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Critiques de Luke Short (16)
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Femme de feu

Attention, ne vous mettez pas entre deux tirs!

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Un western? Voyons voir, durant ma jeunesse, j'ai dû visionner de nombreux westerns, avec des cow-boys, des indiens, chevaux, saloons, canyons arides, en noir et blanc. J'avais vraiment apprécié! Et puis, j'ai oublié.

Et, aujourd'hui, grâce au Picabo River Book Club sur FB (les amateurs de romans nord-américains), j'ai lu pour la première fois un genre littéraire qui ne m'attirait pas vraiment et surtout qui m'était inconnu.

Une lecture très agréable, très "scénarisée", me permettant de faire remonter à la surface des souvenirs télévisuels de "western-spaghetti".

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A proprement parler, les codes du western ne sont pas tous présents (pas d'Indiens par exemple) mais je dirais que certains thèmes chers au roman noir y sont (femme fatale, noirceur des caractères, la dureté des répliques, l'obscurité narrative (le lecteur ne peut pas toujours appréhender la totalité d'une situation, comme dans un thriller aussi).

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Dès le début du récit, on est immergé complètement dans l'histoire (un peu comme une mouche qui espionne). Une propulsion au coeur du conflit sans connaître ses raisons. Et petit à petit, on découvre les vrais enjeux, ceux que les personnages veulent dissimuler.

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Difficile dans ce récit de distinguer de prime abord les bons des méchants, les héros de leurs adversaires. Les méthodes d'intimidation , de tactique, de vengeance sont à l'identique pour chacun.

Ce western parle moins de notion d'argent et de richesses que de pouvoir, d'ego, d'ambition personnelle. Bien sûr, les deux camps se disputent des terres (pour l'élevage du bétail ou pour les patûrages) mais l'important n'est pas là. C'est toujours encore la vengeance, mère de toutes les pulsions destructrices dont il s'agit.

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Le titre "Femme de feu" s'applique à une des héroines, Connie, fille d'un riche propriétaire terrien. Une personnalité que j'ai trouvé antipathique car manipulatrice, vile, cupide, qui n'hésite pas à envoyer ad patres ses hommes pour satisfaire ses ambitions personnelles. Mais aussi forte et combative face à l'univers machiste de l'époque.

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L'auteur aime les personnages forts, traversés de passions contradictoires, tiraillés par des principes moraux (ou non!), partagés entre le respect des lois et l'appât du gain.

Hormis Rose, la jeune femme indépendante, aux moeurs plus libres et au coeur pur, chaque protagoniste porte une part d'ombre.

C'est cette part d'ombre qui tient lieu de ligne conductrice au récit.

Une tension dramatique constante avec de rares accalmies. Voilà une des particularités qui m'ont tenu en haleine durant ces deux jours de lecture. Peu de temps mort, une atmosphère oppressante, le style dépouillé des dialogues, une nature hostile et sauvage, les silences aussi importants que les mots, des discours de bluff.

La retenue (peu d'extériorisation des sentiments) et le sérieux des paroles des personnages permet d'appuyer encore plus cette violence d'une rare brutalité et le côté dramatique de la situation.

A l'issue de ma lecture, j'ai visionné le film éponyme , de 1947. Qui respecte complètement et avec respect la chronologie ainsi que l'esprit (dialogue épuré, les silences , les regards...).

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En conclusion, je peux dire que j'ai voyagé dans les terres de l'Ouest Américain du 19e siècle, complètement sous le charme de l'ambiance Far -West. Et que je compte réitérer très vite.

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Bonus: une post-face de Bertrand Tavernier (directeur de collection "L'Ouest, le vrai" d'Actes Sud) très intéressante, qui compare le roman au film.



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Femme de feu

Mettez de côté l'image "romans de gare" ou "pulp" que vous avez des westerns car la collection de Bertrand Tavernier ne vous propose que du bon, du lourd, du profond, à la limite d'un roman noir hard-boiled.



