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Citations de Lucy Adlington (63)


Auschwitz était un monde absurde où des vies pouvaient être sauvées, détruites ou supprimées sur un simple coup de tête.
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L’abondance du Canada fournissait des mètres et des mètres de tissu et toutes les fournitures requises : ciseaux, mètres-rubans, fermetures éclair, boutons-pression, épaulettes, etc. Chaque objet avait appartenu à une autre couturière ou à un autre tailleur.

Il en allait de même pour les machines à coudre – Singer, Pfaff et Frister & Rossmann.

Auschwitz recelait tant de matériel confisqué ou volé qu’il avait fallu le faire assurer par un consortium de compagnies, dont Allianz et Viktoria.

Ces sociétés n’avaient donc aucun scrupule à soutenir indirectement les activités du camp de concentration.
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Un juge nazi remarqua que les chefs d’Auschwitz, eux, n’étaient pas poursuivis pour vol : c’est au menu fretin qu’on demandait des comptes.

Rudolf Höss s’élevait officiellement contre le marché noir mais appréciait que sa maison soit richement meublée.

Il était complice du pillage à double titre, car en plus de s’approprier les biens d’autrui il protégeait le personnel SS qui les lui procurait.
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Le Reichsführer-SS Heinrich Himmler, qui savait que les entrepôts d’Auschwitz regorgeaient de richesses dérobées aux Juifs, stigmatisait ceux de ses sbires qui puisaient dedans, mais c’est le même homme qui les félicitait de se comporter "décemment" en massacrant des dizaines de milliers de Juifs à travers l’Europe de l’Est : "Nous avions le droit moral, nous avions le devoir envers notre peuple de détruire ceux qui voulaient nous détruire. Mais nous n’avons pas le droit de nous enrichir avec la moindre fourrure ou la moindre montre, le moindre mark, la moindre cigarette ou quoi que ce soit d’autre", déclara-t-il dans un discours prononcé devant un parterre de SS, le 4 octobre 1943 à Poznań.
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Lorsque des mois plus tôt, en avril 1942, elle était sortie hâtivement d’un wagon à bestiaux sur la voie d’évitement d’Auschwitz, on lui avait assuré qu’on prendrait grand soin de ses affaires. Dans l’absolu, ce n’était pas un mensonge. Les valises des déportés avaient plus de valeur que les êtres humains qui les avaient remplies, bouclées et transportées. Elles étaient acheminées vers un groupe d’entrepôts où s’activait une importante main-d’œuvre.

Il s’agissait de trier puis de redistribuer leur contenu, mais aussi ce qu’abandonnaient au vestiaire les gens envoyés nus à la mort dans les chambres à gaz.

Le Canada contenait toute la richesse transportable de ces foules affolées qu’amenaient les trains jour après jour, nuit après nuit.
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C’est le SS-Lagerführer Karl Fritzsch, en charge à Auschwitz des fumigations et autres désinfections, qui eut l’idée d’essayer le Zyklon B sur les "nuisibles" humains – des prisonniers de guerre russes.

Höss donna son accord. (Pendant ce temps, son épouse profitait du travail forcé d’une adolescente polonaise nommée Emilia Żelazny afin que ses affaires soient parfaitement nettoyées et que les poux n’y prolifèrent pas).
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Rufolf Höss redoutait à juste titre le déclenchement d’une épidémie de typhus dans le camp qu’il dirigeait.

La situation était absurde : d’un côté, Auschwitz était dangereusement insalubre parce que les déportés étaient jugés indignes de survivre dans des conditions décentes et considérés eux-mêmes comme de la vermine ; de l’autre, les tortionnaires qui approuvaient ce traitement inhumain craignaient que leur propre santé en pâtisse, même si eux et leur famille vivaient hors du camp, se baignaient dans de l’eau chaude savonneuse et disposaient de domestiques pour entretenir leur linge.
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Le problème, c’étaient les poux, ou plus précisément la maladie mortelle qu’ils transmettaient : le typhus. Ils aimaient les endroits chauds, sales et surpeuplés.

Les femmes qui débarquèrent à Auschwitz au printemps 1942 découvrirent des baraquements grouillant de poux et de lentes.

Les premières séances de rasage des têtes et des corps avaient précisément pour but de maîtriser la prolifération des parasites.

Ces derniers recherchaient les plis de la peau et des vêtements. Ils se multipliaient sous les cols, au fond des poches, dans les coutures et les ourlets.

Ils pouvaient être si nocifs que certains déportés tenteraient d’utiliser des poux infectés comme arme mortelle contre les SS en les glissant dans leurs uniformes.
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Ce n’était pourtant pas la pire forme de recyclage. En 1946, le docteur Franz Blaha, ancien détenu de Dachau témoignant sous serment, décrirait la pratique ignoble du tannage de la peau humaine afin de produire du cuir pour équipements équestres, gants, chaussons et sacs.

