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Citations de Makenzy Orcel (114)


Sa mère. Elle voulait comme elle qu'elle devienne une chrétienne. Je déteste les chrétiennes. Elles croient qu'au dernier jour elles vont habiter au ciel avec Dieu dans le palais de cristal réservé à ceux qui ont observé à la lettre les dix commandements. Et l'image qu'elles ont de ce Dieu, c'est qu'il est tellement Dieu qu'il peut à la fois résoudre tous les problèmes du monde et causer son échec. C'est qu'il se conjugue à tous les temps. Au passé, au présent et au futur. Quand on est pute on est pute. Être une chrétienne ça veut rien dire. Il y a trop d'impostures dans le monde. Tout ce dont elle rêvait, la petite - elle n'en faisait pas d'ailleurs une longue litanie, n'interpellant la bienveillance d'aucune espèce de divinité -, c'était de retrouver son trésor, un jour, le prendre dans ses bras.
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Je me rends compte de ma capacité à écouter au-delà du silence des autres et à voir au-delà de leur regard.
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La nuit cache le vrai visage du monde.
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Je connais par coeur tous les recoins de ce désert de béton. Tous les visages. Tous les caprices de la clientèle. La ville est un triste tableau où les bêtes et les humains mangent et font leurs besoins dans le même plat. Font la paire.
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Je m'appelle... En fait, mon nom importe peu. Les putains elles s'en foutent pas mal que tu sois écrivain ou goûteur de beignets. Tu les paies. Elles te font jouir. Et tu te casses après- Comme si de rien n'était.
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panser la mémoire de votre grâce
vos aubes tranquilles
m’entendre vivre
vaut mieux ces largesses monotones
que des couleurs n’offrant
aucune vue sur l’amour
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tiens, fiston, c’est pour toi, c’était bien ce qu’il m’avait dit l’Autre, celui qui était venu avec des mots d’adieu, qu’est-ce qu’il en sait, ce fils de pute, un père, je veux dire un vrai, ne fuit pas, c’est quelqu’un qui fait du mieux qu’il peut pour élever dignement son enfant, qui sait ce que ça veut dire être père, qui sait que ça ne s’abandonne pas un enfant, que ça a des rêves qui ont besoin d’épaule et de lumière, que ça a besoin de compter sur quelqu’un, moi mon père c’est moi.
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Je reconnais par coeur toute les recoins de c'est dessert de béton Tous les visages . tous les caprice des la clientele . La ville est un triste tableau ou les betes et les humains mangents et font leur besoins dans les meme plat. font la paire
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j’étais forcée de constater que pour mes géniteurs c’était juste une formalité, un passage gênant obligé, un couple sans enfant est comme un arbre sans racines, la risée du village, dit un jour grand-mère pour répondre à cette question qui me revenait sans cesse et que j’avais fini par lui poser, pourquoi j’existe, pourquoi je suis là…
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aucune femme n’est plus grande que la petite fille qu’elle a été…
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… j’étais perdue, je n’avais pas les outils pour analyser les mécanismes de cette vague de violence (tant à la maison qu’à l’école) qui se déchaînait contre moi, ses ressorts inavoués, d’autant plus que le monde dans lequel ces petits scélérats grandissaient n’était ni plus ni moins bourgeois catho que le mien, nous étions partis du même point, censés tout au moins se respecter, mais ce n’était pas du tout le cas, ils avaient fini par m’imposer une vision négative de moi-même, ce qu’aucune de nous, à ma connaissance, n’avait réussi avec un mec, inoculer à celui-ci le sentiment qu’il n’est rien qu’une apparence, rien que ses muscles, son cul, et que ça ne sert qu’à être manipulé, avili, un ornement…
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… figurez-vous qu’un jour elle m’avait demandé, oui celle qui m’avait mise au monde, rappelle-moi ton nom déjà, on aurait dit que le seul moyen d’apaiser les frustrations de sa vie conjugale était de m’étouffer, me réduire en miettes, me faire perdre toute confiance en moi-même, plus tard, seule à seule dans la cuisine par exemple, elle me traitait de sauvage, de petite conne, ton oncle il a beaucoup d’affection pour toi, il t’aime, mais toi tu n’as aucun respect pour lui, pour personne d’ailleurs, tu n’as donc aucune limite, elle me parlait ainsi pour que je me sente ridicule, mais ce n’était pas le cas, c’est au frère de père qu’elle aurait dû s’en prendre, je n’avais rien fait, sinon être une jeune adolescente sous les projecteurs d’un vieux dégoûtant, j’avais du mal à imaginer qu’elle n’avait rien compris, ou qu’elle faisait semblant, quel oncle serre sa nièce aussi fort et aussi longtemps dans ses bras, quel parent assiste à ça sans se demander ce qui se passe et redoubler de vigilance… le pire était à venir…
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… le meilleur d’entre nous est celui qui ne met pas en application de façon systématique le vieil adage qui dit que la fin justifie les moyens…