D'ailleurs, il y a des airs d'hard-boiled dans le fait que le lecteur soit plongé directement dans l'action, sans savoir ce qu'il s'est passé avant.



Luke Short porte bien son nom car en peu de mot, en très court, il vous présente le panel de personnages qui vont vous accompagner au fil de cette lecture des plus passionnantes.



Oubliez aussi les personnages féminins aussi limpides qu'un café raté et insipides que de l'eau de vaisselle après un banquet.



L'auteur nous présente des femmes fortes, des héroïnes qui en ont dans la culotte, qui savent ce qu'elles veulent et qui, de par leurs actions, sauveront des vies ou en propulseront d'autres dans la merde. Même l'épouse du médecin en a une solide praire dans la robe !



Les autres personnages ne se dévoileront qu'au fur et à mesure de l'histoire et au début, c'est peine perdue que de se dire qui seront les Gentils et les Méchants car tout le monde peut basculer des deux côtés, devenir meilleur, devenir de vrais salauds, se racheter, s'enfoncer, utiliser les méthodes perfides des autres… et je suis allée de surprise en surprise, changeant mon fusil d'épaule quelques fois.



Pas de manichéisme, pas de tout Blanc ou de tout Noir, nous sommes loin du western traditionnel avec la belle héroïne que le Gentil cow-boy solitaire loin de chez lui va vouloir sauver des vilaines griffes des très Méchants vilains pas beaux.



Et c'est pareil du côté masculin avec des personnages qui vont évoluer selon les événements, faire des conneries, mal juger les autres, se racheter, ou rester sur leur ligne de conduite, tel le shérif, le seul qui restera égal à lui même.



Au départ, une querelle entre une fille et un père, entre cette fille et l'homme que l'on voulait qu'elle épousât et un très gros problème d'ego de tous les côtés. C'est cet ego, ces ambitions, cette volonté d'écraser l'autre qui fera que tout partira en couille et en sang versé.



Le jeu en valait-il la chandelle ? À mon sens, non, mais sans cela, nous aurions eu droit à une histoire insipide ou lieu d'un café noir très serré additionné de poudre de revolver et de whisky bien tassé. Cocktail explosif et bien dosé, c'est du brutal et on ne sentait pas la pomme, ni la betterave.



Si vous aviez besoin d'une illustration de libéralisme forcené, ne vous gênez pas, prenez le roman en exemple car c'est tout à fait ça dans le fait que Frank Ivey, patron du ranch Bell, veuille à tout prix acquérir toutes les terres aux alentours, quitte pour cela à donner des coups de poignard dans le dos des autres.



Coups sous la ceinture que les autres ne se priveront de donner, eux aussi, car dans ce roman, tout le monde peut virer du côté obscur de la Force et devenir aussi noir que Ivey, le grand salaud du coin car on a soit même engagé des durs à cuire ivres de vengeance et qu'il va falloir canaliser ces chiens fous.



Et puis, si on applique le "C'est pas moi qui a commencé, m'dame, c'est Frank !", on peut se dire que les premières répliques (tirer profit du Homestead Act) n'étaient que rendre la monnaie de sa pièce à un type qui s'était cru plus malin que vous.



Un grand western noir qui n'emprunte pas vraiment ses codes car l'auteur était déjà au-delà du western traditionnel, empruntant plus les codes des romans noirs afin de nous proposer un western pur et dur, profond, réaliste, humain, violent.



Une montée en puissance de deux ego démesurés qui sont prêt à tous les sacrifices pour écraser l'autre, pour lui faire rendre gorge, pour le faire plier, que ce soit l'homme qui n'accepte pas qu'une femme dirige un ranch et veuille le dépasser ou que ce soit une femme qui n'accepte pas que des hommes lui dictent sa vie et qui ne rêve que de devenir aussi puissante qu'eux…



Et au milieu de tout ça, des autres personnages qui vont se retrouver au milieu des tirs et tenter de régler tout ça de la manière la plus sage possible, même si cela est difficile.



