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3.88/5 (sur 277 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 17/10/1968
Biographie :

Professeur de langue corse, Marc Biancarelli a d'abord animé la revue A Pian d'Avretu, de 1991 à 1995, avant de proposer un premier recueil de poésies en 1999, Viaghju in Vivaldia, publié chez Le Signet.

En 2000 il publie un recueil de nouvelles, Prighjuneri, chez Albiana. Le livre est présenté en version bilingue, Jérôme Ferrari se chargeant de la traduction en langue française, et obtiendra le Prix Fiction de la Littérature Insulaire à Ouessant en 2001.

L'auteur a part ailleurs écrit pour le théâtre, avec deux pièces jouées en Corse : Bella Sterpa (jouée par la troupe du Svegliu Calvese à partir de 2004) et Cuntruversa di Valdu Nieddu (jouée elle par les Stroncheghjetta de 2007 à 2008).

L'adaptation du roman 51 Pegasi astre virtuel (en français), de Jean-Pierre Lanfranchi, est toujours jouée par Christian Ruspini tant en Corse que sur le Continent.

Depuis 2009, l'auteur propose également une chronique littéraire hebdomadaire dans le journal Corse-Matin.
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Source : marcubiancarelli.blogspot.com
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Marc Biancarelli - Orphelins de Dieu .
Marc Biancarelli vous présente son ouvrage "Orphelins de Dieu" aux éditions Actes Sud. Rentrée littéraire 2014. http://www.mollat.com/livres/biancarelli-marcu-orphelins-dieu-9782330035938.html Notes de Musique : Stickfigure/(none given)/05 Spaghetti Western. Free Music Archive.
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Dans sa jeunesse, Ange Colomba avait donc fait couler beaucoup de sang, et parfois, aussi, coupé des têtes. Lorsque cela s'était avéré judicieux, ou qu'il l'avait imaginé de la sorte. Evoquer son nom, c'était évoquer un diable en action, c'était appeler sur soi le mal absolu. Alors ainsi l'appelait-on, L'Infernu, l'Enfer, et ce triste anthroponyme avait depuis bien longtemps enfoui dans la plus grande insignifiance sa véritable identité. Sans doute, dans une autre vie, avait-il été l'un des plus jeunes contumaces à accompagner les bandes funestes qui avaient désolé le pays, mais le temps des rébellions était passé, et comme nombre de rebelles qui se retrouvent sans solde un beau matin, L'Infernu n'avait dû qu'à sa reconversion comme tueur à gages de pouvoir encore alimenter les abjects et innombrables chroniques funéraires.
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Une maison en pierres sèches posée sur la plateforme arasée, au sommet de la colline. Aucune branche haute des oliviers des coteaux ne parvenait à la masquer réellement, elle n'avait pas d'âge. La base des murs semblait d'une plus grande ancienneté, indéterminée, composée au fruit de blocs rustiques et quasi cyclopéens qui s'élevaient sur un pan en rétrécissant et en laissant deviner la première existence d'une tour de guet. Le reste de la bâtisse, comme s'il avait fallu reconstruire sur les vieilles ruines pour en exorciser les outrages, révélait une mosaïque étrange de pierres de taille en granit rouge de proportions diverses. Des linteaux massifs qui avaient été autrefois des idoles vénérées étaient posés sur les encadrements des meurtrières et des portes basses.
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Moi j'aime les vers de Dante, ils me galvanisent encore. Je trouve que c'est le meilleur hymne à notre marche.
Il n'y a plus de marche, Colomba, nous avons été vaincus à peu près partout. En Terre Ferme, les sociétés secrètes sont loin d'être prêtes, nous n'aurons plus aucune aide.
Il y a une marche, depuis le début, et c'est le même pas qui nous guide. Tous les hommes pleurent et disent avoir perdu quelque chose, mais moi je n'ai rien perdu. Je suis venu du néant, et je file encore vers le néant. Je marche pour être avec vous, et je ne pense pas avoir eu une autre cause jamais.
Alors c'est pour ça que nous t'appelons L'Infernu. Tu te bats comme si rien n'en dépendait, que ta vie et celle de tes compagnons, que ce souffle qui te porte à l'instant où tu es, et tu n'es depuis toujours qu'un fils de la cité dolente. Je n'ai pas connu tes malheurs dans l'enfance, Ange, et je sais que tu as d'autres raisons que les raisons de ta patrie, mais je t'aime bien. Je t'aime beaucoup. Je pense même que j'ai combattu plus longtemps que je ne devais rien que parce que des hommes tels que toi étaient à mes côtés. Je veux dire des orphelins de Dieu. De ces jeunes combattants que le destin a jetés par les chemins. Non pas la liberté qu'on nous a prise, mais cette misère que les guerres ont semée, et ces injustices qui ont poussé sur la lie des batailles. Cette guerre, elle a duré tellement de temps qu'on ne sait même plus quand et pourquoi elle a commencé, mais ce qui est sûr c'est qu'elle t'a forgé, toi et les autres, et qu'elle vous a pris au berceau.
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Avait-il, dès le voyage aller, comploté et organisé la mutinerie ? Oui. Envisageait-il de s’emparer d’un navire de secours et de se lancer dans une immonde carrière de pirate ? Oui. Avait-il ordonné la mise à mort de toutes les bouches qu’il jugeait inutiles à nourrir ? Hélas oui. Avait-il par la suite livré les rescapés à la folie meurtrière et gratuite de sa bande d’assassins ? Oui encore. Vous êtes-vous rendu coupable de viols multiples et de de l’exécution sordide de douzaines de malheureux ? Mais, oui, certes, et pourquoi pas.
