AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Luis Royo (11)


- Parle. Il me reste peu de patience, et le jour touche à sa fin. (Luz)
Le tranchant mordit le cou du père Putnam, en guise d'avertissement.
- Suivez le Dieu de la Vérité. Ses valeurs sont éternelles, commença-t-il à sermonner pour répondre à la menace. Mon humble mission est de guider toutes ces âmes perdues pour qu'elles Le rejoignent en ces heures sombres et chaotiques.
Luz marmonna un juron. L'inépuisable faculté des membres de cette paroisse à radoter l'excédait. Le même discours, en toutes circonstances. Fatigant, répétitif et pompeusement creux. Elle fut sur le point de le décapiter, juste pour le réduire au silence, une bonne fois pour toutes. Une voix la fit suspendre son geste.
Commenter  J’apprécie          70
- Comment l'avez-vous obtenue ? Normalement cette pièce devrait être au musée du Caire.
Avant qu'Allen puisse dire un mot sur sa trouvaille dans l'entrepôt, Soum adressa une grimace insistante au bibliothécaire, le pressant de développer sa réponse.
- C'est un fragment du trône royal de Toutânkhamon. Le style de la sculpture sur bois révèle des survivances de la période amarnienne, avec cette naturalisation qu'Akhénaton, son père, imposa dans l'art. La disproportion typique des corps en témoigne, même si l'oeuvre est postérieure au schisme et à la chute du pharaon. La scène représente le couple royal : Toutânkhamon et la grande reine Ânkhsénamon. Le dieu Soleil, Aton en théorie, Râ pour beaucoup, leur dispense ses rayons.
- Que veux-tu dire ?
- C'est une période trouble. Certains interprètent la survivance de l'art répudié de l'Amarna dans cette sculpture comme un ultime pied de nez aux prêtres de Râ, qui détruisirent totalement le culte d'Aton après la mort du pharaon. Pourquoi se trouve-t-elle ici aujourd'hui ?
- Quelqu'un l'a laissée chez moi. Un avertissement peut-être ?
Commenter  J’apprécie          50
Deux êtres d'un même sang, qui luttent en une guerre fratricide. Enlil, Seigneur de l'Orage, Marduk du grand Masculin Anu, Face à Enki, Seigneur de la Terre, celui qui a parlé avec les hommes, empêchant leur destruction, le rebelle... Le porteur de lumière.
Ils se frappent, s'entaillent les chairs, pris dans une danse macabre sur le fil de la victoire imminente. Ils s'épuisent, s'écrasent l'un l'autre. Dans leur chorégraphie agonisante, ils s'embrassent. Enki a le dessous. Les mains de son frère saisissent ses ailes. Il tire, les arrache avec la même violence que ce hurlement qui arrache la gorge d'Enki. Voilà comment il perd ses ailes. Voilà comment tombe le premier déchu. Il disparaît dans l'abîme.
Commenter  J’apprécie          90
Luis pervertit délibérément ce qu'il peint. Certains, peut-être, ne s'en aperçoivent pas et ne voient dans ses images qu'une fille sur un fond fantastique. Mais Luis exécute avec une maestria malveillante une facette classique de la peinture : le paysage avec personnage, avec pour thème le mythe éternel de "La Belle et la Bête". Thème qu'il nous livre chamboulé : ses belles sont froides et distantes, ont un regard à l'indifférence féline, se suffisent à elles-mêmes et dégagent une attraction incongrue, au milieu de ces scènes lugubres. Elles sont un contrepoint à ces compositions.
Commenter  J’apprécie          40
Les villages des montagnes ne cessèrent jamais de harceler la ville de Louyang. Le père de Mars s'érigea comme défenseur et bras armé de celle-ci. Le conseil de la cité recourait aux Chan pour sa défense, et aux You pour ses contacts avec les dieux. Les deux familles étaient craintes pour leurs différents pouvoirs.
Commenter  J’apprécie          50
La nuit même où le prince Mars s'empara du pouvoir au château Chan, la lune disparut en une éclipse et la princesse Yarai de la forteresse You donna le jour à une fille. On murmure que Yarai n'était pas enceinte et qu'elle se promenait, cette nuit-là, dans les champs voisins du château en compagnie de sa fidèle Can lorsque, brusquement, l'obscurité se fit. La grande torche des Chan s'éteignit et la lune disparut. Au bout du chemin apparut une lumière éblouissante et argentée. Lorsqu'elle s'approcha pour voir, Yarai rencontra la lune qui se reposait.
Commenter  J’apprécie          50
Il [Luis Royo] remplit son Aérographe d'obscurités et il les répand à droite et à gauche avec une précision de virtuose. Il peint des brumes laiteuses et lovecraftiennes qui enrobent tout, comme des vapeurs exhalées de cette machine effrayante. Il s'impose la pénitence (ou l'exorcisme) de peindre les mille crevasses de la pierre érodée, les replis arrondis des animaux fabuleux, les reflets dans les surfaces spectaculaires d'eaux énigmatiques, les éclats de métaux oubliés, les couleurs nuancées des os d'un être inconnu...et il arrive à donner à tous ces éléments un aspect contranatura qui les rend inquiétants.

(Preface par Miguelanxo Prado dans l'édition originale)
Commenter  J’apprécie          162
Dead Moon est une histoire qui a voyagé avec le vent, dans les chants des troubadours. Sur les routes, elle est venue aux oreilles des habitants des villes les plus éloignées. Combien de ses exploits se formèrent ou se déformèrent sur ces chemins ? Quelle partie de son histoire et de la vie de ses héros, demeurés dans la mémoire collective, est vraie ? On dit que la lune brille d'une façon spéciale, différente du reste du monde, lorsqu'on la contemple depuis les arènes du désert de Taklamakan.
Commenter  J’apprécie          40
Mars laissa son regard dériver vers le sombre château des You.
- Seigneur, je sais ce que tu penses. Notre plus grand ennemi est toujours debout, mais plus pour longtemps.
- Ne sous-estime pas ce nid de sorcières, fidèle Suzong. Oublie les rancœurs et noie ton esprit dans le vin.
- Le jour se lèvera, Seigneur...
Commenter  J’apprécie          60
La vieille sorcière, sans prononcer un mot, s'écarta pour susurrer sa longue et antique litanie.
Bien avant la naissance de la jeune fille, les murs de ces pièces avaient déjà entendu ses prières. Des années plus tôt, elle les avait récitées pour protéger sa mère. Et auparavant, elle avait fabriqué des amulettes et des potions pour sa grand-mère.
Elle venait des lointaines terres de l'Occident. Nul ne savait si elle était homme ou femme, mais pour les nobles You, elle avait toujours été la vieille Can, celle qui les protégeait des êtres obscurs de la nuit, l'adepte dévote des traités alchimiques can ton qi.
Commenter  J’apprécie          120

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Luis Royo (76)Voir plus


{* *}