Un western avec des personnages bien campés, réalistes, profonds, humains, avec leurs failles, leurs erreurs, leurs actes de courage, leur ego et un lecteur qui devra se faire sa propre opinion sur qui mérite la rédemption ou pas et sur qui était le plus salaud dans tout ça. Ils étaient plusieurs et leur ambition, leur entêtement, leur a fait commettre bien des erreurs qui se sont payées cash…


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Ciel rouge

Bertrand Tavernier à fait un véritable travail de défrichage et tel un prospecteur fortuné sachant distinguer l’Or véritable de la Pyrite, il a réussi à dénicher quelques authentiques pépites qu’il a compilé avec soin dans sa collection l’Ouest le vrai.



Après un incipit marquant qui rappelle le caractère résolument précaire et rustique pour les cow-boys et pionniers à l'époque.



Exit ici les gun-fights qui empestent la poudre à canon, les cavalcades à vous tasser les lombaires, les parties de poker endiablées arrosées au whisky ou les salaires sautent d’une poche à l’autre à cause d’une main pourrie.



On à affaire à un western plus psychologique ou la magouille est de rigueur et s’il y a bien un passage ou ça joue à qui a la plus grosse…pétoire, ca ne défouraille pas à tout va pour autant. On a plus affaire à des bagarres violentes mais uniquement quand elles sont nécessaires.



La trame est basée sur des thématiques très actuelles pour l’époque : convoyage de troupeau, droit de propriété des colons, loi du marché et mise en réserve des indiens qui ont connus la liberté depuis toujours. C’est bien pensé mais j’aurais pas craché sur l’ajout d’une petite carte pour pouvoir me repérer plus facilement lors des descriptions de mouvement ayant lieu sur différents endroits qu’il m’était parfois difficile de bien matérialiser et qui m’ont parfois déroutées d’un rythme narratif parfois un peu trainant.



Pas manichéen pour un sou, s’il est fin descripteur de la nature humaine, Luke Short balance quand même dans un roman truffé de magouilles, bassesses et autres manœuvres peu recommandables, il envoie pourtant un héros bien pensé qui lutte entre appât du gain et désir de rédemption.



Ce Western aux forts accents de roman noir fait une part belle aux femmes avec ces deux sœurs aux caractères bien trempés et bien différents, il rassure en offrant des personnages forts des deux sexes.



Un bon cru qui se distingue de l’ordinaire et qui ne fait pas tâche dans la collection érigée par Bertrand Tavernier qui comme à son habitude signe encore une préface des plus intéressantes et fouillées.

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Ciel rouge

Prenez un shaker et mettez-y une bonne dose de western avec un zeste de policier et deux doigts de roman noir et secouez bien.



Servez-le sans glace, sec, et dégustez sans modération.



Voilà comment je pourrais résumer ce western policier noir ou ce policier western noir.



D’ailleurs, en lisant ce western, vous aurez un bon plan pour gagner du fric facilement avec une magouille bien ficelée.



Certes, il vous faudra un troupeau de vaches, une réserve indienne, un représentant local du Bureau des affaires indiennes véreux, un exploiteur, un gros éleveur de vaches, des cow-boys et des colons qui ne veulent pas de vaches pâturant sur les terres qu’ils ont squatté à l’éleveur puisque celui-ci n’a pas mis de barbelés sur la prairie.



Un vieux thème récurent dans le western car reflet de l’Histoire des États-Unis que ces guerres entre ranchers et squatters, entre les éleveurs et les colons et entre ceux qui veulent introduire des moutons et ceux qui ne voyait que par les vaches.



Si vous êtes sensible à la poésie d’une description de paysage ou de climat bienveillant, il va falloir vous munir d’une épaisse peau de mouton, d’un long manteau étanche car l’auteur va vous balancer dans ses pages un climat aride par le froid, la pluie, la neige, le tout au service d’une atmosphère des plus oppressante, d’une nature hostile et d’un sol guère accueillant.



