même avait ressuscité plusieurs morts.
Alors, ce fut la ruée et la bousculade. On venait de partout. […]
Mais beaucoup de gens sensés, une fois cuvée, si je puis dire, cette profonde ivresse, se groupèrent contre lui, surtout les confréries d’épicuriens. Dans les villes, on surprenait peu à peu le secret de toute cette sorcellerie, on découvrait la mise en scène de la farce. Alors Alexandre joue de l’épouvantail. Il lance un oracle contre les incrédules : « Le Pont était rempli d’athées et de chrétiens qui osaient répandre sur lui les pires calomnies. Il ordonnait de les chasser à coups de pierres, si l’on voulait conserver la faveur du dieu. »
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Nous vîmes là, en train de subir leur châtiment, beaucoup de rois et beaucoup de simples particuliers, dont nous reconnûmes même quelques-uns... Les guides nous apprirent la vie de chacun des suppliciés et les fautes pour lesquelles ils étaient punis. Les châtiments les plus graves de tous étaient subis par ceux qui avaient menti au cours de leur vie et les écrivains qui n'avaient pas dit la vérité, parmi lesquels Ctésias de Cnide et Hérodote. En les voyant, je conçus les meilleures espérances pour le futur, car je n'ai jamais menti sciemment.
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Après quoi, nous traversâmes le fleuve à un gué, et nous rencontrâmes, en fait de vigne, quelque chose de prodigieux : à partir de la terre, la souche était vigoureuse et forte, mais au-dessus, c'étaient des femmes parfaitement formées, à partir des hanches et semblables à Daphné, telle que la représentent les peintres au moment où Apollon la saisit et où elle est juste en train de se métamorphoser en arbre. A l'extrémité de leurs doigts poussaient des rameaux et elles étaient couvertes de grappes. A notre arrivée, elles nous saluèrent avec des mots de bienvenue... Certaines désirèrent s'unir à nous ; deux de nos compagnons s'approchèrent d'elles, mais ils ne purent se détacher, liés qu'ils étaient par les parties viriles. Ils poussèrent donc, comme elles, et, comme elles, prirent racine.
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L'Athénien n'était servi que par de jolis garçons ; pas un de ses esclaves n'avait de barbe ; ils ne restaient chez lui que jusqu'au moment où leur menton commençait à s'ombrager, et, dès que leurs joues se garnissaient d'un léger duvet, il les envoyait en Attique pour avoir soin de ses villas.

Chariclès, au contraire, était entouré d'un choeur nombreux de danseuses et de musiciennes : toute sa maison était pleine de femmes. On n'y voyait pas l'ombre d'un homme, si ce n'est peut-être quelque enfant ou quelque vieux cuisinier, dont l'âge excluait tout soupçon de jalousie.
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Lucien de Samosate
L'Athénien n'était servi que par de jolis garçons ; pas un de ses esclaves n'avait de barbe ; ils ne restaient chez lui que jusqu'au moment où leur menton commençait à s'ombrager, et, dès que leurs joues se garnissaient d'un léger duvet, il les envoyait en Attique pour avoir soin de ses villas. Chariclès, au contraire, était entouré d'un choeur nombreux de danseuses et de musiciennes : toute sa maison était pleine de femmes. On n'y voyait pas l'ombre d'un homme, si ce n'est peut-être quelque enfant ou quelque vieux cuisinier, dont l'âge excluait tout soupçon de jalousie.
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Comment Lyra a-t-elle gagné tout cela ?

D'abord elle s'est habillée avec élégance, parfaitement ajustée, faisant bon visage à tous, non pas en éclatant de rire, comme c'est ton habitude, mais en prenant un air souriant, plein de douceur et de séduction ; ensuite, elle a traité tous les hommes avec adresse, sans tromper ceux qui viennent la voir ou qui la reconduisent, mais aussi sans s'attacher à aucun. Si pour un salaire on la fait venir à un festin, au lieu de s'enivrer, défaut souverainement ridicule et que les hommes détestent, au lieu de se jeter sur les plats, comme une malaprise, elle touche délicatement les mets du bout des doigts, prend chaque bouchée en silence, sans se remplir les joues, boit doucement, et non pas d'un seul trait, mais par petites gorgées.

Même lorsqu'elle a soif, maman ?

Surtout lorsqu'elle a soif, petite sotte.
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Et il faudra que je couche aussi avec ceux-là ?

Surtout avec ceux-là, ma fille, ce sont ceux qui payent le mieux. Les beaux ne veulent payer que de leur beauté. Songe avant tout aux gros bénéfices, si tu veux qu'avant peu toutes les femmes disent, en te montrant du doigt : " Voyez la fille de Crobyle, comme la voilà superlativment riche ! Comme elle a rendu sa mère trois fois heureuse !"
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LXII. Vois ce qu'a fait un certain architecte de Cnide ! Il avait construit la tour de Pharos, ce rare et merveilleux édifice, du haut duquel un feu éclairait au loin les navigateurs, pour les empêcher d'aller se jeter sur les brisants de la côte difficile et impraticable de Parétonium. Après avoir achevé son ouvrage, il y grava son nom fort avant dans la pierre, et le recouvrit d'un enduit de plâtre, sur lequel il écrivit le nom du roi qui régnait alors. Il avait prévu ce qui devait arriver. Au bout de quelques années le plâtre tombait avec les lettres qu'il portait, et l'on découvrit cette inscription : « Sostrate de Cnide, fils de Dexiphane, aux dieux sauveurs, pour ceux qui sont battus » des flots. Ainsi cet architecte n'a pas eu en vue le moment présent, le court instant de la vie, mais l'heure actuelle et les années à venir, tant que la tour serait debout et que subsisterait l'œuvre de son talent.
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LVI. La brièveté est utile partout, et notamment quand on a beaucoup à dire ; mais elle doit moins consister dans les mots et dans les expressions que dans les faits. Je dis toutefois que, s'il faut simplement effleurer les faits qui manquent d'intérêt et de valeur, on doit insister sur ceux qui ont de l'importance ; néanmoins, il y en a beaucoup qu'on peut omettre. En effet, si pour traiter vos amis, vous avez fait préparer un festin, vous n'irez pas, au milieu des gâteaux, des volailles, des plats choisis, des sangliers, des lièvres, des ventres de truies, servir une sardine, un plat de purée ou tout autre ragoût ; vous négligerez cette nourriture commune.
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47. Les faits ne doivent pas, non plus, être cousus au hasard, mais soumis à un examen laborieux et souvent pénible, à une critique sévère. L’auteur les aura vus, il en aura été le témoin. Sinon, il ne se fiera qu’à des gens qui racontent avec une fidélité incorruptible, et que l’on ne saurait soupçonner d’ajouter ou de retrancher rien aux événements, par faveur ou par haine. Pour cela, l’auteur doit avoir un discernement juste, et n’admettre dans son récit que les faits les plus probables.
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Rentrant au logis, je fus reçu à grand renfort de bastonnades, et en devais être assommé, n'eût été l'explosion soudaine du mélange, comme je crois, de tous ces herbages dans mon ventre, qui, leur éclatant au nez avec grand bruit et infection de méphytique vapeur, mit en fuite tous mes ennemis.
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