Ce Plan de table, publié aux éditions Belfond, est un tout premier roman venu un peu de nulle part écrit par une certaine Maggie Shipstead, et qui a énormément séduit presse et blogueuses, par la virtuosité de l'écriture et la vertu jubilatrice de l'histoire.
Ce roman prend comme toile de fond les trois jours avant la préparation d'une noce de mariage, sujet oh combien universel et sur lequel tout le monde a des anecdotes à raconter.
Ici, la finalité de l'auteur est ambitieuse : comme dans toutes les bonnes comédies de moeurs, le roman a pour objectif d'aller voir ce qui se cache sous le vernis glacé des conventions bourgeoises et des liens familiaux.
Cela pourrait être lourd et caricatural, c'est au contraire parfaitement bien vu et très juste. Cela grace à la plume de l'auteur, qui porte sur les situations et les personnages une vraie et délicieuse ironie. La romancière ne laisse rien passer à ses personnages, et taille au scalpel sa famille White Anglo-Saxon Protestant: entre tromperie, alcoolisme, envie et jalousie, les personnages se débattent entre leur besoin de liberté et le fameux et éternel respect des convenances.
Le livre m'a fait penser au film Another Happy Day sur un sujet assez similaire, mais contrairement au film, il arrive à ne pas verser dans la caricature en gardant sur ses personnages une once d'humanité bienvaillante, notamment son regard sur le personnage de Livia m'a paru assez attendrissant.
Chaque attitude des personnages puise leur motivation dans une explication bien pensée, notamment le personnage du père, Winn, dont le besoin de reconnaissance qui passe nécessairement, pour lui, par son intronisation dans le le Pequod, petit cercle so chic et so restreint.
Jusqu'au bout de ce roman vif et entrainant, qui souffre néanmoins de quelques baisses de rythme à mi parcours, Maggie Shipstead fait montre d'une plume maniée avec entrain et mêle adroitement une bienveillance légère et un œil acéré.
Bref, un plan de Table où tout le monde peut s'inviter sans hésiter!!! Et encore une fois, je dois dire que la littérature américaine m'a plus convaincu que les romans français....
Lien :
http://www.baz-art.org/archi..