Dès le départ, vous êtes dans le bain et déjà votre campement est piétiné par un troupeau de bovins en fuite. Puis on sera menacé d’une arme, questionné subtilement et enfin on pourra reprendre sa route vers son destin.



Ne cherchez pas le personnage central, le héros, celui que l’on voit surgir dès le départ car ici, c’est assez obscur, on ne sait même pas si Jim Garry, le cavalier solitaire, est dans le camp des gentils ou des méchants car dans ce roman, point de dichotomie, tout le monde ayant un bon côté et un sombre, même si certains possèdent en eux plus de sombritude que les autres.



Comme dans tous les bons romans westerns qui volent plus haut que ceux de la sous-gare de Trifouillis-Les-Oies, en plus d’un scénario béton, les personnages sont travaillés avec peu de mots, ni tout blanc, ni tout à fait noir et la rédemption se taille une belle part dans les pages de ce western noir.



Si les femmes sont assez fortes et n’ont pas froid aux yeux, les hommes auront tous l’occasion de se racheter, libre à eux de changer de cap et de faire en sorte de se faire pardonner leur péchés (pour certains), ou leurs erreurs pour d’autres.



Rien n’est figé et c’est ce qui ajoute une touche de réalisme à ce western noir et serré comme un café et aussi sec qu’un whisky sans glace.



Un western qui nous parle de la possession du sol, de la propriété des terres dans ce pays où certains voulaient le libre accès au territoire dans son ensemble et sans la moindre restriction, de l’importance de l’eau, de l’obligation de protéger son bien contre les intempéries, les exactions des hors-la-loi.



Un western que la Série Noire n’aurait pas renié car il était sombre comme elle aimait, un western qui vole plus haut que ceux écrits pour un public de masse, un western sur fond de magouille, de mépris pour les indiens parqués dans des réserves, de rédemption, de traitrise et d’amour, sans que cela vire à l’eau de rose.



Un vrai café noir additionné d’un bon whisky. Des comme lui, j’en redemande jusqu’à l’ivresse.


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Femme de feu

Je suis une fan absolue de la collection "L'Ouest, le vrai" spécialisée dans la littérature western, je suis donc très heureuse de la mettre en avant tout le long du mois de décembre au travers du blog mais aussi via mon club de lecture, le Picabo River Book Club ! Femme de feu est la dernière parution en date : un western incontournable !



Femme de feu est un roman puissant, fort et inoubliable. Une grande fresque littéraire qui entraîne le lecteur tout droit vers la grande aventure ! Luke Short dépeint ici le destin de deux clans, une histoire qui a été écrite il y a des années mais qui possède un aspect intemporel, qui traverse le temps. Ce livre est un western incroyable car il permet de mettre en exergue notamment un personnage féminin dans un genre littéraire à la base très masculin.



Le Western permet de mêler l'Histoire des États-Unis, l'aventure, l'action, la passion, une touche de nature writing avec des épopées formidables, avec des personnages au fort caractère. Je trouve que c'est un parfait moyen de voyager dans le temps et dans l'espace, de ressentir cette liberté propre à l'atmosphère de l'époque, le courage nécessaire pour affronter les dangers qui y sont inhérents.



Femme de feu est un western très original du fait de la personnalité de Connie, une héroïne qui possède un tempérament de feu, qui cherche avant tout à gagner son indépendance, à s'émanciper de la volonté des hommes, de la poigne de son père, des attentes de son entourage. C'est grâce à elle, à ce personnage que ce roman résonne encore dans le cœur du lecteur de nos jours.