La maîtresse d’Himmler, Hedwig Potthast, aurait même possédé un exemplaire de Mein Kampf relié dans cette matière.
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Dans le monde réel, une femme était blâmée quand elle n’était pas correctement habillée ; à Auschwitz, on lui hurlait dessus parce qu’elle ne se dépouillait pas assez vite.

Dégrafer un soutien-gorge et faire glisser les bretelles de ses épaules devant plusieurs hommes aurait été ordinairement considéré comme un striptease ; à Auschwitz, c’était un acte de soumission totale autant qu’une torture perverse.
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Le mot "kapo" est resté synonyme de cruauté et de violence, mais nombre de témoignages de survivants ont souligné que lesdits kapos étaient des victimes autant que des tortionnaires, et que tous n’abusaient pas de leur position.

Lorsqu’elle serait choisie comme telle dans l’atelier de haute couture, Marta Fuchs profiterait de son statut privilégié pour assurer la sécurité et la dignité relatives des femmes de son équipe de travail.
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Dorénavant, on déciderait à même le quai qui vivrait encore un peu et qui mourrait tout de suite.

Au printemps 1942, en revanche, il n’y eut pas de sélection pour les Juives slovaques : elles étaient bien là pour travailler.

Elles pénétrèrent dans le camp principal, d’Auschwitz I, par un portail qui resterait tristement célèbre pour son inscription : ARBEIT MACHT FREI (LE TRAVAIL REND LIBRE).

On le franchissait généralement en silence, mais lorsque des prisonnières politiques françaises le feraient en janvier 1943, dont Marilou Colombain et Alida Delasalle, elles oseraient entonner La Marseillaise.
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Compromise avec le régime nazi, la Croix-Rouge allemande de l’époque était impliquée dans cette spoliation des avoirs juifs puisqu’elle en redistribuait à des Aryens : une ménagère dont le domicile avait été bombardé pouvait remplacer quantité de choses détruites grâce à des "dons" – linge, vaisselle, vêtements, chaussures…

La Wehrmacht se servait elle aussi, avec une prédilection pour les habits chauds et les montres. D’ailleurs, nombre d’Allemands murmuraient qu’il valait mieux que le Reich gagne la guerre, sinon les Juifs reviendraient pour réclamer leurs biens !
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La transformation de tant d’histoires familiales en une série de marchandises impersonnelles prouvait que l’existence des Juifs avait été purement et simplement effacée.

N’importe lequel de leurs biens avait beaucoup plus de valeur qu’eux et son transport faisait l’objet de beaucoup plus d’attention que celui des déportés.
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Dans le monde de la mode et de la confection, ils furent nombreux à saisir cette opportunité. Par exemple, Magda Goebbels se servit de son influence pour aider Hilda Romatski, propriétaire de la maison de couture berlinoise Romatski, sur le célèbre Kurfürstendamm. Celle-ci s’était plainte de l’« injuste concurrence » que lui faisait le salon juif Grete, à quelques mètres du sien sur l’avenue commerçante.
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Avec une hypocrisie stupéfiante, l’épouse de Goebbels écrivit au Front allemand du travail pour exiger la fermeture du rival juif de Romatski en déclarant : "Il me serait personnellement déplaisant et insupportable d’être soupçonnée d’être habillée par une maison de couture juive."

Pourtant, ce serait bien une majorité de couturières juives qui travailleraient dans l’atelier d’Auschwitz créé à l’initiative d’Hedwig Höss.
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L’une des tactiques les plus efficaces pour prendre le contrôle sur les personnes et les biens juifs consistait à réveiller la méfiance primitive envers l’"autre". En insistant sur les différences supposées entre Juifs et non-Juifs, les nazis voulaient élever entre "eux" et "nous" une barrière infranchissable.

Et le port de l’uniforme contribuait à insuffler à ce "nous" un sentiment de cohésion.
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Une fois que tu es étiqueté "différent", les gens te traitent comme si tu ne comptais pas.
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Vous, moi -n'importe qui-, quand nous divisons le monde entre NOUS et EUX, nous semons les graines de la haine. La haine se transforme en violence. Et la violence nous tue tous, d'une manière ou d'une autre.
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_Vous devez vous rentrer ça dans la caboche: les fous qui nous ont envoyées ici sont plein de gaine, et Ils ont besoin de la déverser sur quelqu'un, peu importe qui. Telle race, telle religion, telle tête ou telle autre. En ce moment, c'est sur nous que ça tombe. A la prochaine guerre, ça sera sur d'autres pauvres types, puis enciré d'autres, puis...
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