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Lorsque les hommes virent la tête enflée de Colomba, ils commencèrent par rire et par se moquer avant de demander à Capitaine Martini et à Saetta : et vous étiez où? Ceux-ci, gênés, s'expliquèrent comme ils purent. Mais Poli, lui, n'avait pas ri : il aimait bien le jeune Colomba, il le savait fiable et dévoué, c'est pourquoi il se tourna vers la troupe pour l'admonester. On ne riait pas des insultes, dit-il, on les lavait plutôt dans le sang, et si l'on touchait à l'un d'entre-eux, c'était comme si l'on touchait à tous les autres. Il dit aussi que si un soldat de l'armée bleue avait violé leur femme au pays, ils auraient pris le bateau et franchi des centaines de lieues pour venger l'offense, et que cette fois il en allait de même. A ces mots les hommes, sans même attendre que le chef ait fini de parler, sortirent les montures de l'étable et les chargèrent, les fusils bien sanglés sur les selles, puis ils quittèrent Montenero et partirent au galop vers Livourne sans tenir compte ni du déluge ni du vent, espérant, au contraire, être arrivés en ville bien avant que le navire russe ait pu appareiller. Au soir ils étaient parvenus à destination, et les gens s'écartaient dans les rues pour laisser passer le cortège, voyant bien, aux costumes des cavaliers, qu'ils avaient affaire à un fort parti de brigands des campagnes, et qu'une bande si nombreuse ne se déplaçait certainement pas pour rien.
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Nos rapports étaient ainsi faits. Nous nous aimions énormément et nous nous étions détruits à n'en plus pouvoir jusqu'à l'ultime réconciliation sur son lit de mort. C'était pourtant bien lui qui m'avait transmis cette langue. Je sais que si je me suis à écrire et particulièrement dans cette langue, ce fut pour donner une vie à ses mots à lui, pour tenter de m'approcher de la richesse des expressions qui étaient les siennes. Mais j'étais trop orgueilleux pour lui concéder une victoire, pour reconnaître la puissance de la figure paternelle. J'aimais l'idée de m'être élevé seul, d'être un homme indépendant, de ne rien lui devoir, mais c'était son avis qui, à la fin, comptait par-dessus tout. Lui connaissant tous ces sentiments contraires qui m'animaient, sachant la violence de notre dualité, se sentait fier d'être mon premier lecteur, la seule personne qui, dans l'intimité, pouvait réellement me dire ce qu'il en pensait. (...) Jamais il ne me critiquait sur le fond, me gratifiant, au contraire, de son approbation et me procurant la force nécessaire pour jeter mes textes impertinents à la face du monde entier. Il me donnait la force d'un père. (p.147-148)
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Ces types, ces pourritures qu'on va affronter, c'est pas du menu fretin, vois-tu. C'est la pire engeance qu'on puisse imaginer. C'est le diable à quatre paires de pattes, avec le regard de la folie pour chacun d'eux, et la cervelle la plus viciée qui soit pour diriger leur troupe de dégénérés. C'est des vrais voleurs, et les assassins les plus éprouvés que le pays ait connus depuis longtemps. On fait pas le poids, petite, faut que tu te mettes ça dans ta caboche. Comme il faut que tu saches que de toute façon ils seront fortement armés, et prêts à faire feu, n'en doute pas une seule seconde.
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- Vous avez une sale tête, dit la femme.
- Je sais, répondit-il, pas une grosse santé en ce moment.
- En fait...
- Oui, tu vas dire que je bois trop, alors ne le dis pas.
- Non, vous avez l'air vraiment fatigué. Mais peut-être parce que vous buvez trop, c'est pas impossible.
- Voilà, fillette, c'est là que tu pouvais te taire.
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J'ai ma théorie sur ce pays. Je me dis que Dieu l'a choisi pour y expérimenter tout ce que les hommes sont capables de mettre en œuvre pour s'affronter et se détruire. Je crois comme ça que cette ordure qui est Notre Seigneur a pris un peu de tous les ingrédients les plus pourris de la nature humaine et qu'Il a foutu tout ça dans un bocal, avec nous au milieu pour voir ce que ça pourrait donner, et comme ça Il saurait, et Il éviterait de reproduire partout le même potage. Je crois pas qu'Il y arrive vraiment, mais disons que dans son expérimentation du pire, Il nous a choisis parmi les cobayes les plus zélés. La haine, le ressentiment, la jalousie, la convoitise, la médisance, on dira que c'est à peu près ce qui se partage le mieux dans ce putain de territoire, et si l'on y rajoute l'enculerie, la politique, la tyrannie, l'oppression et la guerre permanente, la vengeance et la corruption, je crois qu'on a un terreau durable pour que le merdier légué par nos anciens se perpétue encore longtemps.
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Le chef donna un ordre à celui qui était malingre, et celui-ci vint lui serrer les mâchoires avec les poings, le forçant à ouvrir la bouche. Le chef plongea ses doigts dans sa gorge, il enfonça jusqu’à saisir la langue au mieux, et les poings serrés du malingre étaient suffisamment vigoureux pour qu’il ne pût mordre. Ce fut assez rapide. Il sentit le poignard aiguisé à la meule lui couper la langue. Sans presque aucun mouvement de sciage, juste ce fer tranchant enfoncé dans la gorge et sectionnant la chair. Il ne réussissait même pas à hurler, seul un râle désespéré accompagnait les secousses désarticulées de ses jambes. Il ne pouvait bouger aucune autre partie de son corps, les hommes maintenaient fermement la prise.
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