En définitive, Femme de feu est un formidable roman à découvrir pour ceux qui veulent lire un grand roman de littérature nord-américaine avec de l'aventure et une héroïne flamboyante.
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Ciel rouge

"Ciel rouge", voilà un western, qui en dépit de quelques conventions propres au genre, s'épice de la noirceur de plusieurs de ses protagonistes : un salaud, que le dégoût de lui-même pousse sur le chemin de la rédemption, un escroc prêt à tout, des sicaires sadiques, un fonctionnaire aussi veule que corrrompu, ainsi qu'une bande de fermiers, tout à la fois complices et abusés. Le manichéisme est là mais mâtiné de clair obscur, et c'est bien parce qu'il emprunte au roman noir en exposant des sentiments et des pulsions troubles que Ciel Rouge, à défaut d'être un grand roman, en est un bon. Ce qui vaut bien quelques heures de lecture.
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Ciel rouge

Luke Short, de son vrai nom Frederick Dilley Glidden, déroule dans ce roman, la rédemption de Jim Garry, un cavalier solitaire et sans domicile. Il répond à l'appel d'un vieil ami, Tate Riling qui se trouve à Sun Dust dans le Sud Ouest du Colorado. Riling combat un propriétaire terrien, John Lufton qui, pour récupérer ses terres occupées par des colons rassemble ses troupeaux. Ses bêtes sont actuellement sur la réserve indienne des Utes. Elles doivent avoir quitté la réserve avant le 1er novembre. Dans le cas contraire, l'armée s'appropriera les troupeaux.

Il s'agit d'une lutte entre deux factions : les colons et les propriétaires terriens. La première rencontre entre Garry et la famille Lufton est plutôt orageuse, surtout avec la plus jeune des deux filles de Lufton, Amy.

A sun Dust, il est aussi reçu brutalement par les comparses de Riling. Ce dernier, lui expose son plan, une magouille avec l'agent de la réserve qui achète ordinairement les bêtes de Lufton afin de nourrir les indiens Utes pendant l'hiver. Cette fois-ci, Pindalest, l'agent de la réserve et Riling se sont acoquinés afin d'escroquer Lufton. Pour cela, Riling abuse les colons sur ses intentions réelles et séduit la fille ainé de Lufton.

Ciel rouge a été adapté par Robert Wise en 1948 avec pour tête d'affiche Robert Mitchum dans le rôle de Garry.

Ciel Rouge est un genre de littérature que j'expérimente pour la première fois. Les protagonistes ont de l'épaisseur psychologique. C'est intéressant.
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Femme de feu

La collection « L'Ouest, le vrai » chez Actes Sud me plaît énormément, et il me reste pourtant énormément de titres à découvrir. C'était le cas avec Femme de feu !

Nous partons en direction d'une petite ville nommée Signal, en apparence tranquille. Près de cette ville se trouve une large étendue d'herbe grasse, idéale pour les bovins, et entourée par trois ranchs : le Bell (propriété de Frank Ivey), le D Bar (propriété de Ben Dickason) et le Circle 66 (propriété de Walt Shipley). Walt Shipley est un nouveau venu, et il entend bien changer les traditions, notamment en passant des bovins aux moutons. Une idée qui ne plaît pas spécialement à Frank Ivey et Ben Dickason ! Suite à quelques conflits, Walt Shipley s'enfuit la queue entre les jambes, laissant le Circle 66 aux mains de son ancienne fiancée, Connie.

Connie n'est pas une étrangère à cet endroit, loin de là : Ben Dickason est son père, elle vit toujours au D Bar, et cela fait longtemps que Frank Ivey souhaite épouser la jeune femme. Et malgré la fuite de Walt Shipley, elle conserve la propriété du rand Circle 66, et elle entend bien le mener elle-même, défier ses adversaires, et gagner la lutte. Pour ça, elle décide de s'entourer de personnes capables de l'épauler.