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… la parole, quelle idée, au commencement était la peur, elle contenait l’Univers ou ce qui fut destiné à l’être, et s’évertuait à s’étendre bien au-delà, rien ne l’épuisait, ne lui échappait, et cet état de choses devait être la norme à l’échelle de la biodiversité animale, régir les principes de conquête et de fuite, de pouvoir et de liberté… pour moi, ces hommes réunis à la maison avaient simplement peur, et cherchaient à faire de cette peur leur force, en ne la perdant pas de vue, cela me paraît d’autant plus évident que les actions humaines n’en sont que de pâles résidus… il faut se révéler un lieu étrange pour soi-même, à l’encontre des lois de la nature, pour vouloir se sauver, ou échapper à la mort, a fortiori se donner pour mission de sauver l’autre, le monde, un continent…
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… il paraît que, pendant de nombreuses années, le saint homme aurait eu une vie sexuelle clandestine très active, et même des enfants secrets éparpillés dans la région et ailleurs, il faut imaginer un tas de silhouettes fines et élégantes qui se bousculaient du matin au soir pour aller avouer leurs péchés au jeune arrivant qui, groggy devant tant de beautés et de grâces, n’hésitait pas à leur proposer la bonne pénitence et un passage dans son lit, avant de les inviter à repartir dans la paix du Seigneur, il excellait sans doute aussi dans le chatouillement des gosses, lesquels s’étaient bien gardés d’en parler pour ne pas froisser le papa bon Dieu, Ses anges, le Père Noël, bref tous les habitants du Royaume des cieux… des activités pédophiliques connues, murmurées, sans plus, vous vous rendez compte, on s’arrangeait pour que ça reste couvert aussi longtemps que possible, notre bon Drôle de Curé, représentant de Dieu au village, pourquoi on le salirait, pourquoi on ferait de son nom un paillasson sur lequel tout le monde s’empresserait de s’essuyer pour gagner sa place dans le débat sur les faux drames de village, ce sang valeureux, médiateur infaillible, une vie parfaite, exempte de péché dans un monde nouveau de la justice...
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… le danger qu’on voit venir sans pouvoir rien faire pour l’éviter… dans la psyché collective, le prédateur ourdit son plan derrière son masque, mais le regard de l’oncle allait droit au but, un projectile, et je me doutais que je n’étais pas plus qu’une proie facile, une gamine, une chair fraîche, une page vierge, une âme immaculée, une brindille prise dans un vortex… et lui un esprit envoûté, une bête excessivement déterminée et intransigeante qui s’approchait lentement, avant de bondir…
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...j’étais comme une ombre pour eux, non, une ombre on la voit au moins se glissant sur le mur ou sur le sol, elle surgit, surprend parfois par son intensité ou par sa pâleur fantomatique, et invite à la curiosité, elle peut faire peur, tapie derrière le rideau de ma fenêtre par nuit de pleine lune et de drôles de vents, elle provoque une réaction, moi je ne déclenchais rien du tout, combien de fois avais-je bougé, changé de place, en passant des escaliers au salon, dans un coin de la véranda, à la cuisine, au couloir, à n’importe quel autre endroit où tournait leur attention, mais rien, ils ne me voyaient pas, je n’existais pas, du moins comme une chose comme qui dirait larvée, délétère, et quand j’avais l’impression d’être là, de faire partie du réel, c’était si éphémère qu’on aurait cru à un mensonge…
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… leur rencontre ne fut pas fortuite, puisque les deux idiots sont nés dans le même village, baptisés le même jour, se gavaient de l’œuvre des mêmes morts découverts dans la bibliothèque familiale, ou recommandés par leur prof de français – Racine, Hugo, La Fontaine, Baudelaire, Zola, etc. –, assistaient aux mêmes spectacles de cirque d’hiver proposés par cette compagnie italienne dont grand-mère oubliait toujours le nom, aimaient les mêmes chansons qu’ils écoutaient en boucle, les mêmes alcools, voyaient depuis leur fenêtre les mêmes enchevêtrements de ruelles pavées entre les maisons serrées entre elles, la colline qui semblait regarder tout de haut, le grand chemin en terre battue traversant la plaine, la route moderne au loin, la mélancolie… qu’est-ce qu’un village, sinon le temps ratatiné, perdu dans ses pensées…
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… j’étais forcée de constater que pour mes géniteurs c’était juste une formalité, un passage gênant obligé, un couple sans enfant est comme un arbre sans racines, la risée du village, dit un jour grand-mère pour répondre à cette question qui me revenait sans cesse et que j’avais fini par lui poser, pourquoi j’existe, pourquoi je suis là…
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… à la vérité, père et mère m’avaient conçue sans trop savoir pourquoi, du moins pour combler un manque de suite dans leurs idées, ou peut-être par devoir, pire, mimétisme, conformément à un ordre social, comment l’expliquer, c’est comme si vous étiez invité à dîner chez quelqu’un, et que lorsque vous arrivez, vous vous rendez compte qu’il ne vous attendait pas, il est même très surpris de vous voir vous présenter comme ça chez lui sans prévenir, mais étant donné les circonstances – vous avez fait la route, vous êtes déjà là, il ne faut pas, en vous renvoyant, que les autres invités soient témoins d’un tel manque de civilité, ni se sentent gênés par cette présence inattendue –, alors il vous fait un peu de place en ajoutant un couvert, mais à une table séparée…
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