Les Presses de la Cité vous présentent sa Rentrée Littéraire 2023 avec deux formidables ouvrages "Le Grand Cercle" dans la section romans étranger écrit par Maggie Shipstead et "Je vais bien" dans la section roman français de Régis Franc.
"Le Grand Cercle", pour en savoir plus : https://www.lisez.com/livre-grand-for...
"Je vais bien", pour en savoir plus : https://www.lisez.com/livre-grand-for...
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Je suis née pour être vagabonde. J’ai été façonnée pour la terre comme l’oiseau de mer pour la vague. Certains oiseaux volent jusqu’à leur mort. Je me suis fait une promesse : ma dernière descente ne sera pas une dégringolade désespérée mais un plongeon net de fou de Bassan ; un plongeon délibéré visant quelque chose tout au fond de la mer.
Il faudra des années avant que Dominique puisse voir la pression qu'ils faisaient peser sur eux-mêmes ou, plutôt, quel était leur grand objectif. Ils voulaient être des aristocrates dans un pays qui n'était pas censé avoir d'aristocratie, un pays don la fondation, en fait, reposait en partie sur le refus des injustices qu'engendre le pouvoir héréditaire. Voilà ce que Dominique ne parvenait pas à comprendre : pourquoi consacrer tant d'énergie à reproduire un système supposé défunt ? Toutes les aristocraties héréditaires étaient stupides, et les Américains n'avaient même pas de règles pour les leurs, pas vraiment. Parmi les camarades de Dominique à Deerfield, beaucoup venaient de familles qui s'évertuaient à perpétuer une sorte de code de conduite moisi, à moitié compris, transmis par des générations d'imposteurs. Mais pensait-elle, les gens qui se considèrent de bonne famille n'ont pas intérêt à abandonner leurs castes fictives, car ils pourraient bien se retrouver sans rien, sans personne pour apprécier à leur juste valeur leurs clubs réservés, leurs arbres généalogiques, leurs manières retorses, leurs fortunes miteuses.
... elle aurait dû être scandalisée par les illusions de grandeur de ces WASP, leur foi dans les droits imprescriptibles de la naissance, leur suffisance, le népotisme qu'ils exerçaient. Mais elle n'arrivaient à éprouver pour eux qu'une vague pitié et, le plus souvent, un léger amusement.
A priori, ça parait agréable, de pouvoir choisir plus ou moins n'importe quel pays du monde, mais quand je songe à cette liberté, ça finit en général par me donner un sentiment de solitude. Il n'y a rien qui m'attire dans un lieu particulier, sinon de vagues préférences. Et parfois je me demande ce que ça dit de moi, d'être à ce point sans attaches.
L’Univers ne se repent jamais de ses cruautés, il n’a aucune compassion pour ses victimes, surtout celles qui ont contribué à leur propre misère.
Elle savait ce que c'était, de se donner du mal pour traduire la vision qu'une autre personne avait de la vie.
Elle était à un âge où l’adulte en devenir secoue les os de l’enfant qui le contient comme les barreaux d’une cage.
- [...] Comme on sait qu'on est amoureux ?
[...]
- Je pense que ça varie selon les gens, mais la sagesse populaire veut que, quand on se trouve à proximité de la personne dont on est amoureux, on se sente heureux, plus qu'heureux - euphorique. On cherche à être en permanence au contact de cette personne. On ne voit pas ses défauts. Certains disent que leur coeur bat plus vite. Qu'ils deviennent nerveux. Je pense qu'on le sait quand on le ressent.
Que vous soient accordées santé , prospérité et sagesse.
- C'est une bonne chose d'être bizarre, dit Jacob. Être bizarre, c'est être intéressant.
- Non, dit Harry. Bizarre, c'est bizarre.
- C'est quoi, la "dignité"?
- La dignité, c'est se comporter comme il faut pour que les gens te respectent.