A commencer par Dave Nash, qui était le contremaître de Walt. Affaibli par l'alcool et un drame personnel, Dave hésite à s'engager dans cette lutte qui promet de remuer la région toute entière. Mais il se lance finalement dans l'aventure, surtout pour damner le pion de Frank Ivey, et il embauche plusieurs personnes qui haïssent Ivey. Pour mettre la main sur le Bench, cette étendue d'herbe qui suscite toutes les convoitises, nous avons trois personnes bien déterminées, décidées à frapper fort, et des personnes qui ont été entraînées au milieu de ce conflit, et qui risque de perdre gros dans la lutte des puissants.

Femme de feu est un roman qui m'attirait énormément, pour son résumé, pour ses personnages haut en couleur, pour ces confrontations, pour l'époque... Et le tout forme une mayonnaise excellente !

Il faut prévenir tout de suite, Femme de feu est une histoire sombre et violente. C'est un roman classé parmi les ouvrages historique et western, mais il y a aussi un côté roman noir. Les personnages sont prêts à tout pour arriver à leur fin, que ce soit à coup de pistolet, de manipulation psychologique ou de menaces diverses et variées. Luke Short nous entraîne dans une spirale de violence, et je me suis souvent demandée comment – et si – les personnages allaient s'en sortir, et quel serait leur prochain mouvement.

Au niveau des personnages, Frank Ivey est un parfait connard que je souhaite voir souffrir tandis que Ben Dickason est plus ambivalent et un peu plus humain. Il y a Connie qui – dans les romans noirs – serait considéré comme la femme fatale, et qu'on n'a pas forcément l'habitude de trouver dans les westerns. Ce sont habituellement des livres très masculins, et le fait qu'ici un des personnages principaux soit une femme est vraiment très intéressant. Surtout à voir lorsque ses adversaires hésitent à se méfier d'elle, alors que Connie est une des plus dangereuses ! Elle défie à la fois son père, le caïd local, et n'hésite pas à recourir à des coups bas. Je ne l'ai pas particulièrement apprécié mais je l'ai respecté. Elle n'est ni noire ni blanche, mais se laisse facilement emporter par sa soif de pouvoir et de revanche. De son côté, Dave Nash est un homme souvent blasé, mais avec toujours une petite lueur d'espoir et d'optimisme qui le pousse à vouloir essayer de redresser la barre et de réparer les injustices.

Que ce soit au niveau de l'intrigue, des personnages, et du déroulement de l'histoire, Luke Short nous écrit une très bonne histoire avec Femme de feu, je recommande !



(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Femme de feu

Voici un western, réédité par Actes Sud. Sorti aux US en 1943, ce western est très proche du Roman Noir actuel. En effet, même si le fond reste une guerre pour des arpents de terre, le thème prédominant reste la guerre d’égos et l’esprit de vengeance.

Aucun des personnages de ce roman n’est ni totalement « gentil », ni totalement « méchant ». C’est ce qui donne aussi à cette histoire son originalité.

Connie, personnage central, est une jeune femme belle et courtisée, mais elle est par-dessus tout entêtée, susceptible, jalouse, manipulatrice et égocentrique.

Dave, lui, ferait presque partie des gentils, si ce n’est son côté mystérieux. Il reste le personnage le plus attachant de ce roman. Un drame a détruit sa vie, une réputation d’alcoolique lui colle aux santiags et il a bien du mal à résister à Connie.

Franck Yvey, lui, ferait d’avantage partie des « méchants » sauf qu’il n’est pas forcément coupable de ce dont on l’accuse.

Bill est un personnage plus complexe. Fidèle et loyal en amitié mais menteur dans l’âme. Lui aussi ne saura pas résister au charme de Connie qui s’en servira impunément.

Ce western est un vrai petit bijou. La traduction d’Arthur Lochman ne lui donne pas cet air désuet, limite ringard, qu’on pourrait attendre d’un roman vieux de 75 ans.

L’histoire est rythmée, les personnages très aboutis, c’est noir, très noir, parfois violent. Si ce n’est la période pendant laquelle cette histoire se déroule, la trame reste indémodable.

Actes Sud a déjà réédité un roman de Luke Short en 2016, Ciel Rouge.

Le genre western revient en force depuis quelques temps et je vous conseille de lire cet ancêtre du roman noir ou du thriller pour certains titres. Dépouillé de trop de violence ou de scène sanglantes, dispensé d’un langage parfois un peu trop châtié pour certains dans les productions actuelles, le western regorge de pépites et de romans cultes, à découvrir ou redécouvrir.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Ciel rouge

J'ai donc fini ce superbe roman, ce matin ou cette nuit.. je sais plus trop.. Un super super western, donc, avec un héros qu'on sait pas trop s'il est gentil ou méchant (d'ailleurs ds sa tête à lui c'est aussi pas très clair), des personnages féminins modernes (le roman date de 1941, quand même), des grands espaces, une course poursuite absolument magnifique dans la neige, des méchants très méchants, une ville-fantôme, des mercenaires..

Et puis dans ce roman, j'ai particulièrement été happée, subjuguée par le traitement fait par l'auteur à la violence. Ça se bat, ça cogne, avec des bagarres qui font souffrir tout le monde. Ça saigne aussi, mais sans complaisance de la part de l'auteur. Les flingues. On sait que tous les ricains sont armés. Aujourd'hui ; hier en 1941, date de sortie du bouquin ; et avant-hier, en 1860 et des poussières, où se situe le roman. Et finalement, peu de recours aux armes à feu. Le héros, mercenaire, quand même, préfère se battre à mains nues, ou avec les moyens que lui propose Dame Nature (cette aventure dans la neige est d'une violence et d'une beauté exemplaires). La violence des rapports avec les femmes aussi. Très bizarre, ça aussi. Qu'on leur arrache un baiser, ouh, ça, c'est un crime, par contre leur tirer dessus en retour (de leurs tirs nourris), c'est potentiellement admis.. Un vrai grand bon moment, ce western, mais qui va souffrir de sa première de couv, qui est particulièrement moche. Qui risque également de passer à côté de son lecteur potentiel à cause du résumé. Sans rire, les résumés, c'est qui qui les pond ? Et celui qui les pond : il a lu le bouquin, avant ?
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Ciel rouge

On ne s'attend pas généralement à ce qu'on western ait une composante psychologique développée. C'est pourtant relativement le cas ici surtout pour le personnage principal et, dans une moindre mesure, celui d'Amy. Cet aspect confère une certaine consistance à ce livre qui respecte par ailleurs tous les codes du genre; durs-à-cuire, batailles à poings nus, duels au revolver etc. La trame principale axées sur une fraude impliquant agent du gouvernement, colons, fermiers et éleveurs de bétail est bien campée dans cet univers aride et sans pitié. J'ai bien aimé cette incursion dans l'Ouest mythique qui m'a donné le goût de revisiter le genre de temps à autre.

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Ciel rouge

Mon quatrième Livre de cette collection et mon premier de Luke Short. Un western qui a de profonds accents de roman noir. Amy est un très beau personnage féminin avec une vraie personnalité et de l'épaisseur.... Une fille forte qui ne lâche rien ! Luke Short est, selon Bertrand Tavernier, à qui nous devons cette magnifique collection, un fervent fan de Ernest Haycox (j'ai lu et adoré Des clairons dans l'après-midi et Le passage du canyon !). La filiation se sent dans la capacité à retranscrire l'âpreté du cadre, l'hostilité latente, la haine dans les bagarres comme dans le soin apporté aux personnages. J'ai beaucoup, beaucoup aimé.
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Femme de feu

Encore un très beau western de la superbe collection "L'Ouest le vrai" chez Actes Sud portée par le fin connaisseur et très inspiré Bertrand Tavernier.

Tous les ingrédients d'un western réussi sont bien présents : un héros diablement séduisant, des grands espaces remarquablement décrits, une rivalité sourde et sans merci entre deux clans pour des Terres, chacun cherchant à tirer un profit personnel du fameux "Homestead Act" - qui permettait à toute personne enregistrant sa présence sur une terre d'en revendiquer la pleine propriété. Les personnages échappent toutefois au côté manichéen un peu lassant qui va souvent avec les westerns : le héros a aussi sa part d'ombre (et un goût prononcé pour la violence) et le méchant, bien qu'impitoyable, sa part d'humanité, à commencer par son amour sans espoir pour Connie.

Surtout, vraie originalité, ce livre nous offre deux vrais personnages féminins ! Pas deux potiches !!! Il s'affranchit complètement des canons féminins de l'époque : la "femme au foyer", gentille mais très mièvre et la "fille de mauvaise vie" séduisante mais ne brillant pas par ses qualités humaines (ni intellectuelles d'ailleurs !). Deux femmes qui sont loin d'exister uniquement à travers leur relation au héros, dotées d'une forte personnalité et animées par leurs envies, motivations. D'où le superbe titre qui aurait d'ailleurs pu être libellé au pluriel tant Connie et Rose sont toutes deux des femmes de feu.
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Femme de feu

Un western âpre et très violent qui met en scène un conflit entre éleveurs pour le contrôle de pâturages. Luke Short applique quelques codes du roman noir à son histoire, un personnage central bien abîmé, un méchant sans scrupule, une femme fatale. Cette dernière, Connie, est en fait le vrai personnage principal, loin des faire-valoir habituels du genre. La postface de Tavernier est passionnante.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Femme de feu

Femme de feu est clairement l’un des meilleurs westerns que j’ai pu lire jusque là! C’est une lecture qui m’a marqué et qui restera dans ma mémoire longtemps. Luke Short a écrit là un roman puissant, violent, passionnel où les personnages se laissent guider par leurs émotions et leur instinct dans un décor sauvage.



Je m’intéresse de plus en plus à cette collection des éditions Actes Sud intitulée « L’Ouest, le vrai » qui propose des romans sombres et représentatifs de l’époque des « cow-boys ». Il y est souvent question de survie, de dépassement de soi et surtout de faire sa place dans une société impitoyable basée sur la force.



Femme de feu met en avant deux clans qui vont se disputer des terres. Tous les coups sont permis et les clans sont chacun capable du pire pour arriver à leurs fins. Nous allons suivre un clan en particulier qui va être guidée par une femme : Connie. Celle-ci est prête à tout pour protéger ses terres, et n’hésitera pas à sacrifier des hommes ou ses bêtes pour avoir raison.



Le roman est axé sur le personnage de Dave Nash, qui va succomber au charme de Connie et va donc devenir son contremaitre. Le personnage de Dave Nash est un personnage en pleine rédemption qui cherche à faire disparaitre sa réputation d’alcoolique dépravé en aidant Connie a garder ses terres. On a ici l’image du cow-boy ténébreux abimé par la vie. Je vous avoue avoir adoré ce personnage ! Je me suis vraiment attachée à lui et je l’ai trouvé touchant et courageux.



Au final dans ce roman nous ne pouvons pas parler de méchants ou de gentils. Chaque clan se bat pour ses propres raisons et les coups bas vont être de mise dans les deux. J’ai détesté le personnage de Connie qui est manipulatrice et surtout égoïste. Qu’importe qu’il y ai des morts, tant qu’elle fait ce qu’elle veut. Je l’ai trouvé tellement capricieuse !



Je tiens à avertir les lecteurs un peu sensibles car ce roman est extrêmement violent ! Je pense surtout à une scène de passage à tabac particulièrement cru. C’est un roman dur de réalisme et on est loin des westerns spaghettis du cinéma.



En bref : Gros coup de cœur pour ce western écrit en 1943 qui m’a fait ressentir de nombreuses émotions ! C’était une lecture poignante et addictive. Du très grand western !
Lien : https://repairedeslivres.wor..
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Femme de feu

bonjour je veux lire le roman de "Femme de Feu" comment je vais faire pour télécharger cette roman
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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